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 Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu

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MessageSujet: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyVen 22 Avr - 8:16

Rappel du premier message :

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

DIEU SEUL
OU
LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

À LA VIERGE FIDÈLE


Souveraine reine des anges et des hommes, abîmé dans mon néant, et me reconnaissant entièrement indigne de paraître en votre sainte présence, j'ose néanmoins, appuyé sur vos maternelles bontés, le sujet ordinaire de mes plus douces espérances, vous consacrer cet ouvrage qui ne respire que votre honneur et votre gloire, pour la seule gloire et le seul honneur de Dieu seul, qui est l'unique chose que je désire, et que je veux rechercher en toutes choses.

L'oblation entière et irrévocable que je vous ai faite il y a longtemps de tout ce que je suis en l'être et en l'ordre de la nature, et de la grâce et de tout ce qui en dépend, de toutes les actions naturelles, indifférentes et bonnes que j'opèrerai à jamais, m'ôte tout le pouvoir d'en user autrement.

Ma vie, tant intérieure qu'extérieure, et généralement tout ce qui est mien, est plus à vous qu'à moi-même, et même, ô ma divine princesse ! n'ayant plus rien à moi, tout ce que j'ai vous appartient par mon état et condition de servitude, et je veux et désire de tout mon cœur aujourd'hui, dans un jour tout dédié en l'honneur du glorieux Archange saint Michel et de tous les anges, en présence de tous ces esprits bienheureux que j'invoque avec les soumissions les plus respectueuses à mon secours, vous parlant avec l'un de vos plus véritables esclaves, et m'unissant à la sainteté de ses intentions, que vous ayez une puissance spéciale sur mon âme, sur mon état, sur ma vie, sur mes actions, comme sur des choses qui vous appartiennent tout de nouveau par un droit particulier, en vertu de l'élection que je renouvelle de dépendre entièrement de votre maternité et souveraineté, m'abandonnant à tous vos vouloirs, me livrant à tous vos pouvoirs et à tous les effets de votre souveraineté.

Tout mon regret est de n'avoir qu'un coeur et une vie pour vous donner. Mais, s'il m'est permis de donner quelque liberté à mes désirs, je voudrais avoir autant de coeurs et de vies qu'il y a d'étoiles au ciel, de gouttes d'eau dans la mer, d'étincelles au feu, de brins d'herbes sur la terre, pour vous les donner, pour vous les consacrer dans l'ordre de votre Fils bien-aimé et pour sa pure gloire. Mais au moins, puisque cela n'est pas en mon pouvoir, je ferai tout et je n'oublierai rien en la vertu de Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils adorable, pour vous gagner des coeurs et vous acquérir des esclaves.

Aimable Vierge, il est vrai que mon cœur se sent plus pressé que jamais de vous aimer, et, si je l'ose dire, il me semble qu'il vous aime, et il me paraît qu'il voudrait disputer avec tous les cœurs de votre amour.

Mais, hélas ! que peut faire un misérable et chétif cœur comme il est ? Il appelle donc à son secours tous les neuf chœurs des anges, tous les cœurs des saints, et veut vous aimer par tous leurs amours ; et, comme tout cela ne le contente pas, il veut vous aimer par le divin cœur de Jésus.

Je conjure ce cœur très aimable d'anéantir, par sa puissance et Miséricorde, tout ce qui est contraire dans tous les cœurs à l'établissement de son règne, toutes les oppositions que les hommes y forment, tous les obstacles qu'ils y apportent, toute la force et les ruses des démons qui le combattent, pour y établir l'empire de son amour, afin que les hommes étant parfaitement assujettis à ses lois, vivant dans un état de servitude perpétuelle, ils soient, ô glorieuse Vierge, ses véritables esclaves et les vôtres.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMer 1 Juin - 23:27

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Le bienheureux Pape Célestin, comblé de joie et de consolation d'avoir vu sous son autorité ces saints prélats condamner ce monstre, leur en écrivit une lettre pour se conjouir avec eux, comme aussi à l'empereur, au clergé et au peuple de Constantinople, pour les exhorter de persévérer en la défense et confession des vérités qui avaient été déterminées par le concile.

Pour ce qui est de saint Cyrille, il ne se peut dire avec combien de larmes de joie il fut reçu en sa ville d'Alexandrie, où ayant fait prêcher le jour de la naissance de Notre-Seigneur un évêque, qui prononça que le véritable Emmanuel avait été enfanté par la très sainte Vierge Marie mère de Dieu, tout le peuple qui avait été jusqu'alors dans le silence, poussa de grands cris, disant : Voilà quelle est la véritable foi, c'est là le vrai don de Dieu.

Ô grand Cyrille ! Nous souhaitions entendre cette parole : que celui qui ne parle point de la sorte, soit anathème. Et ce bon évêque continuant sa prédication, comme il eut dans la suite du discours réitéré ces paroles, la Vierge mère de Dieu, le peuple pour la seconde fois fit de grands cris, se réjouissant les larmes aux yeux de ce que ce prélat parlait ainsi.

Je ne sais, après cela, comme il se trouve des personnes qui, se disant catholiques, tâchent de diminuer la dévotion de la Mère de Dieu, comme si elle était contraire au premier esprit du christianisme ; ou si elles n'ont pas assez de hardiesse pour s'y opposer ouvertement, prétendent que l'on y est trop appliqué.

Ô mon Dieu ! S'il y a quelque plainte à faire, c'est de nos insensibilités : car nous pouvons dire avec bien de la justice, que nos plus grandes ardeurs pour la Mère de Dieu ne sont que des glaces, comparées à la fervente dévotion de la sacrée Vierge des Chrétiens des premiers siècles.

Que ceux qui avancent témérairement que les louanges sont excessives que l'on donne en nos temps à cette reine des anges, et que les expressions sont trop fortes que l'on fait de ses grandeurs, entendent les sentiments d'un concile parlant par la bouche de celui qui y présidait, le grand saint Cyrille.

C'est par vous, dit le bienheureux patriarche parlant devant tous les Pères, et adressant ces paroles à la divine Marie, c'est par vous que la très sainte Trinité est adorée et glorifiée ; c'est par vous que le ciel est rempli d'allégresse et que les anges et les archanges se réjouissent ; c'est par vous que les démons sont mis en déroute, et que notre chute est réparée et l'entrée du ciel ouverte aux hommes, c'est par votre entremise que ceux qui sont aveuglés par l'idolâtrie, parviennent à la connaissance de la vérité, et par le moyen de la foi à la grâce du saint baptême ; c'est par votre faveur et assistance que le saint Évangile a été prêché, et l'Église fondée par à toutes les régions de la terre.

Après des louanges si sublimes, je laisse à considérer si l'on peut parler d'une manière plus glorieuse de cette sainte cité de Dieu.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyJeu 2 Juin - 22:03

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Le second concile de Nicée, composé de trois cent cinquante prélats, où les légats du Pape Adrien présidèrent, jugea qu'il était si nécessaire d'établir fortement le culte de la sacrée Vierge, que les Pères qui y étaient assemblés ordonnèrent que plusieurs miracles arrivés en sa faveur seraient insérés dans les actes du concile.

 Mais l'Église universelle, qui ne peut avoir que des sentiments légitimes en toutes les pratiques de dévotion qu'elle approuve, que ne fait-elle pas pour témoigner ses respects envers sa glorieuse Dame ? Combien d'églises cathédrales dédiées à Dieu sous son nom par toute la terre ? 

Et se rencontre-t-il presque aucune église, où il n'y ait une chapelle en son honneur ? Avec combien de religion honore-t-elle tous ses mystères, et tant de fêtes qu'elle a instituées pour sa gloire, et comme si toutes ces solennités n'étaient pas suffisantes pour satisfaire à sa dévotion, elle destine un jour toutes les semaines, c'est à savoir le samedi, qu'elle consacre à sa mémoire. 

Mais ce qui est de merveilleux, c'est que du jour de la conception du Notre-Seigneur, elle en fait une fête de son immaculée Mère, et l'office et les hymnes du jour sont en l'honneur de cette admirable princesse. Elle appelle le jour de la présentation de notre Sauveur la fête de la Purification de la Vierge, et les hymnes du jour dans le bréviaire romain sont en l'honneur de cette sacrée Vierge. 

Ce qui est encore de plus étonnant, c'est que le jour de la Circoncision et qui est l'octave de la solennité de la naissance de notre divin Maitre, les antiennes de l'office sont de la Vierge aussi bien que l'oraison du jour, dans laquelle l'Église, pour commencer l'année, demande à Dieu de ressentir les secours de sa puissante protection. 

Elle commence et finit tous ses offices par ses louanges et par son invocation ; l'on ne publie les vérités de l'Évangile que sous sa faveur ; les sermons se commencent par la Salutation angélique. Combien de confréries et d'associations établies par tout le monde pour l'honorer ?

 Enfin, il faut finir la preuve de la dévotion à la sainte Vierge par la conduite de Dieu même. Il est aisé de savoir qu'il n'y a point de royaume ni de province où il ne se rencontre des lieux de dévotion de la Mère de Dieu, honorés de plusieurs miracles : ce qui attire un grand concours de peuples de tous côtés. 

Or il est certain que n'y ayant que Dieu seul qui puisse faire des miracles, ceux qui s'opèrent en ces saints lieux sont une preuve indubitable que les véritables dévotions qui s'y pratiquent sont un effet de sa divine volonté.

C'est donc une illusion que de blâmer le concours des peuples qui viennent implorer le secours de Dieu au pied des autels de sa glorieuse Mère, sous prétexte que cela pourrait apporter quelque diminution au respect souverain qui est dû à Dieu : car nous l'avons déjà dit plusieurs fois, c'est Dieu qui est honoré en tous les honneurs que l'on rend à la Reine du ciel : et si l'on demande, mais pourquoi plutôt en cette église qu'en une autre ? Pourquoi tant de monde prosterné devant cet autel, pendant qu'il y a peu de personnes devant plusieurs autres ? Je réponds que cela arrive par la conduite de Dieu qui en inspire le mouvement : et si l'on en veut des preuves, je dis que les miracles en sont de si assurées qu'il n'y a pas lieu d'en douter.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptySam 4 Juin - 8:20

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

Chapitre VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Si l'on réplique qu'il y aurait plus de raison d'offrir ses prières devant les autels de Notre-Seigneur ; je déclare qu'il n'y a point d'autel de la Vierge qui ne soit un autel de Jésus-Christ, tout ce qui se fait pour la gloire de la Mère ayant pour fin la gloire de son Fils bien-aimé.

Si l'on recherche de plus d'où vient que l'on ne s'adresse pas à Dieu immédiatement pour l'ordinaire, la raison en est évidente : c'est parce qu'il a voulu que nous allassions à lui par de certains moyens qu'il nous a donnés, comme par la sainte Vierge.

Après tout, que ces personnes opposées à une dévotion si sainte, s'en prennent à Dieu même : car d'où vient que dans un royaume où Dieu opère des miracles en des églises ou chapelles de la sainte Vierge, non-seulement en toutes les provinces, mais presqu'en tous les diocèses, et en plusieurs lieus d'un grand nombre de diocèses, à peine trouvera-t-on quatre ou cinq lieux de dévotion qui soient immédiatement en l'honneur de notre Sauveur, où il fasse ses merveilles ?

Ce que nous avons remarqué en l'usage de l'Église universelle est plus que suffisant pour faire voir la solidité de la dévotion des particuliers, soit en la multitude des pratiques bien réglées, soit dans les louanges qu'ils donnent à celle qui ne peut jamais être assez louée.

Et de vrai, outre ce que nous avons dit ci-dessus, c'est une chose bien remarquable de voir les titres et éloges que l'Église donne à la sacrée Vierge, et je puis assurer que l'on n'y peut rien ajouter : car que peut-on dire davantage, si l'on veut louer sa pureté, que de l'appeler la virginité même ? et c'est ce que fait l'Eglise.

Peut-on se servir de termes qui marquent davantage la confiance que nous devons avoir en sa bonté que ceux dont l'Église use, l'appelant notre vie, notre douceur, notre espérance ?

Peut-on avancer rien de plus glorieux, que de soutenir qu'elle seule a détruit toutes les hérésies dans le monde universel ? et c'est ce que chante l'Église, de cette incomparable reine.

Je demande ici ce que ces personnes opposées diraient d'un particulier s'il avait écrit, s'il avait prêché, que non-seulement quelques hérésies, mais toutes les hérésies, non-seulement en une partie du monde, mais dans tout le monde, ont été détruites par la seule Vierge ?

Que ces personnes nous disent d'où vient que les prédicateurs au commencement de leurs sermons récitent la Salutation angélique, et non pas l'Oraison dominicale ?

D'où vient que le chapelet de la Vierge est la prière commune de presque tous les fidèles, et que la couronne de Notre-Seigneur est une dévotion plus rare ? D'où vient que l'office de la divine Sagesse est récité par bien peu de personnes, pendant que presque tous les séculiers qui sont adonnés à la prière récitent celui de Notre-Dame, et font ce que font les églises au chœur quand on fait de la férie : et l'ordre de Saint-Bernard tous les jours, aussi bien que celui des Chartreux en leur particulier, ordres recommandables pour leur singulière piété envers la mère de Dieu, et dont toutes les églises sont dédiées en son honneur ?

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyDim 5 Juin - 0:48

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 OIP.li91YEW1oFdhxtHGSxHd6gHaF1?pid=ImgDet&w=212&h=166

CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Sans doute que des mouvements d'une dévotion si universelle en l'Église, et parmi les fidèles de l'Église, ne peuvent venir que de l'inspiration de l'Esprit de Dieu, aussi bien que les sentiments contraires, de l'esprit du démon, qui, craignant extrêmement la puissance de celle qui lui a brisé la tête, et qui lui ravit si souvent tant d'âmes, les tirant du péché qui les engage dans sa malheureuse captivité, fait tous ses efforts, et emploie toute sa rage pour en diminuer les respects.

Et c'est ce qu'il fait en deux manières : la première, en combattant ouvertement sa dévotion par les hérétiques et impies ; la seconde, en tâchant d'en détourner par d'autres suppôts, qui assurent d'un côté qu'ils n'en veulent pas au culte de la Mère de Dieu, mais qui, d'autre part, le diminuent par leurs artifices, en dissuadant les pratiques qu'une véritable piété en peut inspirer.

J'avoue, et j'en demeure d'accord, que lorsqu'il s'y rencontre de la superstition, de l'ignorance, ou quelque autre abus, qu'il faut abolir ces superstitions, qu'il faut instruire les ignorants, qu'il faut découvrir les abus et les détruire.

C'est même ce que j'ai tâché de faire en nos campagnes dans les visites que j'ai faites de nos paroisses, et l'on ne peut assez recommander aux pasteurs qu'ils enseignent à leurs peuples la différence du culte qui est dû à Dieu d'avec celui qui est dû à sa virginale Mère, qui, n'étant qu'une pure créature, doit s'humilier en là présence de ses manieurs infinies : et c'est une chose déplorable de voir l'ignorance grossière de grand nombre de ces pauvres gens de la campagne sur ce sujet, et dont les curés rendront un compte terrible au jugement de Dieu. Mais je soutiens qu'il faut bien prendre garde de ne pas ôter la dévotion, sous prétexte des abus qui s'y rencontrent et qu'il faut détruire.

Luther, au commencement, ne criait que contre les abus qui se commettaient touchant les indulgences, ensuite il combattit les indulgences mêmes : c'est un piège que les fidèles catholiques doivent éviter.

Je dirai ici ce qui m'est arrivé faisant quelques entretiens de piété en une maison religieuse, dont le confesseur me déclara qu'il en avait bien ôté les dévotions de la Vierge, et m'en parlait comme s'il eût fait quelque grand coup pour la gloire de Dieu. Je fus saisi d'étonnement et d'horreur, voyant de mes yeux un dérèglement que j'aurais bien eu de la peine à croire parmi les catholiques.

Il faut donc bien prendre garde à ces artifices de l'enfer, et être une bonne fois persuadés que, quelque effort que nous fassions pour honorer la Mère de Dieu, jamais nous ne l'honorons assez : car, hélas ! Que pouvons-nous faire, pauvres créatures que nous sommes ?

Il faut donc avoir une haute estime de sa dévotion, et de toutes les choses, pour petites qu'elles soient, qui peuvent y contribuer : et pour ce sujet il est bon d'avoir ses images, les aimer, y faire brûler des cierges, se mettre de ses confréries, solenniser avec des respects particuliers ses fêtes, avoir une dévotion spéciale au samedi, pratiquer des jeûnes et autres mortifications tant intérieures qu'extérieures, avoir et lire de bons livres qui traitent de ses grandeurs, parler et écouter volontiers parler de ses louanges, enfin embrasser avec amour tous les moyens qui peuvent établir ou augmenter sa dévotion, autant que l'ordre de Dieu le demande de nous.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyLun 6 Juin - 0:02

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

CHAPITRE IX

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Quand une personne parlerait de la langue des hommes et des anges, il ne lui serait pas possible d'exprimer les avantages qui viennent de la dévotion à l'admirable Mère de Dieu.

L'éternité ne sera pas trop longue pour en admirer les biens incroyables, dont le prix est une chose cachée à la terre, et que le monde n'entend point.

Oh ! Si les hommes savaient ce que c'est que d'avoir une sincère affection pour le service de cette Reine du paradis !

Que n'entendent-ils une bonne fois combien il est doux et glorieux de la servir et aimer ? Quand on a trouvé Marie, dit le savant Idiot, tout le bien est trouvé.

Et c'est en elle, assure son dévot saint Bernard, que Dieu en a mis la plénitude.

Les pauvres y trouvent des richesses pour le soulagement de leur pauvreté ; les malades, des remèdes à leurs maux ; les ignorants, de la science ; les faibles, de la force ; les délaissés, du secours ; les abjects, de la gloire ; les affligés, de la consolation ; ceux qui sont dans la peine, du repos ; ceux qui vivent dans l'inquiétude, de la paix.

Les pécheurs y rencontrent la grâce ; les justes, leur sanctification ; les âmes du purgatoire, leur soulagement ; enfin, il n'y a point de condition, point d'état qui n'en ressentent les bénédictions ; point de royaume, point de pays qui ne participent à ses grâces.

Toute la terre est remplie de ses Miséricordes, et tous les hommes sont obligés à ses amoureuses bontés.

Son précieux coeur, qu'un pieux auteur considère comme une vive flamme du pur amour façonnée en coeur ; ce coeur, fournaise sacrée de ce pur amour, la merveille des merveilles et le miracle incomparable des coeurs ; ce coeur, après le coeur de Jésus, le plus doux, le plus tendre, le plus obligeant et le plus charitable de tous les coeurs, non-seulement surpasse en sa charité tout l'amour des séraphins et des saints les plus éminents en la gloire, mais il a plus d'amour lui seul que tous les anges et les saints ensemble.

Et il est vrai de dire que quand l'on renfermerait dans un coeur tout l'amour de tous les coeurs qui ont été, qui sont et qui seront jamais, ce coeur n'aurait pas ni tant d'amour, ni tant de tendresse, ni tant de douces inclinations pour le bien des hommes, comme le coeur seul de l'incomparable Marie.

Il ne faut donc pas s'étonner si ce coeur très Miséricordieux est comme une fontaine sacrée d'où découlent continuellement, sur toutes les créatures, une multitude presque infinie de toutes sortes de biens.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyLun 6 Juin - 22:41

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

CHAPITRE IX

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Le savant cardinal Bellarmin, qui a si bien mérité de toute l'Église par ses doctes et pieux écrits, et l'un des plus zélés serviteurs de la très pure Vierge, avait coutume d'appeler les biens temporels, des maux temporels.

II n'y a pas à s'étonner si un homme si éclairé dans les voies du christianisme parle de la sorte. Mais Aristote, au milieu des ténèbres de l'infidélité, n'a pas laissé de soutenir que les biens temporels n'étaient pas de véritables biens, parce que, disait-il, s'ils étaient des biens véritables, ils rendraient bons ceux qui les possèdent, et c'est ce qu'ils ne font pas.

Après l'exemple du Fils de Dieu, qui les a si méprisés, je ne comprends pas l'aveuglement des Chrétiens qui en ont de l'estime, et je ne puis pas concevoir comme un fidèle qui croit par article de foi que les riches sont malheureux, que ceux qui ont leurs consolations en la vie présente sont misérables, que les pauvres d'esprit sont bienheureux, que l'on est bienheureux lorsque les hommes nous haïssent, nous chassent et nous éloignent, lorsque non-seulement ils médisent de nous, mais qu'ils en disent toute sorte de mal ; je ne puis pas, dis-je, concevoir comme l'on fait état de l'honneur du monde, de l'estime et de l'amitié des créatures, des richesses et plaisirs de la terre.

Je vois bien que presque tous les hommes marchent dans les ténèbres, et qu'une si nombreuse multitude est comme un torrent qui entraîne et emporte avec soi tout ce qu'il rencontre.

Mais n'est-ce pas une chose bien étrange de marcher dans l'obscurité en plein midi, et de ne pas voir lorsque le soleil nous éclaire de ses plus brillantes lumières ? Il est vrai, et cela soit dit avec larmes, l'on parle presque partout en infidèle, et l'on vit en païen.

Il arrive souvent même que l'on est plus attaché aux biens sensibles que ces pauvres et au redoutable jour du jugement l'on en verra plusieurs s'élever contre nous, dont les actions serviront à notre condamnation : mais faut-il que les enfants de lumière soient des enfants de ténèbres ?

Pourquoi dans une famille chrétienne les pères et les mères, les maîtres et maîtresses, ne s'entretenant qu'avec estime des grandes naissances, des richesses et des honneurs de cette vie, portent-ils la corruption dans l'esprit de leurs enfants, de leurs serviteurs, de ceux qui vivent avec eux ?

Pourquoi les pasteurs des âmes, les religieux, et ceux qui sont dans les dignités de l'Église, qui doivent être les soleils du monde, en deviennent-ils les ténèbres, entretenant, et même quelquefois augmentant l'amour des choses de la terre, par l'état qu'ils font de ces choses périssables, ce qu'ils font voir par leurs discours et par leurs actions ?

Oh ! Qu'il y a peu de conversations, peu de familles, peu de maisons où l'on ne parle, comme dit l'Écriture, que des discours de Dieu, où l'on entende faire estime de la pauvreté, de l'abjection, du mépris, des douleurs, selon les maximes de l'Évangile ! Tout notre bien, selon ces maximes indubitables, aussi bien que notre honneur et notre gloire, se rencontrent dans les voies de la croix.

Cependant tous les Chrétiens, étant appelés au détachement des biens temporels et à la connaissance de leur rien, et ne devant tenir en aucune façon au monde, puisqu'ils y sont morts avec leur Maître qui y a été crucifié, n'ont pas tous l'honneur d'être dans une actuelle pauvreté, et privation des biens de fortune.

C'est pourquoi dans cet état, la Mère de Miséricorde ne laisse pas de leur accorder sa charitable protection, soit à raison de la nécessité qui s'y retrouve, soit parce que quelquefois Dieu veut faire paraître aux personnes du monde, que les dévots de sa bienheureuse Mère ne perdent rien au mépris qu'ils font de ce qu'ils estiment, et possèdent avec plus d'avantage et moins de peine ,ce qu'ils recherchent avec bien de l'empressement et de l'inquiétude.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMar 7 Juin - 23:08

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

CHAPITRE IX

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Si c'est le propre de l'amour d'être libéral, jamais il n'y a eu créature plus aimante que la très-sainte Vierge, car jamais il n'y en a eu de plus libérale : elle a fait servir au bienheureux Henri de Suso des mets célestes, et tout pleins de délices, pendant que le monde le nourrissait d'opprobres, et l'abîmait dans les plus noires calomnies.

Mais que n'a pas fait cette aimable princesse à son cher Herman, religieux de l'ordre de Prémontré ? Elle lui donna le nom de Joseph, et voulut de plus lui accorder la qualité glorieuse de son époux, toute triomphante qu'elle est dans le ciel, et cela en présence des saints anges pour rendre l'action plus solennelle.

