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| Règles pour le discernement des révélations | |
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ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6671 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Règles pour le discernement des révélations Jeu 4 Avr - 20:42 | |
| CHAPITRE III Phénomènes mystiques extraordinaires
2° Règles pour le discernement des révélations 1497. Pour bien discerner les vraies révélations, et savoir reconnaître l'élément humain qui peut s'y glisser, il importe de tracer des règles aussi précises que possible. Ces règles concernent la personne qui reçoit des révélations, l'objet sur lequel elles portent, les effets qu'elles produisent, les signes qui les accompagnent. A) Règles concernant la personne favorisée de révélations
1498. Dieu sans doute peut faire des révélations à qui il lui plaît, même à des pécheurs ; mais il ne le fait habituellement qu'aux personnes non seulement ferventes, mais déjà élevées à l'état mystique. D'ailleurs, même pour interpréter les vraies révélations, il est nécessaire de connaître les qualités et les défauts des personnes qui se croient favorisées de révélations. Or il faut pour cela, étudier leurs qualités naturelles et surnaturelles. a) Qualités naturelles : 1) au point de vue du tempérament, sont-ce des personnes bien équilibrées ou atteintes de psycho-névrose ou d'hystérie ? Il est évident en effet que, dans ce dernier cas, il y a lieu de tenir en suspicion les prétendues révélations, parce que ces tempéraments sont sujets aux hallucinations. 2) Au point de vue mental, s'agit-il d'une personne de bon sens, au jugement droit, ou d'une imagination exaltée, jointe à une excessive sensibilité ? D'une personne instruite ou ignorante ? De qui a-t-elle reçu son instruction ? Son esprit n'est-il pas affaibli par la maladie, par de longs jeûnes ? 3) Au point de vue moral, la personne est-elle parfaitement sincère, ou bien a-t-elle l'habitude d'amplifier la vérité, quelquefois même de l'inventer ? Est-elle d'un caractère calme ou passionné ? La solution de ces questions ne prouvera pas sans doute l'existence ou la non-existence d'une révélation, mais aidera beaucoup à juger de la valeur du témoignage apporté par les voyants.
1499. b) Quant aux qualités surnaturelles, on examinera si la personne : 1) est douée d'une vertu solide, longuement éprouvée, ou seulement d'une ferveur plus ou moins sensible ; 2) si elle a une humilité sincère, profonde, ou si au contraire elle aime à se mettre en avant, à raconter à tout le monde ses faveurs spirituelles ; l'humilité vraie est la pierre de touche de la sainteté ; et si elle fait défaut, c'est un très mauvais signe ; 3) si elle fait connaître à son directeur ses révélations, au lieu de les communiquer à d'autres personnes, et si elle suit ses conseils avec docilité ; 4) si elle a déjà passé par les épreuves passives et les premiers degrés de con templation ; si surtout elle a des extases dans sa vie, c'est-à-dire, si elle pratique les vertus à un degré héroïque : généralement en effet Dieu réserve ces visions aux âmes parfàites.
1500. Remarquons bien que la présence de ces qualités ne prouve pas l'existence d'une révélation, mais rend le témoignage de la voyante plus croyable ; et que leur absence, sans en prouver la non-existence, la rend peu probable. En outre les renseignements ainsi obtenus permettront plus facilement de découvrir les mensonges ou les illusions des prétendues voyantes. Il en est en effet qui, par orgueil et pour se faire valoir, simulent volontairement des extases et des visions . D'autres, plus nombreuses, se font illusion, grâce à une vive imagination, et prennent leurs propres pensées pour des visions ou des paroles intérieures .
