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| Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon | |
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Auteur | Message |
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ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 17 Juil - 22:04 | |
| Introduction
A NOTRE-DAME DES ANGES
Grande Reine du paradis, Souveraine des bienheureux esprits qui jouissent d'un repos éternel et d'une félicité incompréhensible, prosterné à vos pieds, le lieu de tout secours, où les plus grands pécheurs trouvent leur refuge, les plus persécutés leur asile, les plus affligés leur consolation, les plus faibles leur appui, les plus abandonnés une puissante protection ; pieds sacrés, où l'infidèle rencontre la foi, l'hérétique la soumission à la sainte Église catholique, le pécheur sa conversion, le tiède la ferveur, l'aveugle la clarté, et l'impuissant la vertu et la force, le juste la véritable sainteté ; pieds glorieux, où les âmes les plus éminentes puisent les plus belles lumières du paradis, apprennent les plus pures maximes de Jésus-Christ, Dieu, votre Fils, s'instruisent des plus solides vérités de la religion, sont embrasées des plus vives flammes du pur amour et se trouvent revêtues d'une justice consommée ; aimables pieds, où je veux vivre et mourir comme aux pieds de ma bonne et fidèle maîtresse ; prosterné, dis-je, à vos pieds, ô ma puissante protectrice !
Je vous offre et vous y donne, je vous y dédie et consacre ce petit ouvrage, tout dédié et consacré en l'honneur de tous les neuf choeurs des anges, vos fidèles sujets, et les illustres princes de votre divine cour.
Comme vous êtes leur aimable princesse, leur auguste impératrice et glorieuse dame, c'est avec justice que je dédie à vos grandeurs ce qui regarde leurs intérêts et ce qui touche leur gloire.
Et puis, ma sainte dame, vous savez que je n'ai rien qui ne soit à vous ; c'est une vérité qu'il m'est doux de répéter et de publier hautement en toutes sortes d'occasions, tenant à un honneur incomparable la qualité de votre serviteur, que je veux conserver inviolablement, et que je préfère de toute l'étendue de mon coeur à tout ce qu'il y a de plus grand et de plus glorieux sur la terre.
Bénissez, ô la toute sainte, ce petit ouvrage de vos plus saintes bénédictions, y étant intéressée comme à une chose qui vous appartient et qui est toute à vous.
Obtenez une onction de grâces pour ceux qui le liront ; faites, en vertu de Jésus, votre fils bien-aimé, qu'il serve à établir et accroître la dévotion à tous les choeurs des anges ; pour l'honneur et la gloire de Dieu seul, notre principe et notre unique fin en toutes choses. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul.
À MON BON ANGE GARDIEN
Mon seigneur et fidèle guide de ma vie, quand je pense à ce que vous êtes, à ce que je suis, à mes ingratitudes, à vos incroyables bontés, mon esprit se trouve comme dans un abîme : je ne sais que devenir et je ne puis que dire.
Vous êtes une belle intelligence de la bienheureuse éternité, un pur esprit, un esprit tout de lumière et de clarté, un esprit du pur amour, un grand prince de l'empyrée et l'un des grands rois du paradis ; et je ne suis que poussière et que cendre, qu'un chétif morceau de boue, qu'un misérable aveugle, qu'un très grand pécheur et le dernier de tous les pécheurs.
Je reconnais en votre sainte présence, et je le veux dire devant tous les hommes et le donner au public, que je me vois non-seulement mériter la dernière place de la terre, mais la dernière place de l'enfer ; je me vois au-dessous de tous les démons et me reconnais pour la dernière créature de tout le monde. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 18 Juil - 22:01 | |
| Introduction À MON BON ANGE GARDIEN
(...) Cependant vous voulez bien aimer une telle créature, vous voulez bien vous appliquer avec soin à tout ce qui la regarde, vous voulez bien l'assister dans tous ses besoins intérieurs et extérieurs, vous voulez bien la défendre contre tout ce qui lui est opposé, vous voulez bien la soutenir contre la puissance de l'enfer ; vous voulez bien, le conçoive qui pourra, l'accompagner inséparablement, lui tenir compagnie sans la quitter, et vous prenez plaisir à l'accabler de vos bienfaits, nonobstant tous ses mépris, toutes ses infidélités et toutes ses ingratitudes. Après l'amour de Jésus et Marie, qui a jamais ouï parler d'un tel amour ?
Il faut bien dire que c'est l'amour incomparable en sa constance, en sa fidélité ; que c'est l'amour le plus désintéressé qui fut jamais ; l'amour le plus doux, le plus patient et le plus charitable ; l'amour le plus Miséricordieux, le plus libéral, le plus fort et le plus généreux. Grand prince, pourquoi m'aimez-vous de la sorte ? Pourquoi n'y a-t-il pas un seul moment de ma vie qui ne soit marqué de quelqu'un de vos bienfaits ?
Ô mon âme ! Il t'est bien doux de penser à ces coups de Miséricorde qu'a faits pour toi ce cher prince de ta vie ! Il t'est bien doux de te souvenir comme il t'a délivré de l'enfer, des grâces qu'il t'a obtenues, des secours indicibles qu'il t'a donnés en toutes sortes de choses, des soins amoureux qu'il a pris de tout ce qui regarde le temporel et le spirituel. Mon seigneur, que vous rendrai-je pour tous ces biens ?
Ah ! Je vois bien qu'il m'est impossible de dignement reconnaître vos excessives faveurs. Quand je vous remercierais autant de fois que je respire, ce ne serait pas grand'chose ! Ô mon âme, que devenir donc ici ?
Entrons dans les puissances du Seigneur, et prenons dans le coeur sacré de Jésus et de Marie une digne reconnaissance de tant de bontés.
Quand nous aurions tout pensé et tout dit, ce ne serait pas assez ; quand nous aurions donné notre vie pour un prince si obligeant, nous ne pourrions pas lui satisfaire, ayant été remplis de toutes sortes de biens par sa faveur et délivrés de toutes sortes de maux. Mais, aimable prince, les paroles donc me manquant et les forces, je veux vous parler par le précieux coeur de l'adorable Jésus et de sa très digne Mère. Hélas ! Je sais bien que je ne puis pas entendre les paroles ineffables de ces divins choeurs, mais au moins tout ce qu'ils vous diront à mon sujet, c'est tout ce que je veux vous dire. Tous les remerciements qu'ils vous feront, ce sont les actions de grâces que je veux vous rendre et que je ne puis. Qu'à jamais ils soient la juste récompense de vos services et la belle reconnaissance de tous vos amours.
Après cela, mon coeur prend une résolution inviolable de vous aimer de la bonne manière. Mon seigneur, donnez, s'il vous plaît, votre bénédiction à ces bons désirs et à la sincère volonté qu'il a de vous honorer par toutes les actions de sa vie en Dieu seul et pour Dieu seul, voulant vivre votre serviteur, et le serviteur de tous les neuf choeurs des anges, le reste de mes jours.
Notre sainte Dame sera bien aise que son serviteur soit aussi le vôtre, soit aussi serviteur de tous les autres princes du ciel vos semblables, et que toute sa vie soit une vie qui vous honore tous avec elle, dans tous ses instants et jusqu'au dernier moment de la mort, et dans toute l'éternité, et que tous mes jours soient comme autant de fêtes de tout le paradis.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Ven 19 Juil - 21:48 | |
| Introduction À MON BON ANGE GARDIEN
(...) Présentez, cher gouverneur de mon cœur, cette résolution que vous savez qu'il y a longtemps que j'ai prise, avec ce petit ouvrage, à toutes les trois hiérarchies, à tous les neuf chœurs angéliques, aux aimables séraphins, aux savants chérubins, aux glorieux trônes, aux puissantes dominations, aux divines vertus, aux puissances redoutables, aux sacrées principautés, aux saints archanges, aux charitables anges ; et dites-leur là-dessus ce que vous savez bien dire à votre mode angélique et ce que je ne pourrais pas.
L'offrande d'une chétive vie comme la mienne et de ce petit ouvrage est bien indigne de leur mérite ; mais suppléez à mes misères et à mes défauts. Venant de votre main, d'une main angélique, elle ne pourra qu'être bien reçue des anges.
Dites-leur encore que mon cœur a bien d'autres désirs de les honorer et aimer, et qu'il voudrait tenir tous les curs des hommes pour les donner à tous les chœurs des anges, pour être ensuite donnés sans réserve au cur tout aimable de Jésus et Marie, où il n'y a et il n'y a jamais eu que Dieu seul. C'est ce Dieu seul, ô le plus fidèle, le plus constant et le plus aimable de mes amis, que je désire par tous ces désirs ; mais, mon seigneur, encore une fois, pour un si digne sujet, votre sainte bénédiction pour tous les jours de ma vie et au moment redoutable de ma mort.
Ainsi soit-il, ainsi soit-il. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul : la fin de toutes les dévotions à la très sainte Vierge, aux anges et aux saints ; et que je désire honorer incessamment dans tous les honneurs que je leur rends.
EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES La science du sage, dit le Saint-Esprit, en l'Ecclésiastique (XXI, 16), est semblable dans son abondance à l'inondation des eaux, car il est vrai que comme nous voyons les terres et les campagnes toutes couvertes et ensevelies par le débordement des fleuves ou des mers, de même l'esprit du Chrétien, divinement éclairé par la lumière de la foi, en laquelle se rencontre la science du sage, et sans laquelle il n'y a point de véritable sagesse, se trouve quelquefois environné de tant de clarté, qu'il faut nécessairement qu'il s'y perde, et à raison de leur multitude, et à raison de leur grandeur.
Cette vérité parait d'une manière merveilleuse en la connaissance que le christianisme nous donne des saints anges ; et c'est en en ce sujet qu'il faut dire que la science de l'amour et de ces esprits admirables est une sacrée et divine inondation. Pour peu que l'on y pense comme il faut, une infinité de raisons qui viennent en foule se présenter à l'esprit, l'accablent sous leur force et leur multitude : à dire le vrai, c'est comme un abîme où l'on se perd amoureusement. L'on découvre tant de motifs et tant de raisons pour aimer ces esprits tout d'amour, et tous ces motifs sont si touchants, toutes ces raisons si pressantes, que l'on ne sait ni où l'on en est. On veut les dire, parce que le zèle de leur dévotion en presse, et on ne peut les déclarer. C'est le propre des grandes choses de ne pouvoir être exprimées.
Ces lumières causent, en l'âme qui aime, une espèce de martyre : c'est une chose étrange que son amour multipliant ses lumières, et ses lumières augmentant son amour ; à force de la faire aimer, elle se trouve en quelque manière dans l'impuissance d'aimer, parce que l'amour portant l'âme à faire connaitre le sujet aimable de ses affections, la grande connaissance qu'elle en a, lui ôte le pouvoir de faire voir combien il est aimable. Elle est ravie de savoir que les motifs qui peuvent engager saintement les curs à aimer les bons anges, sont inexplicables ; et c'est une pensée qui donne à son esprit une satisfaction bien douce : car c'est beaucoup dire de ces sublimes intelligences, lorsqu'on dit qu'on ne peut jamais assez dignement déclarer leurs mérites. Mais après tout, l'amour est un feu que l'on ne peut cacher ; il faut tôt ou tard qu'il paraisse ; s'il en coûte pour parler de la dévotion aux saints anges, il en coûterait beaucoup plus encore pour n'en rien dire.
Source : Livres-mystiques.com
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 21 Juil - 6:55 | |
| Introduction
EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES
Il faut donc le dire en un mot : tous les motifs possibles, toutes les raisons imaginables nous pressent d'aimer ces esprits d'amour, et de telle manière que je soutiens qu'il faut, ou n'avoir plus d'esprit pour raisonner, ni de oe pour aimer ; ou qu'il faut demeurer d'accord qu'il n'y a rien de plus juste que la dévotion aux saints anges, et qu'on les doit aimer à quelque prix que ce soit.
Aussi l'ai-je toujours dit : pour moi, je ne crains point de ne pas aimer les saints anges (l'on suppose toujours le secours de la grâce), car c'est ce qui me semble impossible.
Mais j'ai peur de ne les pas aimer assez.
Dieu y oblige de son côté, et la créature du sien ; en peu de paroles c'est tout dire. Si vous regardez Dieu, il faut aimer les anges : si vous regardez la créature, si vous vous regardez vous-même, il les faut aimer.
Le pur amour l'ordonne, l'amour intéressé l'exige, Dieu seul le veut, la très sacrée Vierge, et tous les saints le désirent ; notre plaisir, notre propre satisfaction, notre propre intérêt le demandent. Si vous êtes à Dieu seul, il faut être aux saints anges ; si votre amour est mêlé de vos intérêts, il vous oblige d'avoir de la dévotion pour eux.
À la vérité les curs des hommes se portent à l'amour par des voies bien différentes.
Il y en a, mais bien peu, de si divinement généreux que, ne regardant en quelque sorte plus rien de ce qui les touche, ni intérêt temporel, ni intérêt spirituel, ni paradis, ni enfer, ni temps, ni l'éternité, ni leur salut, ni leur gloire, dans un entier oubli d'eux-mêmes, ne regardent que Dieu seul, et Dieu seul est leur unique tout, en toutes choses.
Dieu seul est pour eux tout ce qui les fait agir ; c'est lui seul qu'ils veulent en la vie, en la mort, après leur mort. Il y en a qui regardent Dieu et qui l'aiment ; mais la vue et l'amour de Dieu sont mêlés de la vue de leurs intérêts.
Il y a des curs qui se prennent par la beauté ; il y en a qui se laissent aller à l'honneur ; il y en a que le bien gagne. Vous en verrez que la grandeur touche, qui sont émus par des excellences et des personnes extraordinaires ; il s'en rencontre qu'un amour constant, des services fidèles, des obligations très particulières emportent.
Ainsi les hommes qui ont des coeurs, et des coeurs qui aiment, se laissent aller à l'amour en des manières qui sont bien différentes : comme ils n'ont pas les mêmes inclinations, ils ne se portent pas à aimer les mêmes choses.
Celui qui aime le bien ne se mettra pas tant en peine de l'honneur, parce que souvent les choses les plus honorables ne sont pas les plus utiles : et celui qui aime l'honneur méprisera l'argent ; il n'y sera pas attaché comme l'avare ; il faut qu'il fasse de la dépense pour arriver où la gloire le fait aspirer.
Mais s'il se rencontrait des choses qui donnassent des richesses, de l'honneur et du plaisir, assurément elles seraient grandement et généralement aimées.
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| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 21 Juil - 21:34 | |
| Introduction
EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES
C'est ici, ô hommes, que je vous appelle à l'amour et à la dévotion des saints anges.
Toutes sortes de biens se rencontrent dans leur amour.
Si vous aimez Dieu, il faut aimer les anges ; si vous aimez les rares perfections que Dieu a mises dans les créatures, il faut aimer les anges ; si vous vous aimez vous-mêmes, il les faut aimer ; si les choses temporelles vous touchent, ils y rendent des services incroyables.
Si vous vous laissez aller au plaisir, à la gloire et au bien, ces bienheureux esprits vous en procureront en cette vie, pourvu que la gloire de leur Maitre s'y rencontre ou le bien de votre âme : mais il est toujours certain qu'ils vous obtiendront pour l'éternité des plaisirs qui surpassent toutes les pensées des hommes, aussi bien que des honneurs et des trésors inestimables.
Si vous voulez être soutenus par quelques personnes puissantes, il n'y a rien de plus puissant dans l'être créé que la nature angélique. Si vous désirez d'être considérés des grands, ah ! ce sont les grands de l'empyrée, les princes et les rois de la glorieuse éternité. Mais, ce qui est bien doux, c'est qu'ils font part à leurs amis de leurs couronnes : ils les associent à leurs empires ; et être bien l'ami des anges, c'est aller d'un pas sûr à la royauté, et l'on peut bien s'assurer de porter quelque jour le sceptre et un diadème d'une gloire immortelle.
Ah ! Qu'ils font bien le contraire de ces grands de la terre, qui n'ont rien tant à cur que de régner seuls : tous les plus forts désirs de ces princes de l'amour, sont d'avoir des compagnons de leur empire.
Si votre coeur se laisse prendre à la beauté, ce sont les beaux par excellence ; mais leurs beautés ne sont pas de ces beautés de la terre, qui ne sont qu'à fleur de peau, et qu'une maladie efficace ; leur beauté est inaltérable, et demeure toujours en même état.
Mais comme l'affaire du salut est de la dernière conséquence, c'est en cette grande et unique affaire que l'on en reçoit des secours non pareils.
Au reste, ce sont des amis incomparables dans leurs mérites, dans leur amour, dans leur constance.
Pour leurs mérites, leurs perfections et leur excellence, il n'y a point de plume qui puisse les décrire, ni de bouche, quelque éloquente qu'elle soit, qui les puisse déclarer.
Leur amour pour les hommes est tout à fait prodigieux ; car il renferme toutes sortes d'amours.
Leur constance est incroyable, puisqu'ils ne se lassent jamais de nous aimer, quelques sujets que nous leur donnions de s'irriter contre nous. Ils veillent infatigablement sur tout ce qui nous regarde.
Ils nous servent de forteresses contre la puissance des démons. Ils sont notre protection et notre défense contre tous nos autres ennemis.
Ils sont tous à tous les hommes, pour toutes sortes de services, quelque vils et abjects qu'ils puissent être. En peu de paroles voilà de grandes vérités.
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 22 Juil - 23:18 | |
| Introduction
EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES
Après tout, si vous êtes du nombre de ces pures âmes qui agissent par les mouvements de l'esprit de Jésus-Christ et qui ne voient que Dieu seul, il faut comme, nous l'avons déjà dit, aimer les anges, et où nos inclinations pourront-elles nous porter avec plus de justice et de sainteté qu'à ces objets des plus douces complaisances d'un Dieu ?
S'il est vrai que les inclinations d'un Dieu doivent faire toutes nos inclinations, il faut exceller dans l'amour des anges, qui sont les grands chefs-d'ouvre de l'amour d'un Dieu.
Souvent, à la vérité, nous nous trompons dans les objets de nos amitiés. Mais en aimant ce que Dieu aime, et comme Dieu veut que nous l'aimions, il n'y peut avoir de tromperie ; de quelque côté donc que nous nous tournions, il faut avoir de la dévotion pour les saints anges.
Il faut ici que le coeur de l'homme cesse d'être coeur, ou bien il faut qu'il aime les anges : car où ira-t-il pour se défendre de l'amour angélique ?
S'il monte au ciel, il y trouvera ces ravissantes beautés de la sainte éternité ; mais ce sont des beautés conquérantes à qui il faut se rendre, ou ne plus aimer.
S'il parcourt toute la terre, et qu'il aille jusqu'aux extrémités du monde, tons les éléments, les feux, les airs, les eaux, la terre et tout ce qui s'y rencontre, prêchent hautement l'amour de ces rois de l'amour.
Le soleil dans ses mouvements continuels qui lui sont donnés par un ange, annonce tous les jours d'un bout du monde à l'autre cet amour ; et ce bel astre, avec ses rayons de lumière, marque évidemment cette vérité à toutes les créatures d'ici-bas.
L'aurore qui précède le lever du soleil publie dès le point du jour les soins charitables de ces astres spirituels du matin du monde, et les plus sombres nuits n'ont pas assez de ténèbres pour en cacher les bontés.
Les lumières de ces astres divins n'ont point de couchant ; ces sentinelles posées sur les murs de la mystique Jérusalem veillent également la nuit aussi bien que le jour.
Si nous descendons jusqu'au centre de la terre, nous y verrons dans les feux du purgatoire éclater les amours de ces esprits charitables, avec plus d'ardeur que les flammes qui y purifient les âmes.
Les pays les plus abandonnés en reçoivent des assistances.
Ces soleils de l'empyrée se lèvent sur les pécheurs, aussi bien que sur les justes.
Il n'y a point d'infidèle, point de barbare, point de créature raisonnable, pour chétive et malheureuse qu'elle soit, qui n'ait des anges à sa garde.
On les trouve dans les plus viles cabanes des dernières créatures de la terre, de même que dans les palais des princes ; tout esprit en ressent les secours ; toute la nature en est aidée ; enfin, il est très vrai que leur amour triomphe de tous côtés.
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 23 Juil - 22:13 | |
| Introduction
EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES
Quel moyen donc de résister à tant d'attraits, à de si doux et de si puissants motifs ?
Ô enfants des hommes, jusqu'à quand votre coeur sera-t-il appesanti ? (Psal. IV, 3) Jusqu'à quand aimerez-vous toute autre chose que ce qu'il faut aimer ?
Mais nous n'avons ici qu'à répandre des larmes sur la dureté et l'aveuglement des hommes : toutes ces vérités sont certaines, et l'on voit assez que par tous les motifs imaginables l'on doit aimer les saints anges.
Cependant leur dévotion est bien rare, et s'ils sont des esprits très aimants, ils sont bien peu aimés.
