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Littéralement. Le monde qui nous entoure sombre dans la violence, avalant tel un Moloch les enfants des hommes. Des avortoirs aux champs de guerre, des victimes laissées par les attentats aux vieux et aux malades doucettement mis à mort au nom d’une prétendue bienveillance, des nations touchées dans leur être même aux menaces de submersion étrangère, et l’Eglise qui paraît sombrer, il y a de quoi se laisser aller à la désespérance. Et pourtant… Et pourtant la solution est entre nos mains. Face au mal, nous pouvons espérer – et devons même rechercher – des solutions humaines. Mais nos forces y suffisent-elles ? Quel pouvoir avons-nous face à toutes ces forces qui nous dépassent ? L’appel de Marie à Fatima répond à ce cri angoissé : tous les pouvoirs ! Ceux d’en haut !
Le sentiment d’impuissance qui décourage, qui démobilise, n’est pas seulement néfaste : il est absurde. La Vierge Marie l’a promis à Fatima, celle qui est forte comme une armée rangée en bataille écoutera les prières de ses enfants, des prières toutes simples à la portée du plus humble d’entre, celle du chapelet. Arme de reconstruction massive, lien qui met en ligne directe avec le Ciel, moyen sûr d’obtenir l’assistance divine par l’intercession de Notre-Dame, nos chapelets sont à portée de main. Ou devraient l’être. A quoi sert de se lamenter si nous négligeons la seule solution qui est à notre disposition, ici et maintenant ?
En ce mois du Rosaire, les Polonais l’ont bien compris qui organisent en l’anniversaire de la bataille de Lépante, le 7 octobre prochain, la récitation du rosaire tout au long de leurs frontières et aussi aux aéroports, comme nous l’annoncions ici. On attend un million de participants ; des milliers de fidèles se sont déjà inscrits, chapelle par chapelle, église par église – elles se comptent déjà par centaines.
L’appel pour les rosaires du 7 octobre a débordé de la Pologne
L’initiative a débordé en Europe, et même dans le monde depuis l’Arizona jusqu’en Nouvelle-Zélande, avec une mention spéciale pour le Royaume-Uni où une vingtaine d’églises participent d’ores et déjà. Car la Sainte Mère de Dieu, appelant ses enfants à réciter le chapelet lors de ses apparitions à Fatima, n’avait certes pas la seule Pologne en tête !
Il reste quatre jours pour suivre l’exemple polonais, mobiliser un groupe, obtenir l’accord d’un curé ou d’un chapelain pour organiser un chapelet samedi dans une chapelle ou une église. Et même un rosaire, c’est ce que veulent les organisateurs. Quatre jours : c’est large à l’époque d’internet, des réseaux sociaux, des messages envoyés en un clic et deux partages à des milliers de personnes. Cela pourrait être une « Manif pour tous » d’un autre genre : une manifestation de prière pour le monde entier, répondant à la demande de la Mère de Dieu pour le centenaire de ses apparitions au Portugal : « Le Rosaire aux frontières n’est pas une croisade parce que nous ne voulons combattre personne. C’est une mobilisation pour, et non pas contre quelque chose. Nous suivons fermement son commandement, et nous prierons aux frontières de notre pays, sortant pour prier et pour témoigner devant le monde entier, de telle sorte que la miséricorde de Dieu ne soit limité par aucune frontière », ont déclaré les organisateurs à LifeSiteNews.
Et encore, avec humour : « Cet événement est purement spirituel. Quand nous écrivons notre slogan : « Sauvez la Pologne et le monde entier », nous pensons « sauvez » plutôt que « sauvez » si vous voyez ce que je veux dire. Nous désirons prier pour la conversion de la Pologne, de l’Europe et du monde entier au Christ afin que davantage d’âmes puissent être sauvées de la damnation éternelle et trouver leur chemin vers Dieu. »
Face au mal dans le monde, une solution : prier pour le salut des âmes
Ainsi s’exprime l’un des organisateurs, « Maciek » Bodasiński, qui ajoute : « Face à des tensions croissantes, aux menaces de guerre et au terrorisme, nous voulons prier pour la paix pour le monde. Mais cette paix n’est pas simplement l’absence de guerre mais la paix de Dieu, la paix du cœur. Beaucoup de personnes qui se sont converties disent que c’est le plus beau don qu’ils ont reçu du Créateur : la paix du cœur. Quoi qu’il arrive, vous avez confiance, et vous êtes calme. Nous prions pour la paix pour les gens, la paix parmi les gens et parmi les nations. Ce n’est pas et cela ne pourra jamais être une prière contre quelqu’un. La prière n’est jamais contre quelqu’un, elle est toujours POUR quelqu’un. Sans quoi ce serait une malédiction. A travers notre prière nous n’essayons pas d' »imposer » quelque action concrète à Dieu. Simplement, nous demandons au Seigneur à travers sa Mère de guérir nos racines afin que nous puissions de nouveau donner du fruit. »
Quid alors des dangers que vit la Pologne aujourd’hui, sous les coups d’intérêts étrangers qui tentent de changer sa culture catholique ? A cette question de Dorothy Cummings McLean de LifeSite, Bodasiński répond : « Ce n’est pas du tout notre manière de penser. Nous n’essayons pas de définir un groupe concret de personnes, un groupe qui pourrait représenter une menace. L’intention la plus importante est de convertir, de sauver les âmes des gens de Pologne et de ceux du monde entier. Nous confions tout à Marie, même ce que pourront être les fruits de cette prière. Nous essayons d’être davantage comme des enfants : Maman nous a demandé de prier le rosaire, alors nous prions le rosaire. Elle nous a demandé de faire pénitence, alors nous faisons pénitence. Nous essayons de croire en elle sans réserve, avec l’absolue certitude que si nous lui confions le sort de la Pologne et du monde entier, nous serons sauvés. »
Organiserez-vous un chapelet en famille, entre amis, à la paroisse ?
Un réseau de rosaires couvrira-t-il le monde samedi comme le souhaitent les organisateurs de Różaniec do Granic ? La réponse, là encore, est entre nos mains : les vôtres et les miennes. En famille, en paroisse, entre amis, à une heure convenue d’avance pour ceux qui sont isolés… toutes les solutions sont bonnes.
Le 7 octobre sera, sans nul doute, non pas une fin, mais un commencement. Avec la puissance et la force de la prière demandée par Notre-Dame de Fatima, tout est réellement possible. Demain, peut-être, pendant tout ce mois du rosaire et pourquoi pas au-delà, verrons-nous dans les rues des villes de notre vieil Occident davantage de vieux, de jeunes, de femmes et d’hommes, d’adolescents et même d’enfants, le chapelet à la main, affirmant par le geste et la prière murmurée que rien n’est perdu. Avec prudence ? Evidemment. Mais cet humble témoignage, silencieux et sans agressivité, est peut-être ce dont notre monde a le plus besoin aujourd’hui.
Jeanne Smits