B) Règles concernant l'objet des révélations. 1501. C'est de ce côté surtout qu'il faut faire porter son attention : car toute révélation contraire à la foi ou aux bonnes mœurs, doit être impitoyablement rejetée, d'après l'enseignement unanime des Docteurs, fondé sur cette paroles de S. Paul : « Quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème » (Galat. I, 8 Dieu ne peut en effet se contredire, ni révéler des choses contraires à ce qu'il nous enseigne par son Eglise. De là un certain nombre de règles que nous allons rappeler. a) Il faut regarder comme fausse toute révélation privée en contradiction avec une vérité de foi : telles sont, par exemple, les prétendues révélations spirites qui nient plusieurs de nos dogmes, en particulier l'éternité des peines de l'enfer. Il en est de même, si elles sont opposées à l'enseignement unanime des Pères et Théologiens, qui est une des formes du magistère ordinaire de l'Eglise. S'il s'agit d'une opinion controversée entre théologiens, il faut tenir en suspicion toute révélation qui prétendrait en donner la solution, par exemple, qui trancherait la controverse entre thomistes et molinistes : Dieu n'a pas coutume de se prononcer sur des questions de ce genre. 1502. b) On doit rejeter aussi toute vision qui serait contraire aux lois de la morale ou de la décence : par exemple, des apparitions de formes humaines sans vêtements, un langage trivial ou immodeste, des descriptions minutieuses ou détaillées de vices honteux, qui ne peuvent qu'offenser la pudeur . Dieu, qui ne fait de révélations que pour le bien des âmes, ne peut évidemment être l'auteur de celles qui sont de nature à porter au vice. C'est en vertu du même principe que sont suspectes les apparitions qui manquent de dignité, de réserve, à plus forte raison toutes celles où éclate le ridicule ; ce dernier trait est la marque des contrefaçons humaines ou diaboliques : telles furent les manifestations du cimetière de Saint-Médard. c) On ne peut admettre non plus comme venant de Dieu des requêtes impossibles à réaliser, en tenant compte des lois providentielles et des miracles que Dieu a coutume de faire : Dieu ne demande pas en effet l'impossible .
C) Règles concernant les effets produits par les révélations. 1503. On juge l’arbre à ses fruits ; on peut donc juger des révélations par les effets qu'elles produisent dans l'âme. a) D'après S. Ignace et Ste Thérèse, la vision divine produit au début un sentiment d'étonnement et de crainte, bientôt suivi d'un sentiment profond et durable de paix, de joie et de sécurité. C'est le contraire pour les visions diaboliques ; si d'abord elles causent de la joie, elles produisent vite du trouble, de la tristesse, du découragement ; c'est par là en effet que le démon fait tomber les âmes. 1504. b) Les vraies révélations affermissent l'âme dans les vertus d'humilité, d'obéissance, de patience, de conformité à la volonté divine ; les fausses engendrent l'orgueil, la présomption, la désobéissance. Écoutons Ste Thérèse : « Cette grâce apporte avec elle, en un très haut degré, la confusion et l'humilité ; tandis que l'action du démon laisserait des effets tout contraires. Il est si manifeste qu'elle vient de Dieu… que l'âme ainsi favorisée se trouve dans l'impossibilité absolue d'y voir un bien qui lui soit propre : il est clair pour elle que c'est un don divin... Les trésors dont cette grâce enrichit l'âme, et les effets intérieurs qu'elle produit ne permettent pas de l'attribuer à la mélancolie. Le démon non plus ne pourrait procurer un si grand bien ; l'âme ne sentirait pas une paix si profonde, des désirs si constants de plaire à Dieu, un si grand mépris de tout ce qui ne la mène pas à lui ». (Château, 6e Dem., ch. VIII, p. 242-243). 1505. c) Ici se présente la question de savoir si on peut demander des signes pour confirmer les révélations privées. a) Si la chose est importante on peut le faire, mais humblement et conditionnellement ). car Dieu n'est pas tenu de faire des miracles pour prouver la vérité de ces visions. b) Si on lui en demande, il est bon de lui en laisser le choix. Le bon curé de Lourdes avait fait demander à l'apparition de faire fleurir un églantier en plein hiver ; ce signe ne fut pas accordé, mais la Vierge immaculée fit jaillir une source miraculeuse qui devait guérir les corps et les âmes. c) Quand le miracle demandé a été bien constaté, ainsi que sa relation avec l'apparition, il y a la une preuve sérieuse qui entraîne la conviction. D) Règles pour discerner le vrai du faux dans les révélations privées.
1506. Une révélation peut être vraie en son fond et cependant mêlée d'erreurs accessoires, Dieu ne multiplie pas les miracles sans raison, et ne corrige pas les préjugés ou erreurs qui peuvent se trouver dans l'esprit des voyants : il a en vue leur bien spirituel et non leur formation intellectuelle. C'est ce que nous comprendrons mieux en analysant les principales causes d'erreurs qu'on rencontre en quelques révélations privées. a) La première cause, c'est le mélange de l'activité humaine avec l'action surnaturelle de Dieu, surtout si l'imagination et l'esprit sont d'une grande vivacité. 1) Ainsi on retrouve dans les révélations privées les erreurs du temps sur les sciences physiques ou historiques. Ste Françoise Romaine affirme qu'elle a vu un ciel de cristal entre le ciel des étoiles et l'empyrée, et attribue la couleur bleue du firmament au ciel des étoiles. Marie d'Agréda crut savoir par révélation que ce ciel de cristal se divisa en onze parties au moment de l'Incarnation.
