Le cardinal Sarah encourage la célébration de la messe tournée vers le Seigneur
17 Juin, 2016
Par fsspx.news
Cardinal Robert Sarah.
Dans un entretien, paru le 26 mai 2016 dans les colonnes de l’hebdomadaire
Famille Chrétienne, le cardinal
Robert Sarah a déclaré que « la liturgie est en danger ».
Le préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements déplore que, dans le rite dit « ordinaire », « l’homme cherche à prendre la place de Dieu » et que « la liturgie risque de devenir un simple jeu humain ». Le prélat guinéen regrette que beaucoup de messes « deviennent des spectacles », où le prêtre ne célèbre plus « l’amour du Christ à travers son sacrifice », mais « une rencontre entre amis, un repas convivial, un moment fraternel ».
« En cherchant à inventer des liturgies créatives ou festives », avertit encore le cardinal
Robert Sarah, « nous courons le risque d’un culte trop humain, à la hauteur de nos désirs et des modes du moment » et « le péril est immense, car Dieu disparaît ». « J’ai la conviction », ajoute-t-il, « que toute la crise que connaît l’Eglise (…) vient de ce que la présence de Dieu dans l’eucharistie n’est pas perçue, voire niée en pratique ».
Selon lui, la principale dérive de la liturgie actuelle provient de « la position du prêtre tourné vers le peuple », qui fait parfois de l’assemblée une « communauté refermée sur elle-même » et non plus « ouverte, ni vers le monde à venir, ni vers le Ciel ». Le prêtre ne doit pas être « le centre, le protagoniste principal de la célébration eucharistique », insiste le cardinal
Sarah, car « les fidèles ne sont pas venus pour parler au prêtre; mais à Dieu ».
Pour « replacer Dieu au centre de la liturgie », le haut prélat propose de « célébrer – prêtres et fidèles – tournés ensemble dans la même direction : vers le Seigneur qui vient ». Le problème n’étant pas « de célébrer le dos tourné aux fidèles ou face à eux »; mais « de se tourner ensemble vers l’abside qui symbolise l’Orient où trône la croix du Seigneur ressuscité ». Le cardinal dénonce les mauvaises interprétations du concile Vatican II qui « n’a jamais demandé de célébrer face au peuple ».
Le préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements assure enfin que le pape François lui a récemment confirmé que les nouvelles traductions du Missel romain devaient « impérativement respecter le latin ». En français, note-t-il à ce propos, « la traduction de l’
Orate fratres, au moment de l’offertoire, a été tronquée. »
Commentant cet entretien à
Famille Chrétienne, le site
Riposte catholique souligne, le 26 mai 2016, que « de nombreux prêtres, jeunes et décomplexés, ont salué ces propos ». Et de s’interroger : « Les suivront-ils ? ». Une question qui en appelle d’autres : « Quel évêque français reprendra à son compte les propos du cardinal de la Sainte Eglise ? Le cardinal préfet de la liturgie sera-t-il écouté par les évêques de France ? Et si oui, par combien ? ».
Source : la porte latine
violaine