Je ne parle pas de toutes ces petites faiblesses que le Seigneur nous demande de mortifier, du moins d'essayer, et je pense à la petite Thérèse qui disait : "j'en suis encore à lever le pied à la première marche que je ne puis grimper".
Mais outre toutes ces petites faiblesses superficielles que l'on ne peut vaincre qu'avec le Seigneur, on peut être habité par une faiblesse, une blessure, une pauvreté profonde et j'allais dire ontologique.
Prenons l'exemple de la Sainte Vierge : Elle n'a pas tant renoncé à l'union conjugale avec Joseph parce que ce n'est pas pure, car tout est pure et innocent dans la création du Père. Elle a voulu être vierge, parce que à cause du péché originel nous sommes tous malades, et nous avons besoin d'une vierge. C'est dit dans Maria Valtorta.
Mais j'imagine que si elle a pu choisir la chasteté par amour pour nous, il lui restait une faiblesse irrémissible qu'elle n'arrivait pas à vaincre : le désir d'avoir un enfant.
Et c'est justement cette "pauvreté" que le Seigneur est venu habiter.
Et je pense encore à Zachée trop petit pour voir le Seigneur :
"Zachée descends de ton arbre" Nous n'appartenons pas à la cours des justes au parcours impeccable, mais à la cours des misérables, des boiteux et des vagabonds de grands chemins. Et lisez bien ce que répond Jésus à la question de Jean Baptiste :
"- Seigneur, est-ce bien toi que nous attendons ?
- Venez et voyez. Les boiteux marchent et les aveugles voient".
Il n' pas dit : "les boiteux ne sont plus boiteux et les aveugles ne sont plus aveugles", Non ! encore qu'il a guéri des boiteux par bonté, mais de quantité infime. Mais du fait qu'un homme est boiteux il marche droit car Dieu écrit droit avec des lignes courbes, et du fait qu'un homme n'est pas assez intelligent pour comprendre le monde, le Père des Cieux vient lui parler.
Donc n'ayons pas peur de notre faiblesse ou notre blessure profonde, car c'est justement là que le Seigneur veut nous rencontrer, pour nous combler de bonheur. Et tout notre chemin spirituel consiste, non pas à devenir superbe, mais pauvre et misérable face au Seigneur.
Et cette faiblesse va alors devenir pour nous sacrement de la rencontre du Christ.
des exemples ? Telle trop faible pour affronter le monde va devenir religieuse, ce qui est légitime d'après Paul VI, et d'un coup d'aile elle va dépasser de cent coudés tous les bons donneurs de conseil bienveillants ; ou encore tel autre ne supportant pas la solitude va recevoir une amitié digne du ciel, ou que sais-je encore ?
N'ayons pas peur de notre pauvreté. Le Seigneur ne nous demande pas d'y renoncer car c'est justement là qu'il veut nous rencontrer, pour nous combler.