2) On y retrouve aussi les idées, et parfois les préjugés ou systèmes des directeurs des voyantes. Sur la foi de ses directeurs, Ste Colette crut voir que Ste Anne s’était mariée trois fois et venait la visiter avec sa nombreuse famille. Parfois les saintes dominicaines et franciscaines parlent, dans leurs visions, conformément au système particulier de leur Ordre.
3) Des erreurs historiques se glissent aussi parfois dans les révélations : Dieu n'a pas coutume de révéler des détails précis sur la vie de Notre Seigneur ou de la Ste Vierge, quand ils n'ont qu'un intérêt médiocre pour la piété ; or plusieurs voyantes, confondant leurs pieuses méditations avec les révélations, donnent des détails, des chiffres, des dates qui contredisent des documents historiques ou d'autres révélations. Ainsi, dans les divers récits sur la Passion, bien des petits détails, racontés dans des visions, sont contradictoires (par exemple sur le nombre de coups que Jésus reçut dans sa flagellation), ou en opposition avec les meilleurs historiens.
1507. b) Une révélation divine peut être mal interprétée. Par exemple, Ste Jeanne d'Arc ayant demandé à ses voix si elle serait brûlée, elles lui répondirent de s'en remettre à Notre Seigneur, qu'il l'aiderait et qu'elle serait délivrée par grande victoire ; or elle croyait que cette victoire serait sa délivrance de prison ; ce fut en réalité son martyre et son entrée au ciel. S. Norbert avait déclaré savoir par révélation, d'une manière très certaine, que l'antéchrist viendrait du temps de la génération actuelle (XIIe s.) ; poussé à bout par S. Bernard, il dit qu'au moins il ne mourrait pas sans avoir vu une persécution générale dans l'Eglise. S. Vincent Ferrier avait annoncé le jugement dernier comme prochain, et semblé confirmer cette prédiction par des miracles .
1508. c) Une révélation peut être inconsciemment altérée par le voyant lui-même au moment où il cherche à l'expliquer, ou, plus souvent encore, par ses secrétaires. Ste Brigitte reconnaît elle-même que parfois elle retouchait ses révélations pour les mieux expliquer ; ces explications ne sont pas toujours exemptes d'erreurs. On reconnaît aujourd'hui que les secrétaires qui ont écrit les révélations de Marie d'Agréda, de Catherine Emmerich et de Marie Lataste, les ont retouchées dans une mesure qu'il est difficile de reconnaître. Pour toutes ces raisons, on ne saurait apporter trop de prudence dans l'examen des révélations privées.
Conclusion : conduite à tenir par rapport aux révélations privées 1509. a) Nous ne pouvons mieux faire que d'imiter la sage réserve de l'Eglise et des Saints. Or l'Eglise n'admet de révélations que lorsqu'elles sont bien et dûment constatées et, même alors, elle ne 1es impose pas à la croyance des fidèles. De plus, quand il s'agit de l'institution d'une fête ou de quelque fondation extérieure, elle attend de longues amlées avant de se prononcer, et ne se décide qu'après avoir examiné mûrement la chose en elle-même, et dans ses rapports avec le Dogme et la Liturgie. Ainsi la Bse Julienne de Liège, choisie par Dieu pour faire instituer la fête du S. Sacrement, ne soumit son projet aux théologiens que vingt-deux ans après ses premières visions ; ce ne fut que seize ans après que l'évêque de Liège institua la fête dans son diocèse, et six ans après la mort de la Bienheureuse que le pape Urbain IV l'institua pour toute l'Eglise (1264). De même la fête du Sacré-Creur ne fut approuvée que longtemps après les révélations faites à Ste Marguerite-Marie, et pour des motifs indépendants des révélations elles-mêmes. Il y a là pour nous une leçon dont il faut profiter. 1510. b) On ne se prononcera donc avec certitude sur l'existence d'une révélation privée que lorsqu'on aura des preuves convaincantes, ces preuves si bien résumées par Benoît XIV dans son livre sur les Canonisations. En général, on ne se contentera pas d'une seule preuve, on en exigera plusieurs ; et on se demandera si elles sont cumulatives et convergentes, si elles se confirment les unes les autres : plus elles sont nombreuses et plus on aura d'assurance.
