SAINTS DU 18 MARS 18 mars : Saint Cyrille de Jérusalem
Evêque et Docteur de l'EgliseCyrille naquit à Jérusalem en l'an 315. Devenu prêtre très jeune, il prépara les catéchumènes au baptême.
Il écrivit à leur intention une catéchèse qui remporta dès le début un vif succès.
Il fut nommé évêque de Jérusalem à l'âge de trente-cinq ans.
Il lutta contre arianisme très en vogue à cette époque, et ceux -ci parvinrent à l'envoyer en exil.
L'empereur Théodose le rétabli dans ses fonctions et il continua d'exercer son ministère jusqu'à sa mort en 386. Son prénom vient du perse qui signifie "jeune roi".
Prière de Saint Cyrille de Jérusalem pour le Carême « Débarrasse-toi de toute préoccupation humaine car tu joues ton âme » :
« Débarrasse-toi de toute préoccupation humaine car tu joues ton âme. Tu laisses entièrement de côté ce qui est du monde ; ce que tu laisses de côté est petit, grands au contraire sont les Dons du Seigneur.
Quitte le présent et crois en l'avenir. De tant d'années tu as parcouru la carrière sans arrêter tes vains travaux d'ici-bas, et tu ne peux t'arrêter quarante jours pour t'occuper de ta propre fin ?
« Arrêtez-vous et sachez que moi, je suis Dieu », dit l'Écriture (Ps 45, 11). Renonce au flux de paroles inutiles ; ne médis pas ; n'écoute pas non plus volontiers le médisant, mais sois plutôt prêt à prier. Montre dans l'ascèse la vitalité de ton cœur.
Purifie ce réceptacle pour recevoir une grâce plus abondante. Car la rémission des péchés est également donnée à tous, mais la participation à l'Esprit Saint est accordée selon la mesure de la foi de chacun.
Si tu te donnes peu de mal, tu recueilles peu ; si tu travailles beaucoup, important sera ton salaire. Tu cours pour toi-même ; veille à ton intérêt. Ainsi soit-il. »
Source : site-catholique.fr
autres prièresSaint Cyrille de Jérusalem d’après la Catéchèse de Benoît XVI lors de son audience générale du mercredi 27 juin 2007 :Chers frères et sœurs !
Notre attention se concentre aujourd'hui sur Saint Cyrille de Jérusalem. Sa vie représente le mélange de deux dimensions : d’une part, le soin pastoral et, de l'autre, la participation - malgré lui - aux controverses enflammées qui troublaient alors l'Eglise d'Orient.
Né autour de 315 à Jérusalem, ou dans ses environs, Cyrille reçut une excellente formation littéraire; ce fut la base de sa culture ecclésiastique, centrée sur l'étude de la Bible. Ordonné prêtre par l'Evêque Maxime, lorsque celui-ci mourut ou fut déposé, en 348, il fut ordonné Evêque par Acacius, Archevêque métropolitain influent de Césarée de Palestine, philo-arien, qui était convaincu d'avoir trouvé en lui un allié. Il fut donc soupçonné d'avoir obtenu la nomination épiscopale grâce à des concessions à l'arianisme.
En réalité, Saint Cyrille de Jérusalem se heurta très vite à Acacius non seulement sur le terrain doctrinal, mais également sur le terrain juridictionnel, car Cyrille revendiquait l'autonomie de son siège par rapport à l'Eglise métropolitaine de Césarée.
En vingt ans, Cyrille connut trois exils : le premier en 357, à la suite d'une déposition de la part d'un Synode de Jérusalem, suivi en 360 par un deuxième exil voulu par Acacius et, enfin, par un troisième, le plus long - il dura onze ans - en 367, à l'initiative de l'empereur philo-arien Valente. Ce n'est qu'en 378, après la mort de l'empereur, que Cyrille put reprendre définitivement possession de son siège, en rétablissant l'unité et la paix entre les fidèles.
D'autres sources, également anciennes, appuient la thèse de son orthodoxie, mise en doute par plusieurs sources de l'époque. Parmi celles-ci, la lettre synodale de 382, après le deuxième Concile œcuménique de Constantinople (381), auquel Saint Cyrille de Jérusalem avait participé en jouant un rôle important, est celle qui fait le plus autorité.
Dans cette lettre, envoyée au Pontife romain, les Evêques orientaux reconnaissent officiellement l'orthodoxie la plus absolue de Cyrille, la légitimité de son ordination épiscopale et les mérites de son service pastoral, que la mort conclura en 387.
Nous conservons de lui vingt-quatre catéchèses célèbres, qu'il présenta en tant qu'Evêque vers 350. Introduites par une Pro-catéchèse d'accueil, les dix-huit premières sont adressées aux catéchumènes ou illuminands (photizomenoi); elles furent tenues dans la Basilique du Saint-Sépulcre.
Les premières (1-5) traitent chacune, respectivement, des dispositions préalables au Baptême, de la conversion des coutumes païennes, du sacrement du Baptême, des dix vérités dogmatiques contenues dans le Credo ou Symbole de la foi. Les suivantes (6-18) constituent une « catéchèse continue » sur le Symbole de Jérusalem, dans une optique antiarienne. Dans les cinq dernières (19-23), appelées « mystagogiques », les deux premières développent un commentaire aux rites du Baptême, les trois dernières portent sur le chrême, sur le Corps et le Sang du Christ et sur la liturgie eucharistique.