Il est vrai que la dévotion des anges gardiens, qui ordinairement sont du dernier choeur, commence à devenir plus commune : mais l'on trouve peu de personnes appliquées à la dévotion de tous les autres choeurs de ces célestes hiérarchies.
Peu de gens s'occupent de l'amour des séraphins, des chérubins, des trônes, des dominations, des vertus, des puissances, des principautés, des archanges. Je sais bien que ce défaut arrive du peu d'intérieur de la plupart des âmes.
Elles sont toutes plongées dans la chair, et elles sont peu touchées que par les choses sensibles : il y en a peu qui par leur dégagement des choses matérielles, et le détachement parfait, donnent lieu à ces pures élévations de la grâce, qui nous font converser en esprit dans le ciel, pendant que nos corps vivent ici-bas sur la terre ; et qui en nous découvrant le monde spirituel, nous occupent de ce qui s'y passe, parce que nous considérons les anges gardiens comme étant auprès de nous (et c'est bien fait, on ne les peut même assez considérer), parce qu'on les regarde comme attentifs à nous procurer du bien et à nous délivrer du mal, l'on en est un peu plus touché.
Après tout, ce que l'on fait pour les anges gardiens, n'est presque rien, si l'on médite avec soin les obligations incroyables que nous leur avons.
Mais pourquoi ne pas faire amitié avec les séraphins, et tous les autres anges ?
Plus ils sont élevés, plus leur pouvoir est grand aussi bien que leur amour ; et ce qui est plus pressant, c'est qu'il y a plus de Dieu en eux, qui est le grand motif des âmes qui aiment purement.
Mon Dieu ! Si les rois de la terre voulaient bien vous recevoir, vous qui lisez ces pages, en leur amitié particulière, et vous mettre du nombre de leurs plus chers favoris, je vous demande ce que vous feriez ?
Sondez un peu votre coeur sur cette pensée, mais que ce soit de la bonne manière ; et ensuite considérez qu'il ne tient qu'à vous de faire de belles et éternelles amitiés avec un nombre innombrable de rois du ciel.
Il ne tient qu'à vous d'être de la grande faveur auprès d'eux. Si vous voulez même (je vous conjure de penser plus d'une fois à cette vérité), il ne tiendra qu'à vous, à la faveur de leur crédit, d'être rois comme eux dans le séjour fortuné de l'empyrée.
Source : Livres-mystiques.com
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 24 Juil - 21:10 | |
| Introduction
EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES
Je vous avoue que je voudrais tout faire, avec le secours de la grâce, pour pouvoir un peu réveiller les esprits des hommes, et les tirer de l'aveuglement où ils sont, au sujet de la dévotion à tous les choeurs des anges.
C'est ce qui m'a obligé à donner ce petit ouvrage en leur honneur. Il y a longtemps que j'en suis pressé, non-seulement par des personnes de vertu, à qui je dois beaucoup déférer, mais bien plus par les mouvements intérieurs que j'en porte. Il y a plus de quatorze ou quinze ans que j'en suis tellement pressé, et avec tant de marques, que Dieu tout bon demande de moi ce petit travail, que je croirais commettre une grande infidélité d'y résister.
Après nos petits livres de Dieu seul. - De l'amour de Jésus au très saint Sacrement, - De la dévotion à l'admirable Mère de Dieu, il est juste que nous écrivions De l'amour et de la dévotion aux neuf churs des saints anges.
L'on me dira peut-être que le nombre des livres qui traitent de la piété est grand, mais un grand saint de nos jours, le glorieux François de Sales, a répondu il y a longtemps à cette objection. Hélas ! Le monde ne se plaint pas de ce que l'on parle presque toujours de la terre : car si vous y prenez garde, presque tout l'entretien des compagnies n'est que des choses sensibles. La terre, les hommes, les plaisirs et les biens de ce monde sont presque toute l'occupation des esprits et des coeurs, et ensuite toute la matière de leurs discours et de leurs écrits. Considérez un peu sérieusement combien il y en a peu dans une ville qui s'entretiennent de Dieu, et des chères voies qui conduisent à sa bienheureuse possession, comme de la pauvreté, de la chasteté, de la mortification et du renoncement à soi-même ; combien de lettres écrit-on tous les jours dans toutes les parties du monde ; et n'est-il pas vrai que presque toutes ces lettres ne regardent que les affaires de la terre ?
Ce sont des lettres pour des procès, pour des rentes, pour des fermes, pour de l'argent, pour s'établir en ce monde, pour se soutenir parmi les créatures, pour en avoir l'amitié et l'estime, pour en détourner les mépris et l'éloignement, pour l'honneur et la gloire de ce chétif monde : qui se plaint cependant de toutes ces lettres ?
Mais, ô aveuglement et endurcissement épouvantable des créatures ! Ténèbres et duretés qui demandent des larmes de sang ! L'on crie que l'on donne trop d'écrits pour l'amour, l'honneur et l'intérêt de Dieu : ah ! Monde, que ton procédé en toutes choses est abominable !
Je ne veux jamais avoir que des horreurs pour toi, et toutes les aversions imaginables. Je ne me mets donc guère en peine de ce que tu penses et de ce que tu peux penser ou dire ; Dieu seul, Dieu seul. Dieu seul, et il me suffit. Ton estime, ô monde, et ton amitié, aussi bien que tous tes discours, ne méritent pas même que l'on y pense un seul moment, si ce n'est pour les détester !
Si l'on nous dit que dans nos petits discours tout ce qu'il y a de nous est fort méprisable, nous en demeurons d'accord : nous pensons et disons la même chose ; niais c'est ce qui nous fait attendre des grandes bénédictions du ciel ; moins de la créature, et plus de Dieu : mon néant me soutient, et je sais que c'est de rien que Dieu a tiré ses plus grands ouvrages.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 25 Juil - 21:38 | |
| Introduction
EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES
Me confiant donc uniquement en Jésus seul, et en la protection de sa très sacrée Mère, et aux puissants et charitables secours des saints anges, je consacre ce petit ouvrage à la gloire de ces bienheureux esprits.
J'aurais eu envie d'aller de ville en ville, de village en village, publiant les bontés des anges, et les motifs qui nous engagent à les aimer. J'aurais eu envie d'en parler à tous les hommes, s'il avait été en mon pouvoir, et de crier partout et dans les places publiques, et en toutes sortes de lieux : à l'amour et à la dévotion des anges !
Mais au moins, puisque cela ne m'est pas possible, je fais imprimer ces feuilles afin qu'elles suppléent à ma voix, et soient portées où je ne puis me faire entendre, afin que ne pouvant pas grand' chose, et pour parler plus véritablement, ne pouvant rien du tout, au moins je fasse ce que je pourrai faire en la vertu de la grâce, pour donner aux coeurs des hommes de l'amour pour les choeurs angéliques.
Autrefois le divin Chrysostome, considérant la misère du monde, témoignait souhaiter que ces paroles de l'Ecclésiaste (I, 2) : Vanité des vanités, et toutes choses ne sont que vanité, qui en marquent puissamment le néant, fussent écrites en gros caractères dans les places publiques, sur les portes des villes et des maisons, et en toutes sortes de lieux.
Et moi je voudrais que ces paroles du grand saint Léon Pape : Confirmate amicitias cum sanctis angelis, faites des amitiés avec les saints anges, parussent en toutes les avenues des villes et villages, en toutes nos églises, dans toutes les chambres et cabinets ; que partout il y eût des personnes dont le grand soin fût de les dire et redire ; que tous les prédicateurs ne fissent jamais aucun sermon sans les publier fortement, et qu'elles fussent toujours insinuées dans les entretiens particuliers.
Qu'on fasse tout ce que l'on pourra, Jamais nous ne nous acquitterons dignement de nos devoirs envers ces aimables esprits.
De là vient que les saints Pères n'oublient rien pour nous porter à les honorer et aimer.
Tantôt ils nous pressent de les aimer saintement, de faire de belles amitiés avec eux, de nous rendre leur conversation familière ; tantôt ils nous exhortent à leur rendre nos respects, et à les honorer autant que nous le pourrons.
Quelquefois ils nous disent que nous ne nous oubliions pas de leur présence, que nous soyons soigneux de les regarder, de penser à eux, de les entretenir ; et d'autres fois, que nous ayons toutes les reconnaissances possibles pour leurs bontés, et que le souvenir ne s'en efface jamais de nos mémoires.
Enfin ils disent tout, et font tout pour nous animer à une dévotion si juste.
Le céleste saint Denis, qui en a écrit si amoureusement, prend plaisir à prendre la qualité de Philange, c'est-à-dire, de l'ami des anges.
Cet homme de Dieu, contemporain des apôtres, et disciple du grand Apôtre, tout plein de l'esprit apostolique, et tout plein de l'amour des anges, les apôtres du ciel, et les coadjuteurs des hommes apostoliques de la terre, pour nous marquer, et à toute la postérité, son zèle pour ces admirables intelligences, prend publiquement la qualité de leur ami, et la met dans ses écrits, afin que tout le monde le sache.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Ven 26 Juil - 22:04 | |
| Introduction EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES
Qu'un chacun porte son envie où il voudra : mais pour moi, s'il y a au monde qualité qui doive être désirée à mon goût, c'est celle de philange, d'ami des anges. Ô qualité préférable à celle de monarque et de souverain ! Ô qualité plus précieuse que l'or, la topaze et toutes les pierreries de l'univers ! Y a-t-il quelque chose qu'on ne doive faire et souffrir pour posséder une qualité si glorieuse ?
Ô aimables esprits ! Ma plus grande ambition sera toujours d'avoir le très grand honneur de votre sainte amitié. Je vous aime et vous veux aimer ; mais faites que je vous aime davantage. Je n'ai rien qui me soit plus considérable que mon coeur ; je vous le donne, et le mets entre vos mains, pour en être les gouverneurs, pour le donner au pur amour ; afin qu'il aime avec vous, et qu'il n'aime que ce que vous aimez et comme vous aimez, Dieu seul.
Je n'ai rien de plus précieux que ma vie ; je la consacre à votre gloire, et je m'estimerais trop heureux de la perdre pour votre honneur en l'honneur de Dieu : au moins tous les moments en sont dédiés à Dieu pour votre gloire : sans cesse je désire vous louer à la vie, à la mort, après la mort. Je n'ai rien de plus étendu que mes désirs.
Ah ! ils sont tous à vous, et il me prendrait envie que toute la terre résonnât de vos louanges, que partout il y eût des temples, et dans tous les temples des autels qui vous fussent consacrés ; partout des congrégations, des processions fondées, des sermons, des prédicateurs gagés, des plumes employées à votre service ; que partout vos images parussent ; partout il y eût des solennités établies, des offices composés en votre honneur ; qu'il y eût de saintes unions de personnes qui fissent profession de vous faire connaître, de faire remarquer votre aimable présence, de vous faire saluer, et qui n'eussent d'autres plus grands soins que de parler de vous, et de dire à tout le monde qu'il faut vous aimer, et aimer Dieu seul en vous, qui est le grand tout, qui doit être uniquement considéré en toutes choses.
Mais puisque ces choses surpassent mon pouvoir, je ferai au moins tout ce que je pourrai. Au moins, dirai-je par ces feuilles que vous êtes les tout aimables, les très aimants ; et hélas ! bien peu aimés.
Je crierai à tous ceux qui les liront : À l'amour et à la dévotion des anges ! Ô hommes ! Aimez les anges ; ce sont les amis fidèles par excellence, des avocats, des protecteurs très puissants, des maîtres très sages, des pères, des frères tout remplis d'amour pour nous. Ils sont les patrons, les protecteurs, les avocats de toutes sortes de personnes, d'états et de conditions.
Aimez les anges, hommes apostoliques ; ce sont les divins missionnaires du paradis. Aimez les anges, prédicateurs, docteurs ; ce sont les savants de la science du ciel et de la belle éloquence de l'éternité.
Aimez les anges, vous qui êtes les prêtres dit Seigneur ; c'est par leurs mains que le sacrifice est offert à la majesté de Dieu. Aimez les anges, vous qui êtes retirés dans les cloîtres, ou qui vivez dans la solitude ; ces esprits admirables sont toujours retirés en Dieu et n'en perdent jamais la vue.
Aimez les anges, vous qui paraissez en public, qui vivez parmi le monde ; ces pures intelligences y demeurent avec vous. Aimez les anges, personnes mariées ; l'exemple du saint archange Raphaël, qui conduisait Tobie, fait voir d'une manière admirable les soins qu'ils prennent de votre état.
Aimez les anges, veuves et orphelins ; ce sont les nonpareils dans les charitables secours qu'ils rendent aux personnes qui en ont quelque besoin.
Source : Livres-mystiques.com
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Sam 27 Juil - 22:09 | |
| Introduction EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES
Aimez les anges, ô vierges, ô vierges, encore une fois, aimez avec ferveur les anges ; ce sont les grands amis de la virginité ; ils en sont même les admirateurs, voyant dans des vaisseaux fragiles un trésor si précieux, et des créatures faibles vivre en la terre comme ils vivent au ciel.
Aimez les anges, personnes justes ; ce sont les guides de la sainteté. Aimez les anges, pécheurs ; ils sont pour vous un asile assuré.
Aimez les anges, personnes affligées, pauvres, misérables ; ils sont la consolation et le refuge de tous les malheureux.
Aimez les anges, riches, puissants, grands du monde ; ce sont ces divines clartés qui vous feront voir que tout ce qui passe est méprisable, et qu'il ne faut soupirer qu'après la bienheureuse éternité.
Mais aimez, ô hommes, les séraphins ; ce sont les princes du pur amour. Aimez les chérubins, ce sont les grands docteurs de la science des saints.
Aimez les trônes, ce sont les patrons du véritable repos de l`âme, et de la tranquille paix du coeur. Aimez les dominations ; ils vous apprendront à devenir les maîtres de vous-mêmes et de toutes choses, vous élevant au-dessus de tout l'être créé par une union intime au Créateur.
Aimez les vertus, ce sont les maîtres des voies de la sainte perfection. Aimez les puissances, ils sont vos défenseurs contre la malice, la rage et le pouvoir des démons.
Aimez les principautés, ce sont eux qui prennent des soins si grands du bien des monarchies, des États, et de ceux qui gouvernent. Aimez les archanges, ce sont les zélateurs du bien commun, et l'on en reçoit mille et mille bénédictions dans les provinces, dans les villes, dans les villages et dans toutes sortes de pays.
Aimez, enfin, les anges du dernier choeur, ce sont des astres dont nous ressentons plus souvent les célestes influences, étant plus proches de nous, et veillant sur le bien de tous les hommes en particulier avec un amour et des soins inexplicables.
N'ayons plus que des amours du feu pour ces pures flammes de l'empyrée, et ne cessons jamais d'aimer ceux qui ne se lassent jamais de nous bien faire et de nous combler de toutes sortes de grâces. Mais, ô mon Dieu, bénissez tous les dévots de vos saints anges, tous ceux qui, en lisant ces pages, prendront de véritables résolutions de se consacrer à leur dévotion. Bénissez-les de la bénédiction des justes, les faisant marcher par les voies droites qui conduisent à vous, et les tirant des voies obliques des pécheurs.
Bénissez-les de la bénédiction d'Abraham, leur donnant l'esprit de sacrifice, de victime et d'hostie. Bénissez-les de la bénédiction d'Isaac, les mettant dans l'obéissance et l'assujettissement à toutes vos divines volontés. Bénissez-les de la bénédiction de Jacob, leur découvrant les mystères de la sainte religion, Bénissez-les de la bénédiction des élus, leur faisant entendre ces douces paroles : Venez, les bien-aimés de mon Père, posséder le royaume qui vous est préparé dès le commencement du monde. (Matth. XXV, 34) Bénissez-les de la bénédiction de ces célestes esprits, les mettant dans leur compagnie, et les faisant jouir de leur bonheur. Grande et auguste reine du paradis, bénissez-les de votre charitable protection, afin qu'étant tous unis dans les mêmes desseins du seul intérêt de Dieu seul, Dieu seul vive et règne dans tous nos coeurs, dans les siècles des siècles.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 28 Juil - 20:56 | |
| PREMIER TRAITÉ PREMIER MOTIF
Les perfections admirables de ces sublimes intelligences Les excellences des anges sont comme un océan sans fond, et d'une étendue presque immense. Nous l'avons déjà dit, c'est un abîme où il faut que l'esprit se perde.
Les âmes éclairées connaissent bien que ce qu'elles en disent est bien éloigné de ce qu'elles en pensent, et ce qu'elles en pensent de ce qu'ils sont ; car il est vrai que leurs grandeurs surpassent toutes les pensées des hommes, aussi bien que leurs paroles.
La nature angélique est un monde tout entier de perfections ; et lorsqu'on y ajoute l'état de la grâce et de la gloire, elle est tout à fait admirable. C'est une chose bien assurée, que la nature de l'homme, quelque parfaite qu'elle soit, est au-dessous des anges, puisque la divine parole nous l'apprend.
Mais un grave théologien a enseigné, ce qui à la vérité n'est pas l'opinion commune, que le dernier des anges, dans l'état de la gloire, est au-dessus du plus grand des saints ; et c'est dans ce sens qu'il expliquait les paroles de l'Écriture, qui disent que celui qui est le dernier dans le royaume des cieux est plus grand que Jean-Baptiste.
Mais outre l'incomparable Mère de Dieu, qui, sans aucun doute, est élevée au-dessus du chur des anges, il exceptait le glorieux saint Joseph, à raison qu'il a été dans un autre ordre que le reste des saints, par la part extraordinaire qu'il a eue à l'union hypostatique, ayant possédé la qualité d'époux de la Mère de Dieu, celle de père putatif de ce Dieu-Homme, et en quelque manière la qualité de sauveur du Sauveur. Au moins est-il très vrai que les anges sont des substances spirituelles, incorruptibles de leur nature, parfaitement dégagées de la matière et entièrement libres de toutes ces misères qui nous environnent de toutes parts.
Ce sont des esprits tout de clarté : ils connaissent toute la nature ; et ce qu'il y a eu de plus caché aux plus grands esprits qui aient jamais été leur est parfaitement connu, et ils connaissent les choses sans aucune difficulté, et des choses innombrables en même temps, et en un moment, sans aucun doute ni obscurité.
Ils ne se servent pas de discours comme les hommes, et ne comprennent pas ce qu'ils savent, comme nous, en raisonnant d'une chose à l'autre ; à la première vue qu'ils en ont, ils l'entendent : c'est pourquoi on les appelle par excellence des intelligences. L'Écriture leur donne un vêtement éclatant et de feu, pour nous marquer leurs lumières.
Elle leur donne dans l'Apocalypse un habit semblable à celui des anciens pontifes, pour nous faire savoir que les plus saints mystères de la religion leur sont révélés ; enfin elle nous les représente couverts de nues, pour nous apprendre que leurs lumières sont trop brillantes pour pouvoir être supportées par nos esprit.
On ne les peut considérer que voilées ; les vues des hommes ne sont pas assez fortes pour les envisager.
Les plus savants hommes du monde ne sont que des enfants, comparés à ces pures intelligences.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 29 Juil - 22:25 | |
| PREMIER TRAITÉ PREMIER MOTIF
Les perfections admirables de ces sublimes intelligences
Leur puissance est aussi incroyable. Un seul ange pourrait défaire des millions d'hommes mis en bataille, et tous les hommes du monde ensemble ; il pourrait faire des changements merveilleux aux éléments, aux villes, aux provinces et aux royaumes. Les anges peuvent faire souffler les vents, tomber la pluie, gronder les tonnerres, exciter des tempêtes, des tremblements de terre, arrêter les fleuves, donner l'abondance ou la famine, guérir de toutes sortes de maladies ou en donner d'incurables, former des corps, et quantité d'autres merveilles dont les hommes ignorent les causes, et tout cela presque en un moment.
On les peint avec des ailes pour marquer leur vitesse qui surpasse celle des cieux et des vents ; en un instant, ils passent d'un bout du monde à l'autre bout, étant ainsi partout, comme parle Tertullien. Mais leurs beautés sont tout à fait ravissantes ; les plus charmantes de la terre ne sont que de vilaines laideurs, comparées à ces beautés célestes.
Les anges ne sont que beauté, et le moindre de tous est plus beau que toutes les beautés du monde mises ensemble.
Ici l'esprit se perd dans la pensée d'une infinité de beautés qui se rencontrent parmi ces churs angéliques ; car si tous les anges sont différents en espèce, et par conséquent de différente beauté, et que le plus petit en ait plus que toutes les autres créatures de la terre ; que, d'autre part, leur nombre soit comme infini, ne pouvant être compté des hommes, mais de Dieu seul ; ô mon Dieu, que de beautés en la sainte Sion ! Mais jusqu'où doit arriver celle des premiers esprits de cette glorieuse cité ?
