Que le Cardinal CAFFARA repose en paix, que Dieu l'accueille auprès de Lui en tant que serviteur fidèle à sa Parole, qu'il soit un ardent intercesseur pour notre Eglise en ces temps de grandes tribulations.
Françoise consacré
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Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Ven 15 Sep - 8:04
Dubia : La mort du Cal CAFFARA et la mission qu'il laisse aux catholiques.
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Françoise consacré
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Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Mer 14 Fév - 8:44
... Du blog de Jeanne Smits. Que pensez-vous de cela ? ... cela se passe au Canada.
[size=36]Lauren, 29 ans, une jeune « vierge » enceinte au Canada[/size] 12 février 2018 11 h 30 min·
Elle est d’une famille très « religieuse » du Manitoba, elle apprécie sa propre compagnie et elle est « mal à l’aise » pour embrasser. Lauren, 29 ans, a décidé d’avoir un enfant toute seule et après s’être fait inséminer, attend la naissance de son premier bébé au mois de juin. Elle n’est sans doute pas la première femme dans cette situation, à avoir conçu un enfant sans avoir de relations sexuelles avec un homme. Depuis que la fécondation artificielle s’est ouverte – dans certains pays – aux célibataires et aux lesbiennes, il est somme tout assez facile de contourner la nature. Reste le traitement médiatique de son histoire : cette jeune femme du Canada est présentée comme une « vierge mère ».
Lauren souffre d’un désordre hormonal, l’hypopituitarisme qui consiste en l’hypoactivité de l’hypophyse et qui a provoqué chez elle un retard de la puberté, l’exposant aux moqueries de ses camarades et la rendant mal à l’aise sur le plan social.
Sortir avec un homme ? Cela lui a toujours semblé sans intérêt aucun. Elle a bien essayé mais préfère se focaliser sur sa propre personne. Les quelques baisers qu’elle a échangés avec des hommes l’ont laissée « mal à l’aise » et peu sûre d’elle : elle n’a aucune envie de revivre l’expérience.
La « vierge » enceinte du Canada est aux antipodes de la pureté virginale Lauren savait d’emblée qu’elle aurait des difficultés pour concevoir naturellement du fait de son insuffisance hormonale. Son médecin, quoique très opposé à l’idée de l’aider à tomber enceinte, a pourtant fini par la diriger vers une clinique de fertilité pour obtenir une fécondation in vitro à coups de dizaines de milliers de dollars.
Ayant trouvé un donneur de sperme – à défaut d’avoir un amoureux et encore moins un mari – Lauren a pu obtenir une grossesse sur commande et espère maintenant échapper à la pression du « marché des rencontres » grâce à son bébé. Qui naîtra sans père, ou plutôt sans avoir moyen de le connaître et de grandir avec lui.
Sa démarche égoïste a été dénoncée par sa famille, ses proches et ses médecins. Lauren n’en a que faire : elle a décidé de fabriquer son enfant pour des raisons qui sont à l’opposé des motivations religieuses, comme elle l’a elle-même indiqué : « Si vous êtes en train de me dire que je ne peux pas faire cela, eh bien je vais le faire quand même. »
Lauren a fait un enfant toute seule Est-elle vraiment « vierge » ? C’est toute la question. En rejetant la manière naturelle, et conforme à la dignité personnelle de l’être humain, de concevoir un enfant, Lauren n’a pas pour autant échappé à la nature même si c’est la technique qui a remplacé l’amour humain, par son propre vouloir. Ce faisant elle s’est arrogé un pouvoir qui n’appartient pas à l’être humain.
Il est difficile de ne pas voir dans de telles aberrations une singerie de la conception et de la naissance virginale du Christ – même si en l’occurrence, la jeune femme a bien subi une forme de violation de son intimité et que la naissance de son enfant ne la laissera pas intacte… Mais comment ne pas deviner le rire démoniaque qui accompagne cette folie ?
Jeanne Smits
Philippe consacré
Messages : 2086 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 76 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Mer 14 Fév - 20:16
Le sperme n'est pas un produit chimique comme l'huile d'olive ou même la bile ou la salive ; c'est comme un sacrement de communion sponsal. Même si elle ne le sait pas ou plutôt ne veut pas le savoir, elle ne fait plus qu'une seule chair avec un bonhomme.
La photo de la lettre de Benoît XVI sur la théologie du pape François volontairement manipulée, selon l'Associated Press
Le Vatican vient de reconnaître que la photo de la lettre de Benoît XVI à Mgr Vigano sur les « onze petits volumes » exposant la théologie et la philosophie du pape François a été délibérément manipulée de manière à rendre illisibles les deux dernières lignes de la première page.
Ce sont précisément les lignes où le pape émérite précise qu'il n'a pas lu les « petits volumes » en question et qu'il ne leur consacrera pas de note théologique, n'ayant nullement l'intention de les lire « dans un avenir proche ».
Dans la partie visible, Benoît XVI écrit : « J’applaudis à cette initiative visant à s’opposer et réagir contre le préjugé » stupide en vertu duquel le pape François ne serait qu’un homme pratique dénué de toute formation théologique ou philosophique tandis que je ne serais moi-même qu’un théoricien de la théologie qui n’aurait pas compris grand-chose de la vie concrète d’un chrétien d’aujourd’hui. » (traduction : diakonos.be). Et il parle d'une « continuité intérieure » (?) entre leurs pontificats.
L'Associated Press a obtenu de la salle de presse du Vatican l'aveu sur le brouillage des deux dernières lignes de la première page : « Le Vatican n'a pas expliqué pourquoi il avait flouté les lignes, si ce n'est pour dire qu'il n'avait jamais eu l'intention de publier l'ensemble de la lettre. En effet, la totalité de la seconde page est recouverte sur la photo par une pile de livres, laissant visible seulement la minuscule signature de Benoît, pour prouver son authenticité. »
« Le contenu manquant altérait significativement le sens des citations que le Vatican a choisi de mettre en exergue, et qui ont été largement reprises par les médias. Les citations laissaient entendre que Benoît avait lu le volume, qu'il était en accord avec lui et qu'il lui donnait son entière approbation après l'avoir évalué. La falsification de la photo est significative parce que les médias d'informations comptent sur les photographes du Vatican pour les images du pape lors d'événements fermés aux médias indépendants », poursuit l'Associated Press.
Celle-ci signale cependant que qu'une partie de la lettre été lue par Mgr Vigano lors de la présentation « du volume », y compris les lignes floutées mais pas la totalité. « Le Vatican n'a pas répondu à une demande de voir le texte complet », précise l'AP.
L'agence rappelle que la plupart des médias indépendants respectent des normes strictes qui prohibent la manipulation digitale de photos. « Aucun élément ne doit être numériquement ajouté ou retiré sur une photo », précisent les normes de l'AP.
Le titre de la photo mise en ligne par le Vatican comporte le mot « cropped », qui veut dire « rogné » mais aussi « tronqué ».
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Lun 19 Mar - 6:31
Bonjour,
Bonne saint Joseph à tous.
Du blog de Jeanne Smits, on reçoit ce complément d'info ce matin. En partage :
http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/
Que le bon saint Joseph, si discret, si intérieur, nous aide dans la confusion ambiante et grandissante. Nous aspirons à vivre dans un monde de Vérité.
Prions : Saint Joseph, protecteur de l'Eglise universelle, regardez avec bienveillance le Pape, les évêques, les prêtres, les religieux et tous les croyants et priez pour leur sanctification. L'Eglise est née du sang de Jésus, votre fils d'adoption. Nous vous confions nos supplications pour son expansion, sa liberté et sa fidélité. Défendez-la de l'erreur, du mal et des forces de l'enfer comme au jour où vous avez sauvé la vie de Jésus des mains d'Hérode. Qu le désir de Jésus se réalise, qu'il n'y ait qu'un seul troupeau et un seul pasteur. Saint JOSEPH, priez pour nous.
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Dim 25 Mar - 7:31
Arnaud Beltrame : le témoignage d'un chanoine de l'abbaye de Lagrasse
C'est très volontiers et avec émotion que je publie ici, avec l'autorisation des Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu, le texte que vient de rédiger le religieux qui connaissait bien Arnaud Beltrame et sa fiancée, et qui a pu lui apporter le sacrement des malades, avant son décès ce samedi 24 mars.
ARNAUD BELTRAME :
UN OFFICIER CHRÉTIEN HÉROÏQUE QUI A DONNÉ SA VIE POUR EN SAUVER D'AUTRES.
Témoignage d'un chanoine de l'abbaye de Lagrasse (Aude), le jour de sa mort, 24 mars 2018.
C'est au hasard d'une rencontre lors d'une visite de notre abbaye, Monument Historique, que je fais connaissance avec le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame et Marielle, avec laquelle il vient de se marier civilement le 27 août 2016. Nous sympathisons très vite et ils m'ont demandé de les préparer au mariage religieux que je devais célébrer près de Vannes le 9 juin prochain. Nous avons donc passé de nombreuses heures à travailler les fondamentaux de la vie conjugale depuis près de 2 ans. Je venais de bénir leur maison le 16 décembre et nous finalisions leur dossier canonique de mariage. La très belle déclaration d'intention d'Arnaud m'est parvenue 4 jours avant sa mort héroïque.
