Sainte Faustine confrontée à Satan :
1495. 17 janvier 1938. Aujourd’hui, depuis ce matin, mon âme est dans les ténèbres. Je ne peux m’élever jusqu’à Jésus et je me sens comme abandonnée de Lui. Ce n’est pas vers les créatures que je vais me tourner, pour avoir la lumière, car je sais qu’elles ne m’éclairent pas si Jésus désire me garder dans les ténèbres. Je m’abandonne à Sa sainte volonté, mais je souffre et la lutte devient plus âpre. Pendant les Vêpres, j’ai voulu me joindre aux Sœurs par la prière. Or lorsque je me suis transportée par la pensée à la Chapelle, mon esprit s’est trouvé plongé dans des ténèbres encore plus grandes.
1496. Le découragement m’est venu de tous les côtés. J’entendis alors la voix de Satan : « Regarde, comme tout ce que te propose Jésus est contradictoire : Il t’ordonne de fonder un couvent et il t’envoie la maladie. Il t’ordonne de t’efforcer d’obtenir cette fête de la Miséricorde qui cependant n’est pas du tout désirée du monde. Pourquoi pries-tu pour cette fête ? Elle est tellement inopportune ! » - Mon âme est restée silencieuse et par un acte de volonté se mit à prier, ne voulant pas entrer en discussion avec l’esprit des ténèbres. Cependant un étrange dégoût de la vie m’a envahie, et j’ai dû faire un grand effort de volonté, afin de consentir à vivre…
Et j’entendis à nouveau les paroles du tentateur : « Demande la mort pour toi demain, après la Sainte Communion ! Dieu t’écoutera, puisqu’Il t’a tant de fois exaucée ! »
Faisant silence, par un acte de volonté, je me mis à prier, ou plutôt je m’en suis remise à Dieu, Lui demandant intérieurement de ne pas m’abandonner en ce moment. Il est déjà onze heures du soir. Partout c’est le silence. Toutes les Sœurs dorment déjà dans les cellules. Seule mon âme lutte, et cela avec un grand effort. Le tentateur me dit ensuite : « Que t’importe les autres âmes ? Tu ne devrais prier que pour toi.
Les pécheurs se convertiront sans tes prières. Je vois que tu souffres beaucoup en ce moment. Je vais te donner un conseil dont dépendra ton bonheur : ne parles jamais de la Miséricorde Divine, et en particulier n’incite pas les pécheurs à avoir confiance en elle car ils méritent un juste châtiment. Deuxième chose et c’est la plus importante : ne dis pas à tes confesseurs et particulièrement à ce Père extraordinaire, ni à ce prêtre de Wilno ce qui se passe en ton âme. Je les connais, je sais qui ils sont.
Je veux donc te mettre en garde contre eux. Vois-tu, pour être une bonne religieuse, il suffit de vivre comme toutes les autres. Pourquoi t’exposer à tant de difficultés ? » ... (...)
"Petit Journal" de Ste Faustine