France : une laïcité religieusement dogmatique
16 Mars, 2019
Le 8 mars 2019, le Comité Laïcité République (CLR) a rendu publique une liste de « quatorze mesures pour une laïcité libératrice », afin de lutter contre « les communautarismes qui tribalisent et essentialisent les êtres humains, les intégrismes religieux qui les soumettent et les radicalisent ».
Parmi ces mesures, il est proposé de « mettre un terme aux contournements de la Loi de séparation, notamment en matière de subvention des cultes », en inscrivant dans la Constitution les articles 1 et 2 de la loi de 1905, où il est stipulé que l’Etat français « ne subventionne aucun culte ».
Pour parvenir à ses fins, le CLR se prononce pour une abrogation progressive des statuts dérogatoires prévus par le régime concordataire en Alsace-Moselle.
L’école est aussi en ligne de mire puisque, si l’on suit les recommandations du Comité, l’Etat devrait « affirmer par décret et si nécessaire par la loi, le principe de laïcité pour toutes les missions assurées dans le cadre des activités scolaires et périscolaires » : ce qui équivaudrait à signer l’arrêt de mort des établissements qui ont fait le choix d’un enseignement catholique libre, dans le hors-contrat.
On se demande où est passée l’utopique laïcité positive appelée de ses vœux par le pape Benoît XVI lors de sa visite en France, le 12 septembre 2008.
Rappelons que le CLR a été fondé au début des années 1990 à l’initiative du Grand Orient de France dans le but de promouvoir « un humanisme laïque » qui « seul, peut aujourd’hui nourrir et conduire la marche de tous les peuples vers le savoir, le mieux-être, la paix et la liberté. »
« La République laïque récuse toute religion officielle comme toute orthodoxie d’Etat », stipule la charte du CLR, qui dans le même temps fait de la laïcité un dogme, une religion dont il est le pontife infaillible : Tertullien n’avait pas tort quand il écrivait que « le démon est le singe de Dieu ».
(Sources : La Croix/CLR - FSSPX.Actualités - 16/03/2019)