Ce jeune couple venait régulièrement à l'abbaye participer aux messes, offices et aux enseignements, en particulier à un groupe de foyers, ND de Cana. Ils faisaient partie de l'équipe de Narbonne. Ils sont venus encore dimanche dernier.
Intelligent, sportif, volubile et entraînant, Arnaud parlait volontiers de sa conversion. Né dans une famille peu pratiquante, il a vécu une authentique conversion vers 2008, à près de 33 ans. Il reçoit la première communion et la confirmation après 2 ans de catéchuménat, en 2010.
Après un pèlerinage à Sainte-Anne-d'Auray en 2015, où il demande à la Vierge Marie de rencontrer la femme de sa vie, il se lie avec Marielle, dont la foi est profonde et discrète. Les fiançailles sont célébrées à l'abbaye bretonne de Timadeuc à Pâques 2016.
Passionné par la gendarmerie, il nourrit depuis toujours une passion pour la France, sa grandeur, son histoire, ses racines chrétiennes qu'il a redécouvertes avec sa conversion.
En se livrant à la place d'otages, il est probablement animé avec passion de son héroïsme d'officier, car pour lui, être gendarme voulait dire protéger. Mais il sait le risque inouï qu'il prend.
Il sait aussi la promesse de mariage religieux qu'il a faite à Marielle qui est déjà civilement son épouse et qu'il aime tendrement, j'en suis témoin. Alors ? Avait-il le droit de prendre un tel risque ? Il me semble que seule sa foi peut expliquer la folie de ce sacrifice qui fait aujourd'hui l'admiration de tous. Il savait comme nous l'a dit Jésus, qu'« Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15, 13). Il savait que, si sa vie commençait d'appartenir à Marielle, elle était aussi à Dieu, à la France, à ses frères en danger de mort. Je crois que seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain.
J'ai pu le rejoindre à l'hôpital de Carcassonne vers 21h hier soir. Les gendarmes et les médecins ou infirmières m'ont ouvert le chemin avec une délicatesse remarquable. Il était vivant mais inconscient. J'ai pu lui donner le sacrement des malades et la bénédiction apostolique à l'article de la mort. Marielle alternait ces belles formules liturgiques.
Nous étions le vendredi de la Passion, juste avant l'ouverture de la Semaine Sainte. Je venais de prier l'office de none et le chemin de croix à son intention. Je demande au personnel soignant s'il peut avoir une médaille mariale, celle de la rue du Bac de Paris, près de lui. Compréhensive et professionnelle, une infirmière, la fixe à son épaule.
Je n'ai pas pu le marier comme l'a dit maladroitement un article, car il était inconscient.
Arnaud n'aura jamais d'enfants charnels. Mais son héroïsme saisissant va susciter, je le crois, de nombreux imitateurs, prêts à au don d'eux-mêmes pour la France et sa joie chrétienne.
****
Merci pour ce bel hommage et belle fête des Rameaux.
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Lun 9 Avr - 15:22
... Du blog de Jeanne Smits : "Eglise catholique", où vas-tu ?
http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/
07 avril, 2018
Déclaration finale du colloque “Église catholique, où vas-tu ?”, Rome, le 7 avril 2018
"C’est pourquoi, nous témoignons et confessons…"
Déclaration finale du colloque “Eglise catholique, où vas-tu ?”, Rome, le 7 avril 2018
En raison des interprétations contradictoires de l’exhortation apostolique Amoris lætitia, la confusion et le désarroi vont croissant parmi les fidèles du monde entier.
La demande urgente d’environ un million de fidèles, de plus de 250 professeurs et aussi de cardinaux d’une réponse clarificatrice du Saint-Père à ce sujet n’a toujours pas été entendue.
Devant le grave danger que cela cause à la foi et à l’unité de l’Église, nous, baptisés et confirmés, membres du Peuple de Dieu, nous sommes appelés à réaffirmer notre foi catholique.
Le Concile Vatican II nous autorise et nous encourage à le faire, lui qui, dans Lumen gentium, n. 33, déclare : « Ainsi, tout laïc, en vertu des dons qui lui ont été faits, constitue un témoin et en même temps un instrument vivant de la mission de l’Église elle-même “à la mesure du don du Christ”(Ep 4, 7). »
Le bienheureux John Henry Newman nous y encourage aussi, lui qui, dans un écrit que l’on peut dire prophétique, Sur la consultation des fidèles en matière de doctrine, indiquait, déjà en 1859, l’importance du témoignage de la foi de la part des laïcs.
C’est pourquoi, nous témoignons et confessons selon l’authentique tradition de l’Eglise que:
1) Le mariage ratifié et consommé entre deux baptisés ne peut être dissous que par la mort.
2) Ainsi, les chrétiens qui, unis par un mariage valide, s’unissent à une autre personne alors que leur conjoint est encore en vie, commettent le grave péché d’adultère.
3) Nous sommes convaincus qu’il existe des commandements moraux absolus, qui obligent toujours et sans exception.
4) Nous sommes également convaincus qu’aucun jugement subjectif de conscience ne peut rendre bonne et licite une action intrinsèquement mauvaise.
5) Nous sommes convaincus que le jugement sur la possibilité d’administrer ou non l’absolution sacramentelle ne repose pas sur la question de l'imputabilité du péché commis, mais sur le propos du pénitent d’abandonner un mode de vie contraire au commandement divin.
6) Nous sommes enfin convaincus que les divorcés « remariés » civilement, qui ne sont pas disposés à vivre dans la continence, se trouvant dans une situation objectivement opposée à la loi de Dieu et ne peuvent accéder à la communion eucharistique.
Notre Seigneur Jésus-Christ dit : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » (Jn 8, 31-32).
Dans cette assurance, nous confessons notre foi devant le suprême pasteur et maître de l’Eglise en même temps que devant les évêques, et nous leur demandons de nous confirmer dans la foi.
***
Petit commentaire / La prophétie de Malachie se réalise sous nos yeux... Nous étions prévenus, mais n'empêche que cela en déconcerte plus d'un, vu l'allure folle où cela va !
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Lun 9 Avr - 16:43
Colloque “Où va l'Eglise” : le cardinal Burke parle du devoir de désobéissance au pape
Le cardinal Raymond Burke au colloque du 7 avril (photo : Edward Pentin.)
Edward Pentin du New Catholic Register a donné les grandes lignes de la conférence prononcée par le cardinal Raymond Burke au colloque Où va l'Eglise qui se déroule aujourd'hui à Rome. C'est en tant que prince de l'Eglise que le cardinal a souligné ceci : « L'autorité du pape dérive de l'obéissance au Christ. » Et il a évoqué un devoir de désobéissance à l'égard du pape si celui-ci n'agit et n'enseigne pas conformément à la Révélation divine, à l'Ecriture sainte et à la Tradition. De telles expressions du pape doivent alors « être rejetées par les fidèles ».
Cette parole publique du cardinal Burke lors d'une journée placée sous le signe du cardinal Caffarra et où étaient également annoncés les cardinaux Brandmüller, Arinze et Zen, ainsi que Mgr Schneider, constitue sans doute la prise de position la plus nette qui ait eu lieu à ce jour à propos de la confusion qui règne actuellement dans l'Eglise, même s'il n'a pas explicitement nommé le pape François au cours de son allocution. Le contexte était pourtant parlant.
Au cours de sa conférence, intitulée « Les limites de l'autorité du pape dans la doctrine de l'Eglise », le cardinal Burke a mis l'accent sur le devoir des papes de sauvegarder et de promouvoir l'unité de l'Eglise, ajoutant que toute expression de la doctrine ou de la pratique par un pontife romain se doit d'être un « exercice authentique » du ministère pétrinien. Cette autorité, désignée par la plenitudo potestatis, n'est pas, nonobstant son nom, un pouvoir « magique ; elle dérive de son obéissance au Seigneur. »
C'est en tant que canoniste et préfet émérite de la Signature apostolique que le cardinal s'est également exprimé, se référant aux enseignements du canonistes du XIIIe siècle, le cardinal Henri de Suse, dit Hostiensis et aux écrits du professeur britannique John A. Watt, sur ce qu'on appelle l'absoluta potestas du pape, un pouvoir absolu qui diffère de celui théorisé par Machiavel ou mise en pratique par des dictateurs totalitaires dans la mesure où il sert à « apporter un remède aux défauts » de la loi existante soit que celle-ci « ne soit pas observée », soit qu'elle se révèle « inadaptée à des circonstances particulières ».
Il ne s'agit en aucun cas d'une autorité s'exerçant sur le Magistère de l'Eglise, mais plutôt d'une « nécessité » de la gouvernance « en pleine fidélité » à l'égard du Magistère de l'Eglise, ce qui oblige à n'en user qu'avec « grande prudence », comme d'un pouvoir ordonné à « la construction, et non la destruction ».
Cette absoluta potestas est donnée par le Christ lui-même, a ajouté le cardinal, et par conséquent « ne peut être exercé qu'en obéissance au Christ ». Ainsi, un pape peut décider d'une dispense à la loi, ou encore interpréter celle-ci, mais seulement de manière à aider la loi à remplir son « véritable objet, jamais pour la subvertir ».