1511. c) Quand un directeur reçoit des confidences sur des révélations, il se gardera bien de manifester de l'admiration : ce qui encouragerait les voyants à regarder immédiatement ces visions comme vraies, et peut-être à s'en enorgueillir. Il doit au contraire manifester que ce sont là des choses beaucoup moins importantes que la pratique des vertus, que l'illusion est facile, qu'il faut s'en défier, et, au début, les rejeter plutôt que de les accueillir. Telle est la règle tracée par les Saints. Voici ce qu'écrit Ste Thérèse : « Qu'il s'agisse d'âmes malades ou saines, il est toujours bon de se défier, jusqu'à ce qu'on soit bien assuré de l'esprit qui opère. C'est pourquoi je dis que, dans les commencements, le meilleur est toujours de faire opposition. Si ces effets sont de Dieu, ils ne continueront que mieux, car l'épreuve les fait croître au lieu de les diminuer : ceci est l'exacte vérité. Mais, d'autre part, il faut éviter de trop contraindre l'âme, comme aussi de la troubler, car il est certain qu'elle ne peut rien à cela » (Château, 6e Dem., ch. III, p. 186). S. Jean de la Croix est encore plus énergique ; après avoir signalé les six inconvénients principaux qu'il y aurait à bien accueillir ces visions, il ajoute : « Rien de plus agréable au démon qu'une âme qui cherche les révélations et en est avide ; c'est lui présenter toute facilité pour insinuer des erreurs et pour affaiblir la foi, et par là elle est le plus souvent exposée aux extravagances et aux fortes tentations » (Montée du carmel, l. II, ch. X).
1512. d) Cependant le directeur doit traiter avec douceur les personnes qui croient avoir des révélations : par là il obtiendra leur confiance et pourra plus efficacement connaître les détails qui lui permettront, après mûre réflexion, de porter un jugement. Si elles sont dans l’illusion, il n'en aura que plus d'autorité pour les éclairer et les ramener à la vérité. C'est le conseil que donne S. Jean de la Croix, pourtant si sévère à l'égard des visions : « Nous avons insisté avec sévérité sur la nécessité qu'il y a de se débarrasser des visions et révélations, ajoutant que les confesseurs doivent en détourner les âmes, loin de s'en entretenir avec elles, et cela ne veut pas dire qu'ils doivent se montrer durs et repousser avec mépris les déclarations faites à ce sujet. Par là on ferme la porte à toute confidence ; les âmes se resserrent et se renferment en elles-mêmes, de façon à ne plus rien dire ; et il n'en peut résulter que des misères » (Montée du Carmel, l. II, ch. XX).
1513. e) S'il s'agit de quelque institution ou fondation extérieure, le directeur se gardera bien de l'encourager sans avoir auparavant examiné avec soin les raisons pour et contre à la lumière de la prudence surnaturelle. Telle fut la conduite des Saints : Ste Thérèse, qui eut tant de révélations, ne voulut pas que ses directeurs fussent influencés dans leurs décisions uniquement par les visions qu'elle recevait. Ainsi, quand Notre Seigneur lui eut révélé de fonder le monastère réformé d'Avila, elle soumit humblement ce dessein à son directeur et, comme celui-ci hésitait, elle prit l’avis de St Pierre d'Alcantara, de St François Borgia et de St Louis Bertrand (Histoire de Ste Thérèse par une Carmélite, ch. XII). Quant aux voyants eux-mêmes, ils n’ont qu’une règle à suivre, faire connaître leurs révélations à un sage directeur, et suivre humblement et en tout la ligne de conduite qu'il leur trace : c'est le plus sûr moyen de ne pas s'égarer.