On rapporte ordinairement sur ce sujet le sentiment de saint Anselme, qui, pour nous donner quelque idée de ces vérités par quelque chose qui tombe sous les sens, dit que, si Dieu mettait un ange à la place du soleil, et qu'il l'environnât d'autant de soleils qu'il y a d'étoiles, et qu'il permît à cet esprit bienheureux de faire écouler dans un corps emprunté quelque rayon de ses lumières, il éclipserait toutes les clartés de ces soleils et les rendrait invisibles à nos yeux. Un savant homme a estimé que le soleil même, qui éclaire cet univers, n'a point d'autre lumière que celle qu'il reçoit de l'ange qui le meut et le tourne ; car, disait-il, quoique l'ange n'informe pas cet astre et ne lui soit qu'une forme assistante, il peut bien lui communiquer toutes ses clartés, comme le sang du corps humain, dans l'opinion de ceux qui pensent qu'il ne soit pas animé, ne laisse pas de recevoir de l'âme un certain éclat, qu'il perd lorsqu'elle est séparée du corps.
Enfin tout est charmant dans ces aimables esprits. Un ange paraît à saint François, et, pour le récréer, touche un instrument de musique ; il ne le toucha qu'une fois, mais il le fit si mélodieusement que ce saint assurait qu'il eût fallu mourir de douceur s'il eût redoublé.
Cet oiseau miraculeux, dont le chant occupa autrefois si agréablement un religieux serviteur de Dieu, dans une solitude, qu'il y passa plusieurs siècles sans aucun ennui, avec un tel plaisir qu'il croyait n'y avoir été qu'un quart d'heure, Dieu l'y conservant miraculeusement, c'était sans doute un ange qui se servait de la figure d'un oiseau. Le P. Corneille de la Pierre témoigne qu'ayant voulu examiner la vérité de ce miracle il s'était transporté tout exprès sur les lieux où l'on disait qu'il était arrivé, et au monastère dont était le susdit religieux, et qu'après avoir examiné le tout avec soin il en avait trouvé des témoignages très assurés. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 30 Juil - 21:49 | |
| PREMIER TRAITÉ PREMIER MOTIF
Les perfections admirables de ces sublimes intelligences
C'est aussi une raison pour laquelle les anges ont été créés dans le ciel empyrée : il était bien raisonnable que de si nobles et si parfaites créatures prissent leur origine dans un ciel, le séjour de la félicité et de tout bonheur.
Toutes ces pierres précieuses, qui furent autrefois montrées au prophète Ézéchiel, nous figuraient les différentes perfections des anges.
Les saints Pères se surpassent eux-mêmes lorsqu'il est question de leur donner des titres et des éloges. L'on peut dire, en un mot, que ce sont de belles et pures glaces qui représentent la Divinité ; ils en sont les miroirs éclatants et les plus vives images : aussi leurs excellences sont sans imperfection. Hélas !
Ce n'est pas comme le peu de perfection que l'on voit ici-bas sur la terre, et qui ne s'y trouve que dans un mélange pitoyable de défauts et de misères. La noblesse des anges est sans bassesse ; leur science, sans ignorance ; leurs lumières, sans ténèbres ; leur puissance, sans faiblesse ; leur beauté, sans le moindre petit défaut ; leur amour, sans mélange ; leur volonté, sans inconstance ; leur paix, sans trouble ; leur action, sans relâche ; leur opération continuelle, sans aucun travail ; leurs desseins, sans peine ; leur bonheur, sans crainte ; leur félicité, achevée de tout point et sans le moindre mal.
Il est rapporté, dans le livre des Juges (XIII, 18), que Manué demandant le nom à un ange qui lui apparaissait, il répondit que son nom était Admirable. Au chapitre XVI de la Genèse (V, 13), Agar appela, dit l'Écriture, le nom du Seigneur qui lui parlait : Vous êtes le Dieu qui m'avez vue. Or c'était un ange qui lui parlait pour lors ; mais on leur donne cette qualité, parce qu'ils représentent Dieu d'une manière admirable.
De là vient qu'en la même Genèse, au chapitre XXXII, v. 30, Jacob dit qu'il a vu le Seigneur face à face, à raison de l'ange qui lui avait apparu. Après toutes ces perfections, les hommes pourront-ils bien se dispenser de 1'amour qui est dû aux anges, ces hommes qui sont si portés à aimer ce qui est beau, ce qui est noble, ce qui est parfait ? Cette vérité mérite bien d'être considérée à loisir, pour la gloire de Dieu, l'auteur de toutes ces excellences et de toutes ces perfections.
DEUXIÈME MOTIF
Les bontés incomparables de ces esprits d'amour
Rien ne blesse tant un bon coeur que de se voir aimé, dit le saint évêque de Genève en son livre De l'amour divin. Mais lorsque l'on est aimé par une personne très considérable, cela relève beaucoup les motifs de l'amour.
Si cela est, ou il faut aimer les anges, ou il faut renoncer à l'amour. Nous venons de dire que leur puissance, leurs lumières, leurs beautés sont incomparables ; ajoutez à cela qu'ils sont de grands princes, et des rois même, qui règnent dans un empire qui n'a point de fin, avec le souverain Roi de l'éternité ; considérez encore que ces aimables princes du beau paradis ne nous aiment pas seulement, mais qu'ils nous aiment de toutes sortes d'amours, et jusqu'à un tel point, qu'il semble qu'ils aient résolu d'emporter le prix de l'amour. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 31 Juil - 22:03 | |
| DEUXIÈME MOTIF
Les bontés incomparables de ces esprits d'amour
En vérité, vous diriez qu'ils sont les amants passionnés des hommes. Ils nous aiment donc, ces grands de l'empyrée, d'un amour de père ; étant toujours en souci de notre avancement, dans la recherche de nos intérêts, dans le désir de nous procurer du bien ; ne cessant de nous en faire, regardant tout ce qui nous touche comme leurs propres intérêts ; prenant des soins inénarrables pour nous rendre considérables dans les grands honneurs de la glorieuse éternité, et n'oubliant rien pour nous assurer l'héritage de la gloire, qui nous a été acquis par les Miséricordes de l'adorable Jésus.
Ils nous aiment d'un amour de mère ; car il est écrit qu'ils nous porteront en leurs mains.
Comme une bonne mère qui tient son enfant en son sein, ils nous portent entre leurs bras ; ils ont soin de nos corps, de nos âmes ; ils ont toujours les yeux collés sur nous, et nous caressent avec toutes les tendresses qu'un saint amour peut inspirer. Ils nous aiment d'un amour de frère, car ils nous considèrent comme leurs cadets.
Mais ce qui est bien merveilleux et bien rare, et plus digne du ciel que de la terre, non-seulement ils ne sont pas fâchés de nous voir égaux en gloire, mais nos gardiens sont ravis, et font ce qu'ils peuvent pour nous voir plus glorieux dans le paradis qu'ils ne le sont eux-mêmes.
Ils nous aiment de l'amour d'un amant passionné, pensant sans cesse à nous, étant toujours dans la recherche de notre amitié ; ne nous quittant de vue ni les jours ni les nuits ; quittant même le beau séjour du ciel, pour demeurer continuellement avec nous sur la terre, et nous voulant et procurant plus de bien qu'à eux-mêmes.
Ils nous aiment de l'amour d'un vigilant pasteur ; car n'est-ce pas de ces bienheureux esprits que l'on peut dire que ceux qui gardent Israël ne dorment et ne sommeillent jamais ?
Ils nous aiment de l'amour d'un charitable médecin, puisqu'ils pansent nos plaies, guérissent nos maladies, et nous donnent la santé avec une douceur nonpareille. Ils nous aiment de l'amour d'un avocat et d'un procureur, s'appliquant à toutes nos affaires et du ciel et de la terre, et particulièrement à la grande affaire de l'éternité, avec des bontés inexplicables.
Ils nous aiment de l'amour d'un fidèle guide, nous conduisant avec des amours prodigieux dans les fâcheuses routes de cette vie, nous délivrant des précipices qui nous environnent de tous côtés.
Ils nous aiment de l'amour d'un bon maître, nous tenant sous leur protection, et nous faisant obtenir des récompenses excessives pour le peu de services que nous leur rendons. Ils nous aiment de l'amour d'un savant et soigneux docteur, nous apprenant la science des saints et la haute doctrine de Jésus-Christ.
Ils nous aiment de l'amour d'un bon roi, nous défendant de nos ennemis, nous faisant vivre dans la paix et nous tenant dans toute la sûreté possible ; et, pour le dire en un mot, ils nous aiment autant qu'ils peuvent nous aimer. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 1 Aoû - 22:04 | |
| DEUXIÈME MOTIF
Les bontés incomparables de ces esprits d'amour
Ô mon Dieu ! Que voilà donc nos coeurs pressés de se voir aimés de tous ces amours par des créatures si nobles, si belles, si puissantes, si parfaites, par ces grands rois du paradis. Mais quand ont-ils commencé à nous aimer ?
Au même temps que nous avons commencé d'être. Combien leur amitié a-t-elle duré ? Toujours, sans en excepter un seul instant de notre vie. Durera-t-elle encore longtemps ? Jusqu'au dernier soupir de la vie ; et si nous voulons, après la mort à jamais, à jamais, autant que Dieu sera Dieu, pour toute la longue et interminable éternité.
Nous aiment-ils en toutes choses ? En toutes choses généralement qui regardent notre véritable bien. N'y a-t-il point quelque exception ? Il n'y en a point du tout. Que font-ils pour cela ? Ils font tout ce qu'ils peuvent faire ; il n'y a point d'emplois vils et abjects qu'ils ne prennent quand il s'agit de nous servir. En quels lieux procurent-ils notre bien ? En toutes sortes de lieux, de pays et de terres, partout où nous allons, dans le ciel même et sous la terre, au milieu des feux et des flammes du purgatoire. Ne se rebutent-ils point de nos ingratitudes ?
Ils demeurent immuablement dans notre service sans s'en rebuter, sans s'en lasser jamais, quelques sujets que nous puissions leur donner du contraire.
Il est donc vrai que les saints anges sont nos plus anciens amis, que leur amour est le plus constant, le plus fidèle qui se puisse voir, le plus doux, le plus patient, le plus universel. Tout y est grand, tout y est charmant, tout y est admirable ; disons encore tout y est désintéressé.
Car que reçoivent-ils des hommes ? Des ingratitudes inconcevables, des mépris offensants, des injures intolérables. Les infidèles ne les connaissent pas ; les hérétiques les connaissent, sans leur rendre les respects qui leur sont dus ; la plupart des gens de la campagne les ignorent, aussi bien que les infidèles. Souvent ceux qui en sont les mieux instruits, sont plus méconnaissants.
Ceux qui passent pour les aimer, pensent quelquefois à eux, les honorent en de certaines rencontres ; et voilà où l'amour des hommes va, pour des esprits qui pensent sans cesse à eux, et qui sont toujours auprès d'eux.
Ces vérités méditées sérieusement de temps en temps, jetteront l'âme dans un étonnement d'où elle aura de la peine à revenir, et pour l'excès de l'amour des anges envers les hommes, et pour l'excès des ingratitudes, des froideurs des hommes envers les anges.
Enfin, disons encore : Mais d'où vient, célestes esprits, que vous aimez ces hommes, et pourquoi voulez-vous qu'ils vous aiment ? C'est ici qu'il faut que tout esprit s'arrête : le comprenne qui pourra ; mais j'avoue que l'amour des anges est incompréhensible.
Ici il me prendrait envie d'aller criant par toute sa terre, à l'ingratitude, à l'insensibilité du coeur humain. Non, il faut le dire, c'est en ce sujet que l'ingratitude paraît dans toute la noirceur, et la dureté du coeur de l'homme dans son dernier excès. Ô hommes, ô hommes, revenez donc de ce malheureux état ; rendez-vous une bonne fois sensibles à tous ces attraits de l'amour. Aimez les anges, aimez le Dieu des anges ; car c'est en lui seul que tout ce qui est aimable doit être aimé. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Ven 2 Aoû - 22:07 | |
| TROISIÈME MOTIF Tous les saints anges sont au service des hommes J'avoue qu'en continuant d'écrire touchant l'amour des anges, mon coeur se sent insensiblement de plus en plus touché ; et s'ils sont des feux et des flammes de feu, comme nous l'apprenons de l'Écriture, je ne suis pas surpris si mon cour se sent liquéfié, pour parler avec le Psalmiste (XXI, 15), comme une cire qui fond devant le feu.
Ô aimables esprits ! Souffrez ici ces élans d'amour à ma pauvre âme. Ou faites que je meure, ou faites que je vous aime tout à mon aise.
Faites que j'aime avec vous du pur amour Jésus, le roi de l'amour, et Marie, la reine du saint amour. Ou il faut cesser de vivre, ou il ne faut plus vivre que de la pureté de cet amour. Mais que ces motifs, que nous ne faisons que parcourir, sont capables de nous y engager !
Nous avons dit que les anges aiment les hommes de toutes sortes d'amour, et qu'ils les aiment avec une fidélité inviolable et une patience inouïe ; mais combien y a-t-il de ces aimables princes à leur service ? Quelques-uns, peut-être, de leurs troupes célestes.
Écoutons le divin Paul qui nous répond, que tous sont envoyés pour notre salut. (Hebr. I, 14) Tous les anges, enseigne saint Augustin, sont à notre garde, puisque et eux et nous, nous ne faisons qu'une même cité de Dieu, dont une partie que composent les hommes, qui est encore dans la voie, est assistée de l'autre partie, qui sont les anges, qui vivent dans la bienheureuse possession de la fin.
Quand l'on parle des anges qui veillent au salut des hommes, dit l'éloquent saint Jean Chrysostome, il ne faut pas seulement entendre les anges des derniers churs, mais ceux même des plus élevés et des premiers. L'on demande, à la vérité, si les anges des premiers choeurs descendent ici-bas pour y assister les hommes ? Il y a quelques docteurs qui ne le pensent pas.
Mais il leur est difficile d'expliquer les témoignages de l'Écriture qui font voir le contraire. Saint Raphaël, qui servit de guide au jeune Tobie, assure qu'il est l'un des sept princes qui se tiennent devant le Seigneur.
Ce sont des chérubins qui apparaissent au prophète Ézéchiel ; c'est un séraphin qui purifie les lèvres d'Isaïe ; nous lisons même dans la Genèse (III, 24), que Dieu a commis un chérubin à la garde du paradis terrestre.
Ainsi il est visible que les anges, même des premiers choeurs, sont envoyés ici-bas pour la conduite des hommes.
Les histoires des saints nous enseignent cette même vérité. C'est un séraphin qui imprima les plaies de notre bon Sauveur au corps de saint François ; ce fut encore un séraphin qui blessa si amoureusement le coeur de la séraphique sainte Thérèse.
Mais enfin ce n'est pas là le point essentiel ; il suffit que ce soit une vérité indubitable que tous, sans réserve, prennent soin de nous, soit d'une manière, soit d'une autre : tous les neuf choeurs des anges sont au service des hommes. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 4 Aoû - 7:11 | |
| TROISIÈME MOTIF
Tous les saints anges sont au service des hommes
Or le nombre de tous ces anges est si excessif, que le saint homme Job déclare qu'il est innombrable.
Il y a des savants qui tiennent qu'il surpasse le nombre de tous les astres du ciel, de tous les oiseaux de l'air, de toutes les gouttes d'eau, de tous les brins d'herbes, de tous les atomes, enfin, de toutes les créatures visibles. Saint Grégoire de Nice dit qu'il y en a une infinité de millions, c'est-à-dire, qu'à l'égard des hommes, leur multitude est comme infinie, et n'est connue que de Dieu seul : c'est lui seul, dit le grand saint Denis, qui en sait le nombre.
Que ces vérités, quand elles sont bien pénétrées, donnent de grands et de forts mouvements d'amour à nos pauvres coeurs, et qu'elles sont pleines de consolation !
Si l'on vous disait, à vous qui lisez ceci, que le roi a commandé à l'un des premiers princes de sa cour de partir exprès pour se tenir auprès de vous, et pour vous rendre tous les services possibles, où en seriez-vous, et quels sentiments de reconnaissance n'en auriez-vous pas ?
Pourriez-vous vous tenir de joie ? Et quel serait votre étonnement, la surprise, l'allégresse de tous vos parents et amis ? Mais c'est ce que nulle histoire ne nous apprend ; la terre na rien de si obligeant ; ces faveurs sont réservées pour le ciel.
Il n'appartient qu'au Dieu du paradis de faire de ces prodiges d'amour.
Ô mon âme, ô mon âme, y avons-nous jamais bien pensé ? As-tu jamais bien considéré que tous les princes de la cour du Roi des rois entrent dans tes intérêts, sont à ta garde, et veillent avec des bontés ineffables sur ce qui te regarde ?
Il est vrai qu'il y a un de ces princes qui y veille plus immédiatement ; mais enfin, tous, nous dit l'Écriture, sont envoyés pour ceux qui prennent l'héritage du salut. (Hebr. I, 14)
Ô l'amour du Dieu qui les a envoyés ! Ô l'amour de ces princes qui sont envoyés ! Ô quelle consolation à nos chétives âmes !
Pourquoi après cela seront-elles tristes ? Pourquoi se troubleront-elles ?
Un seul de ces princes nous doit bien ôter toute crainte, et relever nos courages, quelque abattus qu'ils soient ; et en voilà des millions, des mille millions, des infinités de millions, pour parler avec les Pères, des nombres innombrables.
Ô mon coeur ! Pense une bonne fois que si une si puissante protection te doit bien mettre en sûreté, l'amitié de tous ces illustres de l'Empyrée te doit bien servir d'occupation, Hélas ! Quel temps et quel lieu nous restera-t-il pour la terre ?
En vérité, il y a trop de belles amitiés à faire dans le ciel avec les anges, pour s'amuser ici-bas avec les hommes ; mais que ces amitiés sont pures et saintes, puisqu'elles se font avec de purs esprits, dans lesquels il n'y a que Dieu seul !
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 4 Aoû - 21:13 | |
| QUATRIÈME MOTIF
Tous les hommes sont assistés des saints anges Il ne faut pas rechercher d'autre raison en l'amour de Dieu, que l'amour même, comme l'apprit de Notre-Seigneur la vénérable mère Madeleine de Saint-Joseph, religieuse carmélite, d'une éminente sainteté. Car pourquoi Dieu aime-t-il les hommes comme il les aime ? Qu'il soit publié entre les peuples, dit le dévot saint Barnard, et qu'ils confessent que le Seigneur a résolu d'
Ô Seigneur, qu'est-ce que l'homme, pour que vous daigniez vous faire connaître à lui, et lui donner les amours de votre coeur ? Vous l'aimez, vous en prenez soin, vous lui donnez votre Fils unique, vous lui envoyez votre Saint-Esprit ; et afin qu'il n'y ait rien dans le ciel qui ne soit occupé pour lui, vous en députez les bienheureux esprits pour le garder, le servir et l'instruire.
Voilà donc l'ange, qui est un grand roi, tout plein de perfections, de beauté et de gloire, au service de l'homme tout rempli d'imperfections, de laideur, de misères ; de l'homme, qui n'est qu'une fourmi, un ver de terre, de la pourriture, la pâture des vers, un peu de boue et de fange, et enfin une feuille que le vent emporte. Mais ce qui est étonnant, voilà l'ange au service de l'homme pécheur.
Si nous disons, comme nous apprenons de la divine Parole, que nous n'avons pas péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous.
Les plus saints tombent dans de fâcheux péchés véniels, quoique ce ne soit pas avec une entière advertance, et le péché véniel est une offense de Dieu : c'est pourquoi les âmes qui sont bien à Dieu ne s'y laissent pas aller que par mégarde ; elles aimeraient mieux souffrir tous les tourments imaginables de cette vie, et même de l'autre, que d'en faire un seul avec une entière vue.
L'enfer, disait le dévot saint Anselme, me serait plus supportable que le moindre petit péché. Ceux qui aiment Dieu entendront bien cette vérité ; les autres ne la comprendront guère. Il y a bien plus : non-seulement le pêché véniel, mais la seule ombre du péché véniel, au sentiment de l'amoureuse et divine Catherine de Gènes, serait capable de faire briser le corps de celui qui saurait bien ce que c'est, quand il aurait un corps de diamant, à la moindre vue qui lui en serait donnée ; tant il est vrai que la plus petite offense de Dieu a quelque chose d'épouvantable ; on ne peut jamais exprimer combien le péché est horrible.
Oh ! Que si les hommes savaient ce qu'ils font lorsqu'ils y tombent ! Or les anges, ces esprits tout de lumières, en pénètrent encore bien plus fortement l'horreur que les âmes les plus éclairées ; et ils ne laissent pas d'assister avec des bontés incroyables les personnes infectées de cette misère.
