https://www.valeursactuelles.com/politique/complotiste-plagiaire-mensonger-villiers-demonte-les-critiques-sur-son-livre-105271?fbclid=IwAR03GCk-iJB5OQvbqu4x3nH-pnrogIqqN8fs79PeJcTOE8d_lhUIiRDVV2I
L'arnaque de l'UE
“Complotiste”, “plagiaire”, “mensonger”... Villiers démonte les critiques sur son livre | Bastien Lejeune Publié le 27/03/2019 à 19:00 |
TwiComplotiste, plagiaire, outrancier, mensonger... Depuis la sortie de son nouveau livre, “J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu”, Philippe de Villiers est partout accusé de travestir l'histoire pour servir une idéologie anti-européenne. Pour Valeurs actuelles, il répond, point par point, à ses procureurs. « C’est du complotisme et, d’ailleurs, on le savait déjà. »
Il faudrait choisir. Si c’est « du complotisme », c’est que tout est faux ou biaisé. Si « on le savait déjà », c’est donc vrai. Alors c’est vrai ou c’est faux ? Il faut trancher. Les sermonaires de l’Europe ont le tournis. C’est la grande panique.
« Les documents publiés en annexes sont disponibles à la consultation dans les centres d’archives, ils n’ont rien de secret et ne révèlent donc rien. »
La plupart des documents publiés en annexe sont inédits. Il est faux de dire qu’il suffit de cliquer pour les trouver sur internet. La vraie question, c’est de savoir pourquoi les « chaires Jean Monnet » des grandes universités européennes, financées et contrôlées par Bruxelles, n’ont jamais osé publier ces archives. La réponse s’impose d’elle-même : l’Institution veille, surveille. Elle traque les déviants et les décourage. Nous sommes devant une Idéologie. La parole officielle ne souffre aucun pas de côté qui viendrait ternir et déconforter le Mythe. Seuls quelques chercheurs ont eu l’audace de braver les interdits. Je leur rends hommage dans mon livre.
« On savait déjà que Jean Monnet était proche des Américains, lui-même ne s’en cachait pas. Les financements américains de son Comité étaient limités et venaient de fondations privées à but philanthropique. L’idée d’un Monnet obligé de la CIA est un fantasme. »
Il a déjà été écrit que Jean Monnet était proche des Américains. Mais on ne savait pas que cette « proximité » était en réalité une véritable compromission, une allégeance. Tout simplement parce que tout le monde a cru Monnet. Dans ses « Mémoires », il a des paroles touchantes : « Je semblais seul, sans moyens… » Il s’affirme « libre de toute sujétion vis-à-vis des gouvernements ». On dirait l’Abbé Pierre, il se dit entouré de « concours bénévoles ». Mais tout cela relève du mensonge. D’ailleurs, ce n’est pas lui qui a écrit ses « Mémoires ». En effet, je produis les pièces des versements secrets de dollars, avec des actions en retour au service des intérêts américains. Les contreparties sont des opérations d’influence, avec des missions précises et détaillées confiées à Monnet. Ce ne sont pas des financements limités : les sommes sont considérables. Elles proviennent de la « Ford Foundation » qui est une courroie de transmission de la CIA. L’idée que la « Ford Foundation », dirigée par des hommes du renseignement, soit une fondation à but philanthropique est une plaisanterie. Monnet agit comme un agent du Département d’État. Il remplit des missions précises, reçoit de l’argent, rend compte à ses officiers traitants.
« Concernant la carrière politique de Schuman avant la 2nde guerre mondiale, tout ce qui est écrit dans le livre était déjà connu et accessible sur internet. Les faits sont manipulés notamment par une absence de contextualisation. »
On trouve des bribes sur internet mais rien sur « l’uniforme allemand » porté en 14 par Schuman alors qu’il s’agit d’un acte lourd. La plupart des biographies de Schuman sont expurgées de l’épisode de l’uniforme et de tout ce qui l’accompagne en 14-18. Un seul historien – François Roth – fait allusion à la lettre de Schuman à son cousin Albert Duren qui date du 25 juillet 1915 et dans laquelle il avoue – en termes choisis – qu’il a « changé de costume ». La plupart des hagiographes glissent sur la Deuxième Guerre mondiale qui ne fait certes pas de lui un héros de la Résistance. Il soutient les Accords de Munich, vote les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940, devient ministre de Pétain, passe sa Deuxième Guerre mondiale dans les monastères, puis est frappé d’indignité nationale.
