Pédophilie dans l’Eglise : le pape François mis en cause en ArgentineEn savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2017/03/23/pedophilie-dans-l-eglise-le-pape-francois-mis-en-cause-en-argentine_5099512_3210.html#BdHLtLWAehiW8LUb.99
Huit ans après la première condamnation du Père Julio César Grassi à 15 ans de prison et après la confirmation de la sentence par la Cour suprême, l’Eglise argentine est sommée d’expulser le prêtre pédophile.
LE MONDE | 23.03.2017 à 11h52 • Mis à jour le 23.03.2017 à 16h35 | Par Christine Legrand (Buenos Aires, correspondante)En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2017/03/23/pedophilie-dans-l-eglise-le-pape-francois-mis-en-cause-en-argentine_5099512_3210.html#BdHLtLWAehiW8LUb.99
La Cour suprême d’Argentine a confirmé à l’unanimité, mardi 21 mars, la condamnation du prêtre pédophile Julio César Grassi à 15 ans de prison, faisant rebondir la polémique sur le rôle du pape François dans une affaire très médiatique depuis plusieurs années dans le pays, à l’époque où Jorge Bergoglio était archevêque de Buenos Aires.
Quarante-huit heures après le verdict, l’Eglise catholique n’a toujours pas annoncé si elle allait expulser le Père Grassi. L’évêché de Moron, près de Buenos Aires, dont il dépend, a publié mercredi 22 mars un communiqué expliquant que le prêtre a l’interdiction d’exercer ses fonctions religieuses en public et qu’une enquête interne est en cours, dont l’issue dépend du Vatican. « La justice ecclésiastique – qui a son propre système d’accusation et de défense – doit évidemment d’abord le déclarer coupable avant de l’expulser », a précisé Sergio Rubin, spécialiste des sujets religieux, dans le quotidien Clarin.
En 2014, le pontife argentin avait dénoncé la « complicité inexplicable » d’une partie de la hiérarchie de l’Eglise dans les scandales de pédophilie. Mais malgré la condamnation du Père Grassi à 15 ans de prison en première instance en 2009, Mgr Bergoglio, alors président de la conférence épiscopale argentine avant d’être élu pape en 2013, l’avait maintenu dans ses fonctions.
Une contre-enquête de 2600 pages
Pire encore : cette même conférence aurait tenté de faire innocenter le Père Grassi en transmettant à la justice une contre-enquête à décharge avant un procès en appel en 2010. Le document de 2 600 pages, rédigé par une vingtaine d’avocats réputés, visait à démontrer que les plaignants avaient menti. Fraîchement élu pontife, en septembre 2013, Jorge Bergoglio avait invité à Rome le président de la Cour suprême de Buenos Aires, et cela à la veille d’un réexamen du cas Grassi.
La directrice exécutive du Comité argentin de suivi et de l’application de la Convention internationale sur les droits des enfants, Nora Schulman, a rappelé mardi dans la presse que le pape François, malgré leurs demandes, « n’a jamais reçu les victimes du Père Julio César Grassi », et que l’Eglise argentine « avait mené un lobbying infernal » pour défendre le curé pédophile.
« Espérons que l’Eglise prenne maintenant la décision qu’elle aurait dû prendre il y a longtemps, et qu’elle expulse Grassi », revendique Fortunato Mallimaci, spécialiste en sociologie...
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2017/03/23/pedophilie-dans-l-eglise-le-pape-francois-mis-en-cause-en-argentine_5099512_3210.html#BdHLtLWAehiW8LUb.99