Le cardinal Burke a alors souligné que tout acte d'un pape considéré comme « hérétique ou peccamineux », ou qui puisse « favoriser l'hérésie ou le péché, sape les fondements de la société et serait dès lors nul et non avenu ».
Il est bien admis, a expliqué le cardinal, que la plénitude du pouvoir donnée à un pape ne lui permet pas d'« agir contre la foi apostolique », mais qu'il s'agit d'un pouvoir dont il doit user « avec parcimonie, et avec la plus grande prudence ». Et de rappeler que selon Watt, la plenitudo potestatis est ordonnée au service des âmes et à l'unité de l'Eglise, et non pas aux intérêts personnels des individus. « Si le pape devait agir de cette manière sine causa (sans cause) ou de manière arbitraire, il mettrait son salut en péril », a insisté le cardinal Burke.
Ayant établi ces principes, le cardinal a expliqué comment les abus de ce type de pouvoir peuvent être corrigés. Déjà, Hostiensis avait expliqué que le pape doit être « averti de l'erreur de ses actions, y compris publiquement », et que le collège des cardinaux « doit servir de frein de facto par rapport à l'erreur du pape. » Mais il ne s'agit pas d'un « jugement contraignant » selon Hostiensis. Il soutenait plutôt que si, selon sa conscience bien formée, un fidèle croit qu'un acte pontifical d'exercice de la plénitude du pouvoir est « peccamineux », alors « il faut désobéir au pape par devoir, et les conséquences de cette désobéissance doivent être endurées avec une patience chrétienne ».
Etant donné que le droit canonique ne permet pas que le pape soit jugé, la correction du pape s'exercerait sous la forme de deux phases, a précisé le cardinal Burke, fondées sur l'enseignement du Christ dans Matth. 18:15-17, sur la manière d'exercer la correction fraternelle, et sur la tradition canonique. Il s'agirait donc de corriger directement le pontife romain quant à son « erreur présumée », et s'il persistait à errer, de faire une « déclaration publique ».
Le cardinal s'est ainsi référé au canon 212 qui à la fois exhorte à l'obéissance chrétienne mais reconnaît aux fidèles le « droit et le devoir » de faire connaître au clergé leurs inquiétudes quant aux bien de l'Eglise. Et de rappeler, en citant un symposium de 1996 de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur « La primauté du successeur de Pierre », que le ministère du pontife romain est un service d'unité par rapport à chaque Eglise particulière, ce qui le rend « substantiellement différent » du gouvernement laïque.
« Le successeur de Pierre est la pierre qui, face à l'arbitraire et au conformisme, garantit une fidélité rigoureuse à la Parole de Dieu. La plénitude du pouvoir du pontife romain ne peut être bien compris eet exercée qu'en tant qu'obéissance à la grâce du Christ, Tête et Pasteur du troupeau en tout temps et en tout lieu », a répété le cardinal Burke : ainsi le pape doit exercer son pouvoir « en communion avec toute l'Eglise », en « respectant le dépôt de la foi », sans jamais « agir de manière contraire à la foi ». En particulier, il doit « respecter tous les sacrements et chacun, sans supprimer ou ajouter quoi que ce soit qui aille contre la substance des sacrements ». Il doit aussi partager l'exercice « du pouvoir entier et suprême » avec le collège des évêques.
La plénitude de pouvoir du pape « n'est pas simplement honorifique, il est substantiel » puisqu'elle un rapport avec « la responsabilité universelle de la sauvegarde du règne de la foi (regula fidei) et du règne de la loi (regula iuris). » Ce pouvoir suprême dépasse celui d'un concile œcuménique, a souligné le cardinal Burke, mais il n'est pas mis en œuvre lorsque le pape « agit comme une personne privée ou comme un simple fidèle ».
Le cardinal a rappelé le contexte et le champ du pouvoir pontifical, notamment la capacité à définir la doctrine et à condamner l'erreur, à promulguer et à abroger des lois, à agir en tant que juge dans toutes les matières de foi, à décréter et à imposer des peines, à nommer et a écarter des pasteurs si nécessaire. Mais « puisque ce pouvoir vient de Dieu Lui-même, il est limité par la loi naturelle et par la loi divine ».
« Par conséquent, toute expression de la doctrine ou de la pratique qui n'est pas en conformité avec la Révélation divine, contenue dans l'Ecritures sainte et dans la Tradition de l'Eglise ne peut être un exercice authentique du ministère apostolique ou pétrinien et doit être rejetée par les fidèles », a déclaré le cardinal Burke.
Avant de conclure, il a cité l'épître de saint Paul aux Galates :
« Frères, je trouve vraiment étonnant que vous abandonniez si vite celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, et que vous passiez à un autre ÉEvangile. En fait, il n’y en a pas d’autre : il y a seulement des gens qui jettent le trouble parmi vous et qui veulent renverser l’Evangile du Christ. Eh bien! si un jour quelqu’un, même nous, même un ange du ciel, vient annoncer un Evangile différent de l’Evangile que nous vous avons annoncé, qu’il soit maudit ! Nous l’avons déjà dit, et je le répète encore : si quelqu’un vient vous annoncer un êvangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! »
Et ses derniers mots furent pour citer un décret de Gratien à propos du pape : « Pourtant, qu'aucun mortel n'ait l'audace de le reprendre de ses fautes, car il juge tout le monde et personne n'a le droit de le juger, à moins qu'il ne dévie de la foi. »
On peut lire l'article d'Edward Pentin, dont j'ai traduit l'essentiel, ici.
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Sam 5 Mai - 8:08
... Du blog de Jeanne Smits : La pop star Katy Perry, qui revendique avoir vendu son âme au diable, parle de méditation transcendentale au Vatican !
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Ven 25 Mai - 6:54
Merci à Jeanne Smits, pour son blog sans concession. Contre vents et marées, chercher La Vérité... Dans le relativisme ambiant, on ne se fait pas que des amis mais si on veut suivre Notre Seigneur Jésus-Christ "Je suis le Chemin, La Vérité, La Vie"... c'est un chemin souffrant obligé.
http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/
25 mai, 2018
Savigny-le-Temple : un professeur transgenre soutenu par Schiappa
A Savigny-le-Temple, le professeur transgenre qui est soutenu par Marlène Schiappa et sa direction, est devenu femme en un week-end. Lire mon article sur RITV ici :
Savigny-le-Temple : un professeur transgenre soutenu par Schiappa
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Ven 6 Juil - 5:56
Intercommunion : quatre évêques d’Allemagne passent à l’acte : ils autoriseront certains protestants à communier 4 juillet 2018 14 h 30 min·
L’humiliation du cardinal Luis Ladaria vient de se parachever avec la décision de quatre évêques en Allemagne de donner suite à celle du pape François et du cardinal Reinhard Marx, l’un de ses plus proches conseillers, de publier les directives de la conférence épiscopale allemande sur l’accès de certains protestants à la communion lors de la messe catholique. Et c’est une humiliation qui dépasse infiniment la personne du préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. En prenant la décision étayée d’interdire cette publication, celui qui attendait encore à ce moment-là son chapeau de cardinal ne faisait que réaffirmer la doctrine catholique et le respect dû à la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, pour sa véritable Eglise. La contradiction pontificale, confirmant les désirs du cardinal Marx par le biais d’un renvoi des décisions vers les diocèses, connaît désormais ses premières mises en application. L’intercommunion sera possible du fait de l’autorisation donnée par ces quatre évêques allemands pour certains protestants.
L’intercommunion, rejetée par la Congrégation pour la Doctrine de la foi, progresse en Allemagne Ils ont agi dans la foulée de la publication intervenue le 27 juin par les évêques allemands. Dès le 30 juin, l’archevêque de Paderborn, Hans-Josef Becker, annonçait la mise en œuvre de la directive qualifiée par le diocèse de « précieuse » dans une déclaration au Westfalen-Blatt. L’application se fera dans un subjectivisme total – cette confusion qui est la marque du pontificat actuel et qui recherche une forme régionalisée ou localisée des pratiques de l’Eglise – puisque, comme l’a déclaré Mgr Becker lui-même, il attend de « toutes les personnes s’occupant du soin pastoral dans l’archidiocèse de Paderborn de se familiariser de manière intense avec le guide d’orientation, afin qu’ils agissent ainsi de manière responsable en accord avec ce texte dans leur propre soin pastoral ».
Bien sûr, on évite de parler d’un accès généralisé à la communion pour les protestants. Mais dans un communiqué publié par l’agence de presse catholique allemande, Mgr Becker explique que le guide se veut « une aide spirituelle pour la décision en conscience dans les cas individuels de soin pastoral » des couples : il s’agit clairement de favoriser la communion catholique pour le conjoint protestant dans un couple mixte, et non des cas d’urgence, dans le cadre d’une conversion de fait à l’article de la mort, évoqués récemment par le cardinal Müller.
Pour le reste, le diocèse de Paderborn reste dans le flou, refusant de répondre aux questions sur l’étendue des demandes potentielles et des autorisations qui pourrait suivre, ou sur la nécessité de recevoir l’absolution dans le sacrement de pénitence : « Les lois générales de la loi de l’Eglise sont appliquées », s’est-il borné à dire. Ce qui ne garantit rien, on l’aura compris.
