J'édite ça ici pour ne pas recouvrir le post de Françoise.Saint François d’Assise
(1226-10-03)
François naquit à Assise, en Ombrie, à la fin de 1181 ou au début de 1182 (l’année commençait en avril à cette époque). Pietro Bernardone, son père, et Dame Pica, sa mère, d'origine provençale, étaient de riches marchands de tissus, faisaient beaucoup de commerce avec la France. Ses parents lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, que mais son père, de retour d'un voyage en France, préféra lui donner le nom de Francesco (François), quoiqu'il eût reçu celui de Giovanni (Jean) comme prénom de baptême.
Il connaît une enfance heureuse avec une confortable aisance matérielle. Il s'est tout naturellement préparé à prendre la succession de son père. Et comme il avait de l'argent, il avait aussi beaucoup d'amis : c'était le prince de la jeunesse fortunée d'Assise et les premières années d’adolescence de François se passèrent dans la dissipation ; il aimait la beauté des vêtements et recherchait l'éclat des fêtes, traité comme un prince par ses compagnons, il avait le goût du paraître et du faste ; au milieu de cette vie frivole, il conserva toujours sa chasteté.
Mais il rêvait de devenir chevalier et de partir à la guerre. Sa première expérience fut désastreuse : après une bataille contre la ville voisine de Pérouse, il se retrouve un an en prison. Puis il tombe malade. Il tente de se consacrer à la chevalerie mais, peu à peu, il a l’intuition qu’il y a mieux à faire.
Voilà que la maladie, la captivité, le silence surtout, l’amènent à réfléchir.
En 1205, alors qu’il a vingt-trois ans. Il découvre le Christ en croix à l'église Saint-Damien qui lui dit :
« François, va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruine ! »
Il comprend tout d'abord qu'il devait rénover les églises en ruine, mais il réalise rapidement que cette reconstruction de l’Eglise est avant tout spirituelle.
Et tout change ! St François quitte toutes les richesses de ce monde pour vivre la pauvreté, à l’imitation du Christ. Il rompt avec sa famille et renonce à ses biens. Pendant deux ans, il soigne des lépreux et répare des chapelles. Et, en 1208 - à vingt-six ans - une parole de l’Evangile l’éclaire, et il découvre que sa vocation est de le vivre à la lettre :
« Allez et prêchez ! Dites : le royaume de Dieu est proche ! »
La vie de saint François d'Assise devient alors la condamnation des sages du monde, qui regardent comme un scandale et une folie l'humilité de la Croix.
Le nouveau petit pauvre d’Assise avait une grande compassion pour les pauvres. Ayant refusé un jour l'aumône à un malheureux, il s'en repentit aussitôt et jura de ne plus refuser à quiconque lui demanderait au nom de Dieu. Après des hésitations, François finit par comprendre la Volonté de Dieu sur lui et se voua à la pratique de cette parole qu'il a réalisée plus que tout autre Saint :
« Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa Croix et qu'il Me suive ! » (Lc 9,23).
Sa conversion fut accompagnée de plus d'un prodige. Son père fut un adversaire acharné de cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d'espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu'un cilice, et les remit à son père en disant :
« Désormais je pourrai dire avec plus de vérité : "Notre Père, qui êtes aux Cieux" ».
Un jour à la messe, il entendit à l'Évangile ces paroles du Sauveur :
« Ne portez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâtons » (Mt 10,9-10).
Dès lors, il commence cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l'étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir. Il répond aux brigands de la forêt :
« Je suis le héraut du Grand Roi ; cela vous gêne ? »
Très vite, des hommes viennent le rejoindre, les disciples affluent sous sa conduite. Avec ses nouveaux frères, Saint François part pour Rome demander au pape son accord pour cette nouvelle forme de vie dans l'Église. Cela lui fut accordé avec quelques réticences mais, c’est ainsi qu’il fonda ainsi un ordre de religieux qui porte son nom ! Puis, à la suite de sainte Claire, sa digne imitatrice, des femmes ont adopté le même style de vie : on les a appelées les Clarisses, du nom de la première d'entre elles. Des laïcs ensuite ont demandé à mener cette forme de vie évangélique, tout en restant avec leur famille et leur métier. Ce fut le Troisième Ordre, le tiers-ordre qui complète la Fraternité.