Ô âme, qui que tu sois, qui lis ces vérités, je te conjure de t'arrêter un peu pour les considérer à loisir. C'est une chose surprenante que la bonté des anges, qui ne laissent pas de donner leurs soins à des personnes qui se laissent aller à l'offense, même légère, de leur Créateur, vu la connaissance qu'ils ont des grandeurs suradorables de la majesté divine qui en est blessée. Mais que sera-ce donc de voir qu'ils ne quittent pas ces misérables qui vivent dans le péché mortel, qui sont des déicides, qui foulent aux pieds le sang d'un Dieu, et sont coupables de sa mort ; ces criminels de lèse-majesté divine, ces enfants, ces membres, ces esclaves du diable, ces captifs de l'enfer.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 5 Aoû - 20:50 | |
| QUATRIÈME MOTIF
Tous les hommes sont assistés des saints anges
Allons encore plus avant : les hérétiques et les infidèles ont des anges qui les gardent. La grande sainte Thérèse disait que l'âme d'un catholique qui était en péché mortel, était comme un beau miroir dont la pureté était entièrement souillée et vilainement gâtée, et qui n'avait plus rien que de hideux : mais que ce miroir, dans les hérétiques, n'était pas seulement gâté, mais qu'il était cassé.
Les lumières surnaturelles de cette âme séraphique lui apprenaient de fortes vérités, sous des similitudes dont elle se servait pour les enseigner aux autres. Le mal de l'hérésie est un mal furieux que l'on ne connaîtra jamais bien que dans le pays des solides et grandes lumières de l'éternité.
Après tout, l'amour des anges ne s'en rebute pas ; ils veillent sur ces malheureux, sur tous les infidèles, les païens et les idolâtres.
Les Turcs, qui font profession d'être leurs ennemis, puisqu'ils le sont du nom Chrétien, en sont assistés.
L'antéchrist même aura un ange gardien, selon la doctrine de saint Thomas, qui l'empêchera de plusieurs maux qu'il ferait aux autres, et qu'il se ferait à lui-même.
Ils sont la même chose dans tous les endurcis, et leur protection n'est pas sans beaucoup de bons effets à l'égard même des hérétiques et infidèles.
Ils servent tous ces gens comme leurs maîtres, quoique ce soient des esclaves de l'enfer ; ces gens qu'ils voient bien qui se damneront et qui s'en vont le grand chemin à la perdition.
Admirons ici les bontés des anges. Où est le jardinier qui arrosât un arbre s'il savait qu'il ne porterait jamais de fruit, et qui le fit avec autant de soin comme s'il en devait espérer beaucoup ?
Mais comment pouvoir sortir d'un abîme d'étonnement, lorsque l'on considère qu'ils continuent avec la même fidélité à nous porter au bien, après avoir reçu de nous mille et mille rebuts, et avoir vu en cent mille rencontres toutes leurs peines inutiles ?
Tous ces affronts, toutes ces injures, toutes ces révoltes, toutes ces perfidies, toutes ces malices et horreurs des hommes, qui sont, pour ainsi dire, comme dans un continuel combat avec ces esprits glorieux, le disputant à leur amour par leur ingratitude, ne les empêchent pas d'être tous au service de tous les hommes.
Pesons donc bien ces deux grandes vérités : tous les neuf choeurs des anges, sans en excepter un seul, sont au service des hommes ; tous les hommes, tout misérables qu'ils puissent être, sans en excepter un seul, sont assistés des anges.
Ils les vont chercher dans ces vastes et immenses forêts du Canada, dans les déserts les plus éloignés, dans les plus sombres cachots, aux extrémités de la terre, au milieu de la barbarie même ; et vous diriez qu'ils sont passionnés de ces hommes qui n'ont rien de l'homme que l'apparence, leur vie étant toute brutale, et bien au-dessous des bêtes.
Ces beautés célestes donnent leur amour à la laideur même, et elles n'en ont que des mépris insolents. C'est de la sorte qu'aiment ces esprits, qui n'aiment que du pur amour, c'est-à-dire qui ne regardent uniquement que Dieu seul.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 6 Aoû - 21:16 | |
| CINQUIÈME MOTIF.
Les saints anges font tout ce qui se peut faire pour le bien des hommes.
L' ange qui servit de domestique à ce jeune homme dont il est parlé en l'histoire de l'ordre de Saint-Dominique, fait bien voir cette vérité.
Une sainte dame ayant été avertie sur le tard qu'une pauvre femme était dans une extrême nécessité, qui demeurait dans les faubourgs de la ville où elle résidait pour lors, tous ses domestiques étant dehors, elle y envoya son fils, qui était encore fort jeune.
Mais comme cet enfant avait peur, allant dans les ténèbres en un lieu éloigné de son logis, un page passa devant la porte, qui le conduisit avec un flambeau jusqu'à la maison de cette femme ; et étant obligé de s'eu retourner, un homme parut encore, qui le ramena jusque chez sa mère, lui ne douta pas que ce ne fût son bon ange qui lui eût rendu ce charitable office.
A la vérité, c'est beaucoup l'aire pour, les hommes que de les garder si amoureusement ; mais c'est faire davantage que de prendre leur forme, et de paraître visiblement comme eux, ce qui leur est arrivé tant de fois.
Et le savant interprète de l'Écriture, Corneille de la Pierre, estime qu'après la résurrection , ils formeront quelquefois des corps d'une incroyable beauté pour contenter nos sens extérieurs ; mais ce qui est bien encore plus surprenant, c'est de les voir en toute sorte de posture pour nous rendre service.
Ils prennent la forme de pauvres, de mendiants, de malades, de lépreux ; il n'y a rien qu'ils ne fassent pour les hommes, qui ne font presque rien pour reconnaître tous leurs bienfaits.
Encore si ce n'était qu'en de certaines occasions qu'ils rendissent ces assistances à de si viles et chétives créatures ; mais de nous obliger autant de fois que nous vivons de moments, et en la manière qu'ils le font, c'est ce qui est inconcevable.
Nous avons dit bien des fois, que les anges nous gardaient ; vous l'avez dit, vous qui lisez ceci : mais avons-nous jamais bien pensé à une grâce si rare et si étonnante ?
Un prince du sang royal qui viendrait dans un méchant village, pour y passer quelque temps service d'un pauvre paysan , dans un chét' taudis, ne ferait-il pas l'étonnement de tous ?
Et si ce paysan était son ennemi, qui le maltraitât sans cesse, et dont le prince ne pût rien attendre pour ses propres intérêts, sans doute c'est ce qui augmenterait beaucoup l'admiration de tout le monde.
Mais enfin, si ce prince non-seulement passait quelques mois, quelques années auprès de ce misérable, mais s'il ne le quittait pas jusqu'au dernier soupir de sa vie, qu'il ne le perdit jamais de vue, qu'il fût toujours auprès de cet homme, non-seulement ingrat, non-seulement méchant, mais encore tout brutal, tout plein de maladies puantes, d'ulcères effroyables, de vermines, de gale, et de tout ce qu'il y a de plus infect, où en seraient les esprits des hommes ?
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 7 Aoû - 21:19 | |
| CINQUIÈME MOTIF.
Les saints anges font tout ce qui se peut faire pour le bien des hommes.
Cependant, ô mon âme, c'est de cette manière que ton bon ange te garde ; c'est de la sorte, vous à qui je parle par cet écrit, que votre saint ange vous garde, et vous rend une protection continuelle.
Oui, cet aimable prince (lu paradis ne nous quitte jamais en cette vallée de misères et de larmes.
Les anges, dit saint Augustin, entrent et sortent avec nous, ayant toujours les yeux arrêtés sur nous, et sur tout ce que nous faisons.
Si nous demeurons en un lieu, ils s'y arrêtent ; si nous allons à la promenade, ils nous accompagnent ; si nous changeons de pays, ils nous suivent ; allons en quelque lieu qu'il nous plaira, sur la terre, sur la mer, ils sont toujours avec nous.
Qu'un solitaire se renferme dans un ermitage, son bon ange y demeure avec lui ; qu'un voyageur change de pays continuellement, son bon ange ls suit de toutes parts.
Ô excessive bonté ! pendant même que nous dormons, ils veillent auprès de nous, ils sont toujours à nos côtés, nous qui sommes des pécheurs, et par suite leurs ennemis ; nous qui sommes l'horreur même, par le péché ; nous qui ne pourrions pas nous supporter nous-mêmes, si nous connaissions notre laideur et sentions notre puanteur ; nous qui sommes l'ingratitude même ; nous qui passons la plupart de notre vie dans des actions criminelles, soit par le péché mortel, soit par le péché véniel, ou dans des occupations viles et basses, qui assurément font grande pitié à ces esprits éclairés, qui en découvrent pleinement la sottise et la vanité ; nous qui dans les bonnes actions que nous faisons y mêlons quantité de défauts ; avec tout cela, ils ne se lassent jamais d'être auprès de nous, et durant tout le long des jours et des nuits, .et tous les moments de notre vie.
Et si nous sommes assez heureux que d'être sauvés après notre mort, ils nous rendront visite dans les prisons du purgatoire, et ne tiendront pas à déshonneur de se rendre au milieu des brasiers et des flammes de ce lieu de souffrance pour nous y consoler.
En vérité, n'est-ce pas là être nos serviteurs et nos esclaves, et non-seulement nos gardiens ?
Il y a plus : trouverait-on, je ne dis pas des princes pour servir de chétives ;personnes de la sorte ; mais pourrait-on bien trouver des personnes, pour malheureuses qu'elles puissent être, qui voulussent servir des rois à ces conditions, et engager leur liberté jusqu'à ce point ?
Commencez donc à bien savoir aujourd'hui, mais souvenez-vous-en bien, que les anges sont nos domestiques et nos esclaves.
Ô bonté de Dieu ! des princes du paradis, des rois de gloire être nos valets et nos esclaves ! Le saint homme Vincent Caraffe avait bien raison de dire que la vie d'un Chrétien était une vie d'étonnement et d'admiration.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 8 Aoû - 20:50 | |
| CINQUIÈME MOTIF Les saints anges font tout ce qui se peut faire pour le bien des hommes.
Ajoutons à ces amours surprenants que les anges ne se contentent pas de garder les hommes de la sorte ; ils vont jusqu'à cet excès, qu'ils gardent les bêtes pour l'amour des hommes, non-seulement parce que, quelquefois déguisés eu bergers, ils ont veillé sur des troupeaux de certaines âmes d'élite, comme nous le lisons de saint Félix, qui depuis fut Capucin ; mais parue que, selon Saint Augustin, le monde visible est gouverné par des créatures invisibles, par de purs esprits, et que même il y a des anges qui président à chaque chose visible, à toutes les espèces de créatures qui sont dans le inonde, soit qu'elles soient animées, soit qu'elles soient inanimées.
Les cieux et les astres ont leurs anges moteurs ; les eaux ont un ange particulier, comme il est rapporté en l'Apocalypse (xr, 6) ; l'air a ses anges qui gouvernent les vents, comme il se voit dans le même livre (vn, 1, 2), qui nous apprend de plus que l'élément du feu a aussi les siens : Les royaumes ont leurs antres, comme il se lit en Daniel ; les provinces en ont aussi qui les gardent, comme on le remarque en la Genèse, car les anges qui apparurent à Jacob étaient les gardiens (les provinces par où il passait. Jacob, dit saint Augustin, vit deux troupes d'anges # l'une était commandée par l'ange de Mésopotamie, qui avait conduit ce saint patriarche avec sa troupe jusqu'aux confins de Chanaan ; là ce saint homme fut reçu par l'ange de Chanaan, accompagné d'une multitude d'anges inférieurs, pour lui servir d'escorte et le défendre de ses ennemis. Chaque pays, selon le sentiment de saint Clément, a un ange qui en prend soin ; les villes et les villages en out aussi, et les familles même particulières, selon le jugement du savant 1'ostat ; à plus forte raison les églises et les autels, comme il a plu à Notre-Seigneur de le révéler à plusieurs de ses saints.
Ainsi tout le monde est plein d'anges, et il semble que la douceur de la divine Providence le demande ; car, s'il est vrai, comme le témoignent quelques-uns, qu'il y a dans l'air un 'si grand nombre de diables que si ces esprits avaient des corps, ils y feraient comme une nuit en plein jour, nous ôtant la vue du soleil : comment les hommes, qui ne sont que faiblesses, pourraient-ils résister à une telle force, s'ils n'étaient secourus par les bons anges ?
Or tous ces bons anges ne sont pas dans tout cet univers pour n'y rien faire. Comme toutes les étoiles ont leurs influences particulières, de même tous ces esprits bienheureux produisent des effets avantageux pour le bien des hommes, qui sont propres à un chacun d'eux, et, si nous savions toutes les faveurs que nous en recevons continuellement, il faudrait être plus dur que les pierres pour n'en être pas sensiblement touché. Mais c'est grande pitié que l'homme est tout chair et ne pense guère qu'aux objets qui lui tombent sous les sens.
On a beau lui parler des choses spirituelles, ou il ne les entend pas ou il s'en oublie avec facilité. Quoi que le prophète Élisée pût dire à son serviteur de la protection de ces glorieux esprits, ce pauvre homme n'en était pas plus assuré, jusqu'à ce que Dieu, miraculeusement, lui ouvrit les yeux et les lui fit voir sous des formes sensibles. Oh ! Que si Dieu, tout bon, nous faisait la même grâce, que nous découvririons (le merveilles ! Ne laissons pourtant pas de bien considérer que toute la commodité et le bien que nous Lirons de la terre, de l'air, de l'eau, du feu, les cieux et des animaux, et enfin de toutes les créatures, nous arrive par le ministère des saints anges qui sont les fidèles ministres du seul Dieu que nous adorons, qui est -admirable dans tous ses dons ct qui en mérite des louanges immortelles à jamais.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 21 Aoû - 20:56 | |
| SIXIÈME MOTIF Les saints anges nous assistent dans les choses temporelles.
Après avoir parlé des bienfaits des anges en général, il est bon de venir un peu plus aux faveurs particulières clout ils nous gratifient, afin que le cur de l'homme soit inexcusable et qu'il soit obligé d'aimer à quelque prix que ce soit.
« Car si les bienfaits ? dit le dévot P. de Grenade, sont à l'amour ce que le bois est au feu qui s'enflamme de plus en plus et devient plus grand à proportion qu'on lui donne de la matière, quels feux et quelles flammes, quels incendies l'amour des anges ne doit-il pas produire en nous, puisque nous sommes accablés de toutes parts, de leurs charitables bienfaits ? »
Vous diriez qu'ils ont résolu d'emporter le prix de l'amour, en la manière dont ils nous traitent si obligeamment et en toutes sortes de faveurs dont ils nous honorent avec des profusions d'une libéralité sans pareille.
Voyons cette vérité dans les choses temporelles, et puis nous la considérerons dans les spirituelles, qui conduisent à la grande et bienheureuse éternité, et nous serons ensuite obligés d'avouer que dans l'amour des anges l'on trouve toutes sortes de biens.
Les anges ont soin de notre éducation corporelle, et ce furent ces glorieux esprits qui élevèrent (Jans le désert le petit saint Jean-Baptiste, que sa sainte mère y avait mené, fuyant la persécution d'Hérode, et qui y mourut quarante jours après sa retraite en cette solitude, laissant ce bénit enfant âgé seulement de dix-huit mois, tout seul dans un désert, sans l'assistance d'aucune créature visible.
Ils prennent soin de la nourriture de nos corps.
Ils portaient à la bienheureuse Clère Indoise, dans une riche coupe, de la manne plus blanche que la neige et dont la délicatesse du goût surpassait celle des mets les plus agréables de la terre.
Ils traitèrent et tirent bonne chère à saint Firme et saint Rustique, martyrs.
Ils portèrent à manger à Daniel dans le lac où il était détenu, et le saint prophète Vie étant couché par terre, si fatigué qu'il n'en pouvait plus, en reçut une nourriture qui lui donna tant de force qu'elles furent suffisantes pour le faire marcher durant quarante jours, jusqu'à la sainte montagne d'Oreb. Ils donnent à boire à ceux qui ont soif. L'enfant d'Agar étant sur le point d'en mourir.
Ils lui conservèrent la vie par le moyen de l'eau qu'ils montrèrent à cette mère affligée.
Ils donnent des habits aux hommes ; sainte Anthuse, vierge, en fut revêtue magnifiquement.
Ils procurent des honneurs ; cent anges parurent à la mort de la bienheureuse Agathe et lui firent son épitaphe.
Ils élevèrent à l'honneur de l'épiscopat et l'illustre saint Mellon, archevêque de Rouen, et à la première dignité du monde le Souverain Pontife saint Grégoire Le Grand.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 22 Aoû - 19:34 | |
| SIXIÈME MOTIF Les saints anges nous assistent dans les choses temporelles
Ils récréent et donnent des plaisirs innocents, Saint François étant malade, ils touchèrent un instrument de musique pour le récréer.
Ils donnèrent le même plaisir à Nicolas de Tolentin, six mois durant, auparavant sa mort. Ils firent entendre des concerts ravissants auprès du sacré corps de la Mère (le Dieu, trois jours durant, pour la consolation de ceux qui approchaient de ce tabernacle divin.
Ils donnèrent les roses â sainte Rosalie, dans un désert qui n'en avait jamais porté.
Ils veulent contenter les désirs de leurs amis.
Sainte Agnès du mont Polician avait envie d'avoir de certaines reliques ; elle en reçut comme elle le souhaitait, par les waits de ces aimables esprits.
Ils font la fortune et enrichissent ceux qui les servent, quand cela n'est pas contraire à l'ordre de Dieu ; ce fut par leurs saintes industries que Jacob devint riche auprès de son beau-père Laban.
Ils obtiennent des enfants aux personnes mariées qui n'en ont pas, comme il se lit au livre des Juges, en la personne de Nlanué.Ils rendent les personnes éloquentes, comme il se voit en Isaïe.
Ils font de beaux et riches présents, témoin ce tableau magnifique qu'ils donnèrent à sainte Galle, jeune veuve romaine.
Ils tiennent compagnie dans les voyages ; nous en avons une forte preuve en la personne de Tobie, qui fut conduit, avec une bonté toute ravissante, par saint Raphaël.
Ce même archange tint compagnie visiblement à saint Macaire le Romain, durant trois ans, l'ayant mené depuis sa sortie de Rome, dont ce saint s'était enfui le jour de ses noces jusque bien avant dans les déserts.
Ils rendent visite et consolent les serviteurs de Dieu. Toutes les histoires des Pères du désert sont pleines des témoignages de cette vérité.
Sainte Lyduvine en était souvent visitée ; souvent les martyrs, dans leurs prisons, recevaient cet, honneur. Mais ne pensez pas, dit le docteur Rupert, qu'ils les aient seulement visités quand ils se sont rendus visibles ; ils leur étaient très-présents lors même qu'ils ne les voyaient pas, les soutenant dans leurs peines, leur donnant des forces au milieu de leurs fers, et prenant même plaisir à compter toutes leurs plaies.
C'a été un spectacle ravissant de les avoir vus essuyer avec un linge blanc, les sueurs d'un glorieux martyr et lui donner de temps en temps de l'eau à boire pour lui procurer quelque rafraîchissement à ses douleurs. 0 mon Dieu, 8 mon Dieu, qu'il fait bon souffrir quelque chose pour vous.
Mais s'ils nous procurent tous ces biens en cette vie, ils nous y assistent, ou nous délivrent de toutes sortes de maux. Ils délivrent de prison, ôtent les chaînes et mettent en liberté, comme l'Écriture nous l'apprend (lu Prince des apôtres et l'unique chef de l'Eglise. (...)
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Ven 23 Aoû - 21:52 | |
| SIXIÈME MOTIF Les saints anges nous assistent dans les choses temporelles
Ils délivrent des flammes, comme il est rapporté en Daniel ; des incendies, comme nous le lisons en la Genèse : des lions, comme il se voit en la personne du prophète dont nous venons de parler ; de la calomnie, de l'infamie et de la mort, comme le Saint-Esprit nous le déclare de Suzanne ; du glaive, comme il est visible en la personne d'Isaac. Ils guérissent de toutes sortes de maladies, comme l'écrit saint Jean, le disciple bien-aimé, en son Évangile. Nous voyons au IV, Livre des Rois, comme ils soutiennent leurs amis et s'opposent à ceux qui leur veulent du mal ; ils prennent leurs querelles, prennent l'habit et la forme de soldats, et vont à la guerre pour eux. Nous en avons de prodigieux exemples dans les Machabées.