On y trouve une explication du Notre Père (Oratio dominica) : celle-ci établit un chemin d'initiation à la prière, qui se développe parallèlement à l'initiation aux trois sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l'Eucharistie.
La base de l'instruction sur la foi chrétienne se déroulait également dans un but polémique contre les païens, les judéo-chrétiens et les manichéens. L'argumentation était fondée sur la réalisation des promesses de l'Ancien Testament, dans un langage riche d'images.
La catéchèse était un moment important, insérée dans le vaste contexte de toute la vie, en particulier liturgique, de la communauté chrétienne, dans le sein maternel de laquelle avait lieu la gestation du futur fidèle, accompagnée par la prière et le témoignage des frères.
Dans leur ensemble, les homélies de Saint Cyrille de Jérusalem constituent une catéchèse systématique sur la renaissance du chrétien à travers le Baptême. Il dit au catéchumène : « Tu es tombé dans les filets de l'Eglise (cf. Mt 13, 47). Laisse-toi donc prendre vivant; ne t'enfuis pas, car c'est Jésus qui te prend à son hameçon, non pour te donner la mort mais la résurrection après la mort. Tu dois en effet mourir et ressusciter (cf. Rm 6, 11.14). Meurs au péché, et vis pour la justice dès aujourd'hui » (Procatéchèse 5).
Du point de vue doctrinal, Saint Cyrille de Jérusalem commente le Symbole de Jérusalem en ayant recours à la typologie des Ecritures, dans un rapport « symphonique » entre les deux « Testaments », pour arriver au Christ, centre de l'univers. La typologie sera décrite de manière incisive par Augustin d'Hippone :
« L'Ancien Testament est le voile du Nouveau Testament, et dans le Nouveau Testament se manifeste l'Ancien » De catechizandis rudibus, 4, 8. Quant à la catéchèse morale, elle est ancrée de manière profondément unie à la catéchèse doctrinale : l’on fait progressivement descendre le dogme dans les âmes, qui sont ainsi sollicitées à transformer les comportements païens sur la base de la nouvelle vie en Christ, don du Baptême.
Enfin, la catéchèse « mystagogique » marquait le sommet de l'instruction que Saint Cyrille de Jérusalem dispensait non plus aux catéchumènes, mais aux nouveaux baptisés ou néophytes au cours de la semaine pascale Celle-ci les introduisait à découvrir, sous les rites baptismaux de la Veillée pascale, les mystères qui y étaient contenus et qui n'étaient pas encore révélés. Illuminés par la lumière d'une foi plus profonde en vertu du Baptême, les néophytes étaient finalement en mesure de mieux les comprendre, ayant désormais célébré leurs rites.
Avec les néophytes d'origine grecque, Saint Cyrille de Jérusalem s'appuyait en particulier sur la faculté visuelle qui leur était particulièrement adaptée. C'était le passage du rite au mystère, qui valorisait l'effet psychologique de la surprise et l'expérience vécue au cours de la nuit pascale. Voici un texte qui explique le mystère du Baptême :
« A trois reprises vous avez été immergés dans l'eau et à chaque fois vous en êtes ressortis, pour symboliser les trois jours de la sépulture du Christ, c'est-à-dire imitant à travers ce rite notre Sauveur, qui passa trois jours et trois nuits dans le sein de la terre (cf. Mt 12, 40).
Lors de la première émersion de l'eau, vous avez célébré le souvenir du premier jour passé par le Christ dans le sépulcre, de même qu'avec la première immersion vous en avez confessé la première nuit passée dans le sépulcre : vous avez été vous aussi comme celui qui est dans la nuit et qui ne voit pas, et celui qui, en revanche, est au jour et jouit de la lumière. Alors qu'auparavant vous étiez plongés dans la nuit et ne pouviez rien voir, en émergeant, en revanche, vous vous êtes trouvés en plein jour.
Mystère de la mort et de la naissance, cette eau du salut a été pour vous une tombe et une mère... Pour vous... le moment pour mourir coïncida avec le moment pour naître : un seul et même moment a réalisé les deux événements » (Deuxième catéchèse mystagogique, 4).
Le mystère qu'il faut saisir est le dessein du Christ, qui se réalise à travers les actions salvifiques du Christ dans l'Eglise. A son tour, la dimension mystagogique s'accompagne de celle des symboles, qui expriment le vécu spirituel qu'ils font « exploser ». Ainsi, la catéchèse de Saint Cyrille de Jérusalem, sur la base des trois composantes décrites - doctrinale, morale et, enfin mystagogique -, apparaît comme une catéchèse globale dans l'Esprit. La dimension mystagogique réalise la synthèse des deux premières, en les orientant vers la célébration sacramentelle, dans laquelle se réalise le salut de tout l'homme.
Il s'agit, en définitive, d'une catéchèse intégrale, qui - concernant le corps, l'âme et l'esprit - reste emblématique également pour la formation catéchétique des chrétiens d'aujourd'hui.
Benoît XVISource : site-catholique.fr