Source : http://voiemystique.free.fr/tanquerey_precis_25.htm Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Règles pour le discernement des révélations Jeu 4 Avr - 22:55 | |
| C'est à leurs fruits Il existe enfin un critère important pour reconnaître les prophètes et confondre les faux. Selon l'enseignement de Jésus, ce moyen relève d'une simple observation : C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Matthieu 7:15-20 Le premier élément c'est leur manière de vivre. L'homme de Dieu est un homme saint. La pureté de sa conduite doit marquer sa vie. Il faut qu'ils soient accomplis et propre à toute bonne œuvre. 2 Timothée 3:12 Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. 1 Timothée 6:11 Ce qui est demandé pour les anciens des églises, ne l'est pas moins pour les prophètes. . Il faut en effet que l’évêque soit irréprochable, comme intendant de Dieu, qu’il ne soit ni arrogant, ni coléreux, ni adonné au vin, ni violent, ni âpre au gain ; mais qu’il soit hospitalier, ami du bien, sensé, juste, consacré, maître de lui, attaché à la parole authentique telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de convaincre les contradicteurs. Tite 1:7-9 . Il faut qu’un dirigeant d’Église soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, raisonnable et convenable, hospitalier, capable d’enseigner ; qu’il ne soit ni buveur ni violent, mais doux et pacifique ; qu’il ne soit pas attaché à l’argent ; qu’il soit capable de bien diriger sa propre famille et d’obtenir que ses enfants lui obéissent avec un entier respect. En effet, si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre famille, comment pourrait–il prendre soin de l’Église de Dieu ? Il ne doit pas être récemment converti ; sinon, il risquerait de s’enfler d’orgueil et de finir par être condamné comme le diable. Il faut aussi qu’il mérite le respect des non–chrétiens, afin qu’il ne soit pas méprisé et qu’il ne tombe pas dans les pièges du diable. 1 Timothée 3:1-7 (version Français courant) Lorsque nous observons la manière de vivre des prophètes dans l'Ancien Testament, nous remarquons leur rigueur. Ils n'étaient pas des hommes légers. Leurs fruits de consécration et de sanctification sont évidents. C'était des hommes saints, vraiment séparés pour être "les vases purs de Dieu". Si donc quelqu’un se conserve pur, en s’abstenant de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre. 2 Timothée 2:21 L'homme de Dieu est désintéressé, il ne travaille pas pour l'argent. Ce qui a perdu Balaam c'est son attrait pour les dons que lui proposait Balak. Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l’iniquité. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. 1 Timothée 6:10 Il est normal et scripturaire que ceux qui servent le Seigneur soient rémunérés. Mais il n'est pas normal que la question de l'argent survienne constamment dans leur ministère. Pour moi, le critère de l'œuvre de Dieu c'est sa gratuité. Un homme de Dieu ne doit pas se transformer en homme d'affaire et faire payer ses prestations. Je suis souvent invité à enseigner dans les églises ou dans des maisons parfois éloignées de mon domicile. Jamais je ne demande de me dédommager de mes frais de déplacement. Cependant la plupart du temps ceux qui m'invitent font une offrande, conformément à ce qui est écrit : Aie soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la loi, et d’Apollos, en sorte que rien ne leur manque. Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes œuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu’ils ne soient pas sans produire des fruits. Tite 3:13,14 Nous ne devons pas claironner nos besoins, Dieu les connait et il sait inspirer le cœur de ceux qu'il appelle à nous aider. Seulement aujourd'hui, les prophètes de "la nouvelle prospérité évangélique" sont aux portes des églises, quand il n'ont pas établi leur quartier dans certaines, dont ils ont fait leur centre commercial. L'homme de Dieu est responsable Lorsqu'il s'agit d'un homme marié et père de famille , il doit montrer son amour à sa femme et à ses enfants. Sous prétexte du ministère, il arrive fréquemment que des personnes délaissent leur famille. Or rien ne permet de soustraire au commandement divin : Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur ; comme l’Église se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en tout chacune à son mari. Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui–même pour elle, afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui–même. Jamais personne, en effet, n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui–même, et que la femme respecte son mari. L'homme de Dieu, à moins qu'il ne soit célibataire, a une responsabilité familiale ! Il faut que 'homme de Dieu soit capable de bien diriger sa propre famille et d’obtenir que ses enfants lui obéissent avec un entier respect. En effet, si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre famille, comment pourrait–il prendre soin de l’Église de Dieu ? 1 Timothée 3:4,5 Un vrai prophète n'est pas dominateur Les faux prophètes sont des gens qui veulent dominer. Ce sont des gourous qui imposent leur idées et leur loi à ceux qui les écoutent. Ils aiment créer une dépendance chez "leurs disciples", à tel point que ces derniers ne sont plus capables de se prendre en charge eux-mêmes. Tout dans leur vie, leurs décisions, leurs projets, va dépendre de la parole du "prophète". Ce dernier fait en sorte que ceux qui viennent le consulter soit assujettis à ses oracles.