Enfin, il faudrait ici compter tous les maux dont nous pouvons être affublés, soit au corps, suit à l'esprit, soit dans les biens temporels, naturels, moraux, soit dans le particulier, soit dans le publie, par les guerres, peste, famine ; soit par nos amis, soit par nos ennemis, pour marquer les différents secours que nous recevons des anges, et pour apprendre à tous les peuples que ce sont les aimables et puissants protecteurs à qui il faut avoir recours en tous nos besoins, de quelque nature qu'ils puissent être. À la vérité, la divine Providence nous a donné les saints pour défenseurs ; les uns pour la peste, comme saint Sébastien, saint Roch, saint Adrien ; les autres pour le mal de dents, comme saint Laurent, sainte Apolline ; ceux-ci pour le mal des yeux, comme saint Clair, sainte Luce ; d'autres pour la captivité, comme saint Léonard, saint Paulin : ainsi dans l'ordre de la Providence l'on a recours particulièrement à un saint pour une chose, et à un autre saint pour une autre ; niais dans l'ordre de la même Providence, les anges sont établis pour nous assister généralement en tous nus maux, et pour nous obtenir toutes sortes de biens. L'on ne peut mieux faire que de s'adresser à ces esprits charitables, et leur faire des dévotions particulières, ou leur en ordonner dans le public, pour apaiser la colère de Dieu, et pour en obtenir les Miséricordes.
Admirons encore ici, avant que de finir, la protection des anges dans l'exemple admirable que nous en donne l'Écriture. C'était un ange qui conduisait le peuple de Dieu par cette colonne miraculeuse dont il est parlé dans l'Exode. C'était l'un de ces esprits immortels qui donnait le mouvement à cette colonne, qui a marché devant ce peuple l'espace de quarante ans, et qui lui montrait le chemin qu'il fallait tenir au milieu des déserts, dans lesquels l'on ne remarquait aucune route que l'on pût suivre. Il la faisait aller ou arrêter, selon le besoin qu'avait ce peuple de marcher ou de se reposer. Il la rendait visible, sous la forme d'une nuée durant le jour, et durant la nuit sous celle du feu. Il l'avait rendue épaisse, large, longue, afin qu'elle pût être facilement découverte par une si grande multitude de personnes, qui, selon l'opinion du savant Pererius, tenaient environ cinq lieues de chemin. Il s'en servait pour leur faire ombre et les défendre des grandes et excessives chaleurs du soleil.
Il lui fit quitter le devant de ce peuple, pour prendre le derrière, pour se placer dans cette colonne entre les Hébreux et l'armée de Pharaon, éclairant les Hébreux, et aveuglant ces infidèles, qu'il fit périr malheureusement dans les eaux de la mer Rouge, qu'il avait séparée en un instant, pour y faire marcher à sec les troupes qui étaient à Dieu. Toute l'armée des Égyptiens, composée de deux cent cinquante mille soldats, y fut submergée sans qu'il en restât un seul pour en porter la nouvelle. Je laisse à la piété de ceux qui liront cette admirable conduite, d'en méditer à loisir tous les effets. Pour peu qu'on les remarque, on en verra de si touchants, qu'il ne sera pas possible de n'être pas entièrement convaincu que les services que les anges rendent aux hommes sont incomparables, et à en magnifier ensuite le saint nom du Seigneur, qui lui seul opère toutes ces merveilles par les ministres de sa cour céleste.
Source : Livres-mystiques.com
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Sam 24 Aoû - 21:52 | |
| SEPTIÈME MOTIF. Les saints anges nous rendent de grands services pour l'éternité.
II n'y a, à proprement parler, qu'une seule affaire, qui est l'affaire des affaires, la seule grande et unique affaire, et c'est l'affaire de l'éternité. Tout ce qui ne tend pas là n'est rien, et c'est de la manière qu'il en faut penser et qu'il en faut parler.
Oh ! que les honneurs, les plaisirs et les biens de ce monde périssable sont donc à mépriser ! Oh ! Que tout ce qui passe est indigne de l'occupation d'une âme chrétienne ! En vérité, en vérité, tout le monde, et tout ce que le monde a de plus doux ou de plus affligeant, ne mérite pas que nous nous détournions un moment pour le regarder.
Que nous verrons clairement ces vérités au moment de notre mort, et que nous les verrons dans peu ; car nous serons bientôt étonnés qu'il n'y aura phis de monde pour nous ! O la folie du coeur humain de s'y arrêter !
Plût à Dieu que cette vérité de l'Écriture ne partit jamais de devant nos yeux : Le monde passe et sa convoitise (I Joan.ii, 17), et que nous entendissions une bonne fuis que tout ce qui passe ne doit point avoir de place dans nos coeurs.
L'éternité, est la seule chose qui nous duit remplir l'esprit ; et les services que l'un nous rend pour y arriver heureusement sont les grands services que nous devons considérer.
C'est ici que l'amour des anges est tout triomphant ; c'est en ce sujet qu'ils montrent bien qu'ils sont nos véritables amis, et que les secours qu'ils nous donnent sont tout à fait à estimer.
Ces bienheureux esprits s'appliquent avec un zèle incroyable à nous procurer la vie de la grâce, qui est la vie de la glorieuse éternité.
On les a vus pour ce sujet presser amoureusement des hommes apostoliques, pour aller annoncer l'Évangile aux peuples qui marchaient dans les ombres de la mort, comme il paraît en saint Paul et en saint François Xavier ; et dans cette vue ils ont bien même voulu accompagner les ouvriers divins qui travaillaient à établir la vie de l'éternité dans les âmes , comme il est rapporté de saint Martial, qui avait pour compagnons de ses fonctions apostoliques douze anges qui l'assistaient visiblement.
Combien d'âmes reçoivent le saint baptême par leurs charitables soins, qui seraient mortes dans la mort du péché originel sans leur ministère. Le P. de Loret , de la compagnie de Jésus, rapporte sur ce sujet un exemple bien remarquable.
Au mois de janvier de l'an 1634, en la ville de Vienne, en Autriche, trois âmes délivrées du purgatoire apparurent à un religieux de la même compagnie, pour le remercier de ce que par ses prières et par ses mortifications elles allaient jouir du repos éternel.
« Le jour de votre naissance, lui dirent-elles, nos bons anges nous en apportèrent la nouvelle, et nous promirent que vous seriez un jour notre libérateur, ce qui nous consola fort.
Au reste, sachez que vous êtes bien obligé à votre ange gardien, parce que sans lui vous n'eussiez pas reçu le baptême ; la sage-femme vous avait tellement serré la poitrine et la gorge que vous eussiez été suffoqué, si cet aimable guide n'eût lâché quelque peu de langes pour vous donner la liberté de respirer. »
Source : Livres-mystiques.com
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 25 Aoû - 22:01 | |
| SEPTIÈME MOTIF Les saints anges nous rendent de grands services pour l'éternité.
Ces aimables esprits ne se contentent pas de nous procurer cette vie bienheureuse ; mais connue des mères toutes pleines d'amour, ils ont tous les soins possibles de nous la conserver, de l'entretenir et de l'augmenter ; c'est pourquoi ils s'appliquent si amoureusement à nous faire recevoir le corps adorable de notre bon Maître, qui est la vie de nos vies, et sans lequel nous ne pouvons avoir de véritable vie.
Combien de fois ont-ils porté ce sacrement vivifiant du corps de Jésus-Christ dans les déserts, ou en d'autres lieux, pour conserver et accroître la vie des âmes à qui ils le donnaient ! Le bienheureux Stanislas, novice de la compagnie de Jésus, d'une pureté angélique et un ange de la terre, a été honoré de ces faveurs, et saint Onuphre nous fournit en sa personne un illustre témoignage de cette vérité. Ils n'oublient rien de tous les autres moyens qui peuvent nous servir pour notre établissement éternel.
L'oraison est un des plus assurés et des plus utiles ; c'est par leur ministère que nos prières sont présentées devant le rôtie de la divine majesté, et entre tous les exercices de la vie spirituelle, il n'y en a point où ils nous soient plus présents pour nous y secourir. La mortification est la sur germaine de l'oraison ; elles doivent être toujours ensemble, et ne se pas séparer. Que n'ont pas fait ces saints esprits, et que ne font-ils pas continuellement pour nous mettre solidement dans la pratique de cette vertu, qui est tellement nécessaire que sans elle on ne peut rien attendre d'une âme ; car il est assuré que pour être véritablement Chrétien, il faut être véritablement mortifié. Ils ont paru plusieurs fois visiblement pour en faire de saintes leçons, et ils en ont donné des instructions dignes de leurs lumières. Ils sont aussi saintement occupés à nous inspirer l'amour de toutes les autres vertus, et particulièrement l'amour de la pureté virginale ; car elle nous rend semblables à eux, elle nous fait leurs frères, dit saint Cyprien, elle nous fait entrer plus intimement dans leur sainte amitié.
Que ne font-ils pas pour la défendre 1 ils donnent des combats, ils se travestissent, ils font mourir ceux qui l'attaquent, ils rendent invisibles les personnes qui la possèdent, pour les délivrer du péril ; ils changent tout en la nature, pour conserver une vertu qui, élevant l'homme au-dessus de l'homme, lui fait mener eu terre une vie toute céleste. Mais enfin, leurs grands soins vont à donner de l'amour pour l'aimable Jésus et l'aimable Marie. Comme ils savent que l'amour de ces sacrées personnes est l'éme de toutes les vertus, ils s'attachent fortement eut à le bien placer dans les coeurs.
Saint Dominique a été l'un des plus fervents amants de Jésus et de Marie qui fut jamais, aussi était-il le bien-aimé des anges. Il en recevait toutes sortes de secours durant ses longues veilles de nuit, qui le tenaient attaché au pied des saints autels pour y répandre son coeur, et soupirer à l'aise en la présence de son bon Maître, au très-saint Sacrement de l'autel, y invoquant avec larmes la protection de la très-sacrée Vierge.
Quelque las qu'il pût être quand il allait par le chemin, il ne se lassait jamais de veiller les nuits en prières, et il tâchait de faire sun possible à ce que ce fût devant l'adorable eucharistie. Les anges, ravis de cet amour infatigable, se mettaient de la partie. Ces esprits du ciel prenaient plaisir de se joindre à cet homme céleste. On les voyait venir avec des flambeaux, le prendre à la chambre où il s'était retiré, ouvrir les portes de la maison, et ensuite de l'église où ils le conduisaient ; et puis, quand il était temps, le reconduire en la même manière. Les domestiques d'un évêque, chez qui il était logé, s'étant aperçus de cette merveille, ils le témoignèrent à leur prélat, qui, ayant épié le saint homme vers le temps que cette merveille arrivait, eut la consolation d'en être le spectateur, et eut lieu d'admirer la bonté des esprits célestes envers les hommes.
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 26 Aoû - 21:55 | |
| SEPTIÈME MOTIF Les saints anges nous rendent de grands services pour l'éternité.
Mais parce qu'il est nécessaire, pour la pratique de la vertu, d'avoir l'esprit éclairé et la volonté touchée, ils ne manquent pas de donner des lumières à l'entendement, et de pieux mouvements au coeur, éclairant l'entendement quelquefois, et touchant la volonté par la manifestation de quelques vérités cachées sous des similitudes sensibles ; mettant dans l'imagination quantité de saintes espèces qui produisent de bonnes pensées ; agissant sur les sens extérieurs et intérieurs ; remuant les esprits et les humeurs de nos corps, et excitant les passions dans l'appétit sensitif. Ils révèlent les plus divins mystères de la religion. C'est par eux que la !ui ancienne a été donnée, et les plus grandes vérités de la nouvelle manifestées. Toute l'ancienne loi est pleine de révélations faites par les saints anges ; et dans la nouvelle ils ont annoncé à la glorieuse Mère de Dieu le mystère adorable de l'Incarnation, aux pasteurs la naissance du Fils de Dieu, à saint Joseph la Conception du Verbe incréé dans les pures entrailles de sa virginale épouse, et le lieu où il devait mener le saint Enfant pour le délivrer de la persécution d'Hérode ; aux Maries, la résurrection de notre Sauveur ; aux disciples, sa venue redoutable au dernier jour du jugement.
Ils pensent de plus, et n'oublient rien pour nous préserver du péché, et pour nous en délivrer quand nous y sommes tombés ; tantôt par des vues puissantes du paradis, ou de l'enfer, ou de l'éternité ; tantôt par la considération des effets funestes qui suivent le crime ; quelquefois par de fortes pensées de la mort, de la brièveté de la vie ; d'autres fois par les exemples des saints, ou par la punition des pécheurs.
Ces lumières, qui quelquefois nous ouvrent subitement les yeux de l'âme aux plus grandes vérités, ces mouvements inopinés qui nous surprennent lorsque nous y pensons le moins, et qui nous touchent si efficacement, nous arrivent par le ministère des bons anges. Il y a des moments heureux où l'on se trouve le coeur étrangement pressé d'être à Dieu, sans cependant en savoir, la cause, et même au milieu d'une récréation, d'un divertissement, d'un festin, en de certaines rencontres, dans le temps même que l'on est résolu de se laisser aller au crime.
Ce sont les anges qui font ces grands coups de salut, si l'on en veut faire bon usage ; nous obtenant de la Miséricorde de Dieu de fortes grâces, et faisant de leur part des merveilles dans nos sens intérieurs et extérieurs ; réprimant nos passions, éloignant les empêchements à l'usage de la grâce, terrassant les démons, et nous facilitant tous les moyens propres pour nous rendre fidèles aux attraits de l'esprit de Dieu. Ils nous découvrent les grandes et petites fautes ; ils font voir les imperfections ; ils manifestent les oppositions les plus cachées que nous avons à l'esprit de la grâce ; ils nous portent à la pénitence, à faire une bonne confession, à satisfaire à la justice divine ; et souvent ils ont pris des corps pour paraître visiblement, et par ce moyen pouvoir entretenir les hommes d'une manière plus sensible de l'affaire de leur salut.
Enfin, ils nous animent et nous donnent courage dans les choses difficiles ; ils nous consolent dans les travaux et dans les souffrances ; ils nous soutiennent pour nous faire persévérer dans la vertu ; ils nous obtiennent de la force dans les peines d'esprit, et parmi les scrupules ; ils nous conduisent dans les voies les plus obscures ; ils relèvent nos esprits abattus ; ils donnent la joie et procurent cette paix qui surpasse tout sentiment, mettant le fond de l'âme, parmi même tous les orages et toutes les tempêtes qui s'élèvent contre son gré dans la partie inférieure, dans une tranquillité que rien ne peut troubler. C'est le propre de ces esprits de donner de la joie et de la paix : aussi voyons-nous que saint Raphaël saluant le jeune Tobie, lui désire une joie continuelle, et en le quittant il lui souhaite la paix. Il ne tient pas aux saints anges qu'elle ne règne dans l'intime de nos âmes, mais l'attache aux choses créées nous en empêche. Pour être toujours dans la paix, il faut toujours être à Dieu seul.
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 27 Aoû - 21:40 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
« Toute notre vie, dit !e dévot saint Bernard, n'est qu'une tentation ; et il avait pris cette doctrine de l'Écriture qui nous enseigne la même vérité. (Job vii, 1.1) Tentation au dehors, tentation an dedans. Tentation de la part des créatures, nos semblables, tentation du côté de nous-mêmes.
C'est une chose étrange, que nous nous soyons à nous-mêmes de dangereux ennemis ; que nous soyons obligés de nous tenir sur nos gardes, et de nous défier de nous-mêmes, puisque notre perte vient de nous, qui souvent travaillons de toutes nos forces à notre ruine.
Mais nous avons encore d'autres combats à donner contre des ennemis puissants en leur force, cruels en leur rage, redoutables en leurs ruses, innombrables en leur multitude, infatigables en leur poursuite.
Ajoutez à cela que ce sont de purs esprits, qui frappent sans être vus, qui entrent partout, qui en bas, quoiqu'invisibles, voient tout ce que nous faisons, et qui combattent avec des personnes très-faibles, lesquelles marchent ait milieu d'une sombre nuit, dans des chemins tout glissants, où l'on ne peut presque se soutenir, et qui sont environnés de tous côtés de précipices effroyables, qui sont suivis de malheurs qui ne finiront jamais, et qui sont extrêmes dans leur grandeur.
Oh ! Que si les hommes méditaient bien ces grandes vérités, s'ils donnaient un peu de lieu à la lumière surnaturelle, qu'ils changeraient bien de vie !
Ce serait pour lors assurément qu'ils serviraient le Seigneur avec crainte, et que leur chair serait transpercée de la frayeur des maux épouvantables où nous sommes continuellement exposés, et à qui, hélas ! nous ne pensons guère.
Obi qui que vous soyez, qui lisez ces choses, ne les lisez pas sans y faire de grandes attentions !
es combats que vous allez voir font une guerre qui ne regarde pas seulement le royaume où vous vivez, et les personnes que vous aimez ; c'est à vous-même qu'elle est déclarée.
C'est vous que ces ennemis furieux attaquent.
C'est avec eux qu'il vous faut combattre ; c'est de leur force et de leur ruse que vous, qui n'êtes qu'une pure faiblesse et sans lumière, devez triompher : ou il faut que vous soyez damné pour un jamais.
Répétez ces mots effroyables : damné pour un jamais, damné pour un jamais. Mais en bonne vérité, savons-nous bien ce que nous disons quand nous parlons de la sorte ? et si nous le savons, pourquoi vivre comme des gens qui n'en ont jamais entendu parler ?
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 28 Aoû - 22:01 | |
| HUITIÈME MOTIF La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Mettons-nous donc en la présence de la divine Majesté ; et après un désaveu de coeur, pour l'amour de Dieu seul, de tous nos péchés, rentrons en notre intérieur. Après avoir calmé toutes les passions, considérons, dans la tranquillité de notre âme, que les démons sont nos ennemis enragés, qui ont tous conspiré de nous perdre éternellement : car ils sont si cruels dans leur rage, qu'ils ne s'attachent pas seulement, comme les ennemis de la terre, à nous ôter une vie du corps, qu'il faut tôt ou tard perdre, ou à nous ravir nos biens, notre honneur, nos amis : mais ils en veulent à notre âme pour la priver d'un empire éternel, pour lui enlever une joie et un honneur achevé de tout point, et pour l'engager dans les tourments de l'âme où l'oeil de l'homme n'a jamais vus, que l'oreille n'a jamais entendus, et que l'esprit ne s'est jamais pu figurer : et cela pour une éternité, pour nous faire souffrir ces tourments inconcevables, dans des rages et désespoirs continuels, autant que Dieu sera Dieu.
C'est pourquoi dans l'Écriture, pour nous en donner quelque petite idée, ils sont appelés loups, lions et dragons, leur cruauté ne pouvant jamais être assez bien expliquée.
Cette rage est accompagnée d'une telle puissance, que nous lisons au chapitre XLI de Job (V, 24), qu'il n'y a point de force en la terre qui lui soit comparable, et que le diable ne craint personne. Tous les hommes unis ensemble ne pourraient lui résister sans un secours particulier du ciel ; et les millions de soldats rangés en bataille ne seraient à cet esprit que comme un peu de paille que le vent emporte.
Aussi ces anges de ténèbres sont-ils appelés, dans l'Écriture, les Puissances ; ils y sont nommés les princes et les gouverneurs de ce monde corrompu, la plupart des hommes s'étant assujettis par le péché à leur détestable tyrannie.
Il faut ajouter à leur rage et à leur force une infinité de ruses si subtiles et si méchantes que les plus sages en ont été trompés, et les plus éclairés en sont tombés dans l'aveu ; et pleurent. C'est pourquoi l'Apôtre appelle le diable celui qui tente (Thess 5) ; et le nom que lui donne l'Évangile est celui de Tentateur. (Matth. IV, 3)
Il est encore nommé dans l'Écriture, tantôt dragon et serpent, tantôt chasseur ; menteur, et le père du mensonge, un esprit d'erreur et de vertige. Le serpent, dont il avait pris la figure, est le plus rusé des animaux, comme nous lisons dans la Genèse ; et ayant trompé nos premiers parents par finesse, il a continué dans la suite de tous les siècles à tenter les hommes par cette voie, voyant que c'est le moyen le plus propre pour en venir à bout, et pour mettre à exécution ses plus cruels desseins.
La durée des temps ne lui sert qu'à le rendre plus habile dans ses fourberies, et delà vient que les dernières hérésies sont ordinairement les plus subtiles. Les tentations dont il se sert deviennent tous les jours de plus en plus dangereuses, et c'est ce qui nous doit bien donner lieu de trembler, puisque nous devenons plus faibles et nos ennemis plus redoutables. «Comment, lui disait un jour le grand Pacôme, peux-tu avancer les choses que tu me soutiens devoir arriver à mes religieux ? Ne sais-tu pas bien qu'il n'y a que Dieu seul qui connaisse le futur, ou ceux à qui il lui plait de le révéler ? - Il est vrai ; répartit ce démon, je ne le sais pas ; mais la grande expérience que j'ai des choses m'en donne des conjectures si fortes, que souvent je les prévois avec facilité auparavant qu'elles soient arrivées. »
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 29 Aoû - 21:25 | |
| HUITIÈME MOTIF La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
C'est donc un ennemi que les hommes ont dès le commencement du monde, et qui, depuis six ou sept mille ans s'est exercé jour et nuit sans aucun relâche à leur dresser des embûches en toutes choses. Saint Antoine vit un jour le monde plein de pièges, les airs, la terre, les mers et tout le reste des eaux.