Des frères partent pour les autres pays d'Europe. François lui-même va en Égypte pour défendre sa foi et tenter de convertir le sultan. Les deux hommes se sont quittés dans l'estime mutuelle. C’était en 1219. Il a alors abandonné la direction de son ordre et s'est retiré pour écrire un projet de vie, une règle pour ses frères. En 1223, c'était fait, il recevait l'approbation du pape. Il fête Noël à Greccio, où il réalise la première crèche vivante.
Tout au long d’une vie au service de Dieu et de ses frères, le Poverello d’Assise, par ses privations et son ascèse, devint la proie de toutes sortes de maladies si pénibles qu’aucun de ses membres n’échappa à l’atteinte de violentes douleurs. Perclus d’angoisses et de souffrances longues et continuelles, il fini par perdre toute chair, ne gardant que la peau sur ses os.
Ajouté à tous ces maux, et avec son consentement, le Seigneur lui accorda aussi de connaître dans sa propre chair les douloureux stigmates de la Passion et de la Croix.
En 1224, dans l'ermitage de l’Alverne, François vit le Crucifié sous la forme d'un séraphin, et de cette rencontre avec le séraphin crucifié, il reçut les stigmates ; il devint ainsi un avec le Christ crucifié : un don qui exprime donc son intime identification avec le Seigneur.
Malade, souffrant des yeux et presque aveugle, il se retire à Saint-Damien, a composé le Cantique des Créatures et son Testament.
La mort de François - son « transitus - advint le soir du 3 octobre 1226 ; à 44 ans, après avoir béni ses fils spirituels, il meurt à la Portioncule étendu sur la terre nue.
En 1228, deux années plus tard, le Pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) le proclame saint.
Alors que Saint François qui rêvait de cabanes en branches pour loger son Ordre, le pape fait construire en son honneur une basilique à Assise. Les foules du monde entier y viendront vénérer François, pauvre et témoin de l'Évangile.
Au tout début de la création de son Ordre, le bienheureux François, tout rempli déjà de la grâce de l'Esprit-Saint et favorisé du don de prophétie, appela près de lui les six frères qu'il avait alors et leur prédit ce qui devait leur arriver :
« Considérons, leur dit- il, mes frères bien aimés, notre vocation : le Seigneur dans sa miséricorde ne nous a pas appelés seulement pour notre salut, mais aussi pour celui de beaucoup de gens, afin que nous allions par le monde, exhortant les hommes plus par notre exemple que par nos paroles à faire pénitence de leurs péchés et à se souvenir des commandements de Dieu. Ne vous laissez pas aller à la crainte, parce que vous êtes faibles et ignorants, mais sans inquiétude et en toute simplicité, prêchez la pénitence; mettez votre confiance dans le Seigneur qui, par son Esprit, parlera en vous et par vous, pour exhorter tous vos auditeurs à se convertir et à suivre ses commandements. Vous trouverez des hommes pleins de foi, de douceur et de bonté, qui vous recevront avec joie, vous et vos paroles, mais vous en trouverez beaucoup plus d'autres, sans foi, orgueilleux, blasphémateurs, qui, en vous injuriant, vous résisteront à vous et à ce que vous leur direz. Préparez donc vos cœurs à tout supporter avec patience et humilité ».
A ces mots, les frères commencèrent à avoir peur ; le Saint leur dit alors :
«"N'ayez point de crainte, car, avant qu'il soit longtemps, beaucoup de savants et de nobles viendront à vous, et ils seront avec vous pour prêcher aux rois et aux princes et à des peuples nombreux. Beaucoup se convertiront au Seigneur qui, dans le monde entier, multipliera sa famille et l'augmentera". Après qu'il leur eut ainsi parlé, il les bénit ».
Sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu dont il était rempli, il fut aussi donné à saint François de connaître deux ans à l’avance l’heure de sa mort. Le Seigneur lui révéla aussi les épreuves de l’Eglise à la fin des temps par un grand schisme à venir lors d’une grande tribulation. C’est ainsi que sur son lit d’agonie, il le révéla à ses frères, au début d’octobre de l’an de grâce 1226 de l’incarnation du Seigneur, après vingt années d’adhésion parfaite au Christ en suivant la vie et les traces des apôtres :
« Ayant convoqué ses frères peu de temps avant de mourir (+ 1226), il les a avertis des tribulations futures, disant :"Mes frères agissez avec force, ayez de la fermeté et soyez dans l’attente du Seigneur. Une grande époque de tribulations et d’affliction dans laquelle de grands périls et des embarras temporels et spirituels pleuvront, la charité d’un grand nombre se refroidira et l’iniquité des méchants surabondera. Le pouvoir des démons sera plus grand que d’ordinaire, la pureté immaculée de notre congrégation religieuse et des autres sera flétrie, au point que très peu parmi les chrétiens voudront obéir au vrai Souverain Pontife et à l’Eglise Romaine avec un cœur sincère et une charité parfaite.
Au moment décisif de cette crise, un personnage non canoniquement élu, élevé à la Papauté, s’efforcera avec adresse de communiquer à beaucoup le poison mortel de son erreur.
Alors les scandales se multiplieront, notre congrégation religieuse sera divisée, parmi les autres, plusieurs seront complètement détruites, parce que leurs membres ne s’opposeront pas mais consentiront à l’erreur. Il y aura tant et de telles opinions et divisions dans le peuple, et chez les religieux et chez les clercs que si ces jours mauvais n’étaient abrégés, comme l’annonce l’Evangile, même les élus tomberaient dans l’erreur (si cela se pouvait), si dans un tel ouragan ils n’étaient pas protégés par l’immense miséricorde de Dieu.
Alors notre Règle et notre manière de vivre seront attaquées très violemment par certains. D’effroyables tentations surviendront. Ceux qui auront été très éprouvés en bien recevront la couronne de vie. Malheur éternel à ceux qui s’attiédiront en mettant leur seule espérance dans leur vie de religion, qui ne résisteront pas fermement aux tentations permises pour l’épreuve des élus.
Ceux qui dans la ferveur de l’esprit s’attacheront à la piété avec charité et le zèle de la vérité, recevront des persécutions et des injures comme désobéissants et schismatiques. Car leurs persécuteurs, aiguillonnés par les esprits mauvais diront que c’est faire un grand hommage à Dieu de tuer et de faire disparaître de la terre des hommes si mauvais.
Alors le Seigneur sera le refuge des affligés et il les sauvera parce qu’ils auront espéré en Lui. Et alors pour se conformer à leur chef, ils agiront selon la Foi et ils choisiront d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, gagnant par la mort la vie éternelle. Ne voulant pas consentir à l’erreur et à la perfidie, ils ne craindront absolument pas la mort.
Alors la vérité sera tenue dans le silence par certains prédicateurs alors que d’autres la foulant aux pieds la nieront. La sainteté de vie sera tenue en dérision par ceux qui la professent extérieurement, c’est pourquoi Notre Seigneur Jésus-Christ leur enverra non pas un digne pasteur, mais un exterminateur" ».