On ose me parler d’une « nécessaire contextualisation » mais on n’en a jamais parlé pour Kurt Waldheim, pour Papon, pour Kiesinger. On me demande de « contextualiser » l’uniforme allemand. Voilà que les chefs de la traque du soupçon de complaisance pour la peste brune et qui traitent les eurosceptiques de « crypto-collabos », ont des indulgences soudaines pour Schuman – un « résistant du troisième type » – qui partage avec Touvier le choix du monastère pour s’abriter des intempéries de la guerre. La « contextualisation » a même conduit certains historiens, soudain compréhensifs pour Walter Hallstein, à l’élaboration d’une expression nouvelle, un hybride extravagant : « nazi modéré ». Hallstein fut un « nazi modéré ».
D’autres ont expliqué : « Schuman fut ministre de Pétain à l’insu de son plein gré ». C’est le Richard Virenque de la politique.
« C’était la guerre froide, les Américains nous ont aidé à lutter contre le communisme. L’Europe faisait partie du combat anticommuniste. »
Il suffit de lire mon chapitre sur la « mariée de la Place Rouge » pour comprendre que l’anticommunisme n’était pas vraiment la tasse de thé de Jean Monnet. En effet, j’ai découvert que le 13 novembre 1934, en pleine purge stalinienne, avec la bénédiction de Staline, il se marie à Moscou. Après avoir accepté de devoir demander à son épouse d’origine italienne, Silvia, l’humiliation de prendre la nationalité soviétique.
La lutte anti-communiste n’impliquait nullement de se soumettre à une puissance étrangère, quelle qu’elle fût. Beaucoup de Français, gaullistes ou non, étaient anti-communistes et œuvrèrent pour une Europe européenne, et non pas américaine, selon la devise « amis, alliés et non-alignés ». D’ailleurs, pourquoi Monnet et Schuman recevaient-ils, eux, des versements tenus secrets si la cause avait été si noble ? Ainsi, le « plan Monnet » pour l’Euratom induisait le monopole américain pour la fourniture des Européens en matières fissiles, empêchant la France, comme le souhaitait Washington, de se doter d’une dissuasion nucléaire indépendante.
C’est l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle qui mit justement ce plan par terre. L’objectif était simple : éliminer progressivement toute trace de souveraineté en Europe pour en faire un pur marché, ouvert à la surproduction américaine et non plus gouverné mais administré par une Commission exécutive. Il s’agissait d’empêcher l’Europe-puissance, comme l’illustrèrent ensuite les torpillages en règle des initiatives proprement politiques du « Plan Fouchet » en 1962 ou de la confédération européenne de Mitterrand en 1991. 70 ans plus tard, on peut dire qu’ils ont réussi. L’inexistence géopolitique de l’Union européenne est une évidence peu contestée.
« L’implication de Walter Hallstein dans des organisations nazies à la fin des années 1930 et pendant la deuxième guerre mondiale est très largement exagérée par Philippe de Villiers. L’Europe ne fut pas une construction nazie. »
Je n’ai jamais dit que l’Europe serait « une construction nazie ». Je dis qu’elle fut une construction de main américaine destinée à tuer les nations, la démocratie et la politique, par l’entremise d’hommes voulant substituer l’administration des choses au gouvernement des hommes. On peut dire que c’est réussi.
En revanche, je répète que Walter Hallstein n’était pas seulement un mobilisé de la Wehrmacht, simple victime des années noires. Il était non seulement membre de quatre organisations affiliées au parti nazi, mais pour deux au moins d’entre elles, il avait adhéré volontairement et de manière précoce (sa carte de membre de la NSLB est datée de juillet 1934).
Il a participé activement aux travaux de l’Académie de droit allemand dirigée par le ministre d’Hitler Hans Frank, « le futur bourreau de la Pologne », en particulier à une conférence à Rome du 21 au 25 juin 1938, réunissant juristes nazis et fascistes et travaillant à l’unification des droits italo-allemands.
Il a prononcé en janvier 1939, à Rostock, un discours glaçant, justifiant la conquête de l’Europe.
Surtout, il a été proposé par l’université de Francfort pour être nommé Nationalsozialistischer Führungsoffizier (NSFO), officier instructeur en national-socialisme, c’est-à-dire enseigner le nazisme dans la Wehrmacht : on n’était pas nommé NSFO, c’est à dire commissaire politique, sans avoir donné des gages idéologiques.
Je développe et démontre ces éléments dans mon livre en m’appuyant sur des historiens du nazisme, à la réputation scientifique prestigieuse, en particulier Ernst Klee et Helmut Heiber, ainsi que sur le dossier public n°1266 conservé par les archives fédérales allemandes à Coblence.
Il fut capturé puis rééduqué et retourné à Fort Getty. Les Américains l’avaient dans leur main. Ils lui ont promis de taire son passé. Il fut l’homme de la « Chaise vide » face à De Gaulle, un atlantiste délirant.