Si ces faveurs ne jettent l'étonnement dans l'empyrée, je ne sais ce qui y peut causer de l'admiration des choses qui se passent sur la terre.

Mais quand le ciel commence une fois à honorer quelqu'un de ses dons, ce n'est pas sitôt fait. Quand Herman avait besoin d'argent, pendant qu'il était écolier, sa divine maîtresse lui en donnait, elle le caressait amoureusement dès son bas âge, et le récréait avec le saint enfant Jésus et saint Jean l'Évangéliste ; elle lui remit une dent qu'il avait perdue, et étant sur le point de perdre son sang après une saignée, les bandes dont on lui avait lié le bras s'étant défaites, elle a voulu elle-même les lui raccommoder.

Elle a quelquefois invité les religieuses où ce cher favori devait aller, de se préparer à dignement le recevoir.

Après ces bontés, il faut avoir le coeur bien dur pour n'être pas vivement touché de l'amour de Marie : et quand nous serions tous convertis en langues et en coeurs, jamais nous ne pourrions assez hautement les louer, jamais nous ne pourrions assez fortement les aimer.

Mais Herman Joseph n'a pas été le seul qu'elle a pourvu d'argent en ses besoins, saint Boniface évêque a reçu le même secours.

L'illustre vierge Euphémie s'étant toute consacrée à Dieu par le vu de virginité dès le commencement de sa vie, son père qui regardait en sa fille plutôt ses intérêts que la gloire du Père céleste, l'épousa malgré elle à un grand seigneur : ce que ne pouvant souffrir cette fidèle épouse de Jésus-Christ, après avoir invoqué le secours de la Vierge des vierges, elle se coupa le nez et les lèvres, se rendant difforme aux yeux des hommes, pour être belle aux yeux de Dieu.

Cette action généreuse irrita tellement l'esprit de son père, qu'il la mit entre les mains d'un paysan, qui la faisait servir comme une chétive servante, et l'accablait de travail, et quelquefois même de coups.

Elle passa sept ans en cet état, et ensuite en une nuit de Noël pendant que ce paysan et sa famille étaient occupés à manger, s'étant retirée en une étable pour chanter les louanges de Dieu, la digne Mère du saint enfant Jésus venant la trouver accompagnée des anges, elle lui redonna miraculeusement son nez et ses lèvres, et la remit en sa première beauté.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMer 8 Juin - 22:57

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CHAPITRE IX

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Ce qu'ayant su son père, il lui fit bâtir un monastère pour y passer le reste de ses jours. C'est ainsi que la virginité est honorée de la Reine des vierges : et cet exemple doit apprendre aux personnes qui possèdent un si précieux trésor, qu'il n'y a rien qu'elles ne doivent souffrir pour conserver un don si précieux ; ceux qui en ont connu la valeur, ont mieux aimé perdre leurs empires que de la perdre même par des voies légitimes, comme le mariage ; ont aimé mieux perdre la vie, et dans le temps de leurs plus belles années, comme les Casimir, ont choisi plutôt de souffrir toute sorte de tourments où la rage des démons et des hommes les a exposés, comme nous le lisons en tant d'exemples de l'Histoire ecclésiastique.

Ô virginité, qui changez heureusement les hommes en anges, et qui faites mener ici-bas sur la terre la vie des bienheureux du paradis ! Ô vertu toute céleste, toute divine, vertu si chérie de l'époux de nos âmes et de la Reine des anges !

Mais ce qui est admirable, c'est que pour les moindres choses elle fait paraitre des bontés excessives. Un gentilhomme de Portugal, qui prenait ordinairement son divertissement à la pêche, demandant la ligne dont il se servait en cet exercice, et son laquais l'ayant rompue, la demoiselle sa femme craignant l'humeur de son mari qui était étrangement colère, eût tout simplement recours à la mère de Miséricorde, et en même temps cette même ligne qui avait été rompue en deux pièces, parut tout entière avec une petite marque blanche à l'endroit de sa rupture.

Le P. de Grenade rapporte cet exemple, et assure que la ligne lui fut mise entre les mains, qui était une marque de la charité de la Mère d'amour, d'autant plus admirable, que le sujet en était plus rabaissé.

Nous lisons dans l'Histoire de la réforme de l'ordre du Carmel par sainte Thérèse, qu'une bonne sur n'ayant personne pour lui aider à porter des plats qu'elle était pressée de servir au réfectoire, et s'écriant :

Ah ! Sainte Vierge, qui m'aidera ? À même temps cette reine de toutes les douceurs de paradis parut, et l'aida avec des bontés capables de consommer saintement les coeurs de son amour.

Nous avons dit ci-devant que Vaultier de Birbach, cavalier, servait la Mère de Dieu en qualité d'esclave : mais remarquons en sa personne, que les esclaves de la sainte Vierge sont par trop honorés, n'y ayant presque point de faveur dont elle ne l'ait gratifié : sa dévotion le rendait considérable auprès des rois et des reines.

Et pendant qu'il était occupé à en exercer avec fidélité les pratiques, on le voyait paraître en des lieux où il n'était pas, y faisant des actions grandes et généreuses par le moyen des anges qui prenaient sa forme par le commandement de leur glorieuse reine ; elle lui a changé l'eau en vin, et lui fit présent d'une croix d'or trouvée au pied du calice par un prêtre dont il entendait la messe, avec ces paroles : Donnez cette croix de ma part à mon ami Vaultier.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyJeu 9 Juin - 22:47

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


« Nous avons, disait ce saint patriarche, condamné ce nouveau Judas, nous l'avons privé de tout grade et dignité ecclésiastique. » À ces paroles l'on entendit de grands cris de joie et d'allégresse, dont l'on commença de faire retentir les airs de toutes parts. L'on criait : L'ennemi de la Vierge est terrassé, vive la grande, l'auguste, et toujours victorieuse Mère de Dieu.

L'on prononçait toute sorte d'exécrations contre Nestorius, l'on donnait mille bénédictions au glorieux Cyrille et à tous les autres prélats ; l'on conduisit les Pères en leurs maisons avec des flambeaux, et les dames faisaient brûler des parfums dans les rues par où ils devaient passer.

On alluma des feux de joie ; partout on ne parlait que des victoires de la Mère de Dieu ; c'était le sujet de tous les entretiens, et il semblait quune nouvelle vie eût été rendue à ce peuple, qui estimait linjure faite à la Mère de Dieu pire que la mort même.

Les saints abbés et ermites sortirent de leurs cellules, et entre autres le célèbre moine Dalmatius, qui depuis quarante-huit ans était enfermé dans son monastère, y alla avec les autres par un ordre même exprès qui lui fut donné du ciel, et tous chantaient des hymnes et cantiques en action de grâces du jugement du concile. L'on peut dire que jamais décret de l'Église n'a été reçu avec tant de joie.

Comme la superbe des hérétiques s'augmente toujours, Nestorius au lieu de se soumettre au concile, en fait intercepter les lettres, pour empêcher qu'on ne sût dans Constantinople ce qui s'y était passé, et en même temps écrit à l'empereur contre les Pères, et très particulièrement contre saint Cyrille ; et pour mieux couvrir sa perfidie, il proteste qu'il veut garder inviolablement les décrets du concile de Nicée, puis se plaint d'avoir été malicieusement condamné par quelques évêques portés de haine et d'envie, en un concile que l'on avait tenu contre les formes ordinaires, sans lui donner aucun temps pour se justifier.

L'empereur, ayant été surpris de la sorte, envoie un de ses principaux seigneurs à Éphèse, qui fit arrêter saint Cyrille, et le vénérable Memnon, évêque de cette ville d'Éphèse, qui se crurent bienheureux de se voir en prison pour la cause de celle qui nous a tous tirés de la captivité de l'enfer.

Cependant les Pères, voyant toutes les avenues fermées par les soldats qui soutenaient Nestorius, chargèrent un fidèle catholique de leurs lettres qui, pour n'être découvert, se déguise en pauvre et met toutes ses dépêches dans un bâton creusé, et ainsi arrive heureusement à Constantinople.

Ces lettres ayant découvert les impostures de l'hérésiarque, l'empereur ordonna que tout ce qui avait été résolu dans le concile serait exécuté, et fit un édit par lequel, pour abolir entièrement la mémoire honteuse de ce malheureux, il commanda que le nom de Nestorius serait effacé de tous les livres, et que quand on parlerait de ses sectateurs, on ne les appellerait pas nestoriens, mais simoniens.

Il ne fut plus permis de lire ou retenir ses livres ; et, après avoir été banni dans les déserts de l'Afrique, sa langue fut rongée des vers, et la terre s'ouvrit sous ses pieds, pour l'abimer tout vivant dans les enfers.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyVen 10 Juin - 22:51

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CHAPITRE IX

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Mais entre toutes les faveurs que cette grande et libérale princesse accorde à ses serviteurs, il n'y en a point de comparables à celles qui sont données pour la pratique de la pure vertu ; ce sont aussi les faveurs qu'elle accorde le plus souvent, et dont elle fait bonne part à ses dévots, les faisant exceller dans la pureté de la foi, de l'espérance et de la charité, les conduisant par les voies les plus saintes du christianisme, les enrichissant des plus précieuses grâces, les soutenant en toutes leurs difficultés, les faisant triompher de tous leurs ennemis, et enfin leur procurant des couronnes immortelles dans la possession d'un royaume qui n'aura jamais de fin.

Il n'est point besoin de preuves pour convaincre d'une vérité qui est si claire ; il ne faut que lire les Vies des saints, et particulièrement de ceux qui ont le plus excellé en son amour, pour en être entièrement persuadé.

Je rapporterai seulement ici ce que j'ai appris de témoins oculaires, qui en plusieurs villes de différentes provinces ont remarqué une abondance prodigieuse de grâces sur les dévots de la très sainte Vierge.

Il y en avait qui, dès leur bas âge, ne respiraient que son pur amour, et qui, ne faisant que commencer leurs études dans les basses classes, excellaient en la science des saints.

Ils demeuraient ensemble en une maison où ils étaient pensionnaires, pour pouvoir aller au collège, et ils y avaient un petit oratoire où tous les jours ils s'assemblaient pour y rendre leurs respects à leur bonne maîtresse, employant le peu d'argent que leurs parents leur donnaient à orner ses images, à y mettre des fleurs, à faire brûler de l'encens et quantité de cierges en son honneur.

Ils disputaient saintement à qui lui donnerait de plus magnifiques éloges, et souvent c'était ce qui faisait tout leur entretien pendant leur repas.

C'était le sujet de leurs récréations, et, quelquefois au milieu de ces discours, leurs cœurs se sentaient si embrasés de l'amour de la divine Marie, que le temps des repas et des récréations leur semblait trop court pour parler à leur aise de ses louanges, ils y employaient une partie de la nuit ; ils faisaient un saint défi à qui lui rendrait plus d'honneur, et passaient des temps considérables à faire des génuflexions, s'humiliant devant cette souveraine du firmament.

Leurs plus chères délices étaient les jours de congé, d'aller visiter les églises et chapelles consacrées à Dieu sous son nom, et, en des rencontres, ils faisaient même ces pèlerinages nu-jambes et nu-pieds ; ils se préparaient à ses fêtes par des jeûnes et autres mortifications ; ils jeûnaient sept jours, auparavant, ne mangeant presque que du pain et un peu de beurre, et il y en avait qui, la veille de ses fêtes, passaient toute la nuit en la méditation de ses excellences incomparables.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptySam 11 Juin - 23:11

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CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


Comme ils étaient plusieurs logés en une même chambre, ils se réveillaient les nuits, hors le temps même de ses fêtes, pour psalmodier et réciter des hymnes en son honneur ; enfin ils exerçaient toutes les pratiques de dévotion qui se peuvent faire par de jeunes écoliers qui sont occupés dans l'étude des lettres.

Mais pendant que ces jeunes gens, dont il y en avait qui n'étaient pas âgés d'environ plus de treize ou quatorze ans, forçaient d'honorer de la sorte cette reine de toutes les vertus, elle prenait plaisir à les combler de ses plus amoureuses bénédictions.

Elle leur avait obtenu des mouvements si puissants pour l'oraison, qu'on les a vus passer les nuits tout entières en cet exercice, et le soleil qui, en se couchant, les avait laissés prosternés devant la divine majesté, les trouvait encore dans le même état lorsque tout de nouveau il commençait à se faire voir sur notre horizon.

Ils étaient dans la solide pratique de la mortification intérieure et extérieure. Combien de fois ont-ils essuyé avec une douceur non pareille les railleries que l'on faisait de leurs dévotions ? Et en combien de rencontres ont-ils fait paraître avec hardiesse qu'ils ne rougissaient pas de l'Évangile ? IL y en avait qui étaient crucifiés de peines d'esprit qui leur causaient des souffrances terribles ; ils marchaient en une terre déserte, sans chemin et sans eau, au milieu d'une nuit obscure, où à chaque pas ils pensaient tomber en quelque précipice.

Ils se voyaient privés des consolations du ciel et de la terre ; et de quelque côté qu'ils jetassent les yeux, ils ne découvraient aucun secours. Pour lors ils pouvaient bien dire avec un prophète (Thren. III, 9), que toutes leurs voies étaient bouchées par des pierres carrées.

Le Seigneur les nourrissait d'un pain de larmes, et il était pour eux un Dieu caché dans la nuée. Si, en de certains moments, le ciel leur donnait quelque petite lumière, ce n'était que comme l'éclair qui disparait en même temps qu'il se fait voir ; il ne leur envoyait sa clarté que, comme dit le Psalmiste, par petites bouchées. (Psal.. CXLVII, 17) Leur pauvre coeur leur semblait être comme ces montagnes de Gelboé, où la pluie et la rosée ne tombent jamais.

Pour le dire en un mot, ils étaient conduits par les voies de toutes sortes de peines intérieures, et cela pendant bien des années, dans un âge bien jeune, et étant obligés d'étudier ; ce qu'ils faisaient avec un secours si puissant de la Mère de Miséricorde, que n'ayant presque pas le loisir de penser à autre chose qu'à leurs peines, ils ne laissaient pas d'être des premiers de leurs classes.

Il y en avait qui, après avoir lavé les pieds aux pauvres, buvaient quelque petite partie de l'eau qui avait servi à leur nettoyer les pieds, qui étaient tout remplis de fange et de boue, malgré la résistance que la nature donne à de telles mortifications. Ils se privaient de leur déjeuner pour le donner aux nécessiteux, qu'ils allaient instruire des voies de Notre-Seigneur jusqu'aux portes des églises, et, lorsqu'ils n'étaient pas dans le public, ils se prosternaient à leurs pieds, les baisant avec tendresse et une cordialité non pareille ; ils se levaient quelquefois la nuit pour aller les prendre dans la rue et les coucher dans leur chambre, avec une si grande bénédiction, que les personnes chez qui ils étaient en pension les souffraient sans leur en faire du bruit.

Tout jeunes qu'ils étaient, leur piété leur donnait une telle autorité qu'on osait faire rien qui choquât la modestie en leur présence, et on avait une telle confiance en eux, que j'ai su que de grands pécheurs leur découvraient des crimes énormes qu'ils avaient commis, pour y trouver le remède, et cela à des gens de treize ou quatorze ans. Ils étaient tellement appliqués au très saint Sacrement, qu'il s'en rencontrait qui demandaient à leurs directeurs permission, pendant l'hiver même, de veiller les nuits aux portes des églises.

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CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


J'ai appris certainement que d'autres écoliers, brûlant des mêmes flammes de l'amour virginal de Marie, participaient aux mêmes bénédictions.

C'était un plaisir de les voir disputer avec ferveur à qui se rendrait le premier devant la porte d'un collège de la Compagnie de Jésus, pour ensuite se rendre à la chapelle de la Congrégation de Notre-Dame ; ils y étaient dès trois ou quatre heures du matin, attendant que la porte fût ouverte, se souvenant de ce qui est écrit de la sainte Vierge, selon l'application qui lui en faite par l'Église : Bienheureux celui qui veille à mes portes.

Ils étaient dans un saint oubli de leurs intérêts même spirituels, pour ne se souvenir que des intérêts de celle qui, en Jésus et pour Jésus, faisait leur tout.

Devant les classes et après les classes, et presque tous les jours après souper, ils s'assemblaient pour traiter de ses grandeurs ; et les jours de congé, allant faire des pèlerinages en son honneur, ils faisaient retentir les airs, dans les campagnes et sur les montagnes, des hymnes et cantiques qu'ils chantaient à sa gloire.

Ils faisaient célébrer le très saint sacrifice de la messe, pour remercier Dieu des grandes grâces qu'il lui a faites, et pour demander l'établissement et l'augmentation de son amour.

À la fin de l'année, ils faisaient des dévotions en action de grâces des Miséricordes que la Mère de Dieu avait reçues en pareille année de sa vie que celle où ils étaient ; car l'amour qu'ils portaient à cette mère de la belle dilection les occupait si fortement de tout ce qui la regardait qu'ils n'avaient pas le loisir de penser à eux-mêmes.

Ô heureux oubli de ce que l'on est, pour ne songer qu'à l'objet qui fait le sujet des plus douces complaisances de Dieu ! Ô mon âme ! Ô mon âme ! Puisses-tu à jamais être perdue dans un oubli si avantageux !

Tirons-nous à l'écart du monde et des créatures du monde ; perdons une bonne fois la terre de vue, et aimons chèrement les humiliations qui nous y anéantissent.

Ô Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul par sa très chère Mère, la divine gouvernante de mon coeur, à qui je veux plus être un million de fois qu'à moi-même ! Je reviens à ces fidèles dévots de notre maîtresse : ils avaient un cahier de parchemin dans lequel ils avaient signé, et plusieurs même de leur sang, qu'ils étaient ses esclaves, et lui avaient donné en sa disposition la valeur de leurs bonnes actions.

Il y en avait qui avaient signé qu'ils défendraient jusqu'à la mort l'Immaculée Conception, et s'y étaient obligés par vu, autant que les ordres de l'Église leur pourrait permettre.

Mais, nous l'avons déjà dit, le coeur de Marie, le plus obligeant de tous les coeurs des pures créatures, ne se laisse pas vaincre en amour.

Il me semble (lui disait un jour le saint homme Alphonse Rodriguez, de la Compagnie de Jésus), ma très bonne mère, que je vous aime plus que vous ne m'aimez.

Et en même temps il entendit la voix de cette mère de toute bonté qui lui répondit : Vous vous trompez, Alphonse ; sachez que je vous aime davantage. Elle fit bien voir cette vérité à ces personnes dont nous parlons, embellissant leurs âmes, et les favorisant des plus pures vertus.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMar 14 Juin - 9:39

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


J'en ai rencontré en d'autres provinces qui étaient animés du même zèle, et qui en ressentaient les mêmes grâces.

Ils étaient logés en un même lieu, et faisaient tous les jours en commun cent génuflexion en l'honneur de leur glorieuse dame, et la priaient tous ensemble trois fois par jour.

Toutes les fois qu'ils entraient en leur chambre, ils disaient ces paroles : Loué soit à jamais le très-saint Sacrement de l'autel.

Et ceux qui étaient en la chambre répondaient : Et l'Immaculée Conception de la très sacrée Vierge, avec les saints anges ; ils fréquentaient les congrégations établies aux colléges de la Compagnie de Jésus avec une piété merveilleuse ; et ils y recevaient une si grande force pour la pratique des plus héroïques vertus que je puis assurer qu'il ne m'est pas possible de l'exprimer.

La grâce les faisait tellement mourir à eux-mêmes qu'il leur semblait abonder en richesses parmi une pauvreté fort rigoureuse ; et la confiance qu'ils avaient en la Providence est une chose incroyable, aussi bien que les secours extraordinaires qu'ils en avaient qu'on auraient bien de la peine à s'imaginer parmi des créatures qui ont presque tout leur appui sur la terre et les hommes de la terre.

Ô mon Seigneur, quel étrange aveuglement ! Ô que les hommes ont peu de foi, et qu'ils savent peu combien vous êtes bon à ceux qui mettent toutes leurs espérances en vous !

Je me trouvai un jour en la chambre de ces personnes, où je fus témoin d'une insigne mortification que pratiqua quelqu'un d'entre eux, disant tout haut des choses fort secrètes qu'il avait en l'esprit, et qui pouvaient lui causer une grande honte et bien de l'humiliation ensuite.

Mais que tout ce qui se fait par le mouvement de l'esprit de Dieu est bien fait ! Une si grande mortification, au lieu de produire le mépris qui en devait naturellement arriver, toucha si vivement les coeurs de tous ceux qui étaient présents qu'ils commencèrent à répandre quantité de larmes, magnifiant le Seigneur qui opère de telles grâces dans l'âme des serviteurs de sa très digne Mère.

Ils se souciaient si peu de l'estime du monde, qu'ils prenaient quelque chose de fort ridicule en leurs habits pour se faire moquer par les rues

Ils allaient avec des cruches aux fontaines, pour y être raillés des crocheteurs et porteurs d'eau qui les chargeaient d'injures et de moqueries, et ils étaient en disposition d'aller faire les fous dans les places publiques, si on leur eût dit que Dieu tout bon en eût été glorifié.

Il ya bien d'autres choses plus grandes à dire ; mais ce que je viens de rapporter suffira pour faire connaître les soins amoureux de la Mère de Dieu à l'égard de ses dévots, pour les faire avancer en la vertu.

À sa seule voix, dit saint Ambroise, l'âme de saint Jean-Baptiste fut délivrée du péché originel, elle fut sanctifiée, et ce saint devint un grand prophète même avant sa naissance.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMar 14 Juin - 22:12

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


Mais nous avons besoin d'un puissant secours, non-seulement pour surmonter les difficultés qui se rencontrent en la pratique de la vertu, mais encore pour triompher des ennemis terribles qui s'y opposent, et par leurs forces qui sont redoutables, et par leurs ruses qui sont très-dangereuses.

Si Dieu (disait un jour un de ces malheureux au divin Pacôme, l'honneur des déserts) nous laissait tenter les hommes de toutes nos forces, nous en viendrions bientôt à bout, et ils ne résisteraient jamais à nos attaques.

Mais qui pourrait expliquer toutes les ruses dont ils se servent ? Assurément il faut avoir l'esprit éclairé des plus pures lumières du ciel pour les découvrir.

Ce sont des ennemis qui ont toute la rage que l'on peut avoir contre les hommes, qui sont terribles en leur malice, qui nous font la guerre sans aucune trêve, dont les combats durent autant que la vie, qui ne se lassent jamais de nous poursuivre, qui, étant vaincus, reprennent de nouvelles forces pour nous attaquer avec plus de vigueur, et ces ennemis sont invisibles, qui entrent sans difficulté dans les chambres les mieux fermées, qui nous suivent de tous côtés, et dans les villes et dans les campagnes, qui ne dorment jamais, qui veillent tout le long des jours et des nuits à notre ruine, qui souvent même nous font la plus cruelle guerre, lorsque nous pensons être dans la plus grande paix ; dont les embûches sont si cachées que, quelquefois où nous pensons trouver plus de sûreté, c'est où il y a plus de péril.

Ils se glissent imperceptiblement dans les choses qui d'elles-mêmes nous peuvent servir davantage pour les vaincre, ils se servent de nos armes pour nous défaire, ils empoisonnent nos médecines, ils tournent contre nous les secours qui nous sont donnés pour les combattre, et enfin il y a bien peu de personnes qui ne cèdent à leurs tentations, et ne succombent à leurs attaques.

Malheur à nous, qui vivons au milieu de tous ces dangers comme les gens qui sont en assurance. L'on a vu des étoiles du ciel tomber, l'on a vu ceux qui conversaient avec les anges, éloignés dans leurs solitudes des occasions fâcheuses qui nous environnent, remplis des dons de Dieu, et admirables en toutes sortes de vertus, hommes excellents et illustres en sainteté, se perdre et se damner, abattus et terrassés par ces esprits apostats :

et nous qui sommes tout plongés dans les sens, qui marchons toujours sur le bord du précipice, il semble que nous n'ayons rien à craindre.