L'homme de Dieu doit être intègre Dieu a dit à Abraham : "Marche devant ma face et sois intègre." Genèse 17:1. Or l'intégrité est la marque de ceux qui appartiennent tout entier à Dieu. Le prophète Elie disait : L’Eternel est vivant, le Dieu d’Israël, dont je suis le serviteur! 1 Rois 17:1 Elie, comme tous les prophètes de Dieu, était un homme rigoureux, sans compromis, tout entier (intègre) à l'Eternel son Dieu. Il a dû s'opposer au prix de sa vie à l'émergence des faux prophètes que Jézabel, la reine impie, entretenait en Israël. Elie ne pactisait pas avec les faux prophètes, avec l'idolâtrie. Dans une des églises de l'Apocalypse, une femme qui se disait prophétesse, une autre Jézabel, avait introduit le compromis avec l'idolâtrie et l'inconduite. Jésus a reproché au responsable de l'église de Thyatire de laisser cette situation se développer. Apocalypse 2:20 Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’inconduite et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. Je lui ai donné du temps pour se repentir, mais elle ne veut pas se repentir de son inconduite. Voici que je la jette sur un lit ainsi que dans une grande tribulation et ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne se repentent de ses œuvres. Je frapperai de mort ses enfants ; toutes les Églises connaîtront que moi, je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon ses œuvres. Il y a une séduction, liée à l'influence et à l'esprit des faux prophètes, qui semble surpasser toutes les autres, c'est celle qui conduit à l'idolâtrie, c'est à dire à détourner la piété vers des créatures. Ils ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen! Romains 1:25 ... Il y a des religions qui mélangent les Saints Écrits de la Parole de Dieu avec leurs traditions, leurs coutumes et leurs pratiques idolâtres et mensongères. Lorsque nous les examinons, nous découvrons qu'en réalité elles annulent la vraie Parole de Dieu par des enseignements et des traditions d'hommes corrompus dans leur compréhension des choses spirituelles. Lorsque les empereurs romains ont décrété que la religion chrétienne serait religion d'état, il ont fait naître une église de faux prophètes et nous en souffrons encore aujourd'hui. Ne formez pas avec les incroyants un attelage disparate. Car quelle association y a–t–il entre la justice et l’iniquité ? Ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? Et quel accord entre Christ et Bélial ? Quelle part le croyant a–t–il avec le non–croyant ? Quel contrat d’alliance entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est pourquoi : Sortez du milieu d’eux ; Et séparez–vous, dit le Seigneur ; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et moi, je vous accueillerai. 2 Corinthiens 6:14-17 Soyons vigilants et prudents Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. 1 Jean 4:1 Même des miracles et des prodiges ne sont pas un gage de la véracité des prophètes. Les faux prophètes peuvent faire des miracles Entendons ce que dit Jésus : "Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus". Matthieu 24:24 Ce sont des signes et les prodiges mensongers opérés par la puissance de Satan.. 2 Thessaloniciens 2:9 L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, Apocalypse 13:13 Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. Les miracles ne sont donc pas toujours la garantie de l'authenticité de ceux qui les font, selon la parole de Jésus : Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. Matthieu 7.22/23 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Les faux prophètes, qu'ils soient inspirés par leur propre cœur ou par des esprits de démons ont pour caractéristique de créer le désordre et la division. Ils tirent les gens des églises, afin de les attirer vers eux, dans l'extravagance, les cris, la confusion et le désordre. Leur discours peuvent être séduisants, mais le fruit qui en découle est amer. Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre; et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples. Romains 16:18 L'apôtre Jacques écrit : Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix. Jacques 3:18 Pour conclure, je termine ce long exposé par les paroles que j'emprunte à l'apôtre Paul : Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. Colossiens 2:4 Léopold Guyot Source : Pasteur du WEB https://www.pasteurweb.org/Etudes/Manifestations/FauxProphetes.htm | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Règles pour le discernement des révélations Lun 8 Avr - 23:04 | |
| Cardinal Jean Bona sur L’épître à Saint Bernard Extraits TRAITÉ DU DISCERNEMENT DES ESPRITS. https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Bona/chap1.html 1. Le dessein de cet ouvrage. 2. Combien le discernement des esprits est difficile, et d'où vient cette difficulté. 3. Combien il est nécessaire. 4. Que le défaut de ce discernement fait tomber en plusieurs épouvantables fautes. 5. Prière pour demander lumière sur ce sujet CHAPITRE XX.