Comme l’ancien Président autrichien Kiesinger, l’ancien chancelier Kurt Waldheim et de nombreux hauts fonctionnaires du IIIème Reich restés en poste à la Chancellerie et au ministère de la justice allemands, Hallstein a été tout simplement blanchi. N’y avait-il qu’un personnage aussi compromis avec le IIIème Reich pour prendre la tête de la première Commission européenne ?
J’affirme et démontre que :
- Jean Monnet, Robert Schuman et Walter Hallstein ne furent en aucun cas des « résistants cachés », qu’ils furent, chacun de façon différente, des hommes qui s’étaient compromis avant 1945. Le pardon n’est pas l’oubli ! Surtout lorsqu’on présente ces personnages chaque matin en héros à la jeunesse européenne, depuis des générations de scolaires embarqués dans des pèlerinages vers les maisons des deux hommes transformées en musées, jusqu’aux manuels scolaires et universitaires. Fragilisés, ils obéissaient aux Américains.
- Ce sont justement ces hommes-là que Washington a choisis contre de Gaulle, que Monnet recommandait même aux Américains de « détruire » dans une lettre écrite en 1943, je l’évoque précisément dans mon livre. Un homme compromis devient vite un obligé. C’est bien sur ces hommes compromis que s’est porté le choix des États-Unis pour bâtir une Europe servile, une non-Europe.
- La guerre froide fut pour l’Amérique, l’occasion et le prétexte, avec l’aide de ces hommes compromis, – ses obligés européens –, de mener des opérations d’influence. Ils ont participé à la rédaction des premiers traités pour les conformer à leurs intérêts, poussé à la désintégration des souverainetés et créé à leur profit un marché ouvert, administré par une commission et un système si complexe qu’ils sont l’antithèse de la puissance.
En définitive, le mythe d’une Europe européenne et fille de la résistance, que l’on a vendu à chaque génération depuis soixante ans pour saborder les nations et la civilisation européennes, relève, lui, bel et bien du complotisme pur et simple.
Mon livre est la réponse aux gardiens du Mythe, qui se fissure de toutes parts.
Au cœur des crises d’aujourd’hui - économique, migratoire, culturelle, démocratique - il y a le mensonge des architectes et le non-dit de leurs successeurs.
L’Europe véritable mérite la vérité.
« Philippe de Villiers évoque les pères fondateurs Monnet, Schuman et Hallstein, mais ne dit rien de ceux qui ont été emprisonnés par le régime mussolinien (Spinelli et De Gasperi), ou obligés de s’exiler (Spaak, Bech et Beyen). »
Ce n’est pas moi qui ai choisi ceux que les fabricants du Mythe ont appelé les « Pères fondateurs ». Le premier, Monnet, a même eu droit à une béatification laïque. On le célèbre depuis qu’il est entré au Panthéon. Le second, Schuman, fait l’objet d’un dossier de béatification à Rome. Le troisième, Hallstein, fut l’architecte du traité de Rome et le premier président de la Commission européenne. Il a été encensé par Angela Merkel le 13 novembre 2018 devant le Parlement européen comme le troisième père. Les autres n’ont pas eu la même influence ni les mêmes parcours. Mais ils ont tous suivi et accompagné les efforts de l’Amérique. Leurs points communs, ce furent l’atlantisme et le saint-simonisme. Spaak était complètement dans la main des Américains. Dans une préface célèbre, il rend hommage aux lawyers américains qui ont rédigé les articles des traités.
« Au sujet du Groupe Bilderberg, les propos prêtés à François Fillon n’ont pas été confirmés par l’intéressé, qui n’a jamais évoqué cela publiquement. L’influence prêtée à cette organisation relève d’un délire complotiste. »
Le délire complotiste, c’est la maladie du secret. Quand ont tient à ce que ses actions et réunions soient tenues secrètes et qu’« on met la lampe sous le boisseau », selon la formule évangélique, c’est qu’on n’aime pas la lumière. Le Groupe Bilderberg est un être des abysses. Il craint la lumière. Si on veut chercher quelque part le complotisme, c’est plutôt là qu’on le trouvera. Pourquoi donc ce secret si bien gardé depuis 1965 ?
Quant à François Fillon, il y a trois ans déjà, en 2016, que j’ai publié son propos dans un best-seller diffusé à 250 000 exemplaires. Nous avions à l’époque le même éditeur. Il savait ce que j’écrivais. Il ne l’a jamais contesté. Et d’ailleurs, la réunion que j’évoque dans mon livre et qui a eu lieu à Matignon avec la réception du Groupe Bilderberg n’a jamais été contestée non plus. Mon livre est une réponse aux conjurationnistes de tous poils. Qu’ont-ils besoin de se cacher ?