Mgr Gerhard Feige de Magdebourg, Mgr Stefan Hesse de Hambourg ainsi que Mgr Franz-Josef Bode d’Osnabrück ont tous fait des annonces similaires pour leurs diocèses respectifs.
Quatre évêques d’Allemagne vont autoriser des protestants communier – ils ont le soutien de fait du cardinal Marx et du pape Déjà, des voix allemandes s’élèvent contre ces décisions qui contredisent frontalement la doctrine traditionnelle de l’Eglise sur l’accès à l’Eucharistie, qui suppose l’entière adhésion à la foi de l’Eglise. Mgr Rudolf Voderholzer de Ratisbonne, qui était au nombre des sept évêques allemands qui s’étaient élevés contre la libéralisation de l’accès à la communion, a déclaré à la Catholic News Agency qu’il attend des clarifications, rappelant que la lettre de Mgr Ladaria, le 25 mai dernier, au sujet de l’interconnexion, avait confirmé que « la question eucharistique est une question qui concerne l’Eglise universelle et la doctrine ». Interrogé sur le fait de savoir s’il profiterait dans son diocèse des nouvelles règles proposées par le guide sur l’intercommunion, il a indiqué que ladite lettre du préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi devait toujours servir de « cadre d’interprétation ». Quant à lui, il continuera d’appliquer les règles traditionnelles tant qu’il n’y aura pas eu l’« interprétation authentique du canon 844 » qui autorise la communion des protestants dans des cas de « grave nécessités » annoncée par Mgr Ladaria dans sa lettre.
D’après Guido Horst du quotidien catholique Die Tagespost, dans un article publié le 6 juin, des sources à la Congrégation pour la Doctrine de la foi avait fait savoir que celle-ci recherchait une lecture plus stricte du canon 844 à travers cette « interprétation authentique » annoncée, en en réservant l’application au cas d’urgence, à l’exclusion des époux protestants mariés avec un ou une catholique.
Tout se passe comme pour Amoris laetitia : tandis que certaines conférences épiscopales comme celle de Malte ou du grand Buenos Aires annoncent une interprétation libérale sans se faire retoquer par Rome, d’autres, et notamment des évêques plus traditionnels, s’accroche à l’idée que le document est susceptible d’une interprétation orthodoxe.
Jeanne Smits
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Mer 22 Aoû - 11:32
... Signé Jeanne Smits : Le Père Thomas Rosica le confirme : "Le Pape François rompt avec les traditions catholiques quand il en a envie"
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Philippe consacré
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Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Mer 22 Aoû - 22:11
Pour le pape Bergoglio la miséricorde passe avant la loi.
"Je ne suis pas venu pour abroger la loi mais l'accomplir".
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Sam 15 Sep - 15:40
16 juillet, 2018
Synode sur l’Amazonie, document préparatoire : spiritualités païennes
A la suite de mon article mis en ligne hier sur ce blog, je vous invite à aller, avec moi, plus loin dans l'analyse du document préparatoire pour le synode pan-amazonien d'octobre 2019, empreint d'anticolonialisme et de prise en compte très positive des spiritualités païennes.
On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas…
Lire mon article pour reinformation.tv en cliquant ci-dessous :
Synode sur l’Amazonie, document préparatoire : spiritualités païennes
Le document préparatoire pour le synode sur l’Amazonie : anticolonialisme et prise en compte des spiritualités païennes
La première chose qui saute aux yeux dans le document préparatoire pour le synode spécial sur Amazonie est son caractère horizontal – qui fut déjà la marque de celui destiné au synode des jeunes qui se tiendra en octobre à Rome. Un an plus tard, en octobre 2019, les évêques invités devront notamment se pencher sur la « conversion pastorale et écologique » dont ils sont appelés à discerner les contours, mais il ne s’agit pas de réfléchir à la meilleure manière d’apporter le salut et la rédemption aux peuples autochtones du bassin « pan-amazonien » : non, il s’agit avant tout de déterminer comment l’Eglise peut contribuer à sauvegarder leur environnement, la biodiversité, et au-delà prendre en compte leurs « cosmovisions » et spiritualités propres. On navigue sans cesse entre le mythe du bon sauvage – ces Amérindiens d’Amazonie ont décidément toutes les qualités – et la dénonciation de la colonisation passée et présente – sous la forme de la mondialisation néo-libérale – dont l’Eglise serait en quelque sorte appelée à panser les plaies.
Le document préparatoire du synode Amazonie est sorti en la Fête du Sacré-Cœur Nous avons déjà décrypté le substrat théologique du document préparatoire pour le synode sur l’Amazonie, tout imprégné de « théologie indienne » qui consiste essentiellement à prendre en compte la vision autochtone du cosmos des peuples natifs de la forêt amazonienne dans l’affirmation du message chrétien. Ce regard spécifique sur Dieu et la nature aboutit à une forme d’immanentisme comme le montre de manière plus ou moins explicite le document préparatoire avec ses multiples références à Laudato si’.
Cela est manifeste dans ce premier extrait particulièrement révélateur :
« Pour les peuples autochtones d’Amazonie, le “bien vivre” existe lorsqu’ils sont en communion avec les autres personnes, avec le monde, avec les êtres qui les entourent, et avec le Créateur. Les peuples autochtones, en effet, vivent dans la maison que Dieu lui-même a créée et leur a donnée en cadeau : la Terre. Leurs diverses spiritualités et croyances les incitent à vivre en communion avec la terre, avec l’eau, avec les arbres, avec les animaux, avec le jour et la nuit. Les anciens sages, appelées indifféremment payés, mestres, wayanga ou chamanes – entre autres – encouragent l’harmonie des personnes entre elles et avec le cosmos. Tous sont “la mémoire vivante de la mission que Dieu nous a donnée à tous : sauvegarder la Maison Commune”. »
Où l’on perçoit un deuxième élément qui saute aux yeux par son absence dans le document préparatoire au synode sur l’Amazonie : outre l’absence de la notion du salut, il y celle de la perception d’une réalité païenne, préchrétienne, fortement marquée par des pratiques spiritistes et donc diaboliques propres aux payés, mestres, wayanga ou chamanes qui prétendaient commander à la nature en invoquant les forces surnaturelles.
Qu’on me permette ici d’invoquer le souvenir – tel que raconté il y a bien des années à mon père par un missionnaire néerlandais qui avait vécu cela dans ces terres hostiles – d’un prêtre sans cesse confronté à l’hostilité du sorcier local, aux pouvoirs étonnants. Celui-ci était capable de se déplacer de manière incompréhensible, quittant le bon père qui s’en allait sur le fleuve pour le retrouver à son arrivée, loin en aval, pour l’insulter copieusement dans son dialecte brabançon natal… Ce missionnaire n’avait absolument aucun doute par rapport à l’existence du démon. Et il savait à quel mal il cherchait à arracher les Indiens en les convertissant…
Anticolonialisme et spiritualités païennes Les pères synodaux d’octobre 2019 auront, s’ils s’en tiennent à ce document et au questionnaire qui le complète en vue de leur réunion, d’autres préoccupations. Cela est exprimé d’emblée :
« Dans la forêt amazonienne, d’une importance vitale pour la planète, une crise profonde a été déclenchée par une intervention humaine prolongée où prédomine une ”culture du déchet” (Laudato si’ 16) et une mentalité d’extraction. L’Amazonie est une région possédant une riche biodiversité ; elle est multiethnique, multiculturelle et multireligieuse, un miroir de toute l’humanité qui, pour défendre la vie, exige des changements structurels et personnels de tous les êtres humains, des Etats et de l’Eglise. »
Révolutionnaire, n’est-ce pas ? Il va falloir changer tout le monde et même l’Eglise du Christ, et ce à grande échelle puisque le texte ne cache pas que l’Amazonie est exemplaire, et que ce qui est bon pour elle sera bon pour la planète.
