Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
| Sujet: Soyez rusés comme des serpents et purs comme des colombes. Jeu 16 Juil - 22:08 | |
| Bonsoir, En ce jour de la fête de Notre Dame du Mont Carmel, une fête si chère à mon coeur, j'ai envie ce soir, va savoir pourquoi, de vous partager cet Evangile en Mt 10,22 et sa méditation : - Citation :
- Matthieu 10
Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Mettez-vous en garde contre les hommes; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues… - Citation :
Soyez rusés comme des serpents et purs comme des colombes (Mt 10,22)
La ruse et la pureté sont-elles compatibles ? C’est l’interrogation de l’auteur. Il pense que ces qualités sont inconciliables, mais celui qui parvient à les maintenir en équilibre produit des étincelles qui éclairent le monde.
Qu’il nous faille être purs ou parfaits comme des colombes, on peut le comprendre. Certainement faut-il être comme le saint Esprit, purs, pleins de douceur, et comme la colombe, image même du sacrifice, être prêt à donner sa vie, à tout donner comme y est invité le jeune homme riche. Là est le sens de la prédication du Christ : « Donne à qui te demande… si on te frappe sur la joue gauche, tends la droite… si on te prend ton manteau donne aussi ta tunique… »
Pourquoi Jésus ajoute-t-il : « rusés comme des serpents » ?
C’est justement très intéressant, parce que cela donne une vision tout à fait réaliste de la vie du chrétien dans le monde : il faut de la pureté, de la foi, certes, mais aussi de l’intelligence parce que le chrétien ne doit être ni un imbécile, ni une « bonne poire ». Le Christ lui-même ne se laisse pas crucifier par faiblesse, il dit : « Ma vie, personne ne me la prend, c’est moi qui la donne » (Jn 10, 18), il le fait volontairement, avec intelligence, il sait pourquoi il le fait. Se laisser tondre la laine sur le dos n’est pas forcément un bon témoignage. Sans doute faut-il savoir donner, mais donner n’est pas se laisser prendre. Jésus ne dit pas : « Si on te prend ton manteau, laisse prendre ta tunique », mais « donne ta tunique », et « Si on te frappe sur la joue gauche, laisse toi frapper sur la droite en plus », mais « tends la joue droite ». C’est là la position active du chrétien, et il faut certainement de l’intelligence pour éviter une certaine perversion possible de la douceur et de l’amour. La mollesse et la faiblesse ne sont pas constructives. L’Évangile n’est pas une incitation à la passivité, il invite, au contraire, à une certaine intelligence active. Et pourtant il faut tout donner jusqu’à sa vie, il ne faut jamais se départir de son idéal de pureté, ni perdre son âme en quelque sorte. La colombe doit sans cesse tempérer le serpent et vice-versa.
Faire le bien est extrêmement compliqué. On en connaît globalement le sens, mais pratiquement, il faut être sage pour ne pas manquer de discernement. Il ne faut pas se laisser aller à ses bons sentiments et à sa générosité sans garder une part d’intelligence pour ne pas faire n’importe quoi n’importe comment. Il faut se demander ce que son geste va générer de créateur ou de pervers vis-à-vis de celui à qui on le destine.
Inversement, il est bien d’avoir dans ce monde de l’intelligence, de l’efficacité, de la performance, et ce, même dans nos bonnes oeuvres, mais il est essentiel que nous sachions conserver une dimension d’idéal, d’approfondissement personnel, d’attention à l’autre afin de ne pas perdre le sens de ce que nous faisons.
La grande difficulté de la vie du chrétien, c’est précisément de garder un équilibre entre l’intelligence et la foi. Le Christ ne demande pas au chrétien de se retirer du monde, mais d’y agir et donc d’entrer dans son mode de fonctionnement et en même temps ne pas perdre son idéal.
Le chrétien est ainsi sans cesse écartelé entre le serpent intelligent, terre-à-terre, et la colombe qui s’élève dans les cieux. S’il est trop serpent, il s’écrase dans la poussière, s’il est trop colombe, il s’évapore. Il y a là deux pôles antinomiques, inconciliables, et le chrétien est en tension entre ces deux pôles. Mais c’est peut-être cela justement qui le rend actif et lumineux, comme la lumière qui jaillit quand deux pôles électriques opposés sont présents. Un seul pôle, même très puissant, ne produit rien. C’est la dialectique de sa vie qui rend le chrétien riche et fécond. Certes, ce n’est pas une situation confortable et il est toujours un peu comme le Christ, écartelé entre ces deux réalités, crucifié entre le vertical de la foi et l’horizontal du bon sens terrestre.
Mais c’est alors que le chrétien peut devenir la Lumière du Monde. Source : https://www.evangile-et-liberte.net/2014/03/soyez-ruses-comme-des-serpents-et-purs-comme-des-colombes-mt-1022/ ==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
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