Ô qu'il est vrai que notre aveuglement est une chose surprenante ! Quel moyen donc de se sauver des pièges que nous tendent des ennemis si puissants ?

Le moyen le plus assuré est la dévotion à la Mère de Dieu, qui est terrible comme une armée rangée en bataille à nos adversaires de l'enfer.

À la vérité, les démons craignent grandement les jeûnes, les veilles, les austérités et pénitences, les prières ; mais ils n'ont pas laissé de perdre plusieurs âmes qui avaient excellé en ces choses ; mais jamais il n'a été dit ni ouï qu'une personne véritablement dévote à la très-sainte Vierge, ait été perdue.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyJeu 16 Juin - 9:39

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CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


De là vient qu'il n'y a rien qu'ils redoutent davantage que le culte de la Mère de Dieu. Aussi voyons-nous qu'ils portent étrangement leurs suppôts, comme les hérétiques ou les mauvais catholiques, à le détruire, soit ouvertement, ou indirectement par des prétextes spécieux.

Ils savent qu'il est aisé de jeter de la corruption dans l'intérieur de ceux qui éclatent le plus par les oeuvres extérieures, comme par les aumônes, assistance des malades, austérités corporelles, et choses semblables.

Ils n'ignorent pas que les âmes les plus solidement établies en la vertu, sont sujettes à l'inconstance ; et l'expérience ne les rend que trop savants sur ce sujet.

Mais ils connaissent que la protection de la Mère de Dieu ne manquera jamais à ceux qui implorent ses Miséricordes, retirant du vice ceux qui y sont plongés, et augmentant les grâces à ceux qui vivent dans l'observance des commandements de son Fils, impétrant à tous la grâce finale et le don d'une précieuse mort.

Ne sais-tu pas, disait Notre-Seigneur à un démon qui se plaignait à lui de ce que les plus grands pécheurs lui étaient ravis par le crédit de la sacrée Vierge, que ma mère peut tout en mon empire, et que tout ce qu'elle veut est fait ?

Ceci est rapporté dans les Révélations de sainte Brigitte. Les Pères du second concile de Nicée ont jugé à propos d'instruire tous les fidèles de l'Église du grand pouvoir de la Mère de Dieu sur les démons, par les exemples qu'ils ont fait insérer dans les actes du concile.

Il est donc rapporté dans l'action quatrième, qu'un solitaire, étant extraordinairement tourmenté des tentations du malin esprit, comme un jour il était accablé d'ennui, le démon lui apparut, et lui promit qu'il cesserait de le tenter, pourvu qu'il désistât d'honorer, et de faire quelques dévotions devant une image de Marie, mère de Jésus. (Il est à remarquer qu'il fit promettre inconsidérément, par serment, à l'ermite de tenir la chose secrète :

ce qui marque assez qu'il avait peur que l'on connût une chose très véritable, que les diables redoutent plus la confiance sincère à la sainte Vierge, que toutes les autres choses dont ils pourraient même espérer plus d'avantage.)

En la même action, il est écrit qu'un homme possédé du diable depuis plusieurs années, fut délivré à l'occasion d'une image de la reine du ciel, qui fut mise dans le lieu où il demeurait ; le démon, jetant divers hurlements contre cette image, et avouant qu'il était contraint de sortir par sa vertu, ne pouvant demeurer dans un lieu où serait honorée de Marie vierge, et mère de Jésus-Christ.

Un des religieux de l'humble saint François entendait bien cette vérité, lorsque dans une conférence qui se fit après la mort de ce grand saint, où l'on s'entretenait de divers moyens de résister aux diables et à leurs tentations, il dit que sa pratique était d'avoir recours à la Mère de Dieu, et de mettre sa confiance en son extrême bonté, et de ne lasser jamais d'implorer son secours.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyVen 17 Juin - 9:29

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CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


Comme le moment de la mort est celui duquel dépend l'éternité de notre salut, ou de notre perte ; c'est en ce temps que la reine de Miséricorde fait ressortir principalement les effets de sa charité. Le docteur séraphique assure qu'elle envoie saint Michel, archange, pour défendre et assister ses dévots à la mort et après la mort.

Or, il serait bien difficile d'exprimer ici combien est douce et puissante, à cet instant terrible, la protection des saints anges, et particulièrement de saint Michel, le prince de ces glorieux esprits. C'est un de nos malheurs de voir tant de glaces dans la plupart des coeurs pour ces grands de l'empirée, qui ne sont animés et qui ne vivent que des plus vives flammes de l'amour divin.

Je tiendrais ma vie bien employée si je pouvais contribuer à établir et réveiller la dévotion de ces aimables esprits, et je m'estimerais heureux de pouvoir mourir plusieurs fois pour leur gloire. Notre bonne maîtresse ne se contente pas de nous défendre et soutenir en ce passage, où se doit décider l'affaire de notre bonheur ou malheur éternel, mais elle fait mille faveurs à ses favoris.

Un des premiers religieux Servites étant sur le point de mourir, on entendit la voix céleste de cette reine du ciel qui lui dit : « Ô mon enfant ! Parce que vous avez tout quitté pour l'amour de mon Fils, et avez suivi ses conseils, vous posséderez tout en jouissant de la vie éternelle. »

À ces paroles, qui furent ouïes de tous les religieux, dont les esprits furent saisis d'une sainte frayeur, toute la compagnie gardant un grand silence, ce fidèle serviteur de Marie expira, et pour lors on entendit derechef la voix miraculeuse de la bienheureuse Vierge, qui disait :

« Venez, ô les saints bien-aimés de mon fils, allez au-devant, glorieux esprits du ciel, tenez compagnie, par honneur, à l'âme de celui qui m'a servie avec tant de fidélité pendant les jours de soir pèlerinage ; et vous, ô mes très chers amis et serviteurs, recevez les dépouilles de son corps qu'il vous laisse, et ayez soin de l'ensevelir avec tous les respects qu'il mérite. »

C'est ainsi que sont honorés les serviteurs de cette grande reine ; c'est ainsi qu'elle rend leur mort précieuse aux yeux de Dieu, des anges et des hommes.

Le bienheureux Marin, dont la mémoire sera à jamais glorieuse pour la qualité d'esclave de la souveraine du ciel et de la terre, qu'il a porté avec la ferveur d'un zèle non pareil, étant réduit à l'extrémité d'une maladie de poitrine et de poumon, fut vu un matin parler à quelque personne que l'on ne voyait pas, dont la présence le comblait d'une joie extraordinaire, puis se tournant vers les assistants, il leur dit : Levez-vous, voici la reine du ciel, rendez vos respects à ma bonne maitresse ; et adressant la parole à la sainte Vierge, il s'écria : « Ô ma bonne dame, d'où vient que vous voulez bien visiter votre pauvre serviteur ?

Bénissez-moi et ne permettez pas que celui-là aille dans les ténèbres de l'éternité, que vous avez honoré des lumières de votre douce présence. » En ce temps-là son frère Damien, revenant de l'église, où il avait récité les heures canoniales de la nuit, et lui demandant l'état de sa santé, il lui répondit qu'il était certain de sa mort, et dit ensuite : « Ô mon cher frère, nous avons ici des domestiques bien peu civils. »

Et se plaignant à un homme de considération, qui était présent, de la même incivilité, à raison qu'il ne s'était pas levé à l'arrivée de la reine du paradis, cela lui donna occasion de douter si ce n'était point quelque faiblesse d'imagination qui le fît parler de la sorte.

Ce que voyant, le malade, il répartit : « Ne pensez pas que ce que j'avance soit une illusion de l'imagination ; c'est une pure vérité ; l'on sait assez qu'ordinairement les maladies du poumon laissent le jugement libre : non, il n'y a point à douter, la Mère de notre Sauveur, accompagnée des saints anges, m'est venue visiter ; elle s'est montrée à son pauvre serviteur, elle m'a donné sa sainte bénédiction. »

Tout ceci est rapporté bien au long par le saint cardinal Pierre Damien, frère du bienheureux Marin, en l'une de ses Epîtres. Ils avaient encore un autre frère, archiprêtre, qui s'appelait Damien , et c'est de lui dont il est parlé ci-dessus.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptySam 18 Juin - 12:55

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CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


Les soins que la Mère de Dieu prend de ses dévots ne se terminent pas à la vie présente et ne finissent pas à la mort.

Cette mère, qui n'a que des entrailles de Miséricorde, ne peut les oublier en quelque état qu'ils soient et en quelque lieu qu'ils puissent être.

Elle est toujours pour eux une mère d'amour, elle leur rend des assistances continuelles pendant toute leur vie ; elle les soutient à la mort, elle les défend au jugement et elle leur donne des secours incroyables dans les feux et les flammes du purgatoire, tantôt les consolant par le ministère des saints anges, tantôt leur appliquant les bonnes uvres dont on lui cède la disposition, ou procurant de forts mouvements aux vivants de prier et de satisfaire pour eux, et quelquefois obtenant de son Fils bien-aimé la grâce pour ces pauvres captifs, en impétrant la rémission de leurs peines.

Notre-Seigneur a fait connaître en plusieurs rencontres qu'il délivre du purgatoire grand nombre d'âmes en sa faveur, et il a voulu que quelques-unes de ces âmes, heureusement délivrées, fissent savoir en notre terre qu'en de certains jours de grandes fêtes, comme autant de jours de ses triomphes, elle donnait la liberté à ceux qui sont détenus par la justice divine en ces sombres prisons, et les conduisait en la gloire éternelle.

Marie est donc la mère de nos plus douces espérances ; c'est en elle, comme le chante l'Église, que se rencontrent tous les sujets d'espérer le salut et la vie éternelle, et l'on peut appliquer avec bien de la justice à sa véritable dévotion ces paroles de l'Écriture : Toute sorte de biens me sont venus avec elle. (Sap. VII, 11)

L'âme qui l'honore sincèrement n'a rien à craindre et a tout sujet d'espérer ; ses dévots doivent se faire quittes de leurs scrupules et mettre bas toutes leurs inquiétudes.

Pourquoi leur âme est-elle triste ? Pourquoi est-elle troublée ? Qu'ils espèrent en ses Miséricordes et qu'ils sachent ce que dit saint Anselme : qu'il n'est pas possible de périr sous son aimable protection ; qu'ils sachent, selon le témoignage de l'Église même, que son esprit est plus doux que le miel, et qu'il n'y a que des grâces et des faveurs à attendre dans son service.

C'est un avant-goût de la félicité du ciel que d'être à elle ; c'est commencer, dès cette vie, la vie des bienheureux.

Aussi est-elle appelée par les saints un paradis de délices, le paradis de la terre. Et saint Jean Damascène la nomme une mer de joie.

Mais si tous ceux qui prennent bien sa dévotion peuvent légitimement aspirer à ces privilèges, ses esclaves y ont des droits particuliers ; et l'on peut dire d'eux ces paroles de l'Évangile (Matth. XIX, 50) : Ce sont des derniers qui deviennent les premiers.

Des derniers, par les fers dont ils se chargent, par la servitude qu'ils professent, qui méritent, par leurs abaissements, d'être élevés aux premières places de la gloire.

Autrefois Aristote enseignait que le serviteur était une partie animée du maître, mais le Saint-Esprit, en l'Ecclésiastique (XXXIII, 31), nous apprend que, lorsqu'il est fidèle, il doit être traité en frère et comme notre propre âme.

Non, nous n'avons point à douter que la divine Marie ne soit la meilleure maîtresse qui fut et qui sera jamais, et qu'elle ne nous considère, comme le Saint-Esprit, son époux, le demande.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyDim 19 Juin - 8:56

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CHAPITRE X


La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)

Nous voilà donc bienheureux et infiniment bienheureux, et les sujets que nous avons de nous consoler et de nous réjouir peuvent bien être admirés, mais c'est ce qu'on ne peut exprimer. Ce que nous pouvons dire, est qu'il est bien doux de vivre au service de Marie, et encore plus doux d'y mourir. Ô mon Dieu ! Quelle consolation, à la mort, de l'avoir servie avec fidélité, et quel étonnement, dans l'éternité, des biens, privilèges et faveurs incroyables qui sont attachés à sa véritable dévotion.

DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER


Avoir une affection singulière à tout ce qui regarde le service de la Mère de Dieu

Saint Ildefonse, parlant de sa divine maîtresse, assure qu'elle a été presque toute changée dans le divin amour.

Comme nous voyons, dit ce saint, que le feu pénètre le fer, de même le Saint-Esprit a tout pénétré et consumé la divine Marie dans les vives flammes de son pur amour ; en sorte qu'on ne voyait en elle que les feux adorables de cet amour-Dieu.

Une maîtresse si aimante demande des serviteurs et des esclaves qui aiment, et en vérité je ne sais pas comment il est possible d'avoir un coeur, et ne la pas aimer : Je ne comprends pas comme il y a des hommes insensibles, pour n'être pas touchés de la chaste dilection d'une princesse si aimable.

Disons ici qu'il faut ou n'avoir plus de coeur, ou l'aimer ; mais disons qu'il faut être tout de coeur pour l'aimer.

Or celui qui aura un véritable amour pour la très sacrée Vierge, ne manquera jamais de zèle pour tout ce qui regarde son honneur et sa gloire : et c'est ce zèle que nous donnons pour première pratique à ses fidèles esclaves, qui non-seulement doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour les intérêts de leur glorieuse dame ; mais encore ils doivent respecter et chérir tout ce que l'esprit de Dieu inspire aux autres touchant le culte d'une si auguste reine.

Il faut grandement honorer toutes ses confréries et congrégations, toutes les dévotions réglées qui se pratiquent en son honneur, les chapelles et autels, ses images en quelques lieux qu'elles soient ; toutes les choses qui servent à sa dévotion, comme les chapelets, les scapulaires, les livres qui traitent de ses louanges, les ordres qui lui sont spécialement dédiés, les personnes qui font une profession particulière de la servir.

Ceux qui aiment véritablement la mère du bel amour n'ont pas besoin de preuves pour les convaincre sur ce sujet, ni de motifs pour les porter à une chose si juste : le chaste amour de leur aimable reine donne assez de lumières à leurs esprits, et assez de flammes à leurs bons coeurs : il ne faut qu'aimer pour entendre ce que je dis ; et s'il se trouve des esprits peu éclairés sur cette matière, il n'y a pas à douter qu'il leur tient au coeur.

L'on a vu l'un de ses plus dévots esclaves, le grand cardinal de Burelle, s'élever sur ses pieds avec ardeur, et hausser le bras autant qu'il pouvait, pour toucher du bout du doigt quelqu'une de ses images.

C'était l'amour qui lui inspirait de telles pratiques, qui ne seront jamais bien entendues que par ceux qui aiment.

Mais que les esprits superbes, et qui enflés de leurs sciences sont tout plongés dans l'orgueil, blasphémant ce qu'ils ignorent, apprennent des choses insensibles mêmes le respect qui est dû à tout ce qui sert au culte de la Mère de Dieu.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER

Avoir une affection singulière à tout ce qui regarde le service de la Mère de Dieu


Qu'ils apprennent à respecter ses scapulaires, des feux qui tant de fois n'ont osé les toucher au milieu de leurs flammes, les laissant dans leur entier, quoiqu'ils eussent consumé tout ce qui les environnait.

Qu'ils sachent pendant qu'ils invectivent contre cette dévotion, soit en public, soit en particulier, que toute la nature crie pour leur défense la toute puissance de Dieu : se servant de tous les éléments pour opérer de grands miracles en faveur de ceux qui les portent.

Les diables tremblent, et sont contraints de s'enfuir à la vue des plus petites choses qui servent à sa dévotion, pendant que quelques personnes se laissent aller dans un tel excès de présomption, qu'elles vont jusqu'à les mépriser.

Cette reine du ciel voulu elle-même nous faire connaitre la haute estime que nous devons avoir de ces choses, qui paraissent si peu considérables aux prudents et sages du monde, lorsque, paraissant à un de ses congrénanistes des maisons de la Compagnie de Jésus, elle lui fit une forte correction de ce qu'il avait mal usé d'une plume qui était destinée pour écrire les affaires de la congrégation.

Pour moi j'avoue que je ne vois rien de petit, que je trouve tout grand dans le service de ma très chère maîtresse, l'admirable Mère de Dieu.

Je préférerais de balayer ses églises et chapelles aux plus éclatants emplois de la terre ; j'aimerais mieux en cueillir la poussière avec ma langue et ma bouche, que d'entrer dans les charges les plus honorables ; je tiendrai toujours à grande gloire de baiser les vestiges de ses serviteurs, et enfin, je n'ai point de plus forte ambition que de vivre l'esclave de ses esclaves :

qualité qui me sera toujours plus chère que ma vie, et dont je fais plus d'état que de tout ce qu'il y a de plus glorieux au monde ; et je suis bien aise de dire en face du ciel et de la terre, que ses fers me sont plus agréables que les plus douces libertés :

et si l'on me donnait le choix de ressusciter des morts, et de commander à toute la nature, ou bien d'en être chargé, je proteste que je préfèrerais ces chaînes.

Ce n'est pas assez au coeur sincèrement zélé de chérir et respecter jusqu'aux moindres choses qui regardent le culte de la Mère de Dieu ; mais de plus on les doit soutenir avec une sainte liberté accompagnée d'une prudence chrétienne, et non pas de celle du monde qu'il faut avoir en horreur en toute sorte de rencontres.

Il faut bien parler toujours de toutes les véritables pratiques de sa dévotion et engager les autres doucement à faire le même. L'on doit s'opposer avec sagesse à ceux qui les attaquent, soit ouvertement, soit en des manières cachées par des prétextes spécieux.

Non, nous ne devons pas rougir quand il s'agit de soutenir les intérêts de notre glorieuse dame ; ce nous serait trop d'honneur de donner non-seulement nos paroles, d'être exposés à la raillerie, de passer pour esprits faibles, mais encore de répandre jusqu'à la dernière goutte de notre sang pour leur défense.

Oh ! Plût à Dieu avoir des millions de vies pour les sacrifier toutes à Dieu seul, pour la gloire de mon aimable princesse ! S'il était nécessaire de passer pour le plus insensé des hommes dans l'esprit de toutes les créatures pour un tout petit brin de sa gloire, je le voudrais de tout mon coeur.

Ô ma très bonne Mère ! Ô ma très sainte dame ! Je voudrais que tous les hommes me chargeassent d'ignominies, si vous en étiez un tant soit peu plus glorifiée. Oh ! Que je sois pour le reste de mes jours l'opprobre de la terre, et l'abjection même, s'il y va d'un seul degré de votre gloire ! Que diront ces gens, qui font profession de son service, et qui n'oseraient pas à peine ouvrir la bouche pour défendre ses intérêts dans une compagnie, quand ils paraîtront en sa glorieuse présence ?

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER

Avoir une affection singulière à tout ce qui regarde le service de la Mère de Dieu


Le zèle porte encore à se servir de tous les moyens raisonnables pour l'établissement et l'augmentation de sa dévotion, en procurant l'institution de ses confréries aux lieux où elles ne sont pas, ou en y faisant entrer les personnes dans les lieux où elles sont établies, en faisant prêcher de ses grandeurs, en distribuant des livres qui traitent de sa dévotion, ou bien en les lisant ou racontant dans les occasions ce qu'on y a lu, en donnant de ses images et chapelets à ceux qui n'en ont pas, surtout aux pauvres et aux paysans de la campagne, les instruisant à même temps des principes de la religion.

Et comme il faut honorer, selon la foi catholique, la glorieuse Mère de Dieu, leur rapportant quelques exemples et histoires authentiques pour les y animer ; leur enseignant quelque dévotion réglée pour tous les jours, et prenant garde quand on donnera quelque aumône corporelle, et particulièrement dans la visite des malades, de s'en servir pour l'établissement de la dévotion de notre bonne maîtresse, comme étant le propre d'un véritable esclave de travailler incessamment pour son auguste dame.

Un des plus excellents moyens est de contribuer aux missions, dans la vue d'y faire connaître et aimer Notre-Seigneur Jésus-Christ, et à même temps sa très pure Mère, et particulièrement de coopérer aux missions et séminaires des pays étrangers, pour acquérir des royaumes et empires tout entiers à l'empire de Jésus et de Marie.

Les prédicateurs pourront insinuer dans tous leurs sermons quelque motif de son amour, et de temps en temps prendre quelques jours pour en traiter plus au long, et porter tous les coeurs à aimer celle que nous n'aimerons jamais assez.

C'était la pratique de saint Bonaventure ; mais comme il vit qu'étant général de son ordre ses grandes occupations ne lui donnaient pas assez de loisir, il ordonna à tous les prédicateurs qui vivaient en la famille de l'humble saint François, de publier souvent les louanges de l'immaculée Mère de Dieu, et leur disait que c'était un des moyens les plus efficaces de retirer les hommes du vice, et les porter à la vertu.

Son zèle passa encore plus avant (dit un pieux et savant auteur) car les bouches et les langues des hommes ne contentant pas encore assez son amour, il appela, pour ainsi dire, à son secours des bouches de fer ; des créatures même inanimées, insinuant la sainte pratique de faire sonner les cloches en quelques heures du jour et de la nuit, pour appeler les hommes à rendre leurs respects à la Mère du Créateur de toutes choses.

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Si sainte Brigitte, au livre VIe de ses Révélations, déclare que la bienheureuse Vierge lui a manifesté que Dieu avait permis que plusieurs personnes pieuses avaient douté de la vérité de son Immaculée Conception, afin de donner plus de lieu à ses dévots de faire paraître leur zèle en un sujet qui lui était si glorieux, quoique la vérité en fût cachée à quelques-uns qui le révoquaient en doute ; il n'y a point à délibérer pour ses esclaves en cette rencontre, qui doivent faire une haute profession de soutenir tout ce qui regarde la gloire de leur bonne maîtresse.

Et c'est une maxime enseignée par les plus saints et plus braves théologiens que nous devons accorder à la Mère de Dieu tous les privilèges qui lui peuvent être donnés sans préjudice de la foi.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II


Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge

Nous avons dit que le véritable esclave est autant que l'on peut être selon Dieu à la divine Marie : il faut donc qu'il soit pour sa Conception Immaculée, il doit en soutenir hautement la vérité en toutes sortes d'occasions, il doit se déclarer ouvertement et en public et dans le particulier pour ce mystère, qui doit être le sujet de sa dévotion particulière, en faisant la fête avec toute la solennité possible, en s'y préparant par des pratiques spéciales d'une vertu solide, et en l'honorant souvent le long de l'année par les dévotions que l'amour de sa chère mère lui inspirera.

Ce n'est pas de merveille, si lorsque l'on considère une personne, on demeure d'accord touchant ses intérêts de toutes les choses où tout le monde ne trouve aucune difficulté ; mais c'est lui rendre des témoignages d'une amitié sincère, de prendre son parti dans une cause fâcheuse, où elle est puissamment combattue.

Disons de même, qu'il ne faut pas s'étonner si des catholiques honorent la très sainte Vierge en des mystères qu'ils sont obligés de croire par la foi, s'ils célèbrent des fêtes qui sont reçues des schismatiques même, comme celles de l'Annonciation que les Moscovites solennisent avec des respects tout extraordinaires, quoiqu'ils ne reçoivent pas les autres fêtes des mystères de Notre-Seigneur.

Les marques d'un zèle véritable que l'on peut donner, doivent paraître en une matière qui est contestée : et nous devons nous réjouir de la liberté qui nous est accordée, pour avoir lieu de témoigner à notre divine princesse notre bonne volonté.

Comme c'est elle qui a détruit toutes les hérésies, selon que le chante l'Église ; c'est le propre des hérétiques de s'opposer aux honneurs qui lui sont rendus par les fidèles.

Dans le dernier siècle, le misérable Luther osait bien dire que les fêtes de la très sainte Vierge lui déplaisaient beaucoup ; mais surtout la fête de sa très pure Conception.

C'est ce qui doit animer le zèle de ses dévots, dont l'ardeur se doit redoubler par les contradictions de l'enfer et de ses suppôts : aussi voyons-nous que le Saint-Esprit inspire plus que jamais la dévotion de l'Immaculée Conception dans le cœur des fidèles.