Dire que le texte est jargonnant est une litote. Lui qui rappelle la simplicité de l’approche de Jésus-Christ pose la question :
« Comment pouvons-nous collaborer à l’édification d’un monde qui doit rompre avec les structures qui ôtent la vie et avec les mentalités de colonisation pour construire des réseaux de solidarité et d’interculturalité ? »
Cette « interculturalité » passe par l’admiration sans bornes du regard porté sur la nature par les Indiens d’Amazonie dont le texte adopte le vocabulaire et les réflexes païens :
« Dans ce contexte, c’est l’eau, à travers ses cours d’eau, ses rivières et ses lacs, qui constitue l’élément articulateur et intégrateur, dont l’axe majeur est l’Amazone, le fleuve mère et père de tous. »
Et plus loin :
« C’est ainsi que les paysans (campesinos) et leurs familles d’Amazonie utilisent les ressources des terres inondables en respectant, comme toile de fond, le mouvement cyclique de ses fleuves – inondation, reflux et période de sécheresse – en un rapport de respect qui sait que “la vie mène au fleuve” et “le fleuve mène à la vie”. De plus, les peuples de la forêt, cueilleurs et chasseurs par excellence, survivent avec ce que la terre et la forêt leur offrent. Ces populations veillent sur les rivières et prennent soin de la terre, de la même manière que la terre prend soin d’eux. Elles sont les gardiennes de la forêt et de ses ressources. (…) Cependant, la richesse de la forêt et des fleuves de l’Amazonie est aujourd’hui menacée par les grands intérêts économiques qui s’installent sur diverses parties du territoire. »
« La terre prend soin d’eux » : c’est la notion fondamentale de la spiritualité immanentiste qui attribue à la nature un pouvoir, et surtout une « maternité » qui n’a rien à voir avec la paternité divine et surnaturelle qui de toute façon n’est pas en odeur de sainteté chez les adorateurs de la « Pachamama », la Terre-Mère…
Le synode sur l’Amazonie s’intéressera à la Terre-Mère Le mal amazonien que décrit le document est social, institutionnel, fruit de l’exploitation des richesses de cette « forêt primale » souffrant de cette « mentalité d’extraction » décrite plus haut. Qu’il y ait eu des injustices n’est pas en question. Mais ce qui frappe dans les solutions proposées est leur coloration gauchiste :
« Les villes sont également caractérisées par les inégalités sociales. La pauvreté qui s’est développée tout au long de l’histoire a engendré des rapports de subordination, de violence politique et institutionnelle, l’augmentation de la consommation d’alcool et de drogues – aussi bien dans les villes que dans les petites communautés – et représente une blessure profonde dans le corps des différents peuples amazoniens. »
Ainsi les inégalités sociales et la subordination, qui sont des réalités mais pas nécessairement des maux, sont-ils dénoncés pêle-mêle dans le document avec la prostitution, la misère, les spoliations.
Ce qui fascine les rédacteurs (leurs noms ne sont pas donnés, on imagine qu’il s’agit du secrétariat du synode avec l’inévitable cardinal Baldisseri à sa tête), c’est la diversité de ces peuplades primitives aux croyances rudimentaires :
« 390 peuples et nationalités distincts (…) Chacun de ces peuples représente une identité culturelle particulière, une richesse historique spécifique et une façon particulière de voir le monde et ce qui l’entoure et d’entretenir avec lui une cosmovision et une territorialité spécifiques. »
Le mal qui les frappe ne porte qu’un nom : colonisation. Comme dans la théologie de la libération, mais sous sa variante moins marxiste que populiste (c’est la fameuse théologie du peuple chère au pape François), il s’agit de considérer ces peuples, ces communautés porteuses d’une valeur en tant que telles, comme dépositaires d’une richesse qui fait défaut aux pays civilisés par des siècles de christianisme :
« Aujourd’hui, malheureusement, des vestiges du projet de colonisation demeurent, créant des représentations d’infériorisation et de diabolisation des cultures indigènes. Cela affaiblit les structures sociales autochtones et permet de les déposséder de leurs connaissances intellectuelles et de leurs moyens d’expression. Ce qui est effrayant, c’est qu’aujourd’hui, 500 ans après la conquête, plus ou moins 400 ans de mission et d’évangélisation organisées et 200 ans d’indépendance des pays qui forment la Panamazonie, des processus similaires continuent de s’étendre sur ce territoire et ses habitants, victimes aujourd’hui d’un néocolonialisme féroce “sous couvert de progrès”. »
Superbes amalgames !
On apprend ensuite, dans un curieux raccourci :
« Au long de son histoire missionnaire, l’Amazonie a été un lieu concret de crucifixion, avec de nombreux lieux de martyre. L’Eglise a également appris que les nombreux et différents peuples qui habitent ce territoire depuis dix mille ans ont bâti leurs cultures en harmonie avec le milieu environnant. »
Faut-il comprendre que les missionnaires martyrs, rapidement salués au passage, auraient dû percevoir la richesse écologique de ces peuples adorateurs d’idoles, pour certains cannibales, pour d’autres, réducteurs de têtes, toujours sous la coupe de sorciers qui soufflaient la pluie et le beau temps ?
Un paragraphe-clef du document préparatoire au synode sur l’Amazonie Vient plus loin un paragraphe-clef du document préparatoire du synode sur l’Amazonie (paragraphe 5, dans la section « Voir ») :
« La culture dominante de la société de consommation et du déchet transforme la planète en une grande décharge publique. Le Pape dénonce ce modèle de développement anonyme, asphyxiant, sans mère, dont les seules obsessions sont la consommation et les idoles de l’argent et du pouvoir. De nouveaux colonialismes idéologiques s’imposent sous le mythe du progrès et détruisent les identités culturelles spécifiques. François en appelle à la défense des cultures et à la réappropriation de l’héritage qui provient de la sagesse ancestrale, qui suggère un mode de relation harmonieuse entre la nature et le Créateur. Il affirme clairement que “la défense de la terre n’a d’autre finalité que la défense de la vie” (François, discours à Puerto Maldonado). Elle doit être considérée comme une terre sainte : “Cette terre n’est pas orpheline! C’est la terre de la Mère”. » (François, salut à la population de Puerto Maldonado).
Qu’est-ce qu’un « développement sans mère » ? Confusion de deux plans… Il faut noter ici que la traduction française officielle du document est défaillante puisque le texte italien (et espagnol) ne dit pas « c’est la terre de la Mère » : mais « Elle a une Mère ! ». Erreur de citation tirée de ce salut de Puerto Maldonado dont il faut dire que la tonalité était tout autre, puisque le pape parlait explicitement et longuement de la maternité de Marie, Mère de Dieu. Tout le contraire de l’étrange impression laissée par le document.
Au chapitre II, « Discerner » – celui qui appelle à « une conversion pastorale et écologique », le document entretient cette idée de confusion entre le naturel et le surnaturel, citant notamment Laudato si’ :
« Dans le mystère pascal du Christ, la création tout entière tend vers son accomplissement final, quand “les créatures de ce monde ne se présentent plus à nous comme une réalité purement naturelle, parce que le Ressuscité les enveloppe mystérieusement et les oriente vers un destin de plénitude. Même les fleurs des champs et les oiseaux, qu’émerveillé il a contemplés de ses yeux humains, sont maintenant remplis de sa présence lumineuse” (LS 100). »
Plus loin, il gratifie les Amérindiens d’avoir compris cette « interconnexion », sans souligner qu’elle peut être une confusion :
« Cette dimension sociale – et même cosmique – de la mission évangélisatrice, est particulièrement importante en terre amazonienne, où l’interconnexion entre la vie humaine, les écosystèmes et la vie spirituelle fut et continue d’être très claire pour la grande majorité de ses habitants. »
Tout cela sert de prélude à la recommandation de changements – pour ne pas dire révolutions – à la fois politiques et religieuses. Et s’il ne fait pas de doute que le monde est malade, on n’apprend pas ici que c’est du fait de son rejet de Dieu :
« Changer de cap ou se convertir intégralement ne se réduit pas à une conversion au niveau individuel. Une transformation profonde du cœur, exprimée par un changement de nos habitudes personnelles, est aussi nécessaire qu’une transformation structurelle, exprimée par un changement des habitudes sociales, des lois et des programmes économiques. Pour parvenir à réaliser ce changement radical dont l’Amazonie et la planète ont besoin, les processus d’évangélisation ont beaucoup à apporter, surtout en raison de la profondeur avec laquelle l’Esprit de Dieu pénètre la nature et les cœurs des personnes et des peuples. »
Cela se traduit notamment ainsi, selon le document :
« L’Encyclique Laudato si’ (cf. n. 216 sq.) nous invite à une conversion écologique qui implique un style de vie nouveau. L’horizon est mis sur l’autre. Il faut pratiquer la solidarité globale et dépasser l’individualisme, ouvrir des chemins nouveaux de liberté, de vérité et de beauté. La conversion signifie nous libérer de l’obsession de la consommation. Acheter est un acte moral, pas seulement économique. La conversion écologique consiste à assumer la mystique de l’interconnexion et de l’interdépendance de toute la création. La gratuité s’impose dans nos attitudes quand nous concevons la vie comme don de Dieu. Vivre sa vie dans une solidarité communautaire suppose un changement de cœur. »
« Mystique de l’interconnexion » : revoici la confusion entre le Créateur et le créé, la dimension « mystique » donnée à la matière et finalement la perspective holistique du Nouvel Age maçonnique…
On en arrive enfin au troisième chapitre, intitulé « Agir », qui cherche à trouver de « nouveaux chemins pour une Eglise au visage amazonien ».
Le synode sur l’Amazonie au service des prêtres mariés, et du rôle des femmes dans l’Eglise Vient d’abord la question des prêtres mariés (les viri probati évoqués par le cardinal Beniamino Stella en janvier à propos de ce synode) et du rôle des femmes qui a retenu l’attention des médias. Que l’accès à l’Eucharistie soit considéré comme une urgence serait plutôt rassurant si l’on ne craignait y voir une manipulation pour obtenir des changements révolutionnaires dans l’Eglise. C’est un passage qu’il faut citer dans son ensemble :
« Pour passer d’une présence précaire à une présence plus large et incarnée, il faut établir une hiérarchie des urgences en Amazonie. Le document d’Aparecida mentionne le besoin d’une “cohérence eucharistique” pour la région amazonienne, à savoir que non seulement tous les baptisés puissent participer à la messe dominicale, mais que puissent aussi grandir des cieux nouveaux et une terre nouvelle comme anticipation du Royaume de Dieu en Amazonie.