Il y a des pièges tendus pour la perte éternelle des âmes, dans les déserts et solitudes, au milieu des villes et assemblées, dans les palais et châteaux , dans les plus petites cabanes, dans les honneurs et les bassesses, dans les plaisirs et les souffrances, dans les richesses et la pauvreté, dans les cloîtres et dans le monde, dans le boire, le manger, les veilles , le dormir, dans les exercices les plus saints.
Cet ennemi a des traits et des flèches tout prêts à décocher en toutes sortes de lieux, et sur toutes sortes de personnes. Il glisse la médisance dans les entretiens, des pensées sales dans les conversations entre personnes de différent sexe ; quand l'on nous dit quelque chose (lui nous fâche, à même temps il ne manque pas de nous porter à la colère ou à la vengeance.
Il se met eu toutes manières, il prend toutes sortes de figures. Quelquefois, comme le remarque saint Augustin, il prendra la forme d'un loup, et d'autres fois celle d'agneau : en de certaines occasions, il vient nous battre au milieu des ténèbres, et en d'autres, il nous attaque en plein midi, Il y a un démon dans l'Écriture appelé le démon du midi. (Psal. xc, 6.)
Il s'accommode merveilleusement bien à nos humeurs, et dès notre enfance il étudie nos inclinations, il prend garde au penchant de notre nature, à ce qui domine le plus en nous ; et c'est là qu'il dresse particulièrement sa grande batterie, comme un général d'armée, bien expérimenté au fait de la guerre, qui attaque une ville par l'endroit le moins soutenable.
Il nous prend par notre faiblesse, il fait naître mille occasions de lier des amitiés à ceux qui sont portés à l'amour ; il portera à l'impureté et aux plaisirs de la vie les personnes qui ont le sang chaud ; les atrabilaires , à la vengeance ; les mélancoliques, à la tristesse, à l'abattement de courage, au désespoir ; les colères, aux querelles ; les flegmatiques, à la paresse ; les timides, à l'avarice ; les naturels élevés, à l'ambition des charges et des honneurs.
Il a dans ses pièges des amorces pour y prendre toutes sortes de personnes, les donnant selon l'inclination d'un chacun , et selon l'honneur qu'il aperçoit dominer davantage. Pour y réussir mieux, il ne fait voir que ce qui est agréable dans les honneurs ou les plaisirs, y cachant subtilement le mal qui s'y rencontre, comme le pêcheur son hameçon dans la nourriture qu'il prépare aux poissons. Il empêche que les voluptueux ne pensent aux infâmes maladies, au déshonneur, à la dissipation des bien,, qui suivent l'impureté.
II fait de même à l'égard de tous les autres vices ; il ne remplit l'imagination (lue de ce qui plaît à l'humeur, et détourne la vue du malheur éternel, qui est le grand mal, et le souverain et unique mal, qui est caché dans ce bien apparent et trompeur.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Sam 31 Aoû - 7:41 | |
| HUITIÈME MOTIF La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
S'il remarque ne rien gagner par une tentation, parce que quelquefois l'âme, avec le secours de la grâce , y veille extraordinairement, il l'attaque par plusieurs. Il imite les tyrans qui, voulant pervertir les Chrétiens, les faire renoncer à leur sainte foi, se servaient de toutes sortes de moyens pour réussir dans leur entreprise ; tantôt leur proposant de belles alliances, de riches partis, la douceur des plaisirs de la vie ; tantôt de glorieuses charges et une fortune élevée.
Et quand ces généreux martyrs se rendaient imprenables à tout ce qui pouvait agréer aux sens, ils tâchaient de les surmonter par la peur des tourments et tout ce qu'il y a de plus horrible en ce monde. Ainsi le démon fait la guerre aux hommes par tout ce qui peut charmer les sens ou satisfaire à l'esprit ; et lorsqu'il ne gagne rien par cette voie, il prend celle des peines, soit extérieures, soit intérieures.
Il se sert de maladies, de pertes de biens, de réputation , de délaissement de nos amis, du mauvais traitement que l'on nous fait, des contradictions que nous avons, de tristesses, d'ennuis, de nos mauvaises humeurs, d'angoisses intérieures, de dégoûts, de scrupules, et d'autres peines très grandes qu'il nous fait porter à l'égard de Dieu et des hommes.
Une de ses grandes occupations est de bien prendre son temps ; ainsi il tentera de l'impureté dans le temps où l'on y sera plus porté ; et aussitôt qu'il remarquera quelque émotion violente dans les sens, dans une occasion où le temps, le lieu ou la personne y donneront plus de facilité, en quelque rencontre où il y aura plus de peine à s'en défendre, comme, par exemple, lorsqu'une fille destituée de tout secours voit sa pudicité combattue par des offres qu'on lui fait de la mettre à son aise ; ou bien il portera au péché quand l'on est moins sur ses gardes, dans un lieu de campagne où l'on a moins de secours spirituels, le jour que l'on n'aura pas fait l'oraison, on bien que l'on se sera relâché de ses autres exercices spirituels ; dans le temps de la tiédeur, de l'abattement, de l'inquiétude, du découragement ; lorsqu'il y a quelque temps que l'on ne s'est pas approche de la confession et de la communion, ou bien dans l'état de privation des goûts et consolations sensibles.
Quelquefois ces malheureux esprits feignent de se retirer, comme ces généraux d'armées qui lèvent le siège de devant une ville pour retourner sur leurs pas et la prendre lorsqu'on y pense le moins. Ils dissimuleront longtemps pour mieux faire leur coup. Par exemple, vous verrez des personnes de différent sexe, soit mariées ou non, qui lieront de fortes amitiés n'ayant aucune intention mauvaise, et il se passera quelquefois des années entières sans que les uns ni les autres pensent au mal : les démons ne les tentent pas, parce que comme ce sont des personnes qui craignent Dieu, elles auraient de la peine de leur amitié si elles en remarquaient le danger.
Mais quand ils voient les coeurs bien pris, et la familiarité bien établie et sans crainte, pour lors ils font leurs efforts, et souvent avec des succès qui ne sont que trop funestes. Ainsi ils laisseront engager dans le jeu, dans les divertissements, dans les belles compagnies, dans la lecture des romans, dans la bonne chère et choses semblables, comme le bal ou les promenades un peu libres ; et en tout cela ils travailleront afin que les âmes ne s'aperçoivent pas que l'esprit de dévotion se ralentisse en elles : ils empêcheront même plusieurs fautes qu'on y pourrait commettre, afin que ces gens y étant fortement engagés ne puissent que difficilement s'en déprendre, ce qu'ils pourraient faire avec facilité dans le commencement : et étant ainsi pris, ils tentent avec force et leur font ressentir, mais trop tard, le danger où ils se sont exposés sans l'avoir reconnu.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 1 Sep - 8:01 | |
| HUITIÈME MOTIF La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.Ils amusent par une fausse paix plusieurs qui sont dans le vice ou dans l'erreur, leur faisant faire quantité d'aumônes, de mortifications, de prières et oeuvres semblables, leur procurant de belles lumières, des consolations sensibles, une tranquillité de conscience apparente. Ils trompent de la sorte plusieurs personnes qui sont dans l'hérésie, et qui y demeurent prises par ces belles apparences de vertu, qui servent même aux démons pour y attirer ceux qui en étaient bien éloignés? C'est pourquoi les hérésies qui se masquent de la piété sont bien plus dangereuses que celles que le pur libertinage introduit. J'ai connu un serviteur de Dieu, qui étant tourmenté par de fâcheuses tentations, et en même temps fort porté à embrasser une opinion hérétique, dès lors qu'il délibérait en quelque façon de prendre cette opinion, toutes ses tentations le quittaient. Ces esprits d'enfer se servant de cette ruse pour lui persuader qu'il pouvait en bonne conscience suivre ce sentiment. Souvent il arrive qu'ils usent de cette adresse pour ôter les remords de conscience de ceux qui quittent la religion catholique, faisant qu'ils ne les sentent presque plus, et les portant à la pratique de quantité d'actions fort vertueuses en apparence. Ils s'en servent encore à l'égard de certaines âmes qui, ayant peur de leur perte, à raison de quelque péché mortel où elles sont engagées, tâchent d'apaiser leur conscience par de bonnes oeuvres, et de leur ôter ainsi, s'ils peuvent, la juste crainte de leur damnation. Ces malheureux esprits étudient, autant qu'ils peuvent, les desseins de Dieu sur une âme, pour lui donner le change dans les voies de la grâce, la tirant de celle où elle est appelée. Ils feront entrer dans le cloître celui qui est appelé à servir l'Eglise dans le monde, et ils arrêteront celui qui est appelé au cloître, à demeurer prêtre vivant avec les séculiers. S'ils remarquent une grâce étendue dans une personne, et une grande vocation pour travailler en plusieurs lieux pour le bien des âmes, ils tacheront de l'arrêter à quelque cure, quelque prébende, ou autre bénéfice qui demande résidence. Le saint homme Avila, bien éclairé de cette vérité, ne voulut jamais consentir aux propositions que lui fit un grand prélat pour l'arrêter dans son diocèse ; l'événement a bien fait voir que la gloire de Dieu y était intéressée. Ce fut la cause qui pressa plusieurs grands personnages de la Compagnie de Jésus, comme il est rapporté dans leur histoire, de résister aux puissantes poursuites que l'empereur leur faisait de prendre des évêchés, outre la raison particulière qu'ils en ont d'autre part ; parce que, disaient-ils ; il faut, disait feu M. Vincent ( à un ecclésiastique de grande piété, qui quittait une cure que son oncle voulait lui donner, pour entrer dans la congrégation de la Mission , il faut, dis-je, être curé du monde. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 1 Sep - 22:13 | |
| HUITIÈME MOTIF La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
II y en a d'autres dont la grâce n'est pas si générale, qu'ils porteront à embrasser trop d'emplois, et les épuisant, les rendent inhabiles à des onctions plus resserrées que Dieu demande d'eux. Il y a des directeurs qui ont grâce pour les âmes qui commencent dans les voies de la vertu ; il y en a qui ont grâce pour celles qui sont avancées, il y en a qui ont des talents admirables pour celles qui sont dans les voies les plus parfaites.
L'on a remarqué dans notre siècle, qu'un des plus grands serviteurs de Dien qui y ait paru avait une grâce prodigieuse pour les âmes les plus parfaites, et très peu ou presque point pour la conversion des pécheurs.
II se rencontre aussi de saints personnages qui ont des bénédictions incroyables pour tirer les âmes du péché, mais qui en ont peu pour les conduire à une éminente sainteté. C'est une chose rare que d'en trouver qui font que la grâce s'étende sur toutes sortes d'états.
L'occupation des démons est d'appliquer les directeurs hors de leurs grâces, et de leur faire entreprendre ou trop ou trop peu, dans le soin les âmes que Dieu leur adresse.
Un grand homme de notre temps, assez connu par plusieurs tomes de Méditations qu'il a données au public, disait à une personne qui lui demandait avis : « Je n'entends rien dans cette voie. »
Et un autre religieux de cette même congrégation répondit à une personne qui lui demandait ses sentiments sur son état : « Je n'ai de lumières que jusque-là.»
C'étaient des âmes véritablement en Dieu, qui, malgré la haute estime où elles étaient, ne rougissaient pas d'avouer qu'il y avait certains états dans la vie spirituelle où elles n'avaient pas d'entrées pour y conduire les autres.
Ces esprits artificieux inspirent la solitude à ceux que la grâce mène aux emplois extérieurs pour le prochain, et donnent de l'inclination pour la vie couversante à ceux qu'elle attire à la retraite.
Oh ! combien, écrit dans une de ses épîtres le saint homme Avila, que nous avons déjà cité, combien y a-t-il de personnes qui prennent les ordres sacrés, et s'insèrent dans le sacerdoce par les instigations des diables, qui voyant bien leurs défauts et leurs inclinations vicieuses, savent assez les profanations et sacrilèges qui leur arriveront, lorsque ces prêtres seront obligés de célébrer presque tous les jours le saint sacrifice de la messe et plusieurs de ces gens-là se seraient sauvés dans le mariage.
Ils tentent les pères, mères et parents de l'amour du bien ou de l'honneur, pour, dans ces vues, obliger leurs enfants à prendre des états où Dieu ne les appelle pas : ainsi on les fera entrer dans l'état ecclésiastique, ou dans un cloître, pour le soulagement de la famille, ou pour avoir de l'honneur ; par ces mêmes motifs on les pressera d'accepter une charge de judicature, quoiqu'ils n'aient pas, ou la science requise, ou l'application nécessaire pour s'acquitter dignement des devoirs d'un bon juge, d'un bon avocat, ou des obligations d'une autre charge qu'on leur mettra entre les mains. La plupart des gens font toute autre chose qu'ifs ne devraient faire, par les tromperies de ces méchants esprits.
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 2 Sep - 21:49 | |
| HUITIÈME MOTIF La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
S'ils ne peuvent pas nous détourner des voies de la grâce, ils s'y mêlent, nous y faisant faire les choses d'une autre manière que Dieu ne veut pas. Dieu demande d'une âme les jeûnes, les veilles, l'exercice de la sainte oraison : ils feront trop jeûner, trop veiller, trop parler.
C'est, dit le pieux Irénée, une tentation ordinaire à ceux qui commencent de servir Dieu, et qui se rendent souvent par excès inhabiles à ce qu'ils devraient ou pourraient faire dans la suite du temps. Ils font en sorte que l'on ne s'aperçoit pas du mal que l'on se fait à l'esprit et au corps, afin de ruiner l'un et l'autre avec plus de loisir, sous prétexte que l'on n'est pas incommodé de ces pratiques.
Dieu demande la perfection : ils y poussent avec un empressement naturel, qui ne vient que d'amour-propre. Dieu veut que nous ayons regret de nos fautes : ils y mêleront l'inquiétude, le découragement, le chagrin et le dépit. Dieu demande que nous travaillions à notre sanctification, avec le secours de sa grâce - ils n'oublieront rien pour nous mettre dans l'impatience, pour nous décourager, nous faisant voir, par les fautes réitérées que nous commettons, que c'est une chose qui nous est comme impossible.
Ils feront tous leurs efforts pour nous faire aller devant la grâce, ou après, nous faisant faire les choses hors les temps que Dieu a ordonnés. Il faut faire le bien, et faire celui que Dieu veut de nous, en la manière qu'il le veut, dans le temps qu'il a ordonné.
Saint Philippe de Néry assurément était appelé au sacerdoce ; mais l'ordre de Dieu sur lui était qu'il y entrât dans un âge déjà assez avancé : jamais aussi il ne se voulut rendre aux prières qu'on lui fit de prendre les ordres sacrés auparavant ce temps-la.
L'adorable Jésus était venu au monde pour y immoler sa divine vie pour le salut du monde ; il s'enfuit et se cache jusqu'à ce que le temps prescrit par son Père éternel soit arrivé. Il a mis les temps et les moments en sa puissance, dit ce débonnaire Sauveur : ce n'est donc pas à nous de le prévenir ou de reculer quand il est arrivé. Cet aimable Maître devait mourir ; mais il fallait mourir dans le temps que son Père éternel avait ordonné. Le silence est une vertu, cependant saint François le reprit en l'un de ses religieux ; il y avait de l'excès.
Dieu demande des âmes l'exercice de la sainte oraison ; les démons arrêteront à l'oraison de discours, ou à la méditation, celles qui ont attrait de l'Esprit divin pour la contemplation ; ils en élèveront à la contemplation d'autres qui doivent encore marcher par la voie du discours.
Ils feront passer de la contemplation active à la passive les âmes que l'Esprit de Dieu n'y introduit pas ; celles qui y sont introduites, ils leur en donneront et feront donner de la peur. Ils donneront des consolations sensibles pour tirer de la pure foi ou pour débiliter les forces du corps, ils occuperont trop l'imagination et l'esprit, et tâcheront de gâter le cerveau.
Ils se transfigureront en anges de lumière par de fausses visions, révélations, paroles intérieures ; et leurs ruses sont si artificieuses, qu'ils feront prendre pour des vues purement intellectuelles leur opération, qui est quelquefois si subtile, qu'en apparence il semble que les sens extérieurs et intérieurs n'y aient aucune part et que ce suit une opération surnaturelle et par suite de l'Esprit de Dieu, afin que l'on s'y fie, et qu'on tombe plus fortement dans l'illusion.
Source : Livres-mystiques.com
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 3 Sep - 21:20 | |
| HUITIÈME MOTIF La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Dieu veut que l'on se confesse : ils feront approcher de ce sacrement par amour-propre pour être au plus tôt soulagé de ses fautes, non pas tant par amour de Dieu et mouvement de la grâce que par amour de soi-même, parce que la superbe a de la peine de se voir en cet état humiliant ; aussi ces personnes qui s'en approchent de la sorte retombent encore plus lourdement : l'on peut se confesser tous les jours, et plusieurs fois par jour, ce que quelques saints ont fait, mais il faut le faire comme eux.
Dieu demande que l'on communie : les démons empêcheront la fréquentation de ce sacrement d'amour ou ils en feront approcher trop souvent des âmes qui n'y ont pas les dispositions nécessaires, et quelquefois même qui y sont attirées par un mouvement secret de leur amour-propre, quoiqu'elles ne !a voient pas. Un écolier, un régent, un prédicateur, un juge, un évêque, doivent faire l'exercice de leurs charges, et vaquer aux obligations de leur état : les démons, sous prétexte de retraite, de dégagement du monde, de l'application à la prière, les feront laisser leur étude, le soin des procès.
L'attention à leur diocèse ; et d'autre part, sous prétexte d'études, d'affaires, des grands soins que demande l'épiscopat, ils les occuperont tout au dehors ; et le prélat, le juge, le prédicateur ne feront qu'étudier, que parler d'affaires , que converser avec les hommes, sans donner presque aucun temps à l'oraison et la conversation avec Dieu. O mon Dieu à combien de misères le coeur humain n'est-il pas réduit par les ruses de ces ministres de l'enfer, même dans les voies les plus spirituelles !
Le vénérable P. Jean de la Croix, personnage d'une admirable sainteté, nous enseigne qu'il se rencontre dans ceux mêmes qui tendent à la perfection, une secrète satisfaction de leurs bonnes oeuvres, une envie de faire leçon de la vie spirituelle, une démangeaison d'en parler. Les diables, dit ce grand maître du chemin de la perfection, les portent à faire quantité de bonnes oeuvres par amour-propre.
Quelquefois ils font paraître leur dévotion par des signes extérieurs, comme gestes, soupirs, et parlent facilement de leurs vertus, ayant cependant de la peine jusque dans le confessionnal à déclarer nettement leurs péchés. En de certains temps, ils tiennent peu de compte de leurs fautes, et en d'autres, ils s'en attristent avec excès. Ils ont de la peine à louer les autres, et sont bien aises d'être loués. Ils ne se contentent jamais des dons et des grâces de Dieu, de conseils, d'avis, de livres : ils se chargent de pièces curieuses de dévotion. Quand ils n'ont pas de dévotion sensible, ils s'en fâchent contre eux et contre les autres.
Ils s'irritent contre les vices d'autrui d'un zèle inquiet, et les reprennent dans ce zèle. Ils voudraient être saints en un jour, et ont des désirs si naturels et si imparfaits de la perfection, que plus ils font de bons propos et plus ils tombent. Ils tâchent de se procurer du goût dans leurs exercices, s'emportent dans des excès d'austérité qu'ils cèlent quelquefois à leurs directeurs ; ils contesteront avec leurs pères spirituels pour les faire entrer dans leur sentiment .Ils se relâchent et s'affligent quand on les contredit, et croient que tout ne va pas bien lorsqu'on les tire de leurs pratiques. Ils pensent qu'on ne comprend pas leurs voies, lorsqu'on résiste à leurs pensées. Ils voudraient que Dieu fît leur volonté : d'où vient qu'ils pensent que ce qui n'est pas à leur goût n'est pas la volonté de Dieu. Ils ont de l'envie du bien spirituel de leur prochain, et supportent avec peine de s'en voir devancés dans les voies de l'esprit ; enfin leur goût n'est pas pour la croix et la pure mortification, l'abnégation de soi-même et l'entier anéantissement. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 4 Sep - 21:20 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Ce n'est pas que, dans les peines, les diables ne s'y mêlent, invitant quelquefois à désirer des croix, prévoyant bien que certaines âmes n'en feront pas bon usage ; ou les poussant à s'en procurer, ce qui n'arrivant pas par l'ordre de Dieu, il est facile d'y succomber, ou leur donnant lieu d'augmenter celles qui viennent de la divine Providence.
Par exemple, Dieu enverra quelques peines d'esprit, qu'il faut porter avec patience et résignation ; ils porteront les personnes qui les souffrent à y rêver, à faire trop de réflexion, et par suite à les accroître par elles-mêmes.
