SAINTS DU 2 FEVRIER La purification de Marie et la circoncision du Christ de Saint Bernard de Clairvaux1. Qu'est-ce à dire quand nous disons que la bienheureuse Marie s'est purifiée? Qu'est-ce à dire encore quand nous disons que Jésus lui-même a été circoncis? Car Marie n'avait pas plus besoin d'être purifiée que Jésus d'être circoncis.
C'est donc pour nous que l'un reçoit la circoncision et que l'autre se purifie, c'est pour donner un exemple aux pénitents, pour nous apprendre à nous tenir éloignés, à notas circoncire d'abord du vice par la continence, et à nous purifier ensuite des fautes que nous avons commises, par la pénitence.
Qu'est-ce à dire encore que Marie porte Jésus dans ses flancs, Joseph sur ses épaules, quand il fuit en Egypte, et quand il en revient, et Siméon dans ses bras? Ils nous représentent les trois ordres d'élus : Marie les prédicateurs, Joseph les pénitents et Siméon ceux qui font des bonnes œuvres.
En effet, celui qui évangélise les autres porte en quelque sorte Jésus dans ses flancs pour l'enfanter aux hommes, ou plutôt pour enfanter les hommes à Jésus. Saint Paul, qui s'écriait: « Mes petits enfants pour qui je sens de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Jésus-Christ soit formé en vous (Gal. IV, 19) » était de ce nombre.
Quant à ceux qui se fatiguent pour Jésus-Christ, qui souffrent persécution, qui ne font de mal à personne, et endurent patiemment les injustices dont ils sont l’objet de la part des autres, on peut dire avec raison qu'ils portent le Christ sur leurs, épaules : c'est à eux que la Vérité même a dit :
« Que celui qui veut venir après moi, se renonce lui-même, etc. (Luc. IX, 23). » Pour ce qui est de ceux qui donnent à manger à ceux qui ont faim, et à boire à ceux qui ont soif, et qui exercent envers ceux qui sont dans le besoin toutes les autres œuvres de miséricorde, ne vous semble-t-il pas qu'ils le portent dans leurs bras?
Or, c'est à eux que le Seigneur s'adressera au jour du jugement et dira : «Toutes les fois que vous avez fait cela au moindre des miens, c'est à moi que vous l'avez fait (Matt. XXV, 40). »
Source : bibliotheque-monastique.ch