« En ce sens, le Concile Vatican II nous rappelle que le Peuple de Dieu tout entier participer au sacerdoce du Christ, même s’il faut distinguer le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel (cf. LG 10). D’où l’urgence d’évaluer et de repenser les ministères nécessaires aujourd’hui pour répondre aux objectifs d’“une Église avec un visage amazonien et une Église avec un visage indigène”. Une priorité est de préciser les contenus, les méthodes et les comportements en vue d’une pastorale inculturée, capable de répondre aux grands défis de ce territoire. Une autre est de proposer de nouveaux ministères et services pour les différents agents pastoraux qui correspondent aux tâches et aux responsabilités de la communauté. Dans cette ligne, il convient de discerner le type de ministère officiel qui peut être conféré aux femmes, en tenant compte du rôle central joué aujourd’hui par les femmes dans l’Église amazonienne. Il est également nécessaire de promouvoir le clergé autochtone et natif de ce territoire, en affirmant son identité culturelle propre et ses valeurs. Enfin, il faut repenser de nouveaux chemins pour que le Peuple de Dieu ait plus fréquemment un meilleur accès à l’Eucharistie, centre de la vie chrétienne. »
Donc, faciliter la distribution de l’Eucharistie, même en l’absence de prêtres ou en créant des prêtres (voire des prêtresses ou prêtresses auxiliaires) selon des normes nouvelles, au nom du « sacerdoce commun » ? Vu le déclin dramatique du nombre de prêtres dans de nombreux pays, c’est une expérience – en soi inacceptable – qui risquerait d’être vite reprise dans l’ensemble de l’Eglise.
On apprend au passage que :
« Dans l’Eucharistie, la communauté célèbre un amour cosmique, où les êtres humains, unis au Fils de Dieu incarné et à toute la création, rendent grâces à Dieu pour la vie nouvelle du Christ ressuscité. »
Où l’amour cosmique annule et remplace le sacrifice propitiatoire qui incorpore les baptisés en état de grâce dans le Corps mystique du Christ…
J’ai longuement évoqué déjà tout ce qui sous-tend ce 15e paragraphe du document préparatoire : il est essentiel d’en saisir la portée puisqu’il annonce les changements profonds qui sont recherchés à travers ce synode :
« Dans le processus consistant à penser une Eglise au visage amazonien, nous rêvons de poser les pieds sur la terre de nos ancêtres et, les yeux ouverts, nous imaginons comment sera l’Eglise à partir de l’expérience de la diversité culturelle des peuples. Les nouveaux chemins auront une incidence sur les ministères, la liturgie et la théologie (théologie indienne). »
Un nouveau chantier s’ouvre dans l’Eglise, un nouveau chantier voulu par le pape François… Il s’annonce tout aussi révolutionnaire que celui du synode sur la famille et celui sur les jeunes, fonctionnant avec les mêmes méthodes et la même vision anthropocentrique. Il vaut mieux en être conscient dès le départ.
Jeanne Smits
Philippe consacré
Messages : 2086 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 76 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Sam 15 Sep - 18:01
Le pape oublie juste de nous parler d'un petit détail : Selon une femme qui est partie vivre avec les "bons"sauvages en Amazonie, la plupart des tribus marient leurs filles à l'âge de huit ans.
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Sam 17 Nov - 22:00
Le document final du synode sur les jeunes : Jean-Pierre Maugendre interroge Jeanne Smits sur “Terres de Mission”
Merci à Jean-Pierre Maugendre, directeur de Renaissance catholique, qui m'a invitée à commenter le document final du synode sur les jeunes qui s'est déroulé au mois d'octobre à Rome dans le cadre de l'émission qu'il anime sur TV Libertés, Terres de mission. La vidéo est en ligne depuis aujourd'hui.
Terres de Mission N°100 : TVLibertés
Eglise universelle : L’inquiétant document final du synode des évêques sur la jeunesse
Le 27 octobre a été rendu public, après 4 semaines de travaux et de rencontres, le document final du synode des évêques sur la jeunesse. Ce texte, dont l’autorité magistérielle a été renforcée par la constitution apostolique Episcopalis communio, présente de nombreuses nouveautés doctrinales et pastorales. Ainsi, les jeunes y sont identifiés comme un nouveau lieu théologique, la synodalité est présentée comme “le chemin que Dieu attend de l’Eglise du 3ème millénaire”, un appel est lancé à accroître la “présence féminine dans les organes ecclésiaux (…) y compris aux processus de décisions ecclésiaux”, etc. Rédactrice en chef de Réinformation TV, Jeanne Smits analyse ce copieux document de 60 pages.
Eglise en France : Centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918
Ancien aumônier national des Anciens Combattants, le père Michel Viot nous expose l’état des relations entre l’Eglise catholique et l’Etat français à la veille de la Première guerre mondiale. Il montre les conséquences sur l’opinion publique et le gouvernement du comportement héroïque des milliers de prêtres et de religieux qui, chassés quelques années auparavant de France, sont revenus volontairement servir sous les drapeaux alors que leur patrie était en danger. Il traite également du rôle actuel des aumôniers militaires catholiques dans les armées françaises.
Eglise en Marche : Fête du livre de Renaissance Catholique le 9 décembre à Villepreux (78)
A l’approche des fêtes de Noël, Renaissance Catholique organise sa traditionnelle fête du livre à Villepreux. Cent auteurs sont attendus pour dédicacer leurs ouvrages. Trois conférenciers : Eric Zemmour, François-Xavier Bellamy et Philippe de Villiers présenteront leurs derniers livres. Jean Guéry présente ici le déroulement de cette journée familiale qui commencera par la célébration de la messe à 10h30 et permettra d’offrir des cadeaux personnalisés et originaux à l’occasion de Noël.
Le Manifeste pour la foi du cardinal Müller (texte français intégral) : une quasi « correction » du pontificat du pape François
Manifeste pour la foi
« Que votre cœur ne soit pas bouleversé » (Jn 14, 1)
Face à la confusion qui se répand dans l’enseignement de la foi, de nombreux évêques, prêtres, religieux et fidèles laïcs de l’Eglise catholique m’ont demandé de rendre témoignage publiquement à la vérité de la Révélation. Les Pasteurs ont l’obligation de guider ceux qui leur sont confiés sur le chemin du Salut. Cela n'est possible que si cette voie est connue et qu’ils la suivent. A ce sujet, voici ce que l'Apôtre affirme : « Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu » (1 Co 15, 3). Aujourd'hui, beaucoup de chrétiens ne sont même plus conscients des enseignements fondamentaux de la foi, de sorte qu'ils risquent toujours plus de s’écarter du chemin qui mène à la vie éternelle. Pourtant, la mission première de l’Eglise est de conduire les hommes à Jésus-Christ, la Lumière des nations (cf. Lumen Gentium, 1). Une telle situation pose la question de la direction qu’il faut suivre. Selon Jean-Paul II, le « Catéchisme de l'Église catholique » est une « norme sûre pour l’enseignement de la foi » (Fidei Depositum, IV). Il a été publié pour renforcer la fidélité de nos frères et sœurs chrétiens dont la foi est gravement remise en question par la « dictature du relativisme » .
1. Le Dieu unique et trinitaire, révélé en Jésus-Christ
La confession de la Très Sainte Trinité se situe au cœur de la foi de tous les chrétiens. Nous sommes devenus disciples de Jésus, enfants et amis de Dieu, par le baptême au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. La distinction entre les trois Personnes dans l'unité du même Dieu (254) établit une différence fondamentale entre le christianisme et les autres religions tant au niveau de la croyance en Dieu que de la compréhension de ce qu’est l'homme. Les esprits se divisent lorsqu’il s’agit de confesser Jésus le Christ. Il est vrai Dieu et vrai homme, conçu du Saint-Esprit et né de la Vierge Marie. Le Verbe fait chair, le Fils de Dieu, est le seul Rédempteur du monde (679) et le seul Médiateur entre Dieu et les hommes (846). Par conséquent, la première épître de saint Jean présente celui qui nie sa divinité comme l’Antichrist (1 Jn 2, 22), puisque Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est de toute éternité un seul et même Etre avec Dieu, son Père (663). La rechute dans les anciennes hérésies, qui ne voyaient en Jésus-Christ qu'un homme bon, un frère et un ami, un prophète et un moraliste, doit être combattue avec une franche et claire détermination. Jésus-Christ est essentiellement le Verbe qui était avec Dieu et qui est Dieu, le Fils du Père, qui a pris notre nature humaine pour nous racheter, et qui viendra juger les vivants et les morts. C’est Lui seul que nous adorons comme l’unique et vrai Dieu dans l’unité du Père et de l'Esprit Saint (691).