Ce texte est la traduction littérale du texte latin figurant dans les très officielles "Opera Omnia" de saint François d’Assise (Imprimerie de la Bibliothèque Ecclésiastique – Paris 1880, colonne 430). Cette prophétie qui en gène plus d’un, aurait été expurgée depuis bien longtemps s'il y avait eu le moindre doute sur son authenticité. Dans ses dernières paroles et ses derniers actes commentés par Thomas de Celano dans sa Vita Prima, il est écrit qu’en voyant arriver son dernier jour, il appela les frères qu’il désirait revoir dont frère Elie et il bénit chacun d’eux. Il leur dit aussi :
« Et vous, tous mes fils, vivez et demeurez toujours dans la crainte de Dieu, car de grandes épreuves vous menacent et la tribulation est proche. Heureux ceux qui persévèreront dans ce qu’ils ont entrepris, malgré les scandales qui en feront trébucher un certain nombre. Pour moi, j’ai hâte d’aller maintenant vers le Seigneur et j’espère bien rejoindre mon Dieu que j’ai voulu servir de tout mon cœur ».
Dans Thomas de Celano « Vita secunda 157 », nous trouvons aussi ces paroles prophétiques du pater angélicus.
« Les frères les meilleurs, disait-il, sont couverts de confusion à cause de la conduite des mauvais ; ceux qui n’ont pas péché, on les juge d’après les actions des autres. J’en suis comme transpercé d’un glaive de douleur qu’ils retournent tout le jour dans mon cœur ». Et s’il fuyait la compagnie des frères, c’était pour que de mauvaises nouvelles sur le comportement de l’un ou de l’autre ne vinssent pas raviver sa peine.
« Mes frères, un temps viendra, disait-il, où par suite des mauvais exemples, cet Ordre aimé de Dieu possèdera une triste réputation, et les frères rougiront même d’avoir à sortir en public.
Ceux qui postuleront leur admission dans l’Ordre seront poussés uniquement par l’Esprit-Saint, leur résolution ne sera entachée d’aucun amour-propre de la chair ou du sang ; ils seront vraiment bénis du Seigneur. On ne les verra pas accomplir des actions d’un mérite éclatant, car l’ambiance de charité qui stimule la ferveur des saints sera refroidie ; ils auront à subir de terribles tentations, et ceux d’entre eux qui surmonteront l’épreuve seront meilleurs que leurs prédécesseurs.
Mais malheur à ceux qui se trouveront très satisfaits d’appartenir à un Ordre religieux en mettant leurs complaisances uniquement dans l'extérieur et les dehors de la vie religieuse, et, se confiant en leur sagesse et en leur science, s’engourdiront dans l’oisiveté, ou autrement ne se seront pas exercés aux oeuvres de vertu, n'auront pas suivi les sentiers de la croix et de la pénitence ni observé l'Evangile dans toute sa pureté, comme ils sont tenus de le faire, simplement et sans détour, par leur profession.
Ils n’opposeront pas avec courage une résistance continuelle aux tentations que Dieu permet pour éprouver ses élus ; quant à ceux qui auront été soumis à l'épreuve et en seront sortis victorieux, ils recevront la couronne de vie, à laquelle les prépare en ce monde la malice des méchants et des réprouvés ».
Le plus inquiétant pour l’avenir de l’Eglise est dans les prophéties de Saint François, l’annonce de cet anti-pape annoncé pour la fin des temps, qui mettrait l’église par terre, avant le triomphe final de cette dernière. Cette prophétie est reprise dans les Œuvres de saint François d’Assise, édités à Paris en 1641 :
« Un factieux, avide de la papauté, mais dont l’élection ne sera pas canonique, met en œuvre toutes sortes d’astuces pour infecter un grand nombre de personnes par sa propre corruption ».
Nous pouvons donc supposer qu’à l’approche des temps difficiles annoncés, entre autres, au chapitre 675 du catéchisme de l’Eglise catholique, il y aura peu de St Jean, peu de saintes femmes et beaucoup de frère Elie. Mais quoi qu’il en soit et comme le Seigneur l’annonça à St François, même si l’Ordre en était réduit à trois religieux, sa faveur lui est acquise et il subsistera toujours…tout comme l’ordre du Carmel. Tous les autres ordres disparaîtront et laisserons la place à l’Ordre des Apôtres de la Fin des Temps, annoncé par Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, Notre Dame sur sa sainte montagne de La