SAINTS DU 1er SEPTEMBRE1er septembre : Saint Gilles
Abbé Saint Gilles naquit à Athènes en 640. Il s'illustra très tôt par de nombreux miracles et sa renommée fut telle qu'il décida de quitter son pays.
Après un passage à Rome, il continua son voyage jusqu'en Provence où il se retira dans une grotte de la forêt nîmoise. Il y vécut pour Dieu dans le jeûne et la prière, avec pour seule compagne une biche qui assurait sa subsitance de son lait.
Alors qu'il habitait depuis trois années dans ce refuge, un roi Wisigoth, Wamba, qui avait organisé une battue dans le bois où il se trouvait, prit en chasse la biche qui vint se réfugier exténuée aux pieds de Saint Gilles.
Le roi, à l'issue de cette poursuite trouva Saint Gilles blessé par une flèche à la main dont la plaie ne se refermera jamais.
Saisi de pitié, il proposa à Saint Gilles d'ériger un monastère dans la vallée Flavienne où celui-ci y fut abbé et le conseiller du pape et des rois.
Il mourut dans l'église de son ermitage le 2 septembre 720.
Il est le saint Protecteur des estropiés et il est invoqué contre la stérilité des femmes, le cancer, les dépressions et les convulsions. Son prénom vient de l'occitan sent Gely ou Geris.
Mémoire de St Gilles, abbé
Litanies de Saint Gilles
Prière à Saint Gilles pour les enfants
La légende de saint Gilles d’après Guillaume de BernevilleDepuis trois ans qu'il était au désert, ne faisant qu'adorer Dieu, croire en lui et le servir, Gilles n'avait jamais vu un homme et n'en avait entendu. Il n'avait plus mangé depuis quelque mille jours ni pain, ni viande, ni poisson, ne vivant que de racines et, par gourmandise peut-être, de cresson. Mais tant vont les choses pour ceux qui se mortifient, qu'à la fin la santé défaille, les forces disparaissent et la maladie guette : à ce point en était donc Gilles, qui ne se sentait guère bien portant.
Or, écoutez le joli miracle que Dieu fit pour son serviteur. Un jour qu'il était dans sa cabane de feuillages, priant selon 1'ordinaire, l'ermite entendit du bruit dans les fourrés et il vit devant lui paraître une biche sauvage qui, sans crainte, s'avançait vers lui. Elle était étrangement belle, beige clair et le regard d'une exquise douceur. Ses pis étaient pleins de lait. Comme Gilles, en silence, la regardait approcher, la biche entra dans la logette et se coucha à ses pieds, comme pour lui signifier qu'elle s'offrait à le servir. Et Gilles, à qui les intentions du Seigneur étaient toujours assez claires, comprit que Dieu la lui envoyait.
Et voici comment la biche miraculeuse servit l'ermite affaibli. Pour lui rendre des forces, fallait-il mieux que le lait ? Chaque jour, elle courait la campagne paissant les prés : quand venait l'heure de dîner point n'était besoin que Gilles l'appelât, car elle savait parfaitement l'heure et rentrait d'elle-même auprès de son ami. Gilles lui avait fait une logette de feuillages près de la sienne afin qu'elle fût protégée du froid de la nuit. Et cela dura de longs mois, peut-être des années, sans que quiconque d'humain connût cette histoire, hormis le Seigneur, qui connaît tout.
Or, en ce temps-là, le maître du pays était Flovent duc de Provence et de Gascogne, prince puissant, qui était soumis au Grand Charles, alors roi de France. C'était un homme fort courtois, élevé à la française, honnête chrétien et bon chevalier. II n'avait qu'une passion au monde, la chasse, et son équipage était des plus beaux. C'était merveille de voir ses éperviers, ses vautours, ses gerfauts, et les chiens de sa meute, limiers, mâtins et lévriers. Il n'était point d'exemple que cette meute, une fois lancée, eût abandonné la poursuite, et 1'on ne comptait plus les cerfs, les daims, les chevreuils et les biches qui avaient été mangés à sa table, sans compter maintes autres bêtes sauvages. Ses terres allaient jusqu'au bord du Rhône, à l'endroit où il est le plus large, non loin de la vieille ville d'Arles, où le grand saint Césaire enseigna. Aussi quand, poursuivis par les chiens, les animaux étaient arrêtés par le fleuve, bien rares étaient ceux qui avaient chance d'échapper.
C'est au temps de l’Avent que vient la saison de chasser la biche. Flovent était à Montpellier, et, pour distraire ses vassaux et leur plaire, il les invita tous à une grande chasse, les plus petits comme les plus hauts. Levé de bon matin, il partit donc avec deux meutes et toute la vaste cavalcade de ses hôtes. Des deux meutes la moins bonne prit deux cerfs et la meilleure en a pris quatre. Mais c'était une biche que voulait le duc Flovent et de n'en point trouver il commençait à se mettre en colère quand son veneur lui signala la plus belle, la plus élégante des biches que jamais la Camargue eût vues... Et tout l'équipage de courir après elle.
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