Le roi catholique Philippe III obtint de Paul V par ses ambassadeurs, qu'il avait envoyés tout exprès, une bulle par laquelle il était défendu de soutenir dans les sermons, leçons, ou autres actes publics, l'opinion contraire à l'Immaculée Conception : mais il n'est pas possible d'exprimer la joie de tout le royaume d'Espagne à la nouvelle de la bulle : il fit une grande fête depuis le 6 d'octobre jusqu'au 8 de décembre, partout l'on faisait des processions solennelles en actions de grâces, ce n'était que feux de joie de tous côtés, c'était une réjouissance publique de toute sorte d'états et de conditions, qui tâchaient de faire paraître à l'envi l'un de l'autre leur amour pour les intérêts de la souveraine du ciel et de la terre.

Grand nombre de princes, plusieurs universités, quantité de chapitres, de collèges et de confréries s'obligèrent par vu de ne dire jamais rien de contraire à la vérité de ce privilège de la Mère de Dieu ; mais de le croire inviolablement jusqu'au dernier soupir de leur vie, autant que l'Église le permettait.

L'on en institua la confrérie, que Charles-Quint avait déjà fait établir en d'autres lieux, où le roi, les princes et princesses, les ducs, marquis, comtes, et enfin les plus grands du royaume, plusieurs universités, collèges, cent quatre-vingt monastères, et plus de vingt mille hommes ayant donné leur nom, ils firent tous vu de soutenir l'Immaculée Conception ; le roi catholique embrassant cette dévotion avec une telle ferveur qu'il serait allé volontiers à pied à Rome, s'il avait cru pouvoir obtenir quelque chose de plus du Saint-Siège en faveur de ce mystère.

Philippe IV, digne héritier du zèle d'un roi si pieux, aussi bien que de ses États, impétra de Grégoire XV, l'an 1622, une bulle par laquelle il était défendu non-seulement, comme en la précédente, de soutenir l'opinion contraire dans les actes publics, mais encore dans les entretiens particuliers : et à présent cette dévotion s'est tellement augmentée en ce royaume catholique que la plupart des prédicateurs commencent leurs sermons par ces saintes paroles : Loué soit à jamais le très saint Sacrement de l'autel et l'Immaculée Conception de la Mère de Dieu.

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Il y a déjà longtemps que notre France s'est déclarée pour le glorieux privilège de celle qu'elle reconnaît pour sa puissante protectrice, étant plus que jamais en sa dépendance, à raison du vu et de la donation que lui en a faite le feu roi Louis le Juste, de glorieuse mémoire, renouvelée et confirmée par le roi Louis Dieu-Donné, à présent régnant, et ratifiée et acceptée par tous ses sujets catholiques.

Sa plus florissante université n'accorde la qualité de docteur qu'à condition de défendre un privilège si avantageux à la mère de toute la science des saints : et ces années dernières l'on a vu dans la capitale du royaume une maison de saintes religieuses établies par la piété de notre grande reine, qui sont toutes dédiées en l'honneur de la très pure Conception, après la solennité d'une grande fête, suivie d'octave, dans laquelle pendant tous les jours de ladite octave plusieurs princes de l'Église et autres fameux prédicateurs publiaient les grandeurs, aussi bien que la vérité du mystère.

Il est bien difficile d'en douter à celui qui considérera que la très sainte Vierge, si elle n'avait été exempte de péché originel, aurait été sujette du démon : car quelle apparence que celle qui devait briser la tête du serpent infernal en fût l'esclave ?

Quelle apparence que celle qui devait triompher avec tant de gloire de enfer, y fût assujettie ? Non, dit un ancien Père, la justice ne permettait pas que ce vaisseau d'élite fût déshonoré par des misères qui sont communes au reste des hommes.

Mais peut-on croire, que si dans la terre où il y a si peu d'ordre, les maitres cependant y sont préférés aux valets, les rois à leurs sujets ; que dans le ciel l'on considère davantage les serviteurs, que celle qui en est l'auguste reine ? Si Marie a été sujette au péché originel, il faut dire qu'en cela Adam a eu plus de privilège, et que les anges ont été plus heureux, leur pureté n'ayant jamais été souillée de la moindre tache d'aucun péché.

Disons de plus, qu'il y allait de l'honneur de son Fils qu'elle en fût préservée ; parce que comme la gloire des pères descend jusqu'à leurs enfants, de même leur ignominie retourne en quelque manière sur eux. Saint Thomas se sert de cette raison pour prouver que la très sainte Vierge n'a jamais commis aucun péché véniel.

Mais si cette preuve est forte à l'égard du péché véniel, elle l'est bien plus à l'égard du péché originel, puisque l'âme par le péché véniel ne sort pas de la grâce et de l'amitié de Dieu, et n'est pas sous la domination du démon :

ce qui arrive par le péché originel. Si donc, l'Angélique docteur ne peut souffrir la pensée du plus petit péché véniel en l'âme de la très sainte Vierge, s'il estime que son Fils en aurait été déshonoré, qu'il y allait de ses divins intérêts de ne le pas permettre ; comment pourra-t-on se persuader que cette âme toute sainte ait tombé dans le péché d'origine, qui est un péché mortel, qui prive du paradis et de la grâce ?

En vérité la seule idée en donne l'horreur : car serait-il bien possible que Marie, la plus aimée, aussi bien que la pus aimante des créatures, eût été le sujet de la haine de son Fils, eût été le sujet de l'aversion d'un Dieu qui l'avait destiné pour sa Mère ?

Serait-il bien possible que le diable pût se vanter de l'avoir eue sous son empire, et de l'avoir détenue captive sous ses fers, et garrottée en ses chaînes ?

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Ce n'est pas assez au coeur sincèrement zélé de chérir et respecter jusqu'aux moindres choses qui regardent le culte de la Mère de Dieu ; mais de plus on les doit soutenir avec une sainte liberté accompagnée d'une prudence chrétienne, et non pas de celle du monde qu'il faut avoir en horreur en toute sorte de rencontres.

Il faut bien parler toujours de toutes les véritables pratiques de sa dévotion et engager les autres doucement à faire le même.

L'on doit s'opposer avec sagesse à ceux qui les attaquent, soit ouvertement, soit en des manières cachées par des prétextes spécieux.

Non, nous ne devons pas rougir quand il s'agit de soutenir les intérêts de notre glorieuse dame ; ce nous serait trop d'honneur de donner non-seulement nos paroles, d'être exposés à la raillerie, de passer pour esprits faibles, mais encore de répandre jusqu'à la dernière goutte de notre sang pour leur défense.

Oh ! Plût à Dieu avoir des millions de vies pour les sacrifier toutes à Dieu seul, pour la gloire de mon aimable princesse !

S'il était nécessaire de passer pour le plus insensé des hommes dans l'esprit de toutes les créatures pour un tout petit brin de sa gloire, je le voudrais de tout mon coeur. Ô ma très bonne Mère ! Ô ma très sainte dame !

Je voudrais que tous les hommes me chargeassent d'ignominies, si vous en étiez un tant soit peu plus glorifiée.

Oh ! Que je sois pour le reste de mes jours l'opprobre de la terre, et l'abjection même, s'il y va d'un seul degré de votre gloire !

Que diront ces gens, qui font profession de son service, et qui n'oseraient pas à peine ouvrir la bouche pour défendre ses intérêts dans une compagnie, quand ils paraîtront en sa glorieuse présence ?

Le zèle porte encore à se servir de tous les moyens raisonnables pour l'établissement et l'augmentation de sa dévotion, en procurant l'institution de ses confréries aux lieux où elles ne sont pas, ou en y faisant entrer les personnes dans les lieux où elles sont établies, en faisant prêcher de ses grandeurs, en distribuant des livres qui traitent de sa dévotion, ou bien en les lisant ou racontant dans les occasions ce qu'on y a lu, en donnant de ses images et chapelets à ceux qui n'en ont pas, surtout aux pauvres et aux paysans de la campagne, les instruisant à même temps des principes de la religion.

Et comme il faut honorer, selon la foi catholique, la glorieuse Mère de Dieu, leur rapportant quelques exemples et histoires authentiques pour les y animer.

Leur enseignant quelque dévotion réglée pour tous les jours, et prenant garde quand on donnera quelque aumône corporelle, et particulièrement dans la visite des malades, de s'en servir pour l'établissement de la dévotion de notre bonne maîtresse, comme étant le propre d'un véritable esclave de travailler incessamment pour son auguste dame.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptySam 25 Juin - 0:32

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge
 
DEUXIÈME TRAITÉ

Avoir une affection singulière à tout ce qui regarde le service de la Mère de Dieu


Un des plus excellents moyens est de contribuer aux missions, dans la vue d'y faire connaître et aimer Notre-Seigneur Jésus-Christ, et à même temps sa très pure Mère, et particulièrement de coopérer aux missions et séminaires des pays étrangers, pour acquérir des royaumes et empires tout entiers à l'empire de Jésus et de Marie. 

Les prédicateurs pourront insinuer dans tous leurs sermons quelque motif de son amour, et de temps en temps prendre quelques jours pour en traiter plus au long, et porter tous les curs à aimer celle que nous n'aimerons jamais assez. 

C'était la pratique de saint Bonaventure ; mais comme il vit qu'étant général de son ordre ses grandes occupations ne lui donnaient pas assez de loisir, il ordonna à tous les prédicateurs qui vivaient en la famille de l'humble saint François, de publier souvent les louanges de l'immaculée Mère de Dieu, et leur disait que c'était un des moyens les plus efficaces de retirer les hommes du vice, et les porter à la vertu. 

Son zèle passa encore plus avant (dit un pieux et savant auteur) car les bouches et les langues des hommes ne contentant pas encore assez son amour, il appela, pour ainsi dire, à son secours des bouches de fer ; des créatures même inanimées, insinuant la sainte pratique de faire sonner les cloches en quelques heures du jour et de la nuit, pour appeler les hommes à rendre leurs respects à la Mère du Créateur de toutes choses.    

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Si sainte Brigitte, au livre VIe de ses Révélations, déclare que la bienheureuse Vierge lui a manifesté que Dieu avait permis que plusieurs personnes pieuses avaient douté de la vérité de son Immaculée Conception, afin de donner plus de lieu à ses dévots de faire paraître leur zèle en un sujet qui lui était si glorieux, quoique la vérité en fût cachée à quelques-uns qui le révoquaient en doute ; il n'y a point à délibérer pour ses esclaves en cette rencontre, qui doivent faire une haute profession de soutenir tout ce qui regarde la gloire de leur bonne maîtresse. 

Et c'est une maxime enseignée par les plus saints et plus braves théologiens que nous devons accorder à la Mère de Dieu tous les privilèges qui lui peuvent être donnés sans préjudice de la foi. Nous avons dit que le véritable esclave est autant que l'on peut être selon Dieu à la divine Marie :

 Il faut donc qu'il soit pour sa Conception Immaculée, il doit en soutenir hautement la vérité en toutes sortes d'occasions, il doit se déclarer ouvertement et en public et dans le particulier pour ce mystère, qui doit être le sujet de sa dévotion particulière, en faisant la fête avec toute la solennité possible, en s'y préparant par des pratiques spéciales d'une vertu solide, et en l'honorant souvent le long de l'année par les dévotions que l'amour de sa chère mère lui inspirera. 

Ce n'est pas de merveille, si lorsque l'on considère une personne, on demeure d'accord touchant ses intérêts de toutes les choses où tout le monde ne trouve aucune difficulté ; mais c'est lui rendre des témoignages d'une amitié sincère, de prendre son parti dans une cause fâcheuse, où elle est puissamment combattue.

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Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Disons de même, qu'il ne faut pas s'étonner si des catholiques honorent la très sainte Vierge en des mystères qu'ils sont obligés de croire par la foi, s'ils célèbrent des fêtes qui sont reçues des schismatiques même, comme celles de l'Annonciation que les Moscovites solennisent avec des respects tout extraordinaires, quoiqu'ils ne reçoivent pas les autres fêtes des mystères de Notre-Seigneur.

Les marques d'un zèle véritable que l'on peut donner, doivent paraître en une matière qui est contestée : et nous devons nous réjouir de la liberté qui nous est accordée, pour avoir lieu de témoigner à notre divine princesse notre bonne volonté.

Comme c'est elle qui a détruit toutes les hérésies, selon que le chante l'Église ; c'est le propre des hérétiques de s'opposer aux honneurs qui lui sont rendus par les fidèles.

Dans le dernier siècle, le misérable Luther osait bien dire que les fêtes de la très sainte Vierge lui déplaisaient beaucoup ; mais surtout la fête de sa très pure Conception.

C'est ce qui doit animer le zèle de ses dévots, dont l'ardeur se doit redoubler par les contradictions de l'enfer et de ses suppôts : aussi voyons-nous que le Saint-Esprit inspire plus que jamais la dévotion de l'Immaculée Conception dans le coeur des fidèles.

Le roi catholique Philippe III obtint de Paul V par ses ambassadeurs, qu'il avait envoyés tout exprès, une bulle par laquelle il était défendu de soutenir dans les sermons, leçons, ou autres actes publics, l'opinion contraire à l'Immaculée Conception : mais il n'est pas possible d'exprimer la joie de tout le royaume d'Espagne à la nouvelle de la bulle.

Il fit une grande fête depuis le 6 d'octobre jusqu'au 8 de décembre, partout l'on faisait des processions solennelles en actions de grâces, ce n'était que feux de joie de tous côtés, c'était une réjouissance publique de toute sorte d'états et de conditions, qui tâchaient de faire paraître à l'envi l'un de l'autre leur amour pour les intérêts de la souveraine du ciel et de la terre.

Grand nombre de princes, plusieurs universités, quantité de chapitres, de collèges et de confréries s'obligèrent par vu de ne dire jamais rien de contraire à la vérité de ce privilège de la Mère de Dieu ; mais de le croire inviolablement jusqu'au dernier soupir de leur vie, autant que l'Église le permettait.

L'on en institua la confrérie, que Charles-Quint avait déjà fait établir en d'autres lieux, où le roi, les princes et princesses, les ducs, marquis, comtes, et enfin les plus grands du royaume, plusieurs universités, collèges, cent quatre-vingt monastères, et plus de vingt mille hommes ayant donné leur nom, ils firent tous vu de soutenir l'Immaculée Conception ; le roi catholique embrassant cette dévotion avec une telle ferveur qu'il serait allé volontiers à pied à Rome, s'il avait cru pouvoir obtenir quelque chose de plus du Saint-Siège en faveur de ce mystère.

Philippe IV, digne héritier du zèle d'un roi si pieux, aussi bien que de ses États, impétra de Grégoire XV, l'an 1622, une bulle par laquelle il était défendu non-seulement, comme en la précédente, de soutenir l'opinion contraire dans les actes publics, mais encore dans les entretiens particuliers : et à présent cette dévotion s'est tellement augmentée en ce royaume catholique que la plupart des prédicateurs commencent leurs sermons par ces saintes paroles : Loué soit à jamais le très saint Sacrement de l'autel et l'Immaculée Conception de la Mère de Dieu.

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Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Il y a déjà longtemps que notre France s'est déclarée pour le glorieux privilège de celle qu'elle reconnaît pour sa puissante protectrice, étant plus que jamais en sa dépendance, à raison du vu et de la donation que lui en a faite le feu roi Louis le Juste, de glorieuse mémoire, renouvelée et confirmée par le roi Louis Dieu-Donné, à présent régnant, et ratifiée et acceptée par tous ses sujets catholiques.

Sa plus florissante université n'accorde la qualité de docteur qu'à condition de défendre un privilège si avantageux à la mère de toute la science des saints : et ces années dernières l'on a vu dans la capitale du royaume une maison de saintes religieuses établies par la piété de notre grande reine, qui sont toutes dédiées en l'honneur de la très pure Conception, après la solennité d'une grande fête, suivie d'octave, dans laquelle pendant tous les jours de ladite octave plusieurs princes de l'Église et autres fameux prédicateurs publiaient les grandeurs, aussi bien que la vérité du mystère.

Il est bien difficile d'en douter à celui qui considérera que la très sainte Vierge, si elle n'avait été exempte de péché originel, aurait été sujette du démon : car quelle apparence que celle qui devait briser la tête du serpent infernal en fût l'esclave ?

Quelle apparence que celle qui devait triompher avec tant de gloire de enfer, y fût assujettie ? Non, dit un ancien Père, la justice ne permettait pas que ce vaisseau d'élite fût déshonoré par des misères qui sont communes au reste des hommes.

Mais peut-on croire, que si dans la terre où il y a si peu d'ordre, les maitres cependant y sont préférés aux valets, les rois à leurs sujets ; que dans le ciel l'on considère davantage les serviteurs, que celle qui en est l'auguste reine ?

Si Marie a été sujette au péché originel, il faut dire qu'en cela Adam a eu plus de privilège, et que les anges ont été plus heureux, leur pureté n'ayant jamais été souillée de la moindre tache d'aucun péché.

Disons de plus, qu'il y allait de l'honneur de son Fils qu'elle en fût préservée ; parce que comme la gloire des pères descend jusqu'à leurs enfants, de même leur ignominie retourne en quelque manière sur eux.

Saint Thomas se sert de cette raison pour prouver que la très sainte Vierge n'a jamais commis aucun péché véniel. Mais si cette preuve est forte à l'égard du péché véniel, elle l'est bien plus à l'égard du péché originel, puisque l'âme par le péché véniel ne sort pas de la grâce et de l'amitié de Dieu, et n'est pas sous la domination du démon : ce qui arrive par le péché originel.

Si donc, l'Angélique docteur ne peut souffrir la pensée du plus petit péché véniel en l'âme de la très sainte Vierge, s'il estime que son Fils en aurait été déshonoré, qu'il y allait de ses divins intérêts de ne le pas permettre ; comment pourra-t-on se persuader que cette âme toute sainte ait tombé dans le péché d'origine, qui est un péché mortel, qui prive du paradis et de la grâce ?

En vérité la seule idée en donne l'horreur : car serait-il bien possible que Marie, la plus aimée, aussi bien que la pus aimante des créatures, eût été le sujet de la haine de son Fils, eût été le sujet de l'aversion d'un Dieu qui l'avait destiné pour sa Mère ? Serait-il bien possible que le diable pût se vanter de l'avoir eue sous son empire, et de l'avoir détenue captive sous ses fers, et garrottée en ses chaînes ?

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Disons de même, qu'il ne faut pas s'étonner si des catholiques honorent la très sainte Vierge en des mystères qu'ils sont obligés de croire par la foi, s'ils célèbrent des fêtes qui sont reçues des schismatiques même, comme celles de l'Annonciation que les Moscovites solennisent avec des respects tout extraordinaires, quoiqu'ils ne reçoivent pas les autres fêtes des mystères de Notre-Seigneur.

Les marques d'un zèle véritable que l'on peut donner, doivent paraître en une matière qui est contestée : et nous devons nous réjouir de la liberté qui nous est accordée, pour avoir lieu de témoigner à notre divine princesse notre bonne volonté.

Comme c'est elle qui a détruit toutes les hérésies, selon que le chante l'Église ; c'est le propre des hérétiques de s'opposer aux honneurs qui lui sont rendus par les fidèles.

Dans le dernier siècle, le misérable Luther osait bien dire que les fêtes de la très sainte Vierge lui déplaisaient beaucoup ; mais surtout la fête de sa très pure Conception.

C'est ce qui doit animer le zèle de ses dévots, dont l'ardeur se doit redoubler par les contradictions de l'enfer et de ses suppôts : aussi voyons-nous que le Saint-Esprit inspire plus que jamais la dévotion de l'Immaculée Conception dans le coeur des fidèles.

Le roi catholique Philippe III obtint de Paul V par ses ambassadeurs, qu'il avait envoyés tout exprès, une bulle par laquelle il était défendu de soutenir dans les sermons, leçons, ou autres actes publics, l'opinion contraire à l'Immaculée Conception : mais il n'est pas possible d'exprimer la joie de tout le royaume d'Espagne à la nouvelle de la bulle.

Il fit une grande fête depuis le 6 d'octobre jusqu'au 8 de décembre, partout l'on faisait des processions solennelles en actions de grâces, ce n'était que feux de joie de tous côtés, c'était une réjouissance publique de toute sorte d'états et de conditions, qui tâchaient de faire paraître à l'envi l'un de l'autre leur amour pour les intérêts de la souveraine du ciel et de la terre.

Grand nombre de princes, plusieurs universités, quantité de chapitres, de collèges et de confréries s'obligèrent par vu de ne dire jamais rien de contraire à la vérité de ce privilège de la Mère de Dieu ; mais de le croire inviolablement jusqu'au dernier soupir de leur vie, autant que l'Église le permettait.

L'on en institua la confrérie, que Charles-Quint avait déjà fait établir en d'autres lieux, où le roi, les princes et princesses, les ducs, marquis, comtes, et enfin les plus grands du royaume, plusieurs universités, collèges, cent quatre-vingt monastères, et plus de vingt mille hommes ayant donné leur nom, ils firent tous vu de soutenir l'Immaculée Conception ; le roi catholique embrassant cette dévotion avec une telle ferveur qu'il serait allé volontiers à pied à Rome, s'il avait cru pouvoir obtenir quelque chose de plus du Saint-Siège en faveur de ce mystère.

Philippe IV, digne héritier du zèle d'un roi si pieux, aussi bien que de ses États, impétra de Grégoire XV, l'an 1622, une bulle par laquelle il était défendu non-seulement, comme en la précédente, de soutenir l'opinion contraire dans les actes publics, mais encore dans les entretiens particuliers : et à présent cette dévotion s'est tellement augmentée en ce royaume catholique que la plupart des prédicateurs commencent leurs sermons par ces saintes paroles : Loué soit à jamais le très saint Sacrement de l'autel et l'Immaculée Conception de la Mère de Dieu.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMar 28 Juin - 23:46

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Davantage le ciel conspire avec la terre pour l'établissement d'une si sainte dévotion, qu'il ne peut autoriser plus efficacement que par le grand nombre de miracles qu'il fait en sa faveur.

Le fameux Avila, prédicateur apostolique d'Espagne, qui vivait dans une extrême pauvreté, n'ayant rien et ne possédant rien, quoiqu'il ne fût pas religieux, mais prêtre dans le siècle, annonçant d'une force merveilleuse les vérités de l'Évangile, exhortait tous les fidèles à la dévotion de la toute sainte Conception, et assurait que c'était un singulier moyen pour être délivré de l'impureté, rapportant de grands miracles que Dieu, tout bon, faisait pour soutenir une dévotion si avantageuse à sa très-sainte Mère.

Ces miracles continuent tous les jours, et il y a peu d'années qu'il s'en est fait d'admirables. La séraphique Thérèse avait une dévotion très spéciale à ce privilège de la glorieuse Vierge ; et c'est une des plus anciennes dévotions de l'ordre du mont Carmel, qui tient par tradition que la connaissance en avait été donnée par révélation au saint patriarche Elie.

Elle le faisait honorer particulièrement tous les samedis par sa communauté ; et elle rapporte qu'un religieux ayant été délivré d'une attache déshonnête qu'il avait pour une malheureuse, qui s'était servie d'un petit portrait qu'elle lui avait donné, où était attaché un maléfice pour le gagner, s'étant défait de ce portrait, elle estime que cette grâce lui a été donnée à raison de la dévotion qu'il portait à l'Immaculée Conception.

L'on doit ici remarquer que les maléfices, et tous les démons qui en sont les auteurs, ne peuvent pas forcer la volonté, et que la seule cause du consentement que les hommes donnent au péché par ces maléfices est le mauvais usage de la grâce de Dieu, qui est donnée pour y résister.

Le peu de soin que nous avons de nous servir des moyens propres pour ne nous pas laisser vaincre, comme des sacrements, de l'oraison, des veilles, des jeûnes, du recours à la protection de la sainte Vierge et des saints anges.

Et enfin notre faiblesse à nous laisser aller à nos inclinations et à ne pas éviter les occasions, et autres choses qui contribuent à notre perte.