2. L’Eglise
Jésus-Christ a fondé l'Église en tant que signe visible et instrument du Salut. Cette Eglise est réalisée dans l'Église catholique (816). Il a donné une constitution sacramentelle à son Église, qui est née « du côté du Christ endormi sur la croix » (766), et qui demeure jusqu'au plein achèvement du Royaume (765). Le Christ-Tête et les fidèles de l’Eglise en tant que membres du Corps, constituent le « Christ total » (795) ; c'est pourquoi l'Église est sainte, parce que le seul et unique Médiateur a constitué et soutient continuellement sa structure visible (771). Par l’Eglise, l'œuvre de la Rédemption du Christ est rendue présente dans le temps et dans l'espace dans la célébration des sacrements, en particulier dans le Sacrifice eucharistique, la Sainte Messe (1330). Par l’autorité du Christ, l'Église transmet la Révélation divine qui s'étend à tous les éléments qui composent sa doctrine, « y compris morale, sans lesquels les vérités salutaires de la foi ne peuvent être gardées, exposées ou observées » (2035).
3. L’ordre sacramentel
L'Église est le sacrement universel du Salut en Jésus-Christ (776). Elle ne brille pas par elle-même, mais elle reflète la lumière du Christ qui resplendit sur son visage. Cette réalité ne dépend ni de la majorité des opinions, ni de l'esprit du temps, mais uniquement de la vérité qui est révélée en Jésus-Christ et qui devient ainsi le point de référence, car le Christ a confié à l'Église catholique la plénitude de la grâce et de la vérité (819) : Lui-même est présent dans les sacrements de l'Église. L'Église n'est pas une association créée par l’homme, dont la structure serait soumise à la volonté et au vote de ses membres. Elle est d'origine divine. « Le Christ est Lui-même la source du ministère dans l'Église. Il l'a instituée, lui a donné autorité et mission, orientation et finalité » (874). L'avertissement de l'Apôtre, selon lequel « soit anathème quiconque annonce un Evangile différent, y compris nous-mêmes ou un ange du ciel » (Ga 1,, est toujours d’actualité. La médiation de la foi est indissociablement liée à la fiabilité de ses messagers qui, dans certains cas, ont abandonné ceux qui leur avaient été confiés, les ont déstabilisés et ont gravement abîmé leur foi. A ce propos, la Parole de la Sainte Ecriture s'adresse à ceux qui ne se conforment pas à la vérité et, ne suivant que leurs propres caprices, flattent les oreilles de ceux qui ne supportent plus l’enseignement de la saine doctrine (cf. 2 Tm 4, 3-4).
La tâche du Magistère de l'Église est de « protéger le peuple des déviations et des défaillances, et lui garantir la possibilité objective de professer sans erreur la foi authentique » (890). Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les sept sacrements. La Sainte Eucharistie est « la source et le sommet de toute la vie chrétienne » (1324). Le Sacrifice eucharistique, dans lequel le Christ nous unit à son Sacrifice accompli sur la Croix, vise à notre union la plus intime avec le Christ (1382). C'est pourquoi, au sujet de la réception de la sainte Communion, la Sainte Ecriture contient cette mise en garde : « Celui qui mange le pain ou boit à la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du Corps et du Sang du Seigneur » (1 Co 11, 27). « Celui qui est conscient d’un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d’accéder à la communion » (1385). Il résulte clairement de la logique interne du Sacrement que les chrétiens divorcés et remariés civilement, dont le mariage sacramentel existe devant Dieu, de même que les chrétiens qui ne sont pas pleinement unis à la foi catholique et à l'Église, comme tous ceux qui ne sont pas aptes à communier, ne reçoivent pas avec fruit la Sainte Eucharistie (1457) ; en effet, celle-ci ne leur procure pas le Salut. Affirmer cela fait partie des œuvres spirituelles de miséricorde.
L’aveu des péchés dans la sainte confession, au moins une fois par an, fait partie des commandements de l'Eglise (2042). Lorsque les croyants ne confessent plus leurs péchés et ne font plus l'expérience de l’absolution des péchés, alors la Rédemption tombe dans le vide, car Jésus-Christ s'est fait homme pour nous racheter de nos péchés. Le pouvoir de pardonner, que le Seigneur ressuscité a conféré aux apôtres et à leurs successeurs dans le ministère des évêques et des prêtres, s'applique autant aux péchés graves que véniels que nous commettons après le baptême. La pratique actuelle de la confession montre clairement que la conscience des fidèles n'est pas suffisamment formée. La miséricorde de Dieu nous est offerte afin qu’en obéissant à ses commandements, nous ne fassions qu'un avec sa sainte Volonté, et non pas pour nous dispenser de l'appel à nous repentir (1458). « Le prêtre continue l'œuvre de la Rédemption sur la terre » (1589). L'ordination sacerdotale « lui confère un pouvoir sacré » (1592), qui est irremplaçable, parce que par elle Jésus-Christ devient sacramentellement présent dans son action salvifique. C'est pourquoi les prêtres choisissent volontairement le célibat comme « signe d’une vie nouvelle » (1579). En effet, il s'agit du don de soi-même au service du Christ et de son Royaume à venir. Pour conférer les trois degrés de ce sacrement, l'Eglise se sait « liée par le choix du Seigneur lui-même. C'est pourquoi l’ordination des femmes n’est pas possible » (1577). Ceux qui estiment qu’il s’agit d’une discrimination à l'égard des femmes ne font que montrer leur méconnaissance de ce sacrement, qui n’a pas pour objet un pouvoir terrestre, mais la représentation du Christ, l'Epoux de l'Eglise.
4. La loi morale
La foi et la vie sont inséparables, car la foi privée des œuvres accomplies dans le Seigneur est morte (1815). La loi morale est l'œuvre de la Sagesse divine et elle mène l'homme à la Béatitude promise (1950). Ainsi, « la connaissance de la loi morale divine et naturelle montre à l’homme la voie à suivre pour pratiquer le bien et atteindre sa fin » (1955). Pour obtenir le Salut, tous les hommes de bonne volonté sont tenus de l’observer. En effet, ceux qui meurent dans le péché mortel sans s'être repentis sont séparés de Dieu pour toujours (1033). Il en résulte, dans la vie des chrétiens, des conséquences pratiques, en particulier celles-ci qui, de nos jours, sont souvent occultées (cf. 2270-2283; 2350-2381). La loi morale n'est pas un fardeau, mais un élément essentiel de cette vérité qui nous rend libres (cf. Jn 8, 32), grâce à laquelle le chrétien marche sur le chemin qui le conduit au Salut ; c’est pourquoi, elle ne doit en aucun cas être relativisée.
5. La vie éternelle
Face à des évêques qui préfèrent la politique à la proclamation de l'Évangile en tant que maîtres de la foi, beaucoup se demandent aujourd'hui à quoi sert l'Eglise. Pour ne pas brouiller notre regard par des éléments que l’on peut qualifier de négligeables, il convient de rappeler ce qui constitue le caractère propre de l’Eglise. Chaque personne a une âme immortelle, qui, dans la mort, est séparée de son corps ; elle espère que son âme s’unira de nouveau à son corps lors de la résurrection des morts (366). Au moment de la mort, la décision de l'homme pour ou contre Dieu, est définitive. Immédiatement après sa mort, toute personne doit se présenter devant Dieu pour y être jugée (1021). Alors, soit une purification est nécessaire, soit l'homme entre directement dans le Béatitude du Ciel où il peut contempler Dieu face à face. Il y a aussi la terrible possibilité qu'un être humain s’obstine dans son refus de Dieu jusqu'au bout et, en refusant définitivement son Amour, « se damne immédiatement pour toujours » (1022). « Dieu nous a créés sans nous, Il n’a pas voulu nous sauver sans nous » (1847). L'existence du châtiment de l'enfer et de son éternité est une réalité terrible qui, selon le témoignage de la Sainte Ecriture, concerne tous ceux qui « meurent en état de péché mortel » (1035). Le chrétien préfère passer par la porte étroite, car « elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent » (Mt 7,13).
Garder le silence sur ces vérités et d'autres vérités de la foi, et enseigner avec cette disposition d’esprit, est la pire des impostures au sujet de laquelle le « Catéchisme » nous met en garde avec vigueur. Elle fait partie de l'épreuve finale de l'Église et conduit à une forme d’imposture religieuse de mensonge, « au prix de l’apostasie de la vérité » (675) ; c’est la duperie de l'Antichrist. « Il séduira avec toute la séduction du mal, ceux qui se perdent du fait qu’ils n’ont pas accueilli l’amour de la vérité, ce qui les aurait sauvés » (2 Th 2, 10).
Appel
En tant qu'ouvriers envoyés dans la vigne du Seigneur, nous tous avons la responsabilité de rappeler ces vérités fondamentales en adhérant fermement à ce que nous-mêmes avons reçu. Nous voulons encourager les hommes de notre temps à suivre le chemin de Jésus-Christ avec détermination afin qu’ils puissent obtenir la vie éternelle en obéissant à ses commandements (2075).
Demandons au Seigneur de nous faire connaître la grandeur du don de la foi catholique, qui nous ouvre la porte de la vie éternelle. « Car celui qui a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges » (Mc 8,38). Par conséquent, nous nous engageons à renforcer la foi en confessant la vérité qui est Jésus-Christ Lui-même.