Comme ils cachent le mal qui se rencontre dans les plaisirs illicites, ils ôtent la vue du bien qui est renfermé dans les peines ; ils n'en font voir que ce qui peut faire souffrir, dans le dessein de porter à l'impatience, à l'ennui, au désespoir, aux murmures contre la divine conduite.
Ils travaillent puissamment pour faire entrer les âmes dans le découragement, leur faisant voir leurs maux sans remèdes, ne leur faisant envisager que la vie présente, et les poussant à bout.
Ils donnent même de pénibles tentations à l'égard de Dieu, par des peines contre la foi, par des pensées que l'on est réprouvé, par, des doutes du consentement au péché ; brouillant l'imagination et laissant l'esprit inquiet, parce que l'on ne sait si l'on a consenti à la tentation ou non ; donnant des scrupules au sujet des confessions que l'on s'imagine n'avoir jamais bien faites , faisant réitérer des confessions générales mal à propos, et souvent les confessions ordinaires, par la peur que l'on a de n'avoir pas tout dit ou de s'être mal expliqué ; tenant le coeur dans l'angoisse , car, comme ce sont les esprits hors de toute espérance, hors de tout ordre, et toujours dans des inquiétudes inexplicables, les effets qu'ils produisent sont convenables à leur malheureux état.
Ils causent partout où ils sont le trouble, le découragement, la tristesse et le désordre, et ils ne peuvent rendre les hommes compagnons de leur misère en l'autre vie, au moins ils tâchent de les y faire participer par la vie présente.
Dans les contradictions extérieures, ils suscitent nos proches, nos amis, des personnes que nous avons obligées, connue il se voit en la femme de Job, pour nous irriter, nous représentant dans nation leurs ingratitudes et leurs injustices. (...)
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 5 Sep - 21:35 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Quelquefois, Dieu le permettant ainsi , ils s'emparent de l'imagination des gens de bien, même d'une telle façon qu'ils leur font voir les choses tout d'une autre manière qu'elles ne sont, rendant inutile parce moyen tout ce que l'on peut dire et faire au contraire.
Ce saint homme ; !e P. Jean de la Croix , fut empoisonné par les religieux de son ordre, et étrangement maltraité : on lui ôta même l'habit de religieux comme à un incorrigible.
L'on s'étonne qu'un si grand serviteur de Dieu ait été traité de la sorte par des gens de bien ; mais il n'en faut pas être surpris : Dieu ayant dessein d'en faire un homme de souffrance, il permit au diable de l'exercer cruellement ; et pour ce sujet ces esprits d'artifice ne le faisaient voir aux religieux qui le tourmentaient que comme une personne désobéissante et nullement soumise ; et ces pensées ne manquèrent pas d'apparence, car, dans un chapitre que l'on avait tenu dans l'ordre, plusieurs braves religieux, supérieurs en charges et gens de doctrine, et considérables par leurs qualités, avaient ordonné que le P. Jean de la Croix ne se mêlerait plus dans les affaires qu'il avait commencées.
Ainsi on ne le regardait que comme rebelle. L'on ne manquait pas de dire que ses desseins, quelque bons qu'ils fussent, étaient à rejeter, puisqu'on lui faisait défense d'y plus penser ; qu'au reste c'était une personne sans conduite, qui n'était propre qu'à faire grand bruit et bien brouiller, dans l'ordre du Carmel, par son zèle indiscret et emporté.
Tout ce que l'on alléguait au contraire n'était nullement considéré, Mais cette vérité est toute sensible en la dernière persécution qu'il endura à la mort, par le prieur de la maison où il était malade.
Ce prieur, quoique religieux réformé, et dans le commencement de l'une des plus saintes réformes qui ait jamais été, dans un temps où les prémices du plus pur esprit dg ce saint ordre étaient communiquées en abondance, interprétait toutes les actions de l'homme de Dieu d'une étrange manière, ce qui lui donnait lieu de l'exercer puissamment.
C'est une chose étonnante que son provincial, passant par ce monastère, fit ce qu'il put, et par son autorité et par ses raisons, pour adoucir l'esprit de ce prieur ; mais tout cela en vain : le démon, qui était dans son imagination, ne la tenait remplie que de certaines espèces qui lui faisaient voir les choses tout autrement qu'elles n'étaient. Enfin, quelque peu de temps auparavant que l'homme de Dieu expirât, le démon s'étant, retiré, voilà ce supérieur dans un étonnement prodigieux de ce qu'il avait fait ; il n'était arrivé rien de nouveau, toutes choses étaient dans le même état, le démon seulement s'était retiré (...)
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Sam 7 Sep - 7:49 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Les plus petites imperfections donnent de grandes prises, ; à ces esprits apostats. 1-,9 moindres choses, comme il est dignement remarqué dans la Vie de saint Jean Chrysostome, depuis peu donnée au public, leur suffisent pour exciter des passions violentes contre ceux qui leur font la guerre, en tâchant de rétablir les murs de l'Église dans leur première pureté.
Les moindres actions d'un fidèle serviteur de Dieu peuvent servir aux princes des ténèbres, de fondement et d'ouverture à une grande persécution, et ils savent envenimer les choses les plus innocentes. Si les évêques et les prêtres qui ont vécu au temps de la persécution sont morts pour la défense de la foi , les évêques et les prêtres ne peuvent être persécutés, depuis la paix de l'Église, que pour la défense de la vigueur de la discipline. Les démons font dans l'imagination ce que certains miroirs font à nos veux : ils grossissent les espèces, et ils peuvent faire paraître des atomes comme de hautes montagnes.
Ils font aussi voir les choses, comme nous l'avons déjà dit, d'une autre manière qu'elles ne sont ; comme ces verres qui vous représentent les objets tout d'une autre couleur que celle qu'ils ont. Ils vous donnent des idées très-fausses de la véritable dévotion ; ils la font mettre où elle n'est pas, en de certaines pratiques, en des lumières et mouvements sensibles ; ils ne la l'ont pas mettre où elle est, dans une volonté résolue de faire la volonté de Dieu en toutes choses, et eu la manière qu'il le veut. Ils persuadent aux gens du monde qu'elle n'est bonne que pour les cloîtres, et la font paraitre d'une telle façon qu'il ne leur est pas possible de la pratiquer. Leurs artifices vont à la faire envisager comme impossible à ceux qui vivent dans le siècle, afin de leur en ôter la pensée ou ils la représentent si hideuse, qu'on n'a pas le courage de l'embrasser ; ou ils lui imposent les défauts de ceux qui en l'ont profession, pour la décrier.
Comme ils sont tous dans la malignité, ils glissent dans les esprits une inclination maligne, qui leur fait trouver du venin dans les actions les plus saintes, et les portent à interpréter en mal les oeuvres du prochain ; au contraire de la véritable charité, qui pense du bien d'un chacun, et qui, lorsqu'elle ne peut pas approuver l'action, excuse au moins l'intention. C'est un des maux des plus ordinaires du monde, que de croire le bien avec peine, et de penser le mal avec facilité.
Si l'on ne peut pas blâmer une vie vertueuse, qui nous sert de reproche, l'on s'en prend à l'intérieur ; et pénétrant le fond du coeur, qui n'est connu que de Dieu seul, on le taxera d'hypocrisie et de dissimulation. Sainte Thérèse rapporte que la sainte dame de Cardone parlait facilement de ses grâces, et disait assez bonnement ses vertus ; elle regarde ce procédé comme celui d'une âme qui ne regardait que Dieu seul, sans se considérer : une autre l'aurait condamnée de vanité, et aurait soupçonné cette vertueuse dame de rechercher l'estime des créatures. (...)
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 8 Sep - 7:48 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Le P. Caussin, dans sa Cour sainte, faisant réflexion sur cette vérité, que nous devons être fort retenus à porter notre jugement sur les actions de nos prochains, après avoir hautement loué la conduite du grand saint François de Sales , remarque qu'un esprit critique y aurait bien trouvé à redire.
Par exemple, dit cet éloquent auteur, le saint témoigne que le souvenir de madame de Chanta, de glorieuse mémoire, lui est si cher, qu'il y pense souvent, et avec affection, et même au saint autel ; un esprit pointilleux n'approuverait pas que l'imagination d'un saint homme fût remplie du souvenir d'une femme ; cependant il y était appliqué par grâce. Mais nous lisons de certains saints qu'ils demandaient à Dieu de ne se souvenir jamais, même dans leurs prières, des femmes qui s'y recommandaient. C'était leur grâce que d'en user de la sorte ; mais les voies que tient l'esprit de Dieu en la conduite de ses saints sont si différentes, que c'est un abîme au pauvre esprit humain. Quand les démons prévoient de grands secours pour les âmes, des bénédictions spéciales sur une ville, un diocèse, une province, ils suscitent de grandes persécutions contre les personnes dont Dieu veut se servir. Ils n'oublient rien pour les décrier et pour en donner de l'horreur : et non-seulement ils maltraitent les personnes employées dans les fonctions publiques, mais celles qui sont les plus retirées et les plus solitaires, lorsqu'ils y remarquent une vertu extraordinaire ; car ces âmes, dit sainte Thérèse, ne vont jamais au ciel seules ; elles sauvent et sanctifient grand nombre de personnes par leurs oraisons et par leur union avec Dieu.
L'on a vu de notre temps un religieux carme déchaussé mener une vie fort solitaire sur le mont-Carmel, et imiter ces anciens Pères qui se retiraient dans les solitudes les plus écartées, pour y passer quelque temps dans un entier éloignement des hommes ; c'est une chose étonnante d'apprendre la rage des démons contre ce serviteur de Dieu.
S'ils conjecturent que la piété d'une âme solidement vertueuse, et les grâces extraordinaires que le ciel lui a faites, doivent faire de grands fruits dans l'Église, ils travailleront à mettre en vogue quelque créature trompée ; ils la feront passer pour sainte, ensuite ils en découvriront les tromperies, pour faire juger qu'il en est de même de celles qui sont mues par l'esprit de Dieu, et par là empêcher le bien qui eu peut arriver.
S'ils voient que la dévotion s'établisse dans un pays, par la solide pratique de l'usage fréquent des sacrements, de l'exercice de l'oraison, de l'union avec Dieu, ils feront tomber dans quelques fautes quelques-unes des personnes qui font profession de dévotion, et ensuite feront crier contre la fréquente communion, contre l'oraison, et les autres pratiques de piété (...) et la chose mérite bien d'être remarquée, pour ne pas donner lieu aux diables de nous tenter, particulièrement à l'heure de la mort, prenant garde aux compagnies que nous fréquentons.
Disons ici que comme les diables nous font de rudes combats par les gens qui sont à eux, aussi l'esprit de Dieu nous donne de grands secours par les âmes qu'il remplit. La bienheureuse Angèle de Foligno, faisant un voyage de dévotion, fut favorisée de dons grandement extraordinaires, et notre bon Sauveur lui révéla que si elle eût pris une autre compagnie que celle qu'elle avait, qui était une personne de vertu, elle eût été privée de toutes ces grâces. Bien de plus pernicieux que la conversation avec les méchants, rien de plus utile que celle que l'on a avec les gens de bien.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 8 Sep - 22:24 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Enfin, le grand ravage rie ces maudits esprits est l'établissement de l'hérésie : pour ce sujet ils usent de leurs ruses ; ils commencent par les choses qui ne peuvent pas tant étonner de prime abord, Ils suscitèrent Luther pour crier contre les indulgences ; mais ils le firent commencer par les abus des indulgences, des cérémonies, et insensiblement ils en vinrent à la foi.
Sainte Thérèse enseignait que le grand courage était tout à fait nécessaire à la milice spirituelle ; et il est bien vrai, puisque nos ennemis, non-seulement sont terribles en leur force, cruels en leur rage, extraordinairement redoutables en leurs ruses, mais qu'ils sont infatigables en leur poursuite : toute leur occupation est de nous surprendre ; ils veillent à notre perte pendant que nous dormons. « Nos ennemis, dit saint Augustin, sont toujours attentifs à notre ruine, et nous sommes toujours dans l'oubli de notre salut.
Ils veillent sans cesse pour nous faire mourir de la mort éternelle, et nous sommes continuellement endormis quand il s'agit de nous sauver. Le sommeil et la nourriture, non plus que les autres soins qui nous lassent, ne les fatiguent jamais, puisqu'ils n'en ont pas besoin ; ils sont toujours sous les armes jour et nuit, et durant tout le cours de notre vie, et ils ne les quittent jamais : s'ils donnent quelque apparence de paix ou de trêve, ce n'est que pour mieux nous faire la guerre, et pour nous combattre avec plus de forces et plus de succès.
De plus, ce sont de purs esprits, aussi vites que nos pensées, qui entrent partout , qui nous suivent partout, à qui rien n'est fermé : vous avez beau mettre des portes et des serrures à vos chambres et à vos cabinets, l'entrée ne laisse pas de leur en être libre ; et comme ils sont invisibles, ils vous combattent sans être vus ; ils vous frappent, et vous ne voyez personne, ils sont auprès de vous méditant votre perte, et vous n'en savez rien ; leurs armes sont invisibles ; ce qui marque assez combien il est difficile de s'en défendre.
(...) O mon Seigneur, s'écrie la séraphique Thérèse, que c'est une grande pitié ! Si une personne est trompée dans les voies de l'oraison, l'on crie, l'on fait grand bruit, et l'on ne voit pas que pour une personne qui s'égare, prenant mal l'oraison, les milliers d'âmes se damnent par faute de la faire.
Le pieux Grenade, en son Mémorial, fait un chapitre dans lequel il montre que c'est souvent un grand abus que de crier tant contre les abus de la fréquente communion : « Ce n'est pas qu'on ne les doive blâmer et avoir en horreur ; mais l'on ne prend pas garde, dit ce savant maître de la vie spirituelle, que sous prétexte de quelques abus qui se commettent, l'on empêche non-seulement les grands progrès des bonnes âmes en la vertu, par l'usage fréquent de la communion, mais encore, et c'est ce qui est grandement considérable, beaucoup de gloire qui en reviendrait à Dieu. »
Notre-Seigneur révéla à sainte Gertrude, fille de ceux qui empêchaient la fréquente communion et lui ravissaient ses délices. Saint Thomas enseigne que la communion journalière était de précepte dans les premiers siècles. Le saint concile de Trente souhaite que l'usage eu pût être rétabli. Il faut examiner les personnes qui reçoivent tous les jours la sacrée communion, afin qu'on n'en fasse pas un mauvais usage : mais de désapprouver un usage si établi dans la primitive Église, et que le dernier concile général voudrait pouvoir être rétabli, c'est un effet de la haine que les esprits d'enfer ont conçue contre ce mystère d amour. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 9 Sep - 22:18 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Un grand serviteur de Dieu a sagement remarqué qu'il y a de certaines personnes dans lesquelles les démons sont comme dans leur fort, et par le moyen desquelles ils rendent leurs tentations plus dangereuses. Il y a des personnes dont les approches portent a l'impureté, les autres à la vengeance, les autres à la vanité.
Les démons sont dans les yeux de quelques personnes, dans leurs cheveux, dans leurs mains ; et ils rendent tout ce que ces personnes font si agréable, leur voix, leurs paroles, le mouvement de leurs yeux, leurs gestes, qu'il est difficile de n'y être pas pris.
L'on s'étonne quelquefois de voir des malheureux s'attacher à des créatures assez imparfaites, et quitter leurs femmes qui sont belles et agréables ; souvent cela arrive par l'opération secrète des démons, qui mettent des charmes pour les coeurs en des misérables qui naturellement devraient donner de l'aversion.
Un malade qui était sur le point de mourir était dans une grande paix ; un de ses amis, hérétique, entre en sa chambre pour lui rendre visite, à même temps il se trouva grandement tenté contre la foi.
Les démons, qui n'avaient pas de prise dans ce lieu pour combattre ce pauvre malade, se trouvèrent en cet hérétique comme dans leur fort pour l'attaquer : j'ai appris ceci de feu M. Gauffre, digne successeur du P. Bernard, de glorieuse. Dans les temps les plus saints leurs tentations étaient plus grandes ; comme, par exemple, durant le saint temps de carême. Leurs attaques deviennent plus violentes à mesure que l'amour de Dieu s'augmente.
Dès qu'on commence à le servir, il faut se préparer à la tentation ; et il ne faut pas s'en étonner : pour lors la guerre est déclarée, auparavant ils ne s'en mettaient pas en peine, tenant l'âme sous leur tyrannie. Les saints se voient souvent sur le bord du précipice, par la violence de leurs tentations : ce sont ceux-là, dit Cassien, qui souvent sont bien tentés des convoitises de la chair.
Ce Pharaon infernal accable de travaux ceux qui tâchent de s'échapper de sa cruelle domination. Il n'y a point de lieu qui nous exempte de cette guerre ; nos temples et les lieux les plus saints ne nous en préservent pas : ils se glissent partout. Ils font tomber dans la solitude le pauvre Loth dans l'impureté, lui qui s'était conservé chaste au milieu d'une ville toute pleine des plus monstrueuses impudicités.
Il n'y a point d'âge en la vie qui nous mette à couvert de leurs attaques. Un grand et excellent solitaire, ayant résisté à leurs tentations en sa jeunesse, aimant mieux faire brûler son corps dans le feu matériel que d'abandonner son âme aux feux de l'impureté, et triomphant de la sorte de l'effronterie d'une femme qui tendait des pièges à sa pudicité, étant âgé de soixante ans ou plus, se laissa vaincre à ces tentateurs, par le moyen d'une créature qui en était possédée.
Considérons cet exemple en passant, et tremblons. Un jeune homme, qui dans la fleur de son âge avait remporté de si glorieux triomphes, se laisse vaincre, et cela dans la vieillesse, après tant de jeûnes et de mortifications, ayant le corps consumé de grandes austérités ; après tant de victoires remportées durant le cours de tarit d'années ; après une vie céleste, tant de dons extraordinaires, tant de grâces miraculeuses , il se laisse vaincre par une femme qui était possédée, ce qui devait donner de l'horreur, et après avoir chassé le diable de son corps. (...)
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 10 Sep - 20:16 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Un de leurs soins est de nous lasser par la durée du combat; et l'expérience fait assez voir que l'on succombe à la fin, après avoir résisté un long temps.
Une âme sera fidèle à ses exercices, malgré tous les dégoûts et toutes les répugnances qu'elle en peut avoir, quoiqu'elle n'y ait aucun sentiment, et qu'elle n'y porte que des peines : à la fin l'ennui l'accable, et elle cède à la tentation.
Elle s'assujettira aux bons conseils qu'un lui donne, et gardera inviolablement les ordres qu'on lui prescrit : à la fin elle en fera à sa tête, et cédera à ses pensées et à ses inclinations. Quand ces esprits malheureux voient qu'ils ne peuvent rien gagner, ils vont prendre de nouvelles forces ; ils s'associent des démons plus puissants encore et plus malicieux, et reviennent au combat, terrassant souvent ceux qui en avaient auparavant triomphé.
Après tout, leur nombre est incroyable. Saint Bernard dit que les diables, qui sont les singes de la Divinité, se partagent, afin que tous les hommes aient un mauvais ange, comme il en ont un bon. Saint Grégoire de Nice est dans le même sentiment. Saint Antoine disait souvent que des millions de diables parcouraient toute la terre. Saint Hilarion, son disciple, disait la même chose, et rapportait sur ce sujet l'histoire de l'Évangile, qui nous enseigne qu'un seul homme en était possédé d'une légion, c'est-à-dire de six mille six cent soixante-six. Le glorieux saint Dominique délivra un malheureux qui était possédé de quinze mille diables, qui étaient entrés dans son corps en punition des railleries qu'il avait faites des quinze mystères du rosaire. Ceci mériterait bien d'être considéré par ces gens qui se raillent des associations établies avec autorité légitime. Mais considérons combien d'ennemis conspirent à la perte d'un seul homme.
Saint Jérôme, sur le chapitre VI aux Ephésiens, déclare que c'est une opinion générale des docteurs, que l'air est tout rempli de ces ennemis invisibles. Après cela, donnons un peu nos attentions aux dangers où nous sommes exposés ayant de tels ennemis sur les bras. Mais donnons-les en même temps à la considération de ce que nous sommes, nous qui avons à combattre contre de telles forces. Nous vivons au milieu de la nuit, et dans le plein midi de la grâce, nous ne voyons pas même, aveuglés que nous sommes de nos passions.
Nous marchons dans des lieux tout pleins de précipices éternels, et dans des chemins si glissants, que les plus saints ont bien de la peine à s'y soutenir : nous ne savons pas le chemin qu'il faut tenir, et nous prenons facilement, selon le sentiment de saint Bernard celui de l'enfer ; ceux que nous rencontrons sont des aveugles et des ignorants comme nous, qui, au lieu de nous aider à nous tirer de ces mauvais pas, servent à nous y perdre.