Le vénérable P. Jean de la Croix, premier Carme déchaussé, et singulièrement dévot à la très pure Conception, après avoir mené une vie toute cachée avec Jésus en Dieu, par l'amour des humiliations et mépris, et s'étant rendu une belle image vivante de l'adorable crucifié en sa vie et en sa mort, a participé à la gloire de sa résurrection, Dieu l'avant honoré de plusieurs miracles.

Et il semble que le ciel ait pris plaisir à le faire paraître aux yeux des hommes, après sa mort, à proportion qu'il s'y était voulu caché pendant sa vie, faisant voir des images miraculeuses de différents mystères et de divers saints dans les moindres parcelles de sa chair très pure, pour marquer qu'il avait l'esprit de ces mystères et les grâces de ces saints.

Mais ce qui est bien considérable, c'est que le mystère de l'Immaculée Conception y paraissait d'une manière tout extraordinaire, comme si cet homme, tout de croix en son nom et en ses actions, cet homme de vertus et de prodiges, n'eût pas été content de n'avoir qu'une bouche et qu'une langue, durant sa vie, pour en persuader la dévotion, et qu'il eût obtenu de Dieu, après sa mort, que les moindres parties de son corps fussent changées comme en autant de langues admirables, pour l'enseigner d'une manière toute-puissante aux âmes les moins zélées.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMer 29 Juin - 22:28

Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 Sainte_20vierge

DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Disons donc que la raison nous porte à honorer ce mystère, et que l'autorité nous en persuade le respect. Disons que l'inclination de l'Église universelle, les approbations, indulgences et autres grâces du Saint-Siège, n'en doivent laisser aucun doute dans nos esprits, qui doivent être tout convaincus par les miracles.

Mais disons encore que le ciel ayant parlé clairement sur ce sujet, il n'y a plus d'apparence de ne se pas rendre. Les Révélations de sainte Brigitte ont été approuvées de l'Église, et cette grande sainte assure qu'il lui a été révélé que la très pure Vierge a été conçue sans péché originel.

Je sais que le cardinal Cajetan, répondant à cette objection, cite sainte Catherine de Sienne, qui a été dans un sentiment contraire. Mais ce n'est pas répondre à la difficulté de l'objection, dont la force n'est pas dans l'autorité seulement d'une sainte, mais dans la révélation qu'elle en a eue de Dieu.

Sainte Brigitte dit nettement qu'elle en a eu révélation du ciel ; et sainte Catherine de Sienne ne parle que selon ses pensées, dont il ne faut pas s'étonner, puisqu'en cela elle suit l'opinion de la plupart des docteurs de son ordre.

Davantage, plusieurs ont estimé que ce qui se lit de cette matière dans les écrits de cette grande sainte y a été ajouté, et n'est nullement d'elle. Mais supposons qu'il en soit ainsi, les prophètes ne parlent pas toujours en prophètes ; ils ont leurs lumières propres, dans lesquelles ils se peuvent tromper.

Enfin, l'on me dira que la foi ne nous oblige pas de croire ce privilège de la Mère de Dieu, et il est vrai : c'est pourquoi, comme nous l'avons déjà dit, étant en liberté de le croire, ou de ne nous y pas arrêter, c'est en cela que nous pouvons donner des marques de notre zèle.

Un célèbre théologien, dans un gros volume qu'il a intitulé Theologia Mariana, qui est l'un des plus savants et des plus dévots ouvrages que l'on ait composés en l'honneur de notre incomparable maîtresse, dit que si l'on disputait la noblesse à une personne considérable en la présence d'un grand roi, et le roi ne décidant pas absolument la chose, déclarât cependant qu'on lui ferait plaisir de tenir cette personne pour noble, sans doute qu'elle aurait juste sujet de se plaindre de ceux qui combattrait sa noblesse, et elle pourrait dire qu'ils seraient ses ennemis :

car pourquoi attaquer de gaieté de coeur une qualité qui lui est avantageuse ? Le roi même aurait lieu de s'en offenser, pour la résistance que l'on ferait à ses inclinations. Or de même, dit ce savant homme, ne semble-t-il pas que c'est se déclarer contre la sainte Vierge, que de lui disputer un de ses plus grands privilèges ?

Pourquoi ne pas lui donner une faveur, et ne demeurer pas d'accord d'une grâce qui lui est si glorieuse, le pouvant faire en bonne conscience ? N'a-t-elle pas lieu de demander pourquoi on lui envie sa gloire ? Mais l'Église n'y oblige pas.

Faut-il pour prendre des sentiments avantageux de la Mère de Dieu, y être obligé ? Quelle preuve serait-ce de l'amitié que nous aurions vouée à une personne que nous considérerions beaucoup, d'attendre à la servir quand nous y serions contraints ? Quelle apparence donc d'être au service de la reine du ciel à de telles conditions ?

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyJeu 30 Juin - 23:34

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Pour peu de zèle que l'on puisse avoir pour ses intérêts, y a-t-il occasion que l'on n'embrasse quand il s'agit de les soutenir ? Mais disons plus, que si l'Église ne nous oblige pas à croire l'Immaculée Conception, elle nous le permet, et même elle nous y invite, et propose des faveurs, et n'a que des grâces pour ceux qui se rangent de cette pieuse croyance.

Après cela, qui nous empêche d'entrer dans le parti de ses fidèles dévots ? Nous le pouvons, c'est ce qui est incontestable : pourquoi donc ne le pas faire !

L'Église nous y invite, pourquoi résister à ses mouvements ? Elle nous accorde de grandes grâces pour ce sujet : pourquoi nous priver de ces bénédictions ?

Reprenons ces pensées, et nous mettant en présence de la divine Marie, considérons-les un peu avec attention. Ô très sainte Vierge, je puis vous obliger en prenant des sentiments très glorieux touchant vos privilèges : mais je n'en veux rien faire, n'y étant pas obligé par la foi :

cependant il est entièrement en ma liberté de vous marquer en cette rencontre mon zèle : mais je n'en ferai rien : ce n'est pas que je ne connaisse assez que les inclinations de l'Église en vont là.

Mais j'aime mieux suivre les mouvements de quelques particuliers et les lumières de mon esprit. Je vois, de plus, qu'il y a de grandes bénédictions et des faveurs et grâces non pareilles, mais je choisis plutôt de perdre toutes ces grâces, et de me priver de toutes ces bénédictions, que de vous accorder une faveur que soutiennent toutes les plus fameuses écoles de théologie, et qui fait le sentiment presque universel de tout le monde :

je veux faire bande à part, et m'attacher à une opinion que l'on n'oserait enseigner publiquement, que l'on ne peut plus prêcher, et dont même il n'est pas permis de disputer dans les entretiens particuliers.

Voilà ce que font ceux qui tiennent l'opinion contraire de la toute sainte Conception, et en vérité c'est ce que je ne comprends pas : nous ne les condamnons pas, mais nous nous étonnons comme ils peuvent agir de la sorte envers la très sainte Mère de Dieu.

Il faut ici ajouter que les Turcs reconnaissent qu'entre les enfants d'Adam, Marie a été conçue sans péché.

Après cela serait-il bien possible que nous voulussions lui dénier un privilège que les mahométans, ses plus cruels ennemis lui accordent ?

Quoi ! Il serait vrai de dire qu'un malheureux Turc, qu'un misérable infidèle aurait des sentiments plus avantageux de la Conception de la toute aimable Marie ! C'est ce qu'un bon coeur aura toujours bien de la peine à supporter.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE III

Honorer arec toute sorte de respect la maternité divine, et l'amour incomparable du précieux cœur de la glorieuse Vierge


C'est une chose qui n'avait jamais été ouïe, dit le dévot saint Bernard, qu'une Vierge fût mère et vierge tout ensemble : mais si vous considérez de qui elle est Mère, où est-ce que nous portera l'admiration d'une si éminente dignité ?

N'est-ce pas Marie, qui peut sans crainte appeler le Dieu et le Seigneur des anges, son fils, disant : Mon Fils, pourquoi avez-vous fait cela ? (Luc, II, 48) Qui est-ce des anges qui oserait parler de la sorte ?

Mais Marie se connaissant mère, donne avec assurance le nom de fils à cette sublime Majesté que les anges adorent avec respect ; ce Dieu à qui les anges font hommage, à qui les principautés et puissances obéissent, était sujet à Marie, et non-seulement à Marie, mais aussi à Joseph pour l'amour de Marie.

Qu'une Vierge, poursuit ce Père, domine dessus un Dieu, c'est une sublimité qui n'a jamais eu et qui n'aura jamais de pareille.

Mais toutes ces élévations si éminentes ont pris leur origine de ses humiliations abîmales : c'est par l'humilité qu'elle a conçu, disent les Pères, s'abîmant devant l'infinie majesté de Dieu, qui s'anéantissait pour nous dans ses pures entrailles au moment de l'incarnation :

et ce fut pour lors qu'étant élevée à une dignité presque infinie par la qualité de Mère de Dieu, que le ciel lui donnait, elle ne prit que celle de sa servante, et l'on peut bien croire qu'elle choisit même le plus bas et vil degré de servitude, qui est celui de l'esclavage.

Dieu ayant arrêté les yeux sur cette humilité de sa servante, comme elle le chante elle-même dans son divin cantique (Luc., I, 46 et seq.), c'est la cause pour laquelle toutes les nations la disent bienheureuse :

mais plus grand bonheur, et qui est la source de toutes les autres faveurs dont le ciel la comblée, est sa maternité divine, qui, lui donnant la qualité de souveraine des anges et des hommes, de reine du ciel et de la terre, fait le fondement de la dévotion de son saint esclavage.

C'est pourquoi tous ses esclaves doivent avoir tous les respects possibles pour sa maternité ; ils doivent vivre et mourir dans une dépendance très étroite d'une dignité si glorieuse ; invoquer souvent la très-sainte Vierge sous le nom de Mère de Dieu :

qualité admirable, qui a fait le sujet de toutes les plus tendres et plus fortes affections des premiers fidèles, et de tous les plus zélés catholiques.

Les fidèles esclaves doivent de plus honorer grandement l'amour de cette mère de la belle dilection, et son coeur virginal, qui a été le siège de cet amour et le principe de la vie humaine et sensible du saint enfant Jésus, puisque pendant que l'enfant est dans le ventre de sa mère, le coeur de la mère est tellement la source de la vie de l'enfant, aussi bien que de sa propre vie, que la vie de l'enfant n'en dépend pas moins que celle de la mère.

Coeur, principe de deux vies si nobles et si précieuses, principe de la vie très pure et très sainte de la Mère de Jésus, principe de la vie humainement divine, et divinement humaine du fils de Marie : coeur sur lequel le divin enfant Jésus a pris tant de fois son repos, qui par sa chaleur naturelle a produit et formé le très pur lait dont il a été nourri ; coeur, la partie la plus noble et la plus vénérable du corps virginal qui a donné un corps au Verbe éternel, qui sera éternellement l'objet des adorations de tous les esprits bienheureux.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE III

Honorer arec toute sorte de respect la maternité divine, et l'amour incomparable du précieux coeur de la glorieuse Vierge


C'est ce qui donne à ce coeur, lorsqu'il est considéré non-seulement comme matériel et corporel, mais encore en tant qu'il signifie tout l'intérieur de l'admirable Vierge Mère de Dieu, des grandeurs qui sont entièrement ineffables : car je rencontre dans ce coeur l'amour des séraphins, la plénitude de la science chérubins, la paix des trônes, la grandeur des dominations, la force des puissances, le gouvernement des principautés, l'excellence des vertus, le soin, le zèle, la charité, la pureté des archanges et des anges.

Ô coeur ! Que tu es admirable ! J'y trouve la justice des patriarches, la connaissance des prophètes, la religion d'Abel, la piété d'Enoch, l'a foi d'Abraham, l'obéissance d'Isaac, la constance de Jacob, le zèle de Moïse et d'Elie, et tous les plus fervents désirs des anciens Pères.

Ô coeur glorieux, qui renferme toi seul toutes les excellences et vertus de l'Ancien Testament ! Je remarque dans ce coeur la charité des apôtres, la force des martyrs, la fidélité des confesseurs, la pureté des vierges, la retraite des solitaires et toute la sainteté des âmes les plus éminentes.

Ô coeur tout divin, rempli de toutes les grâces de la loi nouvelle ! Est totum quod vides, tout ce qui s'entend, tout ce qui se lit, tout ce qui se voit, tout ce qui y a de grand au ciel et en la terre, c'est ce coeur sacré et tout précieux.

Ramassez en un toutes les lumières du soleil, de la lune et des étoiles ; mettez vous devant les yeux toutes les clartés des corps des bienheureux : ô mon Dieu quel spectacle ! Il n'y a point de corps de bienheureux qui n'ait plus de clarté que le soleil.

Mais combien y en aura-t-il dans l'Empyrée ? Combien donc d'aimables soleils dans ce séjour de félicité ?

Cependant ce coeur glorieux a plus lui seul de lumières. Figurez-vous toute la puissance des anges, dont un seul vaut plus qu'une armée, selon le témoignage de l'Écriture.

Considérez la force du moindre des démons, qui n'ayant plus de grâce ne jouit plus que de ce qu'il a en sa nature, et ne laisse pas d'être terriblement redoutable ; méditez ensuite qu'elle doit être la puissance d'un bon ange, et de tous les saints anges ensemble ; ce grand et digne coeur est lui seul plus puissant.

Joignez en un tous les amours, ce coeur très aimant en a plus et pour Dieu et pour les hommes : Est totum quod vides, et totum quod non vides.

Hélas ! après avoir tout dit, nous n'avons rien dit encore. Ce coeur n'aime pas comme les séraphins, ne connaît pas comme les chérubins, n'est pas saint comme les plus grands saints, puisque tous ces amours, toutes ces lumières, toutes ces saintetés ne sont que des amours, des lumières et des saintetés de serviteurs ou d'amis.

Mais les grandeurs de Marie sont des grandeurs d'une mère qui a pour fils un Dieu : et ces grandeurs sont plus hautes que le ciel, plus profondes que les abîmes, plus larges que la région des airs, et aussi longues que l'éternité même. Il n'y a que celui-là seul qui l'a faite, qui la connaisse pleinement.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE III

Honorer arec toute sorte de respect la maternité divine, et l'amour incomparable du précieux coeur de la glorieuse Vierge


Si l'on mettait d'un coté ce coeur virginal, et de l'autre tous les anges et tous les saints ensemble, ce seul coeur, le très uniquement unique coeur entre tous les bons coeurs des pures créatures l'emporterait.

Dieu fait plus d'état de lui seul, Dieu en est plus glorifié, et il est plus cher à Dieu. Ah ! Coeur donc la merveille de tous les coeurs !

Ah ! Coeur dont l'amour est le miracle de tous les amours ! Coeur le plus ravissant de tous les coeurs, puisque tu as ravi le coeur du Père éternel, son Fils bien-aimé ; coeur, le roi de tous les coeurs, puisque tu es le coeur de la Mère d'un Dieu.

Coeur béni entre tous les coeurs, puisque tu es une source inépuisable de bénédictions ; coeur le plus obligeant de tous les coeurs après l'incomparable coeur de Jésus, puisque les obligations que nous lui avons, sont presque infinies et en quantité et en qualité.

Qu'un chacun porte ses dévotions où il voudra : pour moi, j'entends qu'après mon Dieu, ô aimable, ô doux, ô ravissant objet, tous les désirs qui s'écloront dans mon coeur, tous les mouvements qui s'élèveront dans mon âme, tous les actes qui se formeront dans ma volonté, toutes mes actions soient consacrées à ta gloire pour la gloire de Jésus, qui doit lui seul être aimé et loué en tous les amours et en toutes les louanges.

Ô coeur inestimable ! Je t'aime plus que mes yeux, plus que mon coeur, plus que ma propre vie, plus que les anges, plus que les saints.

Mais c'est ici, mon coeur, où il faut s'élargir dans l'aveu que ce coeur mérite plus d'amour que tous les coeurs, puisqu'il y a plus de Dieu seul.

Repassons par notre esprit, considérons toutes les dévotions des âmes les plus ferventes de l'ancienne et de la nouvelle loi.

Quel zèle pour les saints anges, quelle ferveur pour tant de saints et de saintes dans les coeurs de leurs dévots ! Mettons en suite et joignons ensemble tout ce zèle, toutes ces ferveurs, ce n'est pas encore assez pour ce coeur admirable, qui mérite l'empire de tous les coeurs.

S'ils étaient tous en mon pouvoir, ils en deviendraient bientôt la conquête, ils en seraient bientôt les esclaves, puisque Dieu même s'y est bien voulu assujettir : et c'est ce qui l'a rendu un abîme de grâces, qui contient en soi un nombre presque infini de toutes sortes de bénédictions.

Il faudrait être sans coeur pour ne pas honorer d'une manière très spéciale ce coeur maternel de notre très bonne mère et très glorieuse dame, particulièrement après que Notre-Seigneur a bien voulu de sa propre bouche en enseigner la dévotion, en la personne de sainte Mathilde, de l'ordre de Saint-Benoit, qui, étant en peine quelle dévotion elle pratiquerait pour se rendre plus agréable à la très sainte Vierge, cet adorable Sauveur lui apprit à saluer son béni coeur.

Le bienheureux Herman, de l'ordre de Saint-Dominique, l'honorait tous les jours par quelque pratique pieuse : sainte Gertrude lui était singulièrement dévote.

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE III

Honorer arec toute sorte de respect la maternité divine, et l'amour incomparable du précieux coeur de la glorieuse Vierge


Mais il a plu à Dieu de susciter en nos jours en son Église une très sainte congrégation de missionnaires ; instituée par le révérend P. Jean Eudes, l'un des plus zélés et fervents serviteurs de notre auguste princesse, qui est toute dévouée et consacrée en l'honneur de cet aimable coeur.

Ces dignes missionnaires, très recommandables pour la pureté de leur doctrine, et leur zèle incroyable pour le salut des âmes, prêchant l'Évangile avec une vertu sans pareille dans les villes et campagnes, y établissant à même temps la dévotion solide du coeur virginal de Marie :

ils procurent que l'on y érige une association ou confrérie en son honneur par la permission de nos seigneurs les prélats, ayant dressé à cette fin de beaux statuts et d'excellents règlements : ils obtiennent le pouvoir d'en faire la fête tous les ans le 8 de février ; et comme leur amour est grand, ils inspirent quantité de moyens pour bénir et louer cet aimable coeur.

Ils ont fait bâtir un magnifique temple sous l'invocation de ce saint coeur en la ville de Coutances en Normandie, où l'on en célèbre la fête tous les ans, comme il a été dit, le 8° jour de février, avec une octave solennelle.

Ils en font mémoire dans l'office comme de patron, et leur zèle a reçu tant de bénédictions du ciel, que cette dévotion, malgré toutes les oppositions de l'enfer et de la terre, et même de quelques gens de bien, commence à se répandre en grand nombre de lieux de différentes provinces.

Les séminaires de Rouen, de Lisieux et de Bayeux en font une haute profession, aussi bien que celui de Dijon, ville qui, conservant encore l'esprit de dévotion envers la sainte Vierge, qu'elle a autrefois reçue de saint Bernard, se rend considérable par les honneurs extraordinaires qu'elle rend à son précieux coeur.

L'office de ce sacré coeur composé par le révérend P. Jean Eudes, que nous avons loué ci-dessus, remplit les langues, dit un grand archevêque, du miel et du lait de la sainte épouse ; et le coeur de la tendresse des plus saintes affections, et il l'appelle un recueil, et comme une empreinte de toutes les suavités que les saintes lettres et les saints Pères ont laissées à l'Église, tirées avec tant de pureté que les vérités de notre foi ni les pratiques des bonnes moeurs n'y courent aucun hasard, mais y peuvent être goûtées comme en leur source.

L'on peut dire avec vérité que c'est un office des plus dévots que nous ayons, et qu'il semble que la sainte Vierge en ait inspiré la douceur ; il est bien difficile de le lire avec attention sans avoir le coeur saintement attendri.

Grand nombre de prélats ont reçu cette dévotion en leurs diocèses, en ont approuvé l'office, et permis aux prêtres de le faire et d'en célébrer la fête le jour que nous avons marqué. Il s'en fait une grande solennité en la célèbre abbaye de Montmartre, par la singulière piété, de la princesse qui en est la très digne abbesse.

La même dévotion se pratique chez les religieuses Bénédictines du Saint-Sacrement de Paris, qui étant toutes dédiées à l'amour de Jésus au très-saint Sacrement, ne respirent que la gloire de la Mère de cet adorable Dieu-Homme, qu'elles honorent comme leur abbesse, ayant mis leur maison, leurs personnes, tout ce qu'elles ont, tout ce qu'elles font, sous la direction et dépendance très particulière de la glorieuse Mère de Dieu, par les soins de leur vertueuse et zélée supérieure, l'une des plus fidèles esclaves de notre auguste maîtresse.

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


Nous avons déjà dit que la seule bonne volonté était nécessaire pour être associé au nombre des esclaves de la sainte Mère de Dieu ; que cette dévotion était très facile, en ce qu'elle n'imposait aucune charge, et qu'elle ne demandait aucun autre exercice de piété des esclaves, que ceux que l'obligation de leur état prescrit, ou la prudente conduite d'un sage directeur.

Ainsi, cette dévotion n'ordonne aux ecclésiastiques, aux religieux ou religieuses et aux autres personnes dont la conduite est réglée, d'autres exercices que ceux qu'ils pratiquent :

Mais parce qu'il y en a plusieurs qui sans se gêner, ou sans se trop charger d'exercices, peuvent en pratiquer quelques-uns avec la bénédiction de l'Esprit de Dieu, qui sont spécialement propres aux esclaves de la sainte Vierge.

Nous en proposerons pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours, que l'on pourra pratiquer autant que l'Esprit de Dieu le demandera d'un chacun ; exhortant seulement de faire une sérieuse attention sur cette vérité, que la gloire de Dieu ne se rencontre pas précisément dans le grand nombre de prières, d'actes et de pratiques, mais dans la ferveur avec laquelle on fait ces choses

Et que Dieu et sa très digne Mère sont plus glorifiés d'un psaume, d'un cantique ou d'une antienne, récités avec dévotion, que de tout le psautier, ou d'un grand nombre d'autres prières que l'on ferait à la hâte et avec négligence ; ce qui est bien à remarquer par plusieurs personnes, qui, mettant leur dévotion dans la multitude des pratiques, s'en acquittent avec précipitation et avec peu de sentiment de la grandeur infinie de la majesté de Dieu, à qui ils les adressent.

C'est pourquoi les saints Pères recommandaient grandement l'usage des oraisons jaculatoires, parce qu'ordinairement elles se font avec plus de vue de Dieu.

Oh ! Combien il y en a qui seront châtiés dans les feux redoutables du purgatoire pour la négligence qu'ils ont eue dans leurs exercices, qui souvent ont été des péchés véniels et non pas des actions dignes d'aucune récompense !

Combien y en a-t-il qui, au jour du jugement, se trouveront coupables pour des dévotions qu'ils ont pratiquées par amour-propre, suivant en cela leur inclination naturelle et non pas le mouvement de la grâce ; leurs propres lumières plutôt qu'une conduite réglée ; se rendant propriétaires de leurs exercices, voulant les faire par leur propre volonté, y étant attachés, ne considérant pas qu'il n'y a que Dieu seul qui est la fin de tous les moyens à qui nous devions nous attacher, et non pas aux moyens qui conduisent à lui, que nous ne devons prendre qu'avec une parfaite indifférence, pour nous en servir seulement dans son ordre, n'écoutant nullement les mouvements propres de la nature, ne les quittant pas à la vérité par inconstance ou négligence, mais selon le bon plaisir divin, qui demande des choses en un temps qu'il veut qu'on quitte en d'autres, changeant nos états comme il lui plaît ; et en tout cela la fidélité de l'âme consiste à ne vouloir que ce que Dieu veut, demeurant dans un état et dans les exercices de l'état autant qu'il le veut, et changeant de disposition comme il l'ordonne.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMer 6 Juil - 22:28

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


Ainsi elle s'arrête à la méditation autant que sa grâce l'y attache ; elle passe à la contemplation lorsqu'elle y est appelée ; elle fait avec soin tous ses exercices de piété, sans en omettre pas un par ennui, par tentation, par dissipation, par infidélité.