Des révélations, et du discernement qu'on en peut faire. Le sentiment qu'on doit avoir des révélations particulières. Qu'on ne les doit point désirer, ni les croire témérairement. Règles pour discerner les vraies des fausses, tirées de la personne à qui la révélation se fait, de la révélation même, et des circonstances qui l'accompagnent. Addition de quelques façons de parler de la Théologie Mystique. 1. Commençons par la personne à qui la révélation est faite. Il Faut premièrement examiner sa foi, si elle est vraiment catholique, parce qu'il est impossible de plaire à Dieu sans la foi(Heb. 11. 6.). Que si l'on trouve que sa foi soit pure, il faut encore observer si les moeurs sont conformes à la foi, puisquela foi sans les oeuvres est morte (Jac. 2. 26.). C'est pourquoi l'on ne doit point ajouter de créance aux superbes, aux opiniâtres, aux avares, aux charnels, aux colères, aux impatients, aux hypocrites ; ni aussi à ceux qui sont précipités, indiscrets, inconstants dans les exercices spirituels ; ni à ceux qui s'ingèrent dans la charge de Pasteur sans une mission légitime ; ni à ceux qui traînent après eux comme captives des femmes chargées de péchés (2. Tim. 3. 6.), ainsi que faisait autrefois Montan, et comme ont fait d'autres hérésiarques ; ni à ceux qui veulent mettre en crédit des exercices de piété et de pénitence qui sont nouveaux et singuliers, et que les supérieurs n'ont point approuvés ; ni à ceux qui font des démonstrations d'une sainteté affectée ; ni à ceux qui sèment des discordes et des querelles ; ni à ceux qui étant imparfaits et ne faisant que commencer, se vantent témérairement d'être arrivés à une haute perfection ; ni à ceux qui méprisant les conseils des autres, et fuyant adroitement l'examen des supérieurs, se donnent la gloire d'être instruits en toutes choses par le Saint-Esprit ; ni à ceux qui ne pouvant supporter les mépris des autres, haïssent ceux qui n'approuvent pas leur vie et leur conduite ; ni à ceux qui ont de la complaisance en ces révélations dont nous parlons, et qui sont impatients et tristes quand ils en sont privés. 2. Il faut observer si la personne à qui ces révélations arrivent a une humilité solide et profonde : car la vraie révélation produit la connaissance de sa propre faiblesse et de la misère humaine. Et comme dit saint Macaire d'Égypte (Hom. 10.), l'âme qui aime véritablement Dieu et Jésus-Christ, quoiqu'elle ait fait un très grand nombre d'oeuvres de justice, quoique elle soit digne de recevoir divers dons du Saint-Esprit et des révélations célestes, se conduit néanmoins comme si elle n'avait encore rien fait et n'avait encore rien acquis, à cause de l'amour immense et insatiable qu'elle a de plaire à Dieu. C'est ce qui porta le prophète Isaïe à se reconnaître comme un homme dont les lèvres étaient impures (Isa 6. 5.), après qu'il eut vu le Seigneur assis sur un trône extrêmement élevé. Pareillement le prophète Jérémie, après avoir connu que Dieu l'avait sanctifié, et l'avait choisi pour être prophète, se représenta comme un enfant qui ne savait pas encore parler (Jer. 1. 6.). Les Apôtres, après avoir entendu ce témoignage que le Père éternel rendit du ciel à son Fils : Voilà mon Fils bien-aimé, se prosternèrent le visage contre terre, et furent saisis d'une extrême crainte. (Mat. 17. 5. 6.) Saint Paul, comme observe saint Ambroise (In Ps. 36. 20.), se plaisait dans ses faiblesses, et non pas dans ses révélations. Cet Apôtre raconte qu'il avait eu une révélation il y avait plus de quatorze ans (2. Cor. 12. 2.). Ce qui montre qu'il l'avait tenue cachée sous le silence durant tout ce temps-là, et qu'il n'en aurait point parlé s'il ne l'avait jugé utile pour nous apprendre à ne nous point élever des révélations qui nous peuvent arriver. Car si cet Apôtre ne s'est point élevé d'une si grande grâce, il ne faut point aussi que nous nous en élevions. Si donc quelqu'un s' élevant et devenant superbe par une révélation, se préfère aux autres, s'il donne quelque témoignage d'estime de soi-même, on doit croire qu'il n'a point reçu une vraie révélation, mais seulement une illusion, vu que l'humilité, selon le témoignage de saint Jérôme (Epist. 27. c. 7.), est la première vertu des chrétiens, et est, comme l'enseigne saint Thomas (2. 2. q. 161. art. 5. ad. 2. ), le fondement de toutes les autres vertus, en éloignant de l'âme l'orgueil qui est le vice à qui Dieu résiste davantage. Nous avons reçu l'esprit de Dieu, dit l'Apôtre (1. Cor. 2. 12.),pour connaître les dons qu'il nous a faits :car l'homme n'est point propre à recevoir les grâces de Dieu s'il ne connaît qu'il ne peut rien de lui-même, mais que c'est Dieu qui opère tout ce qu'il y a de bon en nous. Et il est de la sagesse, comme dit le Sage, de savoir de qui l'on en reçoit le don(Sap. 8. 21.). Mais c'est une autre chose que d'avoir de l'orgueil pour une révélation, et d'entre être seulement tenté par Satan après que l'on l'a reçue ; car le premier est une marque d'une fausse révélation ; mais le second ne l'est nullement, principalement si celui que le démon excite à l'orgueil résiste fortement à cet ennemi. 