ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6671 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Dimanche des Rameaux Dim 14 Avr - 7:55 | |
| Sermon des Rameaux de Saint Augustin. Mes frères bien-aimés, toutes les fois que vous vous réunissez dans l'église, il est juste que nous fassions retentir à vos oreilles la parole de Dieu ; mais la nécessité de le faire est, en ces jours-ci, plus pressante que jamais. Oui, c'est pour nous un devoir de porter aujourd'hui la parole sainte et d'engager votre fraternité à se débarrasser de tous soins temporels, pour vaquer uniquement à l'accomplissement des préceptes du Seigneur. Nos livres sacrés nous disent, en effet, que vous devez solenniser les jours qui vont s'écouler: et voici de quelle manière il nous faudra les observer : nous aurons soin de n'avoir ni haine ni colère contre aucun de nos frères qui adorent avec nous un seul Dieu, dans la crainte de voir s'appliquer à nous ce passage de l'Ecriture : « Quiconque hait son frère est un homicide (1) ». Et si, à la fête de Pâques, nous voulons recevoir le corps du Seigneur, nous tiendrons notre corps et notre âme à l'abri de toute avarice, de toute luxure, de toute colère, de toute haine, de tout discours honteux, de tout péché ; ainsi nous préparerons-nous à recevoir le corps et le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour notre profit et non à notre détriment; car l'Apôtre a dit : « Quiconque mange indignement le corps du Seigneur et boit indignement son sang, boit et mange sa propre condamnation (2) ». Vous le savez, mes frères, si l'un d'entre vous devait aujourd'hui recevoir dans sa maison son supérieur temporel, avec quel empressement il se hâterait d'en faire disparaître toutes les saletés, toutes les ordures, toutes les choses inconvenantes, afin qu'à l'arrivée de ce supérieur tout y fût propre et décent. Or, si nous voulons faire à ce supérieur, qui ne peut nous nuire ou nous être utile que pour un temps, la réception digne et révérencieuse dont nous avons parlé, à bien plus forte raison devons-nous prendre de la peine et embellir notre corps et notre âme par la pratique constante des veilles, de la prière et de l'aumône, pour recevoir dans un coeur pur et un corps chaste le corps de Jésus-Christ, notre éternel Seigneur, qui peut, dans le siècle futur, nous être utile ou nuisible d'une manière inimaginable. 2. Enfin, il faut que vous sachiez tous d'où nous vient l'habitude de porter aujourd'hui à notre main des branches d'olivier et des palmes. Cette coutume date certainement des temps antiques. Quand un roi devait aller trouver un autre roi, lorsqu'un grand de la terre se proposait de visiter un puissant personnage, pour traiter avec lui, non de la guerre, mais de la paix, il ordonnait qu'on portât devant lui des, branches d'oliviers. Dans nos livres saints, on désigne cet arbre comme l'emblème de la paix: à la vue de ces branches, le roi ou le personnage puissant pouvait savoir d'avance que celui qui s'approchait ainsi précédé ne venait point dans des intentions hostiles, mais avec la volonté de faire la paix. Cette coutume avait, parfois encore, une autre cause. Si, après avoir déclaré la guerre à ses ennemis, et avec l'aide miséricordieux du Très-Haut, remporté sur eux la victoire, un roi revenait dans son pays, on portait des palmes devant lui, afin qu'à leur vue on pût comprendre qu'il avait triomphé de tous ses adversaires. C'est pour (721) deux motifs semblables que nous portons aussi, dans nos mains, des rameaux d'oliviers et des palmes. Nous portons des rameaux d'oliviers pour montrer que nous avons la paix avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont nous nous préparons à recevoir bientôt le corps. Nous portons aussi des palmes, pour faire voir que nous avons triomphé du diable, à qui nous avons dû livrer une grande bataille pendant ce carême. Chacun de nous, frères bien-aimés, doit soigneusement s'examiner pour savoir s'il a réellement fait la paix avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, et s'il a vraiment remporté là victoire sur le démon, avec qui nous avons dû combattre sérieusement. Celui-là a fait sa paix avec le Sauveur et triomphé du diable, qui, après avoir offensé Dieu dans le cours de cette année, a effacé ses fautes pendant le carême, en priant, en se livrant fréquemment aux veilles, en mortifiant son corps par de longs jeûnes, en donnant aux pauvres les aliments dont il se privait lui-même. Evidemment, le jeûne devient inutile si, avec la valeur de la nourriture dont on se prive, on flatte son propre corps au lieu de subvenir aux besoins des indigents ; car il est de toute justice que les pauvres trouvent leur soulagement corporel dans les épargnes faites sur notre propre entretien. Mais quiconque a, pendant cette quarantaine , souillé son corps du péché de luxure, refusé de donner aux pauvres quelque chose de son bien, entretenu en son coeur le feu de l'envie, négligé de s'adonner aux veilles et à la prière, employé la fraude pour dérober ce qui appartient à autrui, celui-là n'a certainement pas la paix avec Dieu; il n'a pas, non plus, triomphé du diable, parce qu'il n'a pas mis sa volonté à l'unisson de celle de Dieu et qu'il a, au contraire, courbé la tête en toute circonstance devant l'esprit malin. 3. Mes très-chers frères, si, dès le commencement de cette sainte quarantaine, vous vous êtes adonnés aux bonnes oeuvres, je vous engage à vous y adonner aujourd'hui avec plus de zèle encore; ingéniez-vous à obéir à Dieu en toutes choses, car personne ne peut lui plaire, après avoir bien commencé, qu'à la condition de persévérer jusqu'à la fin dans la voie de la vertu où il s'est une fois engagé. Mettez donc toute votre attention et tous vos soins, frères bien-aimés, à jeûner et à faire des aumônes, à vaquer à l'oraison et à toutes sortes de bonnes oeuvres, à rendre bien vite au prochain ce que, dans un mauvais moment, vous auriez pu lui ravir, imitant en cela l'exemple de Zachée, qui, par amour pour Dieu, rendait au quadruple ce dont il pouvait avoir fait tort aux autres. Au temps voulu, donnez généreusement et de bon coeur la dîme et les prémices, et si quelqu'un vous a offensés, pardonnez-lui sa faute pour l'amour de Dieu ; en agissant ainsi, vous pourrez chanter l'oraison dominicale, non pour votre condamnation, mais pour votre salut. Montrez-vous, autant que possible, riches en toutes sortes de bonnes oeuvres ; et, quand viendra la solennité de Pâques, votre corps sera pur, votre âme sera chaste pour recevoir le corps et le sang du Sauveur, et vous mériterez d'entrer dans la gloire éternelle, dont la fête de Pâques est l'emblème. Puissiez-vous recevoir cette grâce de celui qui vit et règne, avec le Père et le Saint Esprit, dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il. Source : Abbaye Saint Benoit de Port Valais SAINTS DU 14 AVRILhttps://nominis.cef.fr/contenus/fetes/14/4/2018/14-Avril-2018.html Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
|