Mais elle est bien paisible lorsqu'elle ne les peut pas faire, soit par maladie ou par quelques occupations où elle est obligée de se rendre dans l'ordre de Dieu ; car ce qu'elle regarde est de faire la volonté de Dieu, sans se mettre en peine des moyens qui servent à aller à Dieu, sinon en tant qu'ils sont conformes à son bon plaisir.

Ces choses supposées, je dis que celui qui prétend à la glorieuse qualité d'esclave de la Mère de Dieu doit choisir quelque jour pour se donner à la souveraine des anges et des hommes en cette qualité, et s'y disposer par une confession générale, si jamais il n'en a fait, prenant garde que la réitération des confessions générales souvent vient de la nature, qui veut se satisfaire en se soulageant de quelques peines, qui ne sont que des scrupules, ce qui n'est suivi d'aucune bénédiction.

Car ordinairement, dit le grand saint François Xavier, au lieu d'un scrupule que l'on prétend ôter, ces confessions en font regermer dix.

Le jour étant arrivé, après la sainte communion, il fera la protestation à sa bonne maîtresse, telle qu'elle est ci-après à la fin de ce livre, se donnant entièrement à elle en qualité d'esclave, et cela non-seulement des lèvres, mais du plus profond du coeur, entrant véritablement dans les dispositions que l'on doit avoir en la volonté, et conformément à ce que nous en avons dit particulièrement aux chapitres 2 et 6 de la 1ère partie.

C'est pourquoi il sera bon de les lire avec attention, pour savoir en quoi consiste la dévotion de l'esclavage de la très sainte Vierge, dont il est traité au chapitre 2, et être éclairci des difficultés que l'on y peut former, dont il est parlé amplement au chapitre 6.

Si les Romains autrefois achetaient leurs esclaves en présence de cinq témoins, il est bon de se donner à l'auguste impératrice du ciel en cette qualité, prenant pour témoins d'une action si sainte son bon ange, saint Gabriel, saint Joseph, saint Jean l'Évangéliste, et le saint ou la sainte dont on porte le nom.

Il est bon d'acheter une petite chaînette, de la faire bénir auparavant par un prêtre, avec l'oraison qui est pour ce sujet à la fin de ce livre.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyJeu 7 Juil - 22:28

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


Il proposera d'augmenter le nombre des esclaves de la digne Mère de Dieu, autant qu'il le pourra faire, soit en donnant des livres qui traitent de la dévotion de l'esclavage, soit en y incitant par les motifs que l'on peut en suggérer dans les entretiens particuliers, et en public, si c'est une personne qui ait droit d'y parler, soit en procurant que l'association de l'esclavage soit établie, se servant de personnes qui ont quelque pourvoir auprès des prélats de l'Église, pour en obtenir la permission.

Que n'a point fait le dévot P. Barthélemy de los Rios pour cette fin ? Mais ses soins ont reçu une telle bénédiction du ciel, que l'on voit à présent cette confrérie établie en grand nombre de villes, en différentes provinces, et en plusieurs royaumes, et un nombre presque infini de personnes de toutes sortes de qualités et d'états qui font gloire de vivre dans l'esclavage de la reine du ciel, dont la servitude est préférable à toutes les couronnes.

Malheur à nous qui voyons ces choses, qui les louons et approuvons, pendant que nous demeurons oisifs à ne rien faire, nous contentant de quelques paroles ! Ô mon Dieu, quelle confusion de voir ce que le zèle d'un seul homme peut faire, et a fait, assisté du ciel, si nous considérons le peu que nous faisons !

En vérité, il faut dire que l'amour de nos cœurs pour celle que nous regardons comme notre très douce mère et très aimable maîtresse, n'est pas grand 'chose, puisqu'il agit si peu ; l'amour étant du naturel du feu qui agit toujours, et qu'on ne peut cacher.

Il faut de plus que l'esclave de la Mère de Dieu sache qu'il doit porter hautement son service dans toutes les occasions, se déclarer hardiment pour son serviteur et dévot contre les libertins, et ne faire jamais rien d'indigne d'une si glorieuse qualité.

Il aura soin de célébrer avec une dévotion très particulière, et avec toute la solennité possible, les fêtes de l'Immaculée Conception, de l'Annonciation, et du précieux coeur de la glorieuse Vierge, comme les grandes fêtes de l'Association de l'esclavage de la Mère de Dieu.

Il aura aussi une vénération singulière pour le très doux nom de Marie, dont la fête se fait le 22 de septembre, et il ne prononcera jamais ce sacré nom qu'avec un très profond respect.

Il l'invoquera avec confiance en tous ses besoins, il aura recours en toutes ses tentations, et il la pourra honorer quelquefois récitant en son honneur cinq psaumes, ou cinq antiennes ou hymnes qui se commencent par les lettres qui le composent : par exemple, récitant le Magnificat ; - Ad Dominum cum tribularer ; - Retribue servo tuo ; - In convertendo Dominus captivitatem Sion ; - Ad te levavi oculos meos ; ou bien, Magnificat ; - Ave maris stella ; - Regina cli laetare ; - Inviolata ; - Ave Regina clorum.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


Il faut prendre quelqu'une des susdites fêtes pour le jour de la rénovation du dessein que l'on a pris de vivre et mourir esclave de la très digne Mère de Dieu.

Pour ce sujet l'on fera avec une nouvelle ferveur d'esprit la protestation de lui céder tout le droit que l'on a en ses bonnes actions, et que l'on peut lui donner :

Comme aussi on renouvellera le dessein que l'on a eu de l'honorer en tous les moments de sa vie. L'on fera aussi un sérieux examen (ce qui serait bon de pratiquer tous les mois) de toutes ses actions, pour voir si, dans la vérité, elles sont toutes à la divine Marie :

Car si elles lui appartiennent (ce qui doit être à raison de la qualité d'esclave) le monde, ni la chair, ni les démons n'y doivent avoir aucune part.

C'est ici qu'il faut bien examiner si la profession que l'on fait du saint esclavage est sincère, si elle consiste plus en paroles qu'en effets : et si l'on n'en a pas encore bien pénétré l'obligation, il faut commencer de le faire une bonne fois en la présence de Dieu et des saints anges.

L'on considérera les fautes que l'on a commises, comme par exemple en s'appropriant quelques heures ou quelques jours de sa vie, quelqu'une de ses actions (ce qui est une injustice, puisque l'on en a fait cession entre les mains de l'auguste reine du ciel) ou bien en négligeant de travailler puissamment dans le service de sa bonne maîtresse à la pratique des vertus : car enfin la qualité d'esclave dit deux choses.

La première, que, mettant la personne en la possession du maitre ou seigneur, tout ce qu'elle a et tout ce qu'elle fait est à lui : la seconde, que toute l'occupation de sa vie est de travailler pour son maître.

Ces deux choses bien considérées, il y aura lieu de s'humilier fortement, et en suite de faire quelque pénitence pour demander pardon à notre sainte dame, prenant la discipline, ou jeûnant quelques jours, ou faisant quelque autre action semblable :

Car c'est le propre des esclaves d'être châtiés quand ils tombent en faute. L'on pourra aussi donner quelques aumônes, pour marque du tribut que l'on doit rendre à l'impératrice du ciel et de la terre, ou bien faire brûler quelques cierges devant ses images, ou contribuer en ce que l'on peut à la décoration de ses temples ou autels, selon le mouvement que l'esprit de Dieu en donnera.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


Pline rapporte qu'on a autrefois payé des tributs pour l'ombre : un empereur en a imposé non-seulement pour tout ce que la terre pouvait donner, mais encore pour l'air que l'on respirait. Froton, roi de Danemark, l'exigeait pour toutes les parties du corps, il est bien plus juste que nous le payons à notre Dieu en l'honneur de sa divine Mère.

Les Lacédémoniens demandèrent aux Samiens pour tribut un jour de jeûne, c'est-à-dire qu'ils leur payassent autant qu'ils auraient dépensé en ce jour, eux, leurs valets et leurs chevaux.

Les personnes riches peuvent en faire autant pour la gloire de la reine du ciel, donnant en aumônes ce qu'ils auraient pu employer dans les repas dont ils s'abstiennent.

Louis XI offrit en hommage à la souveraine du ciel le comté de Boulogne ; saint Henri, empereur, fit bâtir ou réparer près de mille églises en son honneur ; saint François jeûnait tous les jours depuis la fête de saint Pierre jusque l'Assomption ; sainte Élisabeth pratiquait le même jeûne, mais c'était au pain et à l'eau ; le savant cardinal Tolet, de la Compagnie de Jésus, jeûnait pendant ces quarante jours qui précèdent la fête du triomphe de la reine du paradis avec la même austérité, ne mangeant que du pain et ne buvant que de l'eau.

Il ne faut qu'aimer et faire ; car l'amour est tout plein d'industries, et il inspirera toujours assez de moyens aux véritables esclaves de payer le tribut à leur bonne maîtresse. C'est une excellente pratique, d'avoir une boite où l'on mette tous les jours ou toutes les semaines quelque argent de ce qu'on aura pu épargner, pour l'offrir ensuite comme un tribut.

Une tentation que l'on aura surmontée, une occasion dangereuse dont l'on aura été délivré, quelque fâcheux accident dont l'on aura été préservé, un acte de vertu que l'on aura pratiqué, quelques grâces particulières que l'on aura reçues, peuvent servir d'une juste occasion pour faire quelque petite épargne, pour mettre dans ce que l'on amasse pour le tribut de notre glorieuse maîtresse. Mais l'exercice intérieur de la pratique des vertus lui sera sans doute encore plus agréable.

Ainsi, le fidèle esclave, devant travailler continuellement dans son service, s'appliquera à lui rendre quelques devoirs plus particuliers, prenant à tâche de surmonter le vice auquel il est le plus sujet, et de dompter l'inclination qui le domine davantage, ou de pratiquer la vertu qui lui est nécessaire.

Et tous les actes qu'il fera de la mortification de son inclination, ou de la vertu dont il a plus de besoin, pourront composer un bouquet sacré et mystique qu'il offrira ou tous les mois, ou tous les ans, au jour de la rénovation, à la sainte dame, conférant les mois avec les mois, et les années où il est avec les années précédentes, pour remarquer s'il avance ou recule dans le service de la Mère de Dieu.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyLun 11 Juil - 8:20

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


La vénérable Mère de Chantal, très digne première fille du glorieux saint François de Sales, avait ramassé et mis dans une oraison tous les actes de vertu que l'on peut produire, ayant ensuite formé l'intention que toutes les fois qu'elle ferait un certain signe ou dirait de certaines paroles elle entendrait produire tous ces actes.

C'est encore une pratique excellente, et qui peut suppléer en peu de temps au pouvoir que l'on n'a pas, de dire et de faire tout ce qu'un bon coeur voudrait bien.

Celui qui ne fait pas le mal, mais qui le veut faire, ne laisse pas d'être criminel devant Dieu, qui regarde le coeur de l'homme ; de même, la bonne volonté de faire le bien en est considérée quand elle est sincère.

Le vénérable Alphonse Rodriguez, de la Compagnie de Jésus, étant portier en l'une des maisons de cette Compagnie, avait la volonté lorsqu'il allait à la porte, de s'y rendre comme si Notre-Seigneur et sa sainte Mère y eussent frappé eux-mêmes, et il en fut récompensé par une faveur admirable, notre débonnaire Sauveur et la glorieuse Vierge paraissant visiblement et l'embrassant avec des tendresses dignes de l'admiration de tout le paradis.

Aussi était-il de la grande faveur auprès de cette aimable princesse qui, pendant les ardeurs de l'été, lui essuyait la sueur qui coulait de son visage, par un amour ineffable, avec un linge miraculeux.

Ce bon frère jetant un jour du blé d'un lieu en un autre fut tellement transporté du zèle des âmes qu'il disait bonnement à Notre-Seigneur qu'il aurait eu bien le désir de convertir autant d'âmes qu'il jetait de grains de blé ; et l'adorable Jésus eut tellement agréable sa bonne volonté qu'il lui révéla qu'il aurait la même récompense pour ses désirs comme si l'effet en était arrivé.

Il faut avoir une image de la sacrée Vierge en sa chambre ou en quelque lieu de la maison, et l'honorer et faire honorer par tous ceux sur qui l'on a quelque pouvoir, comme l'image de celle qui en est la maitresse, prenant soin qu'un chacun la salue en passant, y faisant brûler quelques cierges, et l'ornant selon son pouvoir.

Sainte Brigitte demandant à Notre-Seigneur quelque prière qui lui fût agréable, il lui révéla que ce serait de bénir et honorer tous les membres du corps virginal de sa très pure Mère ; et la sainte Vierge lui apparaissant ensuite lui dit que c'était elle qui lui avait obtenu la grâce de cette dévotion, et que lorsqu'elle s'en acquitterait elle serait consolée de son Fils.

Nous avons déjà parlé de cette dévotion ; mais disons à présent que saint Jean Damascène la pratiquait, et Richard de Saint-Laurens, pénitencier de Rouen, qui vivait il y a plusieurs siècles. Ce grand homme exhortait de bénir tous les membres du corps sacré de la bienheureuse Vierge, pour être bénis en tous les membres de nos corps. Voici sa pratique : (A suivre)

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMar 12 Juil - 9:31

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


« Je vous bénis, ô pieds aimables de ma bonne maîtresse, qui n'avez jamais marché que pour Notre-Seigneur ; je vous bénis, ô pures entrailles qui l'avez porté ; je vous bénis, ô coeur très aimant qui l'avez tant aimé ; je vous bénis, ô glorieuses mamelles, qui l'avez allaité.

Je vous bénis, ô mains sacrées qui l'avez servi ; je vous bénis, ô bouche sainte qui lui avez donné des baisers si chastes ; je vous bénis, ô langue divine qui n'avez jamais parlé que pour lui seul ; je vous bénis, ô oreilles fidèles à écouter ses paroles ; je vous bénis, ô beaux yeux qui l'avez regardé uniquement en toutes choses ; enfin je vous bénis, ô corps tout virginal, ô âme toute céleste qui avez été le sanctuaire du divin amour, et le temple auguste de la suradorable Trinité. »

On peut faire une génuflexion à chaque salutation, et pratiquer cette dévotion ou tous les mois, ou au moins une fois l'année.

La même sainte Brigitte a eu révélation que la très sainte Mère de Dieu donnerait sa bénédiction à toutes les familles et aux personnes qui, ayant recours à elle avec une confiance filiale, lui réciteraient dévotement par trois fois le verset de l'Ave maris stella : Monstra te esse matrem.

C'est un exercice à établir dans toutes les familles, et particulièrement dans les communautés religieuses, qui attirera sans doute de grandes grâces de la mère de miséricorde.

La glorieuse Vierge a fait aussi connaitre qu'elle prenait plaisir à la dévotion des sept joies principales qu'elle a eues en ce monde, et de celles dont à présent elle est comblée dans l'éternité sainte.

C'est donc une louable coutume que de les honorer ; mais il ne faut pas oublier le culte que l'on doit rendre à ses douleurs, dont il y en a sept qui sont les plus remarquables.

La première est celle qu'elle porta en la circoncision de son fils bien-aimé ; la seconde, en la fuite quelle fut obligée de prendre en Égypte ; la troisième, en la perte de Notre-Seigneur dans le temple ; la quatrième, lorsqu'elle dit le dernier adieu à son cher Fils étant sur le point de sa douloureuse mort ; la cinquième, en la rencontre qu'elle en fît portant sa croix ; la sixième, lorsqu'elle l'assista sur le Calvaire ; la septième, le voyant expirer et le tenant mort ensuite entre ses bras.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMer 13 Juil - 0:19

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours

« On peut honorer ces joies et ces douleurs de notre divine maîtresse, récitant sept Pater ou sept Ave, ou faisant sept génuflexions, s'humiliant à même temps avec un profond respect devant la divine Majesté pour la remercier de ses grâces envers la très pure Vierge.

Quand ses restes arrivent, le fidèle esclave doit être tout dans une sainte joie ; il doit s'y préparer plusieurs jours auparavant par quantité de dévotions, conformément à son état ; il doit les célébrer avec tout le respect possible.

Il doit en faire l'octave avec tous les sentiments qu'une véritable piété en peut donner ; tous les samedis lui seront des jours de grande dévotion, et dans ces temps, il s'appliquera encore plus particulièrement à la pratique des bonnes oeuvres.

Il aura une charité spéciale pour les âmes des trépassés, gagnant les indulgences à leur intention, et faisant tout ce qu'il pourra par le sacrifice de la messe, par la communion, jeûnes, austérités, aumônes, prières par lui et par tous ceux à qui il pourra inspirer le même soin, afin que ces âmes, étant délivrées de leurs peines, aillent dans le ciel bénir, louer et aimer celle qui en est l'aimable princesse ; se souvenant que c'est toujours à elle, comme il a été expliqué, de faire l'application de nos bonnes oeuvres à qui il lui plait.

Tous les matins, il se souviendra qu'il n'est plus à lui, mais à la très sacrée Vierge, ainsi, que tout ce qu'il a à faire est de la servir avec fidélité, faisant toutes ses actions purement pour Dieu, et renonçant à tout autre dessein, et tout autre vue, et faisant une sérieuse réflexion que c'est une vérité de foi : qu'il n'y a que cette unique chose nécessaire, servir et être à Dieu.

Les moyens qui y conduisent sont à la vérité bien différents : les voies des religieux ne sont pas semblables à celles des séculiers, c'est pourquoi les personnes qui sont dans le siècle n'y doivent pas vivre comme celles qui sont dans les cloitres ; mais toutes, sans réserve, et le savant aussi bien que l'ignorant, le pauvre comme le riche, le roi comme le paysan, l'homme marié comme le religieux tous doivent aller à Dieu, et tous n'ont qu'une seule chose à faire, qui est de le servir.

Il faut ici remarquer les artifices du démon, qui tâche de mettre dans la plupart des esprits que de certaines choses sont nécessaires pour aller à Dieu, qui cependant sont incompatibles à leur état, pour ensuite décourager les personnes, et leur faire voir la dévotion comme une chose impossible, à moins que d'être renfermé dans un monastère.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyJeu 14 Juil - 12:58

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


Ainsi, il fera que quelques-uns mettront la dévotion dans les jeûnes et austérités, qui n'auront pas la force de les pratiquer ; d'autres, dans la retraite, qui sont obligés à la conversation.

Ces gens ne prenant pas garde que le service de Dieu ne consiste pas précisément dans de certaines choses, quoique bonnes, mais dans l'assujettissement à la volonté le Dieu, qui conduit à lui, les uns par une voie, les autres par une autre ; tellement que le prince ne doit pas se servir des moyens qui sont propres aux religieux, ni les religieux ne doivent pas prendre ceux qui sont pour les princes.

Mais tous doivent tendre à une seule fin, et celui qui est marié doit avoir Dieu pour but dans son ménage, dans ses affaires, dans ses travaux, dans ses occupations, et n'y rechercher que sa gloire, aussi bien que le religieux dans tous les exercices réguliers.

Le fidèle esclave entrera donc à son réveil dans ce dessein, pour le suivre fidèlement en toutes les actions de la journée, en faisant une offrande à Dieu seul en général pour toutes ses actions moins considérables, et en particulier pour celles qui font sa principale occupation.

Mais ce n'est pas assez de dire de bouche que l'on ne veut que la gloire de Dieu en tout ce que l'on pense, en tout ce que l'on dit ou fait ; mais il faut en avoir une sincère volonté, et être continuellement par état dans ce dessein, et non pas pour quelques moments pendant que l'on fait ses prières ; en sorte que toutes les fois qu'on fait réflexion sur ses actions, en quelque temps que ce puisse être, à la table aussi bien que dans l'oratoire, dans la récréation aussi bien que dans l'oraison, l'on puisse voir dans le fond de son coeur que c'est Dieu que l'on cherche et que l'on veut servie ; de telle manière que, s'il n'était pas glorifié en ce que l'on fait, l'on s'en abstiendrait courageusement, quelque inclination que la nature y pût donner.

Si par faiblesse l'on commet des imperfections qui soient contraires à ce dessein, il ne faut pas que ce soit avec une entière connaissance ; mais aussitôt que l'on s'en aperçoit, l'on doit y renoncer pour ce qui regarde la part que la nature y prend, protestant que, malgré les sentiments de la partie inférieure, l'on y veut chercher la gloire de Notre-Seigneur.

Heureuses les âmes qui n'y chercheront pas seulement Dieu premièrement, mais qui s'attacheront à lui seul uniquement, qui n'aimeront et ne verront que lui seul en toutes choses.

Il n'est pas nécessaire de longues prières ou de grandes directions d'intention, lorsque l'on a une volonté sincère de ne chercher que Dieu en toutes choses, et que ce dessein demeure dans le fond de l'âme par état ; pour lors, une seule ou deux paroles suffisent, comme : « Ô mon tout, je ne veux que vous, je suis tout à vous, Dieu seul », et choses semblables.

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyJeu 14 Juil - 23:08

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CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


L'on ne peut assez recommander le fréquent usage des oraisons jaculatoires, dont chacun se servira selon le mouvement de sa grâce. En voici quelques-unes pour ceux qui n'en ont pas l'habitude : « Ô sainte Mère de Dieu, montrez-vous être ma bonne mère... Ô mon âme, quand serons-nous tout à Marie, pour être tout à Jésus... Sainte Vierge, je vous aime, et vous veux aimer...

Ô mon coeur ! souvenons-nous bien que nous ne sommes plus à nous, et qu'étant à la reine du ciel, nous ne pouvons plus disposer de nos affections... Mon âme, nous sommes les esclaves de la sainte Vierge, il ne faut donc plus penser avoir aucune liberté de mettre notre joie, ou de nous attrister de ce qui plaît ou déplaît au sang et à la nature...

Ô monde, il ne faut plus avoir aucune prétention sur nous, puisque nous ne sommes plus à nous... Ô quelle injustice, ô mon âme, de faire la moindre petite action pour les créatures !

En conscience, peut-on donner ce qui n'est plus à soi ? Tout est à Marie, il n'y a donc plus rien pour aucune autre créature... Ô mes yeux, non, vous ne pouvez plus regarder ; mes oreilles, rien écouter ; ma langue, rien dire ; ma mémoire, vous appliquer volontairement qu'à ce que veut notre bonne maîtresse. »

Un moment passé avec connaissance dans la recherche de nous-mêmes ou de quelque autre créature mérite de grands châtiments, puisque, dans cet instant, nous nous tirons du domaine et de l'empire de l'auguste impératrice du paradis.

Puisque tout ce que l'esclave fait est acquis à son seigneur, celui qui est dans l'esclavage de la divine Marie ne doit pas être oisif, mais travailler avec ferveur pour sa sainte dame. Quels services ne mérite pas une telle maîtresse ? Il faut donc tout faire pour elle, et faire tout ce que l'on fait de bonne grâce et avec une généreuse ferveur. C'est une douce pensée, lorsque l'on est tenté de paresse, d'ennui ou de découragement, de se souvenir que l'on agit pour la digne Mère d'un Dieu.

C'est une vue capable de donner une force incroyable parmi toutes les sécheresses, aridités et répugnances que l'on peut avoir dans le service de Dieu.

Il y a de certaines bonnes oeuvres que l'on doit pratiquer plus particulièrement : comme d'accompagner le très saint Sacrement, aller souvent le visiter, faire des pèlerinages aux lieux consacrés sous le nom de la très pure Vierge, aller aux hôpitaux, aux prisons, chez les pauvres honteux, assister les misérables de tout son pouvoir, soit pour ce qui regarde les peines intérieures, soit pour les besoins extérieurs ; réconcilier les ennemis, établir la paix et la charité partout, travailler avec zèle à la destruction du vice et de l'impureté, ruinant les occasions de ce péché, ne permettant jamais des familiarités indécentes, et ne souffrant en aucune façon les paroles équivoques ou trop libres, retirant avec charité les personnes qui y sont engagées, en leur procurant les secours nécessaires, empêchant que celles qui sont dans le péril n'y tombent malheureusement, se servant pour ce sujet de tous les moyens possibles , et n'épargnant rien pour la conservation de la pureté, qui est la chère vertu de la Vierge des vierges.