3. Il faut aussi considérer la constitution du corps de laquelle souvent les moeurs des hommes dépendent. Car la tromperie et l'illusion peuvent arriver plus facilement à ceux qui sont d'un tempérament faible, à ceux dont l'imagination est véhémente et pleine de trouble, à ceux qui abondent en cette bile noire qui a de coutume d'altérer l'imagination, et d'imprimer diverses images dans les sens. Cette bile les trouble jusqu'à faire qu'en veillant même ils se figurent des songes, et s'imaginent de voir et ouïr ce qui n'est nullement présent ni à leurs yeux ni à leurs oreilles. Une longue inanition, des jeûnes fréquents et des veilles immodérées, dont le cerveau est desséché, produisent à cause de la dissipation des esprits, de vains fantômes par lesquels l'âme est trompée et auxquels elle s'attache avec obstination comme à des révélations divines. Il importe aussi beaucoup d'examiner et de reconnaître quel est, et quel a été celui qui reçoit les révélations ; s'il est assidûment appliqué à l'exercice des vertus et de l'oraison ; s'il est maître de ses actions, ou s'il est sous l'obéissance d'un supérieur discret, expérimenté et prudent ; s'il a l'esprit bien fait ; s'il est d'un bon naturel ; s'il est modéré dans ses discours, soit que l'on parle des choses de Dieu ou de choses indifférentes ; avec quelle patience il supporte les adversités et les contradictions : s'il divulgue partout les révélations qui lui arrivent, et à quelle fin il en parle ; comment et par qui il a été instruit ; avec quelles personnes il a habitude ; à quels exercices il est accoutumé et à quelles occupations il se plaît ; s'il est pauvre, ou riche, vu qu'il faut craindre la fiction dans les pauvres, et l'ambition dans les riches ; si c'est un vieillard ou un enfant, car les vieillards sont sujets à rêver à cause que les forces de leur esprit sont épuisées, et les enfants, qui ont le cerveau plus humide, peuvent avoir l'imagination facilement émue, et prendre le faux pour le vrai. Il faut aussi craindre que ceux qui commencent ne soient trompés : car une ferveur nouvelle et naissante est sujette à la tromperie, principalement dans les jeunes gens, à cause qu'ils ont trop d'ardeur, que leurs mouvements sont inconstants, et qu'ils ont des impétuosités précipitées et indomptées. Il ne faut pas aussi omettre la considération des autres révélations, si quelques-unes ont précédé celle qu'on examine. Il faut tâcher de reconnaître si elles ont été vraies et approuvées par des personnes capables d'en juger, et si le démon n'a jamais trompé ces personnes, ou ne s'est point efforcé de les tromper. Source : https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Bona/chap20.html Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | Philippe consacré
Messages : 2086 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 76 Localisation : Maisons Laffitte
| Sujet: Re: Règles pour le discernement des révélations Mar 9 Avr - 9:40 | |
| Une histoire vraie qui est arrivée à un prêtre : A la sortie de la messe, un fidèle est venu le voir pour lui dire : - Mon père, votre homélie m'a donné la solution à un grave problème de façon décisive d'une façon éclatante. - Ah bon ! Et à quel passage de mon homélie exactement ? - Quand vous avez dit : " tournons la page".
En fait, le prêtre très fier de son homélie méticuleusement préparée avait mélangé les feuilles et ne retrouvait plus la bonne page. Donc plutôt que de chercher, ce qu'il ne pouvait faire, il avait dit : "tournons la page". Ce n'est donc pas son homélie qui avait porté des fruits, mais à son insu il avait prophétisé une réponse à cet homme.
C'est une bonne image de ce que doit être la prophétie : Nous sommes tous en train de construire un puzzle qui est la Vérité, et nous avons déjà le puzzle déjà formé en partie. Puis un doigt et quel que soit ce doigt nous montre une pièce et où on doit la placer. Merveille, la pièce entre pile-poil dans le puzzle ; pourquoi refuser ?
Mais question de bon sens, attention toutefois à ne pas regarder un doigt qui vous parait crochu. Le diable utilise la vérité contre la vérité. Il va vous proposer une pièce qui est vraie, mais mal ajustée au mauvais moment et à la mauvaise place ; et si la pièce semble rentrer dans l'ensemble du puzzle, c'est en force, en appuyant dessus, laissant ici et là des trous et faussant toute l'image harmonieuse du puzzle.
Ce que propose le diable a toujours une part de vérité à laquelle on ne peut renoncer sans culpabiliser ; et justement il joue la-dessus. Mais apporte en même temps trouble, confusion division et perte de paix. On a l'impression que toute notre théologie tombe dans la confusion à cause de nous en refusant une vérité (que l'on ne refuse pas en fait), alors que juste avant ce doigt crochu, tout était si claire. ==================================================================================== | |
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