Nous ne sommes que pure faiblesse, et percés de coups mortels de toutes parts. Ô mon Dieu, ô mon Dieu, qui pourra se sauver dans un état si déplorable ? Hélas ! Ô homme, à quoi pensons-nous, lorsque nous sommes dans l'oubli de ces dangers effroyables ? Est-il donc possible que ces vérités soient indubitables, et que nous y pensions si peu comme il faut ?
En vérité, en vérité, il faut que nous soyons enchantés ; qu'ayant des yeux nous ne voyions pas, des oreilles sans entendre, et des pieds, demeurant cependant immobiles pour l'éternité ; nous ne voyons, nous n'entendons, nous ne marchons que pour la vie présente.
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Ven 13 Sep - 21:13 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Pour ce sujet, il faut être fort sur ses gardes, et ne pas donner lieu à la tentation, en évitant toutes les occasions qui pourraient nous y engager. Veillez et priez, dit la divine Parole, de peur que vous n'entriez en tentation (Matth. XXVI, 41) ; elle ne dit pas de peur que la tentation n'entre en vous, mais de peur que vous n'entriez en la tentation. Quand c'est par l'ordre de Dieu que nous nous trouvons dans le péril, avec son divin secours nous en échapperons ; si c'est de nous-mêmes que nous y sommes engagés, nous y périrons.
La tentation de Joseph était bien plus forte que celle de David : Joseph était jeune, David était vieux ; Joseph était poursuivi par les caresses et les menaces d'une femme qui l'importunait sans cesse, David n'était poursuivi de personne.
La pudicité de Joseph était attaquée par une femme qui était sa maîtresse ; en lui résistant, il courait risque de sa vie, en donnant les mains à la passion, il pouvait attendre une grande fortune temporelle ; David était roi, il n'avait rien à craindre ni rien à attendre que les remords de sa conscience.
David était plus avancé dans la vie spirituelle, et c'était l'homme selon le coeur de Dieu ; cependant David est vaincu par la tentation, Joseph y résiste : c'est que David s'expose lui-même à la tentation, et que Joseph se trouve engagé dans le péril s'acquittant de son devoir dans l'ordre de Dieu. Les enfants ont été délivrés de la fournaise de Babylone, saint Pierre du danger des eaux ; mais, si vous vous jetez à l'eau, ou dans le feu, vous y serez noyé ou brûlé.
Si vous vous sentez bilieux, pourquoi n'évitez-vous pas les occasions de la colère ? Si vous vous sentez porté à l'amour, pourquoi ne fuyez-vous pas discrètement les occasions des femmes ?
Vous vous fâchez en jouant, pourquoi donc ne renoncez-vous pas au jeu ? Vous êtes distrait quand vous faites vos prières dans des lieux qui ne sont pas assez retirés, que n'en choisissez-vous de plus propres ?
Saint Ignace, le fondateur de la compagnie de Jésus, avait le privilège de ne point avoir de distractions pendant ses prières ; mais il fallait qu'il fît, de son côté, ce qu'il pouvait : quand il ne s'éloignait pas assez du monde et du bruit, il ne jouissait plus de cette grâce.
Soyez aussi prompt à résister à la tentation. Le même saint disait que le serpent fait glisser facilement tout son corps où il a passé sa tête. La négligence que vous apportez à résister à la tentation donne de grandes prises à vos ennemis ; ils craignent grandement les âmes qui résistent de prime abord à leurs attaques ; car ils voient que ces attaques ne leur servent qu'à leur acquérir des couronnes.
Si un charbon de l'un tombait sur votre habit, en même temps et, avec le plus de diligence qui vous serait possible, ne le jetteriez-vous pas par terre ? Et, pour peu que vous le laissassiez sur votre habit, n'en serait-il pas gâté ? (...) c'est toujours un péché véniel, et un seul péché véniel qui donne des forces étranges au démon pour nous tenter.
Quand les exorcistes des possédés de Marseille avaient commis la moindre petite faute, ils ne pouvaient rien faire contre les démons durant quelque temps : au contraire, lorsqu'on a repoussé la tentation promptement, les démons ont peur de revenir, et leurs forces sont affaiblies. Il ne faut jamais délibérer ; une ville qui parlemente est presque prise. Dès lorsque l'on voit le péché, ou l'occasion du péché, il faut rompre, il faut quitter, il faut tout souffrir plutôt que d'y penser. (...)
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Sam 14 Sep - 22:37 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Dans les combats de la chasteté, il faut vaincre en fuyant ; ne vous amusez pas à regarder les tentations, fuyez au plus vite : les tentations contre la pureté ont des charmes pour les sens, qui vous prennent si vous les regardez.
Dans celles de la foi, il ne faut jamais raisonner : I1 faut s'enfuir, disait saint François de Sales, par la porte de la volonté, et non pas par celle de l'entendement. Donnez-vous bien de garde d'aller chercher des raisons pour vaincre ces sortes de tentations ; ne disputez pas avec le démon, il est trop habile pour vous ; vous ne vous tirerez jamais de ses difficultés.
Le saint évêque que nous venons de citer rapportait que cet esprit de subtilité et de malice lui forma une objection si forte contre la présence de Notre-Seigneur en l'Eucharistie, que sans un secours particulier de la grâce il était perdu ; c'est pourquoi jamais cet incomparable prélat n'a voulu dire la difficulté de sa tentation, dans la crainte qu'il avait qu'elle ne fût le sujet de la perte de quelque âme.
Dans les autres peines d'esprit, il faut un grand abandon à Dieu, et y éviter les réflexions volontaires. L'on ne peut pas empêcher que l'imagination n'en soit attaquée, mais on doit les souffrir en patience, et ne les pas entretenir ou augmenter par des réflexions volontaires.
Elles portent ordinairement les personnes à être rêveuses : ce qu'il faut tâcher d'éviter, s'occupant doucement, pour y donner le moins de lieu que l'un peut ; la trop grande crainte en imprime les espèces plus fortement dans l'imagination, et, dans les tentations de l'impureté, les sens en sont plus émirs.
Dans les peines de scrupules ou d'autres inquiétudes, le remède est de ne se pas arrêter à son jugement, de prendre avis d'une personne expérimentée dans ces sortes de voies (car il y a de grands directeurs qui n'en ont pas d'expérience, et qui ait la doctrine et de la résolution, et s'eu rapporter à ses avis, soit pour ne plus réitérer de confessions générales, quoique l'on estime en avoir besoin ; soit pour ne plus dire de certaines fautes, soit pour ne se pas accuser de certains doutes.
Car enfin l'ordre que Dieu a établi en son Église est de ne nous pas gouverner immédiatement, mais par les personnes qu'il a appelées aux fonctions sacrées du sacerdoce. Une personne qui, agissant contre la conscience, ferait une chose qu'elle estimerait péché mortel, quoique ce ne fût qu'une faute vénielle, sans doute, si elle faisait cette chose avec une délibération parfaite, il y aurait un péché notable ; mais, si, nonobstant le jugement qu'elle fait de l'énormité d'une faute, elle passe par-dessus, soumettant son jugement à celui de son directeur, qui a plus de lumière qu'elle, et qui discerne mieux le péché d'avec le péché, assurément elle fait bien.
(...) L'on ne doit pas non plus s'inquiéter sur ce qu'il vient en l'esprit que l'on ne s'est pas assez bien expliqué, ou bien que le directeur ne connaît pas bien notre état ce sont des tentations communes presque à toutes les personnes peinées, ni s'embarrasser sur ce que nos peines peuvent venir de nos pochés ; car, après avoir renoncé à nos fautes, il est expédient d'en porter les peines dans la paix.
Les peines du purgatoire sont à la vérité des peines et des châtiments du péché ; cela empêcherait-il que les âmes qui y souffrent ne les portent avec tranquillité et une entière résignation aux ordres de Dieu ? (...)
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Messages : 6669 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 16 Sep - 1:36 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Dans les peines de blasphème ou de réprobation, il est nécessaire d'y éviter doucement les réflexions volontaires ; et dans ce temps ordinairement la vue confuse de Notre-Seigneur est plus propre, dans l'oraison, qu'une connaissance distincte des mystères, parce que la tentation s'augmente et s'entretient par la vue distincte des vérités de la foi.
Surtout, il est à propos de ne se pas laisser aller au découragement, quelques fautes que l'on commette. Quand vous tomberiez cent fois par jour, relevez-vous cent fois par jour. Un homme ne serait-il pas ridicule s'il demeurait couché au milieu d'une rue dans la boue, et la fange, parce qu'il s'est laissé tomber plusieurs fois ? Humilions-nous bien de nos fautes, et en ayons du regret, mais jamais ne nous en décourageons...
C'est une maxime générale : l'ennui et l'impatience causent de grands maux. Apprenons à nous supporter dans nos défauts, attendant avec patience le secours du Seigneur. C'est une fâcheuse tentation que le trop grand empressement à la perfection, que souvent nous voulons par amour-propre. Notre orgueil voudrait nous voir bientôt être parfaits, et il nous fait étonner de ce que nous tombons, qui est tout ce que nous pouvons de nous-mêmes.
Mon juste, dit l'Apôtre, vit de la foi (Galal. rrr, 91) ; c'est la grande et certaine règle de toute la vie spirituelle. Ne vous réglez pas par les goûts, les sentiments, ou les sécheresses et aridités, mais conduisez-vous par la foi, qui vous montrera que Dieu doit être également servi et adoré dans le temps de la tribulation comme dans le temps de la consolation. Ainsi vous serez fidèles à vos exercices, sans considérer si vous y avez répugnance ou inclination. Vous ne serez jamais non plus trompés dans les voies extraordinaires, où souvent les directeurs perdent beaucoup de temps pour discerner si les grâces viennent de l'esprit de Dieu, du démon, ou de l'imagination, et bien souvent ils y sont abusés.
Les serviteurs de Dieu, qui conclurent que sainte Thérèse était trompée dans ses grâces extraordinaires, à raison de plusieurs imperfections qu'ils remarquaient en elle, se trouvèrent eux-mêmes dans la tromperie.
Ce n'est pas une conclusion, dit le savant évêque qui a composé la Vie de la sainte, que les dons que l'on voit dans une âme ne procèdent pas de l'esprit de Dieu, parce qu'elle est imparfaite, car quelquefois ils sont donnés pour délivrer de ces imperfections. Si l'âme, quelques paroles intérieures qu'elle entende, quelque vision qui lui soit représentée, ne s'arrête qu'à la pure foi, laissant ces choses pour telles qu'elles sont, elle demeurera toujours dans la vérité. Si c'est le démon qui agit, il n'en recevra que de la honte et du dépit ; si c'est l'esprit de Dieu, il opérera dans l'âme, indépendamment de sa vue ou réflexion.
Les tableaux que nous avons dans nos églises sont un usage que l'esprit de Dieu a introduit, et qui le blâmerait serait hérétique. Cependant si l'on s'arrêtait à l'image, au lieu de passer de l'image à la chose représentée, sans doute l'un manquerait beaucoup. Or , les visions que l'esprit de Dieu même donne, sont des figures ou images de la Divinité ; elles ne sont pas Dieu, et l'esprit de Dieu ne les donne que pour nous élever à lui. Or, comme la foi est le plus prochain moyen de l'union divine, il faut s'en tenir là. Enfin, l'entier et parfait abandon à la divine volonté pour toutes choses, et en toutes choses, ne désirant rien en particulier, est le brand secret pour vaincre les tentations.
L'on doit se souvenir qu'il ne faut pas s'attacher aux moyens qui conduisent à Dieu, quelque excellents qu'ils soient, ni à aucune pratique, quelque bonne qu'elle puisse être ; mais qu'on doit la prendre et la quitter quand il la faut prendre ou quitter ; car tous ces moyens ne sont pas Dieu, à qui seul nous devons nous arrêter inviolablement comme à notre seule fin. (...)
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 16 Sep - 22:17 | |
| HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Avant que de finir cette matière, je me sens pressé de donner avis d'une tentation ordinaire, mais dangereuse, et qui rend presque toutes nos actions, ou inutiles ou imparfaites.
C'est que le démon travaille à nous faire occuper de toute autre chose que de ce que nous faisons. Si vous êtes dans l'oraison, il vous fera penser à quelque bonne action que vous avez à faire ; quand vous serez dans cette action, il vous occupera d'une autre ; et ainsi vous pensez toujours à ce que vous ne faites pas, et ne pensez jamais bien, ou qu'à demi, à ce que vous faites.
Or, chaque moment a sa bénédiction ; faites bien ce que vous faites, et pour le bien faire ne pensez à autre chose.
Le moment passé n'est pas à vous ; le futur n'y est pas encore ; il n'y a donc que le présent. Or voici la ruse du démon : vous désoccupant du présent, et vous tenant toujours en haleine pour l'avenir, jamais vous n'avez aucun moment à vous. C'est encore une de ses ruses, de vous donner du goût pour des emplois qui ne sont pas de votre état.
Que vous sert-il de vous occuper de la vie des Chartreux, si votre état est dans les emplois extérieurs ?
et que sert aux Chartreux de penser à la prédication, ou à la visite des hôpitaux, puisqu'il faut qu'ils vivent solitaires ? Nous ferions des merveilles, à ce que nous pensons, si nous faisions des choses que cependant nous ne ferons jamais ; et nous ne songeons pas à bien faire ce que nous sommes obligés de faire tous les jours.
Vous êtes engagé dans un état où il y a bien de la peine à se sauver, et il faut, malgré vous, que vous y demeuriez.
Considérez donc sérieusement qu'il faut vous sauver dans cet état si dangereux, et n'allez pas perdre le temps à vous imaginer d'autres états où vous n'entrerez jamais.
Travaillez cependant, dans quelque condition que vous soyez, à bien régler vos passions ; et sachez que la moindre est capable de vous jeter dans un aveuglement déplorable, et qui vous met même hors d'état de prendre aucun avis ; la raison en est que nos passions nous trompant, nous font voir les choses d'une autre façon qu'elles ne sont ; ainsi nous les proposons, pour avoir avis, comme nous les concevons , et l'on nous donne conseil comme nous les expliquons ; ce qui fait que souvent l'on est dans de grandes erreurs, même en suivant conseil, et cela par notre faute, ce qui ne nous excusera pas devant Dieu.
Or, ce que nous avons déjà dit, que les démons nous trompent dans la vue des choses, cela arrive par le moyen de nos passions, dont ils se servent.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 17 Sep - 21:51 | |
| HUITIÈME MOTIF La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.
Mais le Dieu du ciel a plus de désir de nous sauver que l'enfer n'a de rage pour nous perdre. Comme il sait à fond nos impuissances, dans l'excès de ses divines Miséricordes, il donne des secours proportionnés à nos faiblesses ; et pendant que l'enfer veille continuellement à notre perte, ses yeux sont toujours amoureusement ouverts à notre défense. Il nous envoie les anges bienheureux de sa cour céleste, par une Providence que l'Église appelle ineffable, pour nous soutenir dans les combats que nous devons donner contre ces puissances, dont la force infailliblement nous accablerait, sans une protection si particulière.
« L'âme, dit saint Bernard, est quelquefois dans un tel trouble, son esprit dans un ennui si fâcheux, son coeur dans des angoisses si pressantes, son corps tellement affligé, sa tentation si vive, que, sans un grand secours, elle succombera. Elle a besoin pour lors d'être assistée par les anges, continue ce Père ; elle a besoin de la consolation de ces esprits du ciel. Comme elle est toute languissante, elle ne pourrait pas marcher ; il est nécessaire que les anges apportent entre leurs bras. Certainement j'estime qu'en cet état ils la soutiennent, pour ainsi dire, comme avec deux mains, et la font passer si doucement à travers de tous les dangers qui lui donnaient plus de crainte, qu'en quelque façon elle les sent, et ne s'en aperçoit pas. Il nous faut marcher sur les aspics et les basilics ; il nous faut fouler aux pieds les lions et les dragons. Qu'il est nécessaire, pour cet effet, d'avoir les anges pour maîtres et pour guides ! Qu'il est nécessaire même qu'ils nous portent, particulièrement nous qui ne sommes que comme de faibles enfants ! Mais que nous passons facilement ces routes dangereuses, si nous sommes portés par leurs mains ! Que craignons-nous ? Ils sont fidèles, ils sont sages, ils sont puissants ; suivons-les seulement, et ne nous en séparons pas.
Toutes les fois donc que vous vous verrez pressé de quelque grande tentation ou affliction, ayez recours à votre bon ange ; dites-lui : Seigneur, sauvez-nous, car nous sommes sur le point de nous perdre. Ce sont les sentiments de ce grand saint qui nous font assez voir la nécessité et la douceur de la protection de ces aimables princes du paradis. Comme les rois font mourir dans leurs États les larrons, pour y conserver les biens et la vie de leurs sujets, de même ces glorieux esprits détruisent la puissance des princes de l'enfer pour le salut de nos âmes, et la gloire de leur souverain.
Aussi est-il dit dans l'Écriture qu'ils lient les démons, c'est-à-dire, qu'ils empêchent leur pouvoir. Le solitaire Moïse était grandement tourmenté des tentations de la chair ; et allant trouver l'abbé Isidore, pour lui exposer ses peines, et y trouver quelques remèdes, cet abbé lui fit voir une troupe de démons sous des formes sensibles, animés plus que jamais à le combattre ; ce qui affligea beaucoup ce serviteur de Dieu : mais peu à peu il lui montra une bien plus grande troupe de saints anges préparés à sa défense, en lui disant : Sachez, mon fils, qu'il nous faut dire, avec le prophète Élisée, que nous en avons plus pour nous que contre nous : ce qui lui donna une telle consolation, qu'il s'en retourna tout joyeux en sa cellule, et dans une grande résolution de résister généreusement à toutes les attaques des esprits de l'enfer.
Je vous dis, mon cher lecteur, la même chose, après vous avoir parlé des tentations des démons, de leur rage, de leur force, de leurs ruses et de leur multitude. Nous en avons plus avec nous que contre nous. Cette vérité est bien douce et bien capable de nous consoler dans toutes nos peines ; mais méditez-la un peu à loisir.
Nous espérons encore en parler, avec le secours du ciel, au sujet de la confiance que nous devons avoir en la protection des saints anges, dont nous traiterons ci-après. Seulement encore un mot : Sachez qu'un seul démon, si Dieu lui permettait, serait capable de faire périr tous les hommes, quand tous les hommes de la terre seraient autant de soldats et tous sous les armes. (...)
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 18 Sep - 21:43 | |
| NEUVIÈME MOTIF. Les grands secours que les saints anges nous donnent à l'heure de la mort, et après la mort.
Si l'un des plus grands philosophes a estimé que la mort était la chose la plus terrible de toutes les terribles, quoiqu'il n'eût pas la connaissance de ses suites, que doivent penser les Chrétiens, à qui Dieu tout bon les a si Miséricordieusement révélées ?
Quand un esprit considère sérieusement que de cet instant épouvantable dépend la décision d'une éternité bienheureuse ou malheureuse ; que bien peu, et très peu y reçoivent une sentence favorable pour la sainte éternité ; et que la plupart du monde y est condamné aux flammes impitoyables de l'enfer pour un jamais ; il faut être plus qu'insensible pour n'avoir pas le coeur transpercé de la dernière frayeur.
Mais croyons-nous à ces paroles du Fils de Dieu qui nous apprennent que le chemin de la vie est bien étroit, et qu'il y en a bien peu qui le trouvent ? (Matth. VII, 14) Croyons - nous à cette vérité effroyable, qu'il' nous a révélée, qu'il y en a bien pen de sauvés :' (Matth. XX, 16.)
Songeons-nous que nous allons, ou pour mieux dire, que nous courons à la mort, où il faudra faire l'expérience de ces infaillibles mais redoutables paroles, vous qui lisez ceci, et moi qui vous l'écris ?
Quoi sera-t-il donc vrai, qu'à peine le juste sera sauvé ce qui fait trembler les âmes les plus innocentes, et que le pécheur vivra dans l'assurance, comme si à la mort le paradis lui était dû et qu'il n'y eût rien à craindre pour lui ?
Ô mon Dieu et mon Seigneur ! N'entrez pas en jugement avec votre pauvre serviteur, parce que personne ne sera justifié en votre divine présence. (Psal. CXLII, 2)
Le saint abbé Agathon étant sur le point de mourir, était saisi d'une extrême frayeur ; et comme ses disciples étonnés lui demandaient s'il avait quelque chose en sa conscience qui fût un juste sujet d'une telle crainte, il leur répondit que par la grande Miséricorde de Notre-Seigneur sa conscience ne lui donnait aucun remords ; mais que les jugements de Dieu étaient bien autres que ceux des hommes. Toutes nos justices, nous enseigne l'Écriture (Job XXV, 4-6), ne sont qu'ordures, quand elles paraissent devant sa divine pureté.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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