Et c'est un service des plus agréables que l'on puisse rendre à la reine de toute pureté ; avoir un grand soin des tabernacles et des vases sacrés, comme ciboires, calices, et des corporaux, purificatoires et tout ce qui regarde le corps de notre adorable Sauveur, et empêcher de tout son pouvoir les irrévérences qui se commettent en son adorable présence dans nos églises ; procurer, comme il a déjà été dit, avec zèle des missions pour les pauvres gens de campagnes, et faire en sorte que le catéchisme soit fait avec soin dans les paroisses ; mais surtout contribuer, autant qu'il se peut, pour les missions des pays étrangers, pour en faire une conquête glorieuse à l'empire de Jésus et Marie.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


Comme l'on doit tenir à gloire d'être chargé des fers de l'esclavage de la reine du ciel, il est bon, de temps en temps, de baiser avec amour et respect les petites chaînes que l'on porte, comme les douces et glorieuses marques de la servitude où l'on est si heureusement engagé ; l'on doit tenir à grand honneur de faire une haute profession d'un si illustre esclavage, se déclarant partout avec une sainte hardiesse l'esclave de la Mère de Dieu, prenant cette qualité en toutes les occasions où l'on pourra s'en servir, comme dans les lettres que l'on écrit, et en d'autres semblables rencontres.

Mais la persévérance est ce qui couronne toutes les pratiques de la vertu. Il y en a beaucoup qui commencent avec une ferveur admirable, plusieurs qui continuent pendant quelques années ; mais il y en a bien peu qui persévèrent jusqu'à la fin.

L'on marche facilement dans les voies de la vertu pendant que la consolation dure ; il est aisé d'aller à Dieu lorsque les mouvements qui y portent sont sensibles, qu'on ne trouve rien qui y répugne ; ou si l'on rencontre des difficultés, la douceur que l'on trouve d'autre part les fait surmonter facilement.

L'on n'a pas grand'peine quand les occasions où l'on est, les compagnies que l'on fréquente ne servent pas d'obstacles.

Mais la difficulté est de ne pas désister dans la privation des douceurs spirituelles, de tenir bon parmi toutes les contradictions qui arrivent, de ne point retourner en arrière lorsqu'il nous semble que le ciel s'éloigne de nous, et que la terre s'en approche de bien près ; lorsque la nature se révolte, que les lumières s'éclipsent, que l'on avait de la beauté de la vertu, des grandeurs des humiliations, des richesses de la pauvreté, du bonheur des mépris, du plaisir de la douleur ; que le rien des créatures disparaît, et qu'on ne voit plus que ce que les sens découvrent. Le monde et ses plaisirs que l'on avait eus en horreur devenant agréables, l'âme étant destituée de tout le sensible, Dieu tout bon la voulant conduire par la pure foi.

Oh ! Qu'il y a peu d'âmes qui soient fidèles dans ces états, qui pratiquent exactement tous leurs exercices dans la privation de tout goût et sentiment, de même qu'elles faisaient dans le temps de la consolation !

Que c'est une chose rare de persévérer dans le dégagement des créatures, lorsque l'on se trouve obligé de converser souvent avec elles, et d'avoir toujours l'esprit mortifié par des gens immortifiés.

Où trouvera-t-on des personnes dont la pureté des maximes ne se corrompe pas par les maximes du monde ; qui n'aient que ces mépris pour les richesses, les honneurs et les plaisirs de la vie présente, conversant souvent avec des gens qui n'ont que de l'estime pour ces choses, et qui n'en parlent jamais qu'avec goût et plaisir ?

Oh ! Combien ai-je vu d'âmes qui, après avoir mené une vie céleste, se sont toutes plongées dans la vie des sens ! Combien en ai-je connues qui, marchant à grands pas dans les voies des saints, se sont engagées dans les routes fâcheuses des pécheurs ! Ô mon âme !

Que ces expériences nous doivent être terribles ! Mais qu'il est vrai que l'on ne peut jamais assez dire que la fidélité est ce qui est de plus rare au monde ! Je ne puis n'empêcher ici de déplorer l'aveuglement de quelques âmes qui ne voient pas leurs chutes ni leurs infidélités, parce qu'il leur reste quelque désir d'être à Dieu ; qui ne connaissent pas le ciel des voies de la perfection d'où elles sont tombées, parce qu'elles tâchent de se préserver de grands péchés.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptySam 16 Juil - 20:31

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DEUXIÈME TRAITÉ
 
CHAPITRE IV

Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours


Oh mon Dieu ! Que de sujets de toutes parts de nous humilier jusque dans le plus profond des abimes en la présence de notre Dieu ! Pour être un véritable esclave, il faut être tellement engagé au service de son maître, que l'on ne puisse pas s'en tirer ; il y faut vivre et il y faut mourir. 

Cette pensée me donne une estime incroyable et un amour indicible pour la qualité d'esclave de la souveraine du paradis, puisque, nous liant pour toute la vie au service d'une si aimable maîtresse, et nous mettant ensuite sous sa continuelle protection, il n'y a rien à craindre, mais tout à espérer. 

Être à Marie, c'est être délivré de l'enfer ; mais être toujours à Marie (ce qui est le propre de ses esclaves), c'est être toujours assuré de son bonheur éternel ; mais être tellement à Marie, que l'on ne puisse pas se dégager raisonnablement de son service, c'est ne pouvoir pas être malheureux. 

Oh mon âme ! Écoutons donc encore une fois un sage conseil, et ne cessons jamais d'en faire état. Mettons-nous ses fers aux pieds et son collier au cou, et n'ayons point de difficultés de porter ses chaînes ; ses liens nous serviront de force et de protection, et son carcan sera pour nous une école de gloire, puisque l'on y trouve le plus grand honneur de la vie, et que ces chaines ne nous attachent que pour nous sauver.

C'est donc la fidélité qui est le principal devoir de l'esclave, et les moindres fautes que l'on commet à ce sujet sont dignes de châtiment.

Saint Edmond avait une sainte coutume de réciter tous les jours une prière en l'honneur de la sacrée Vierge et de son cher favori saint Jean l'Évangéliste ; mais y ayant manqué quelques jours, ce grand saint lui parut comme irrité, et donnant quelques signes comme s'il eût voulu le punir. 

La bonté de cet incomparable saint et son incroyable douceur ne lui permirent pas de le châtier ; il se contenta de lui faire connaître sa faute, et la peine qu'elle méritait. 

Ce qui doit apprendre à tous les dévots de la très pure Vierge à persévérer constamment dans leurs exercices de piété, et à ne les quitter jamais que dans l'ordre de Dieu.

CHAPITRE V

De la foi de la très sainte Vierge


Comme la dévotion de la glorieuse Vierge consiste particulièrement en l'imitation de sa très sainte vie, car celui qui l'aime en vérité, dit le dévot saint Bonaventure , en devient une vivante image, le fidèle esclave doit s'appliquer sur toutes choses à l'imitation de ses vertus, d'autant plus que son saint esclavage, nous ôtant au monde, aux créatures du monde, et à nous-mêmes, pour nous donner tout à elle sans aucune réserve, pour être uniquement à Jésus seul, est un changement de toute notre vie, et un renouvellement de grâce, un état céleste où l'on entre par le dépouillement du vieil homme, et dans lequel l'on est revêtu du nouveau.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyLun 18 Juil - 8:11

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE V

De la foi de la très sainte Vierge


Comme la dévotion de la glorieuse Vierge consiste particulièrement en l'imitation de sa très sainte vie, car celui qui l'aime en vérité, dit le dévot saint Bonaventure , en devient une vivante image, le fidèle esclave doit s'appliquer sur toutes choses à l'imitation de ses vertus, d'autant plus que son saint esclavage, nous ôtant au monde, aux créatures du monde, et à nous-mêmes, pour nous donner tout à elle sans aucune réserve, pour être uniquement à Jésus seul, est un changement de toute notre vie, et un renouvellement de grâce, un état céleste où l'on entre par le dépouillement du vieil homme, et dans lequel l'on est revêtu du nouveau.

Car qui dit être tout à Marie, c'est dire que l'on est tout à Jésus ; et qui est à Jésus n'est plus à soi ni à aucune chose créée. Si on considère donc l'esclavage de la Mère de Dieu, comme on la doit regarder dans son fond, ne s'arrêtant pas seulement aux pratiques extérieures?

C'est un état tout divin, dans lequel toutes les vertus sont comme dans leur règne ; c'est pourquoi le grand exercice du saint esclavage est la pratique solide des vertus, à l'imitation de la très sacrée Vierge, qui en est un parfait exemplaire, dont toutes les actions, dit saint Ambroise, doivent être continuellement devant nos yeux, pour reconnaitre ce qu'il y a en nous à corriger, ce que nous devons éviter, et ce que nous devons faire.

Or, comme la foi est le fondement de toutes les vertus, c'est cette vertu que le fidèle esclave doit premièrement imiter en sa divine maîtresse, qui est, dit Richard de Saint-Laurens au livre VI des Louanges de la Vierge, la femme fidèle, dont la foi a sauvé Adam l'homme infidèle, qui avait été trompé par l'infidélité de la première femme, et qui avait ensuite enveloppé dans ses ténèbres toute sa postérité ; ténèbres qui ont été heureusement dissipées par la lumière de la foi de notre sainte dame.

C'est pourquoi si nous pouvons dire avec sainte Élisabeth, qu'elle est bienheureuse parce qu'elle a cru, nous devons encore assurer que sa foi nous fait participer à son bonheur, et nous donne une entrée avantageuse en la communication de sa gloire.

De là vient que saint Bernard au serm. 2 de la Naissance de Notre-Seigneur, dit que le royaume des cieux est semblable à la foi de Marie, parce que les sièges des anges ont été réparés par cette vertu de la très pure Vierge.

Aussi saint Cyrille d'Alexandrie, qui ne peut être jamais assez loué pour son zèle admirable envers les intérêts de la Mère de Dieu, en l'homélie 6 contre Nestorius, l'appelle le sceptre de la droite foi, parce qu'elle en a étendu les limites jusqu'aux dernières extrémités de la terre, et établi l'empire dans les nations les plus barbares, auparavant qu'elles eussent cru le mystère de l'incarnation qui se devait accomplir en elle, Dieu n'était connu qu'en la Judée, son nom n'était grand qu'en Israël.

Mais son royaume depuis ces jours heureux s'est établi par toute la terre, et tous les peuples ont adoré son saint nom.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMar 19 Juil - 7:50

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE V

De la foi de la très sainte Vierge


L'angélique docteur sur le chapitre LXIII d'Isaïe, enseigne que Notre-Seigneur fut délaissé de tous ses disciples dans le temps de sa passion, qu'il n'y eut que la très sainte Vierge qui ne le quitta pas, et qui demeura toujours constante dans la foi.

Les cierges qui servent pendant les ténèbres de la semaine sainte, et que l'on éteint, marquent que la lumière de la foi fut éteinte dans l'esprit des disciples ; et celui qui demeure toujours allumé, et qui est au plus haut du chandelier, est un signe que l'Église donne, que la foi de la bienheureuse Vierge a toujours été très brillante, et n'a jamais souffert même sur le Calvaire la moindre obscurité.

C'est aussi le sentiment de saint Bernard en ce qu'il a écrit de la douleur de cette sainte mère, que la foi de l'Église demeurait en la seule Vierge pendant le temps de la passion. Un chacun hésitait, dit ce Père, mais celle qui avait conçu par la foi, demeurait toujours constante en la foi.

Marie est la seule bénie entre toutes les femmes, c'est elle seule qui, pendant le triste jour du sabbat a persisté en la foi, et c'est en elle seule que toute l'Église a été conservée pendant ce temps-là.

C'est pour ce sujet que quelques-uns estiment que le samedi a été consacré en son honneur. Albert le Grand déclare que notre sainte maîtresse a possédé la foi dans un degré souverain : et saint Ildephonse l'appelle le sceau de notre foi.

Nous devons sur toutes choses nous appliquer à l'imitation de cette vertu, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, quelque intention que l'on puisse avoir de lui être agréable.

C'est pourquoi les hérétiques, quelques bonnes uvres qu'ils paraissent faire, quand ils donneraient tous leurs biens aux pauvres, quand ils souffriraient avec patience tous les maux du monde, quant ils passeraient leur vie dans la retraite, n'ayant point la foi, ne peuvent être sauvés.

Cette vérité nous doit bien faire rentrer en nous-mêmes, pour reconnaître les obligations infinies que nous avons à la bonté de Dieu de nous avoir donné la foi, nous ayant fait naître de parents catholiques.

Un esprit se perd amoureusement dans les Miséricordes de Notre-Seigneur, lorsqu'il considère d'où vient qu'entre tant de millions d'âmes qui vivent dans tous les pays étrangers, et qui sont infidèles, d'où vient que dans les pays où il a pris sa naissance, où il y a plusieurs hérétiques et qui sont ses voisins, il a plu à la Divine Miséricorde de lui donner le don de la foi.

Ô mon Dieu et mon Seigneur ! Que vous avons-nous fait ? Pourquoi nous prévenir de la sorte des bénédictions de votre douceur ? Ô mon âme ! Il est bien juste de dire avec le Psalmiste : Si le Seigneur ne nous eût aidé encore un peu, nous allions avoir pour demeure l'enfer !

Si nos pieds ont été tirés des malheureuses voies qui y conduisent. C'est votre Miséricorde, ô mon Sauveur, qui nous en a délivrés. (Psal., CXXIII, 1 et seq.)

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MessageSujet: Re: Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu   Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu - Page 2 EmptyMer 20 Juil - 9:32

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE V

De la foi de la très sainte Vierge


Mais que cela est bientôt dit, l'enfer, quoiqu'il n'y ait point de langue qui puisse nous en découvrir pleinement l'énormité des tourments. On a beau y penser, c'est ce qu'on ne peut comprendre. À jamais être infiniment malheureux, être brûlé pour un jamais, porter l'ire de Dieu pour une éternité, souffrir des tourments extrêmes pour toujours.

Je me représente une âme condamnée à ce lieu de pures peines, qui, entrant en enfer, et commençant à en ressentir les effroyables tourments, connaît assurément en même temps qu'ils ne finiront jamais. Oh ! Quelle rage ! Quels désespoirs ! et tout cela sans aucun remède, sans la moindre petite espérance de secours ; souffrir toutes sortes de peines, qui sont extrêmes dans leur grandeur, et cela pour un jamais. Voilà un abîme.

Ces gens cependant qui vivaient dans ces anciens siècles de la gentilité, dont nous foulons aux pieds les cendres malheureuses, sont depuis tant de siècles dans ces peines : et comme elles sont éternelles, elles ne font pour ainsi dire, que commencer. Pourquoi ne sommes-nous pas nés dans ces temps du paganisme ? Ces personnes hérétiques que nous avons connues, avec qui nous avons vécu, sont dans ces tourments. Pourquoi avons-nous eu des parents catholiques ?

Ô amour ! Ô amour de mon Dieu ! Ô Miséricordes infinies de l'adorable Jésus ! Cest vous, c'est vous qui êtes la cause de notre bonheur, et la source de toutes les grâces. Mais d'où vient que parmi les disciples nous avons reçu tant de lumières, tant d'instructions ? Pourquoi ne sommes-nous pas comme ces pauvres gens de la campagne, qui vivent presque sans lumière ? Pourquoi ne sommes-nous pas comme ces gens qui, vivant dans les villes, ne s'appliquent pas aux connaissances de l'Évangile, ou qui, les ayant reçues, les négligent ou les méprisent, ne pensant à rien moins qu'aux vérités de la foi, et s'occupant presque toujours des choses de la terre, ensevelissant la divine lumière dans l'obscurité des maximes du monde ?

Des miséricordes si étonnantes méritent des actions de grâces continuelles ; mais au moins faut-il prendre quelques jours pour en remercier la divine bonté. Nos ingratitudes tarissent souvent le cours des plus précieuses grâces du ciel ; à peine trouve-t-on des personnes qui s'appliquent à la reconnaissance des dons de Dieu ; nous les recevons sans cesse, et nous en sommes dans un continuel oubli ; et particulièrement pour la grâce de la foi, à peine voit-on des Chrétiens qui en rendent des actions de grâces.

Il faut donc faire des communions, avoir soin qu'on offre le saint sacrifice de la messe, faire des neuvaines, donner des aumônes, pratiquer des mortifications, aller en pèlerinage pour remercier Dieu tout bon du don de la foi ; s'assembler plusieurs ensemble pour ce sujet, et pour demander à Notre-Seigneur par sa très sainte Mère et les saints anges, qu'il ne retire pas ce don de la foi de notre pays, par le mauvais usage que l'on en fait.

La fête de l'Épiphanie, qui est la fête de la foi, doit être célébrée avec des dévotions très particulières, et c'est un jour bien propre pour s'appliquer à louer l'adorable Jésus, de la manifestation de ses divines vérités. L'on doit avoir aussi grand zèle pour procurer l'instruction des pauvres infidèles des pays étrangers, et des gens de la campagne, coopérant aux missions qui s'y font, ou de ses biens, ou de ses prières et autres dévotions que l'on peut offrir, tantôt pour le Canada, tantôt pour la Chine, quelquefois pour la conversion des hérétiques, et d'autres fois pour la destruction de l'ignorance de nos campagnes.

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE V

De la foi de la très sainte Vierge


L'on doit aussi conserver toujours un respect extrême, une soumission très profonde, et un amour filial pour notre Saint-Père le Pape, le père et le pasteur de tous les fidèles de l'Église universelle, et le vicaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ en terre, et ne se départir jamais de l'union que tous les Chrétiens doivent avoir pour le Saint-Siège apostolique et l'Église romaine, la mère et maîtresse de toutes les Églises. Considérant que les démons et les hérétiques leurs suppôts combattent toujours avec rage le Saint-Siège, et tachent d'en donner tout le mépris qu'ils peuvent, en diminuant l'autorité, et en retirant de l'obéissance sincère qui lui est due.

Au contraire, les saints ont des respects admirables pour la chaire de saint Pierre, où sont assis les Souverains Pontifes successeurs de ce prince des apôtres, avec un tel secours de Jésus-Christ et de sa glorieuse Mère, et des bons anges, que les portes de l'enfer n'ont jamais prévalu contre le Siège apostolique. Et quoique la foi ait manqué dans les lieux où les autres apôtres l'ont établie, cependant Rome, le siège de saint Pierre, l'a toujours conservée toute pure et en son entier avec une fidélité inviolable.

L'on doit aussi avoir haute estime pour les moindres cérémonies de l'Église, pour les indulgences, pour toutes les confréries et dévotions qui en sont approuvées, en parlant toujours avec respect, et ayant en horreur le libertinage de certaines personnes qui, se piquant d'esprits forts, raillent sur les choses les plus saintes, et pensent donner des marques de quelques lumières particulières en pointillant sur la religion ou sur les cérémonies de l'Église. L'on doit aussi détester une profanation criminelle qui se glisse en nos jours, de la parole de Dieu, des hymnes et cantiques de l'office divin, par des impies qui se servent des termes de l'Écriture pour sujet de leurs divertissements, et les appliquent aux choses profanes, et qui composent des chansons vaines et mondaines sur l'air des cantiques sacrés.

Le démon inspire encore une curiosité dangereuse touchant les matières les plus difficiles de la théologie, comme celles de la grâce et de la prédestination, et les hommes sans études, et même les femmes, les étudient et en disputent dans les compagnies, s'élevant quelquefois par une présomption diabolique, au-dessus de l'autorité du Saint-Père et des prélats, voulant décider des difficultés dont ils ne veulent pas que le Souverain Pontife et les évêques décident.

L'esprit véritablement catholique est bien éloigné de ces manières d'agir ; car il n'a que de l'horreur pour ses propres lumières, qu'il quitte avec humilité pour se soumettre aux lumières des prélats de l'Église.

Cela n'empêche pas que chacun n'ait ses sentiments, et ses vues, et son jugement ; mais la grâce de Jésus-Christ nous fait soumettre nos sentiments, nos vues et notre propre jugement. Ce n'est donc pas une excuse légitime de dire qu'on n'entre pas dans le sentiment du Saint-Père et des évêques, parce qu'on ne peut pas empêcher les sentiments que l'on a qui y sont contraires.

Autrement il n'y aurait presque plus d'obéissance ni dans l'Église ni dans les monastères, parce que l'esprit de l'homme, dans la corruption où il est, ne manque pas de prétextes, de beaux raisonnements, qui lui paraissent solides, pour se dispenser de l'obéissance; s'il ne fallait obéir que lorsque le propre jugement dicte qu'il est raisonnable, la soumission serait bannie de la plupart des esprits, et l'on ne verrait de tous côtés que de fâcheuses rébellions.

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE V

De la foi de la très sainte Vierge


Le véritable obéissant n'a point peine à juger que les lumières de ses supérieurs sont plus solides que les siennes propres.

Ainsi, sans écouter ses pensées, il passe par-dessus tout ce qu'elles peuvent lui donner de connaissances pour s'y assujettir avec humilité.

En vérité, il est difficile de comprendre comme une personne qui marche dans la vie spirituelle demeure attachée à son sentiment, sous prétexte que ses supérieurs se trompent, et les Papes et les évêques ; car c'est un orgueil trop visible de demeurer en repos, sans crainte d'être trompé, pendant que l'on pense facilement que toutes les puissances de l'Église, à qui Dieu donne l'assistance de ses lumières, sont dans l'illusion et l'erreur.

Attachons-nous à ce que l'Église nous propose, sans écouter aucun raisonnement qui parle au contraire, dans une entière docilité d'esprit, et une ingénuité toute franche et toute cordiale, sans affecter aucune vaine suffisance pour pointiller sur les choses que l'on ne peut comprendre.

Quoiqu'il y ait des choses qui choquent les sens et l'esprit, il faut démentir ses sens et dédire son jugement, et se vaincre soi-même, pour être pleinement assujetti en son entendement comme en sa volonté.

Mais c'est par la porte de la volonté, dit le grand saint François de Sales, qu'il nous faut sauver des pièges que le démon nous tend en l'entendement par les doutes qu'il y glisse sur les vérités de la foi.

Excellent remède à ceux qui sont tentés en cette matière, dans laquelle il faut combattre en fuyant, se donnant bien garde de raisonner, sous prétexte même de se convaincre des vérités de notre religion ; car le diable ne manquera jamais à fournir de nouveaux sujets de doutes, qui s'augmenteront infailliblement par le discours de l'entendement.

Tout ce que l'âme a à faire en cet état, est de ne s'occuper pas volontairement des pensées qui lui arrivent, je dis volontairement, car elle ne peut pas empêcher qu'il ne lui en vienne contre sa volonté ; mais elle doit les laisser anéantir d'elles-mêmes, n'envisageant pas la tentation, bien au contraire, la méprisant, et s'appliquant doucement et sans effort à quelque autre chose, ou, s'il n'est pas en son pouvoir, les souffrant avec patience, sans s'y arrêter avec des réflexions volontaires.

CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


La très-sainte Vierge avait mis si généralement toutes ses espérances en Dieu seul, et elle se confiait si amoureusement en sa divine providence, que jamais le moindre petit mouvement de défiance n'a eu aucune place dans son divin coeur, qui est toujours demeuré stable et dans une fermeté inébranlable parmi toutes les tempêtes et orages de la vie présente, espérant contre l'espérance même.

C'est pourquoi saint Bonaventure enseigne que pendant les jours de sa chair, pour parler avec l'Écriture, elle avait des qualités admirables, qui avaient du rapport avec celles des bienheureux, car elle semblait impassible, dit ce saint docteur.

Source : livres-mystiques.com

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DEUXIÈME TRAITE

CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


Ce qui lui arrivait par son entière confiance en Dieu seul, ne s'étonnant de rien et s'élevant courageusement au-dessus de toutes les afflictions qu'elle souffrait. Dans le temps de la passion de son Fils bien-aimé, les disciples voyant les ignominies de la croix, entrèrent dans le découragement ; mais cette Mère de la belle dilection, comme le remarque sainte Mechthilde au livre 1er de ses Révélations, chapitre 56, pendant que toutes les créatures étaient dans une consternation générale, elle seule demeurait immobile avec la divinité, étant très intimement unie à celui qui porte pour une de ses qualités : qu'il est le Dieu qui ne change point.

« De là vient, dit saint Ambroise, que, lorsque l'Écriture nous déclare (Joan, XIX, 25) que le monde fut ébranlé, que le soleil retira ses lumières, que la terre se vit couverte de ténèbres, elle assure que Marie, la Mère du Seigneur, était debout auprès de la croix de son Fils. Elle pouvait donc dire que si elle était noire par la douleur extrême qu'elle portait sur le Calvaire, elle ne laissait pas d'être belle par la fermeté de son espérance. »

Cette vertu est si nécessaire qu'un ancien a dit : que l'homme qui n'espère pas en Dieu n'est pas un homme véritable, mais qu'il mérite d'être mis au rang des bêtes. Cependant, dit le même auteur, il est difficile de se confier uniquement en Dieu seul, car les choses de cette vie mortelle, qui nous environnent insensiblement, nous portent à mettre notre confiance aux hommes, aux honneurs, aux biens, aux puissances, à nos amis, à notre santé, à nos industries, et particulièrement à notre prudence.

C'est le propre d'une âme céleste, et qui ne tient plus à la terre, d'ôter de son coeur toute sorte d'appui sur la créature pour ne plus espérer qu'en Dieu seul et attendre tout de sa divine providence pour le temps et l'éternité. À proportion que l'âme est à Dieu, ses espérances sont grandes.

Ceux qui le cherchent en vérité ont une grande confiance en ses secours, mais ceux qui lui sont parfaitement unis par un dégagement absolu de tout l'être créé espèrent contre l'espérance même. C'est ce qui fait dire au divin Paul (Philip. IV, 13 et seq.) : Qu'il est tout-puissant en celui qui lui donne force, quoique d'autre part il ne paraisse rien de plus faible, se voyant persécuté de tous côtés, et par ses ennemis du dehors, et par de faux frères, ses proches par la religion, étant exposé à toute sorte de dangers et environné d'un monde de misères.

Saint François Xavier étant sur le point de passer dans une île qui n'avait rien de considérable que la cruauté des barbares qui l'habitaient, qui, ne trouvant plus d'ennemis à manger, se dévoraient inhumainement les uns les autres.

Comme ces cruels insulaires se servaient ordinairement de poison pour faire perdre la vie à ceux dont ils voulaient manger la chair, les amis de ce grand saint lui persuadèrent, quoique avec répugnance de son côté, de porter du contrepoison pour se mettre à couvert de leur malice ; mais à peine ce saint fut-il entré dans le bateau qui le devait passer en cette terre barbare, que, ne pouvant souffrir l'appui que sa nature pouvait prendre dans ces remèdes, il les jeta tous en la mer.

« Non, disait cette âme généreuse, il ne sera pas dit que Xavier ait mis quelque confiance, pour petite qu'elle puisse être, dans l'être créé ; Dieu seul lui suffit, et il lui suffira pour jamais. Il ne faut point d'autres préservatifs du poison des barbares que la protection de sa seule providence. » Et de vrai, l'homme apostolique entra dans ce pays de démons, dont il changea les coeurs et amollit la dureté, et en sortit sans aucun mal.

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DEUXIÈME TRAITE

CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


C'est l'ordinaire des grands saints, de vivre dans un entier abandon à la Providence : ceux qui vivent dans une justice commune, regardant Dieu, envisage encore la créature. Les saints sont assistés du ciel en tous leurs besoins ; il n'y a point de mère qui ait des soins pour son enfant, comme Dieu en a pour eux : il proteste qu'il étendra ses ailes sur eux, ainsi qu'un aigle sur ses petits, et qu'il les portera délicatement que ses épaules (Deut., XXXII, 11).

C'est cet heureux peuple, à qui il assure qu'il n'a rien à craindre ; que le portant en ses flancs et en son sein, il ne peut jamais le mettre en oubli ; que son nom même est écrit en ses mains, et que les caractères en sont gravés en sa mémoire.

Il l'appelle dans l'excès de ses tendresses, son fils honorable, son fils délicat ; il déclare que ses entrailles sont tout attendries sur lui, que sa bénédiction l'ira accompagner en la ville et aux champs, qu'elle entrera et sortira avec lui : le bonheur le suit partout, parce que l'assistance de la Providence ne lui manque jamais. (Jér., XXXI, 20).

Il le faut répéter : non, jamais rien ne manque à ce cher peuple, pourvu qu'il ne vienne à manquer de confiance ; car la confiance est celle qui suce les mamelles de cette Providence : mais c'est elle aussi qui les emplit par les sentiments qu'elle donne des bontés de son Dieu.

Une personne se trouvant à Paris fort destituée des secours humains, il lui fut dit : Que crains-tu ? Je ferai plutôt venir de cent lieues des gens pour t'assister, plutôt que je permette que les choses nécessaires te manquent.

Et de vrai, à quelque temps de là un homme arriva en cette grande ville, dont le séjour ordinaire était éloigné de cent lieues, lequel prit un soin incroyable de cette personne.

J'ai connu un grand serviteur de Dieu, qui était Lorrain, et qui est décédé dans une très grande vieillesse au séminaire de Saint-Sulpice de Paris, dans lequel les messieurs du séminaire l'avaient retiré avec une grande charité, qui pendant la guerre de Paris étant sorti à la campagne, et avant fait rencontre de quelques Allemands, il en fût dépouillé entièrement : étant demeuré en chemise, et s'étant rendu ensuite en sa petite chambre, qui était dans le collège de Marmontier, il me vint trouver fort tard, pour pouvoir avoir quelques hardes pour couvrir sa nudité.

Il était dans une grande joie de ce qui lui était arrivé : mais je fus fort surpris le lendemain, lorsque me rapportant les habits que je lui avais prêtés, il me montra un bon habit dont il était vêtu, et qui lui était juste, qu'un homme inconnu lui avait apporté, lui disant qu'il ne se mît point en peine d'où il venait.

J'adorai la providence amoureuse de notre Dieu très bon et très Miséricordieux, qui avait assisté son serviteur d'une manière si prompte et si merveilleuse : car c'est une chose assez considérable, qu'étant revenu fort tard et près de la nuit, dès le lendemain il reçut un habit qui lui était propre, de la main d'une personne qu'il ne connaissait pas. Ce n'est pas en cette seule rencontre que cet homme de Dieu a été favorisé de la divine Providence

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DEUXIÈME TRAITE

CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


Ayant été réduit dans une extrême pauvreté par la misère commune de la Lorraine, il fut contraint lui, sa femme et ses enfants (car il avait été marié et était artisan), d'aller cueillir des herbes dans les prairies ; pour se nourrir lui et sa famille, n'ayant pas de pain, ce qu'il faisait non seulement avec patience, mais avec joie, se mettant à genoux avec ses enfants pour remercier la divine Providence, quand ils trouvaient quelques herbes propres pour leur pauvre nourriture.

Enfin il fut obligé de venir à Paris, où étant allé au collège de Clermont de la Compagnie de Jésus, et s'arrêtant à la porte, un serviteur de Dieu fut fortement inspiré de lui donner des écus, et un autre quarante livres.

Ce bon homme m'a plusieurs fois raconté qu'il avait une si grande aversion de l'argent, tout pauvre qu'il était, qu'il éloignait sa poche de lui, dans laquelle il avait mis l'argent qu'on lui avait donné, ne pouvant presque le supporter.

À quelque temps de là un seigneur de marque lui donna huit cents livres pour placer une sienne fille, et l'on eut soin de procurer à sa femme un logement dans une maison religieuse.

Quand la Providence commence de favoriser de ses plus particulières grâces quelqu'un, ce n'est pas sitôt fait.

On le place chez un homme de son métier, et jamais il ne fut plus surpris que lorsqu'il vit ses biens s'augmenter d'une manière surprenante et à vue d'oeil.

Il connut bientôt que c'était la bénédiction que le bon Lorrain avait apportée en sa maison, dont on ne le tira qu'à force, pour demeurer chez feu monsieur le Gauffre, très digne successeur du P. Bernard, dont la vie est en odeur de suavité à tous les fidèles.

Ce fut en ce lieu que sa vie devint tout extatique, ayant ordinairement des ravissements dont je suis témoin oculaire, durant lesquels son corps devenait si léger, qu'il ne pesait presque rien.

On fut obligé de faire des dévotions pour prier Notre-Seigneur de les lui ôter, parce qu'ils lui étaient si fréquents, qu'ils lui ôtaient la liberté d'agir. Ensuite il tomba dans une maladie extraordinaire, qui avait d'autres causes que les naturelles, et qui lui fut donnée pour le faire avancer de plus en plus dans les voies du pur amour.

Il m'a dit qu'elle lui avait été prédite par le feu P. de Condé de la Compagnie de Jésus, qui demeurait pour lors au collège de Clermont, qui l'ayant appelé, lui dit ce qui se passait en son intérieur, et lui prédit ce qui lui devait arriver, à son grand étonnement : aussi ce Père le venant voir eu sa maladie, comme il en connaissait la cause, ne s'en mettait pas en peine, pendant qu'un chacun ne pensait quau lieu où il devait être enterré, sa mort étant tenue comme certaine.

Il avait une vénération singulière pour ce bon Père, qu'il disait avoir vu quelquefois dans de certaines lumières surnaturelles, proche de Notre-Seigneur à la croix.

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DEUXIÈME TRAITE

CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


Comme la manière de prêcher de ce Père était fort spirituelle, il n'était pas goûté de plusieurs : mais j'ai connu des âmes appelées à la perfection, qui en étaient touchées d'une manière très puissante.

Ses paroles leur étaient comme des charbons ardents qui les mettaient tout en feu, en sorte que pendant ses sermons elles avaient bien de la peine à se contenir, et à ne pas faire paraitre au dehors le feu sacré qui les consumait intérieurement.

Elles eussent voulu crier, voilà un homme admirable : et la grâce qu'elles en recevaient, était telle, que dès lors qu'il montait en chaire, et qu'il commençait à faire le signe de la croix, elles étaient toutes transportée par les impétuosités sacrées du divin amour.

« Ô mon Dieu ! Que vos conduites sont admirables ! Pendant qu'un homme n'est pas goûté de plusieurs, pour ses expressions qui paraissent trop spirituelles, vous vous en servez pour perfectionner les âmes qui vous sont les plus chères. »

Ce bon Lorrain était tourmenté visiblement des démons, qui lui apparaissaient en des figures différentes, et qui semblaient, quelquefois, renverser toute sa chambre ; quelquefois ils lui parlaient, tâchant de le décourager, lui disant qu'il n'avait rien fait pour Dieu, et, d'autres fois, ils usaient de menaces pour l'intimider.

Son oraison était presque continuelle, ce qui l'obligeait d'aller, de grand matin, dans de certaines cavernes proche Paris, et y passer toute la journée en contemplation, ne mangeant, quelquefois, qu'un peu de pain le soir.

Je l'ai vu, quelquefois, lorsque nous allions à la promenade, retourner sur ses pas sans dire mot à la compagnie, en sorte que l'on était tout étonné de ne le plus voir, l'application continuelle qu'il avait à Dieu ne lui permettant pas les moindres divertissements avec les créatures.

Ce n'est pas que, dans les rencontres, il ne fût fort gai, et d'une agréable conversation. Ayant été prié en quelqu'un des jours gras d'aller manger chez un de ses meilleurs amis, et s'en étant voulu abstenir, par mortification, au retour de l'église de Notre-Dame, où il avait passé quelque temps en oraison devant la très-sainte Vierge, sa bonne mère et maîtresse.

Il fut grandement étonné de trouver plusieurs mets délicieux, apprêtés sur sa table et sur une nappe bien blanche, et comme il eut peur, de prime abord, que ce ne fût une illusion, il eut recours à la prière.

Mais, voyant que ces viandes demeuraient toujours, il en mangea avec bénédiction, et fit un excellent repas, le reste qui accompagnait les viandes disparaissant, tant il est vrai que le Seigneur est bon à ceux qui l'aiment, ne leur donnant pas seulement le nécessaire, mais l'agréable, comme il fit dans les noces de Cana, en Galilée.

L'élévation de son esprit en Dieu ne lui laissant pas l'usage libre de tous ses sens, il lui est arrivé plusieurs fois d'être renversé par terre, dans les rues, par les carrosses, qui le blessaient notablement, et, n'ayant point d'autre médecin ou chirurgien que la divine Providence, il se trouvait tout à coup guéri.

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DEUXIÈME TRAITE

CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


Qu'il est donc vrai que nous avons un Dieu bon et admirable en ses bontés ! Oh ! Qu'il est magnifique en ses promesses, fidèle aux effets, et constant à bien faire ! Oh ! si tous les hommes savaient, dit un dévot personnage de nos jours, ce que c'est d'être serviteur de Dieu, ils feraient mourir en eux tous autres désirs, pour n'avoir que celui d'être du nombre de ceux qui le servent !

Il est écrit des justes : Fiez-vous au Seigneur, vous qui le voyez, et vous ne serez point frustré de vos attentes ; considérez que nul n'a jamais espéré au Seigneur qui n'ait recueilli les effets de son espérance : rien n'est refusé au juste, qui est tout à Dieu, de tout ce qu'il lui demande au nom de son Fils.

En effet, lorsqu'il se met en prières, il sent son coeur qui s'enfle d'une généreuse espérance et ses yeux grossissent de larmes ; il sent une certaine confiance que ses prières seront reçues, encore que Dieu en diffère l'effet : mais si, en de certaines occasions, il souffre quelque nécessité pour son bien éternel, son coeur est si plein de contentement et de satisfaction, qu'il pourrait donner de l'envie aux rois plutôt que d'en porter à leur condition.

Mais, au contraire, dit encore ce serviteur de Dieu, que nous devons de louer, maudit soit l'homme qui se repose sur un bras de chair et d'os, qui retire son coeur du Seigneur : il sera comme un misérable sauvageon, planté en terre stérile et ingrate, demeurera en sécheresse sans porter fruit, et Dieu le perdra en sa fureur, et ses espérances seront renversées.

Les méchants ont des peines extrêmes à prier Dieu, et plus encore à accompagner leurs prières de confiance, comment se peuvent-ils reposer dans les bras de celui à qui ils font une cruelle guerre ; comment peuvent-ils s'appuyer sur ce doux nom de père, parlant à Dieu, eux qui seraient contents qu'il ne fût point leur père, pourvu qu'il se déportât d'être leur juge ?

Où donc pourront-ils trouver consolation et allégement en leurs maux, parmi les divers accidents de cette vie ; et, s'ils font un effort pour prier Dieu, seront-ils exaucés de celui qui proteste tout haut qu'il se rira de leurs prières, et se moquera de leurs larmes ?

Mais les yeux du Seigneur sont sur les justes, et celui qui les garde veille continuellement sur tous leurs besoins : il renverserait plutôt toute la nature qu'ils ne fussent secourus en leurs nécessités ; il n'épargne pas même les miracles quand il s'agit de les secourir.

Toutes les histoires des saints sont remplies des témoignages de cette vérité, qui a éclaté sensiblement dans tous les commencements des ordres religieux, qui, ne s'attachant qu'à Dieu seul, dans l'éloignement de toutes les créatures, ne regardant que ses seuls intérêts, et, perdant de vue toute considération humaine, méritaient des secours extraordinaires de la divine Providence.

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DEUXIÈME TRAITE

CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


Saint Etienne de Grandmont prenait plaisir de placer les couvents de son ordre dans des lieux solitaires, non seulement pour y converser plus à l'aise avec le ciel, mais aussi pour y vivre dans une plus grande privation du secours des créatures, et un plus entier abandon à la pure conduite de la divine Providence, qui était si parfait, qu'ayant établi des maisons dans une extrême pauvreté, sans aucune rente ou possessions, il voulait que ses religieux y demeurassent sans faire aucune quête, leur ayant ordonné de ne demander aucune aumône qu'après avoir été trois jours sans manger, et en ce cas il leur permettait d'exposer leurs besoins.

Mais à condition que les religieux envoyés pour mendier en cette rencontre, seraient choisis du nombre de ceux qui se porteraient le mieux, de peur de donner trop de lieu à la nature qui se laisse facilement toucher à la vue des personnes, dont la faiblesse et les infirmités marquent assez les besoins.

Le bienheureux Gaëtan, fondateur des Théatins, a aussi fondé la congrégation sur une rigoureuse pauvreté, sans aucuns biens, ni en particulier ni en commun, prescrivant aux clercs religieux de son ordre de ne demander l'aumône ni par eux ni par d'autres, dans la seule attente de la divine Providence.

Et il fut si constant à maintenir cet institut (dont chacun jugeait l'observance impossible) qu'il ne voulut jamais consentir au moindre relâchement : d'où vient que se trouvant à Naples, le comte d'Oppido lui ayant offert de grands revenus, et le bienheureux les ayant refusés, le comte l'en fit presser par d'autres religieux, à qui ce saint répondit : Mes Pères, comment êtes-vous assurés de vos revenus ? Ils répartirent : Nous en avons les titres, en vertu desquels nous pouvons contraindre ceux qui nous doivent.

Mais moi, dit le bienheureux Gaétan, j'ai des Écritures plus authentiques en ces termes : Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données. (Matth., VI, 33)

Leur rapportant l'expérience qu'il en avait faite durant plusieurs années à Venise en un temps de cherté, ou sans mendier ils n'avaient jamais manqué de ce qui leur était nécessaire. Le comte lui répondit : Venise est autre chose que Naples.

Et le saint lui répliqua avec une grande véhémence d'esprit, qu'il croyait que le Dieu de Venise était aussi le Dieu de Naples.

Mais le comte n'étant pas persuadé de cela, tâchait de vaincre la constance de Gaëtan, envoyant aux Pères de grandes aumônes.

Gaëtan n'en prenait que ce qui lui était nécessaire, rendant le surplus. Enfin, ne pouvant plus résister aux importunes caresses du comte, il commanda un matin à tous les Pères, qu'avec leur habit et leurs bréviaires ils eussent à le suivre : et ayant fait fermer l'église et la maison, il envoya les clefs au comte, lui faisant dire qu'il s'en allait avec ses religieux, pour éprouver si le Dieu de Venise était aussi le Dieu de Naples.

Dieu fait quantité de grâces spirituelles et temporelles aux dévots de ce bienheureux, spécialement à ceux qui font des neuvaines à son honneur. On fait la glorieuse mémoire de sa précieuse mort le 7 d'aout : et il doit être spécialement honoré par les personnes qui sont abandonnées à la divine Providence.

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CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


Lorsque ces ordres ont commencé à se relâcher, le ciel en a retiré son assistance : quand ils n'ont eu rien, ils ont été dans l'abondance, Dieu, qui tient tous les coeurs en ses mains, leur donnant de charitables mouvements pour leur porter des biens.

Et quand ils ont abondé en richesses, ils ont souffert de la disette, et les maisons ont commencé à se ruiner, parce qu'ils se reposaient sur leurs biens et leurs amis.

Ceux qui se confient uniquement en Dieu seul, et nullement sur la créature, auront Dieu seul pour leur protecteur, qui vaut mieux que tout le monde et que mille mondes ensemble.

Ceux qui se confient en Dieu en partie, et en partie sur la créature, ne ressentiront aussi qu'en partie l'assistance de la divine Providence, et seront laissés en plusieurs choses au pouvoir des hommes, qui n'est qu'une pure faiblesse.

Ceux qui mettent toutes leurs espérances en leurs industries, en leur politique, en leur prudence, en leurs intrigues, en la force de leur esprit, en leurs richesses, en leurs amis, en la faveur des grands, au crédit des hommes qui les soutiennent, et qui s'appuient peu, ou presque point du tout sur Dieu, seront maudits et délaissés, toute leur prudence confondue, toute leur sagesse détruite, tous leurs desseins anéantis, et toutes leurs ligues renversées.

Cependant ces gens dans leur aveuglement ne peuvent souffrir qu'avec peine les personnes abandonnées à la divine Providence, dont ils tâchent de faire passer la conduite pour ridicule.

Comme ils tiennent tout à la terre, ils ne peuvent souffrir qu'on la quitte : parce qu'ils sont plongés dans la créature, ils ne peuvent voir qu'on la laisse.

Les élévations des âmes saintes vers Dieu seul font mal à leurs yeux qui, n'étant pas accoutumés à la pureté des lumières de ce divin soleil, ne prennent plaisir que parmi les obscurités du siècle.

Il se rencontre même plusieurs gens de bien qui désapprouvent ces voies d'un parfait abandon, les voulant mesurer à celles où ils se trouvent.

J'avoue que pour l'ordinaire il faut faire deux choses. La première, attendre tout de Dieu seul, comme si l'on ne faisait rien.

La seconde, agir et faire tout de son côté, selon les règles de la prudence et dans l'ordre de Dieu.

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CHAPITRE VI

De l'espérance de la très sainte Vierge


Mais il y a des âmes dont Dieu seul veut prendre le soin, leur pensée doit être uniquement en lui, et il leur donnera amoureusement tous leurs besoins : elles pensent à Dieu, et Dieu pense à elles.

Elles s'oublient de tous leurs intérêts, et Dieu veille sur toutes leurs affaires. Elles ne sont occupées que de son service, et il est attentif à tout ce qui les touche, elles ne se mettent point en peine de l'avenir, et Dieu y songe pour elles.

Elles ne se voient jamais, et Dieu les regarde toujours : elles ne recherchent pas l'appui des créatures dont elles ont horreur, et Dieu est leur force, leur refuge et leur protection.

Leurs armes dans leurs persécutions sont les larmes et les prières, dans les soulèvements des hommes et des diables, de la terre et de l'enfer, et tout leur recours est à Dieu seul, et en sa vertu elles triomphent du monde et des démons.

Elles ne craignent rien, parce qu'elles ne craignent que Dieu, leur grande maxime est de ne rien espérer de la créature, et d'espérer tout de Dieu seul et c'est ce qui les met dans une tranquillité que rien ne peut troubler.

Elles verraient renverser tout le monde, sans perdre un moment de leur paix, paix qui est, selon le témoignage de l'Écriture, comme une puissante rivière, et abondante comme les eaux de la mer.

Ces âmes doivent bien prendre garde du moindre petit appui sur quelque chose de créé, non pas même pour un seul moment et doivent se souvenir que Dieu punira en elles ce qu'il permet dans la conduite ordinaire des autres.

Enfin, il faut se persuader qu'où il y a moins de sujet d'espérer en la créature, c'est où il y a plus de sujet d'espérer en Dieu : que dans les états où il y a plus de difficultés, c'est où l'on doit prendre plus de confiance : moins du monde, plus de Dieu.

Nous sommes semblables à ces gens qui tombent dans quelque précipice, et qui se prennent à tout ce qu'ils rencontrent : il faut qu'ils ne trouvent rien à s'arrêter, pour se laisser aller dans l'abîme.

Or Dieu est l'heureux abîme de nos âmes, où sa divine grâce nous attire : notre misère nous fait attacher aux créatures que nous trouvons en nos voies : il faut tout perdre, pour s'y perdre.

C'est donc une Miséricorde infinie, que la privation des choses créées. La pauvreté, les mépris, les douleurs, les calomnies, les opprobres, les ignominies, les persécutions ne doivent pas abattre nos espérances, mais les relever hautement.

Le Psalmiste nous enseigne fortement ces vérités, lorsqu'il dit qu'une armée tout entière de ses ennemis n'est pas capable de lui donner de la frayeur au coeur : mais il dit plus, lorsqu'il assure que si cette armée venait aux mains pour le combattre, que c'est en cela qu'il rehausserait ses espérances. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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