Nous, évêques et prêtres, nous sommes plus particulièrement interpellés par cet avertissement que saint Paul, l'Apôtre de Jésus-Christ, adresse à son collaborateur et successeur Timothée : « Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Un temps viendra où les gens ne supporteront plus l’enseignement de la saine doctrine ; mais, au gré de leurs caprices, ils iront se chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau. Ils refuseront d’entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques. Mais toi, en toute chose garde la mesure, supporte la souffrance, fais ton travail d’évangélisateur, accomplis jusqu’au bout ton ministère » (2 Tm 4, 1-5).
Que Marie, la Mère de Dieu, implore pour nous la grâce de demeurer fidèles à la vérité de Jésus-Christ sans vaciller.
Unis dans la foi et la prière.
Gerhard Cardinal Müller
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Lun 11 Fév - 12:57
Mgr. Athanasius Schneider rappelle que la foi chrétienne est la seule religion voulue par Dieu (traduction intégrale Jeanne Smits) :
Mgr Athanasius Schneider rappelle que la foi chrétienne est la seule religion voulue par Dieu (traduction intégrale)
Je vous propose bien volontiers ma traduction d'un texte que m'a communiqué Mgr Athanasius Schneider, paru sur Rorate-cæli et LifeSiteNews en anglais et sur Corrispondenza romana en italien. C'est une réaction au document d'Abou Dhabi signé au nom de la paix et de la lutte contre la violence par le pape François et l'imam al-Tayyeb de l'université Al-Azhar du Caire, dans lequel on peut lire que « les diversités de religion (…) sont une sage volonté divine ».
Sans citer directement ce texte, l'évêque auxiliaire d'Astana rappelle la doctrine multi-séculaire de l'Eglise à ce sujet, fondée sur les paroles mêmes de Dieu.
On y remarquera de clairs rappels du Magistère et d'heureuses formules sur le « changement climatique » contre laquelle la lutte est la plus urgente : le « changement climatique spirituel ».
Mgr Schneider rappelle aussi que si Dieu avait voulu la diversité des religions, et que saint Remi se fût conformé à cette « volonté », il n'y aurait pas eu de France, « Fille aînée de l'Eglise ».
Plus fondamentalement, il conteste la notion faussée de l'homme « fils de Dieu », oublieuse de la nécessité de la foi et du baptême. – J.S.
Le don de l’adoption filiale
La foi chrétienne, seule religion valide et voulue par Dieu
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La Vérité de l'adoption filiale en Jésus-Christ, vérité intrinsèquement surnaturelle, constitue la synthèse de toute la Révélation divine. Etre adopté par Dieu comme fils constitue toujours un don gratuit de la grâce, le don le plus sublime de Dieu à l'humanité. On ne l'obtient, cependant, qu'à travers la foi personnelle en Jésus-Christ et par la réception du baptême, ainsi que le Seigneur l'a lui-même enseigné : « En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit-Saint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. Ne t’étonnes pas de ce que je t’ai dit : “Il faut que vous naissiez de nouveau.” » (Jn 3, 5-7).
Au cours de ces dernières décennies on a souvent entendu – y compris de la bouche de certains représentants de la hiérarchie de l'Eglise – des déclarations à propos de la théorie des « chrétiens anonymes ». Cette théorie affirme ce qui suit : la mission de l'Eglise dans le monde consisterait au bout du compte à faire naître la conscience que tous les hommes doivent avoir de leur salut en Jésus-Christ, et par voie de conséquence, de leur adoption filiale en Jésus-Christ. Car, selon cette même théorie, chaque être humain possède déjà la filiation divine dans les profondeurs de sa personnalité. Cependant, une telle théorie contredit directement la Révélation divine, telle que le Christ l'a enseignée, et que ses apôtres et l'Eglise l'ont toujours transmise au long de plus de 2.000 ans, sans changement et sans l'ombre d'un doute.
Dans son essai Le mystère des juifs et des gentils dans l’Eglise (Die Kirche aus Juden und Heiden) Erik Peterson, converti et exégète bien connu, a depuis bien longtemps – c'était en 1933 – mis en garde contre le danger d'une telle théorie, affirmant que l'on ne peut réduire le fait d'être chrétien (« Christsein ») à l'ordre naturel, où les fruits de la rédemption acquise par Jésus-Christ seraient généralement imputés à chaque être humain comme une sorte d'héritage du seul fait que celui-ci partagerait la nature humaine avec le Verbe incarné. Mais l'adoption filiale en Jésus-Christ n'est pas un résultat automatique qui serait garanti par l'appartenance à la race humaine.
Saint Athanase (cf. Oratio contra Arianos II, 59) nous a laissé une explication à la fois simple et pertinente à propos de la différence entre l'état naturel des hommes en tant que créatures de Dieu et la gloire de celui qui est fils de Dieu en Jésus-Christ. Saint Athanase tire son explication des paroles du saint Evangile selon saint Jean, qui affirment : « Mais, à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ; à ceux qui croient en son nom, qui ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » Jean utilise l'expression « ils sont nés » pour dire que les hommes deviennent fils de Dieu non par nature, mais par adoption. Cela montre l'amour de Dieu, le fait que Celui qui est leur créateur devient aussi alors, par la grâce, leur Père. Cela se produit lorsque, comme le dit l'Apôtre, les hommes reçoivent dans leur cœur l'esprit du Fils incarné, qui crie en eux : « Abba, Père ! »
Saint Athanase poursuit son explication en disant qu'en tant qu'être créé, les hommes ne peuvent devenir fils de Dieu que par la foi et le baptême, lorsqu'ils reçoivent l'Esprit du véritable Fils de Dieu, le Fils de Dieu par nature (verus et naturalis Filius Dei). C'est précisément pour cette raison que le Verbe est devenu chair, afin de rendre les hommes capables d'adoption en tant que fils de Dieu et de participation à la nature divine. Par conséquent, par nature, Dieu n'est pas au sens propre le Père de tous les êtres humains. C'est seulement si une personne accepte consciemment le Christ et est baptisée qu'elle pourra crier en vérité : « Abba, Père » (Rom 8, 15 ; Gal 4, 6).
Depuis les débuts de l'Eglise cette affirmation a existée, comme en témoignait Tertullien : « On ne naît pas chrétien, mais on devient chrétien » (Apol., 18, 5). Et saint Cyprien de Carthage a formulé cette vérité avec justesse, en affirmant : « Il ne peut pas avoir Dieu pour père, celui qui n'a pas l'Eglise pour mère » (De unit., 6).
La tâche la plus urgente de l'Eglise en notre temps est de se soucier du changement climatique spirituel et de la migration spirituelle, à savoir de ce que le climat de non croyance en Jésus-Christ, le climat du rejet de la royauté du Christ, puissent être changés en climat de foi explicite en Jésus-Christ, en climat d’acceptation de sa royauté, et que les hommes puissent migrer depuis la misère de l'esclavage spirituel de l'incroyance vers le bonheur d'être fils de Dieu, et depuis une vie de péché vers l'état de grâce sanctifiante. Voilà les migrants dont il est urgent que nous prenions soin.
Le christianisme est la seule religion voulue par Dieu. Donc, il ne peut jamais être mis côte à côte avec les autres religions comme s'il en était complémentaire. Ceux-là violeraient la vérité de la révélation divine, telle qu'elle est affirmée sans équivoque dans le Premier commandement du Décalogue, qui affirmeraient que la diversité des religions est voulue par Dieu. Selon la volonté du Christ, la foi en lui et en son enseignement divin doit remplacer les autres religions, cependant non pas par la force, mais par la persuasion aimante, tel que cela est exprimé dans l’hymne des Laudes de la fête du Christ Roi : “Non Ille regna cladibus, non vi metuque subdidit : alto levatus stipite, amore traxit omnia” (« Il assujettit les peuples ni par l'épée, ni par la force ni la peur, mais élevé sur la croix Il attire amoureusement toutes choses à Lui »).
Il n'y a qu'un chemin vers Dieu, et c'est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis le chemin » (Jn 14, 6). Il n'y a qu'une vérité, et c'est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis la vérité » (Jn 14, 6). Il n'y a qu'une vraie vie surnaturelle de l’âme, et c'est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis la vie » (Jn, 14, 6).
Le Fils incarné de Dieu a enseigné qu'en dehors de la foi en Lui il ne peut y avoir de religion vraie et agréable à Dieu : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jn, 10, 9). Dieu a commandé à tous les hommes, sans exception, d’écouter son Fils : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-Le ! » (Marc, 9, 7). Dieu n'a pas dit : « Vous pouvez écouter mon fils ou vous pouvez écouter d'autres fondateurs de religion, car c'est ma volonté qu’il y ait diverses religions. » Dieu nous a interdit de reconnaître la légitimité de la religion d'autres dieux : « Tu n’auras point d’autres dieux (étrangers) devant moi » (Ex. 20, 3) et : « Ne portez pas un même joug avec les infidèles ; car quelle union y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou quelle association entre la lumière et les ténèbres ? ou quel accord entre le Christ et Bélial ? ou quelle part entre le fidèle et l'infidèle ? quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? » 52 Cor. 6, 14-16).
Si d'autres religions correspondaient de la même manière à la volonté de Dieu, il n'y aurait jamais eu la condamnation divine de la religion du Veau d'or au temps de Moïse (cf. Ex. 32, 4-20) ; et s’il en était ainsi, les chrétiens d'aujourd'hui pourraient impunément cultiver la religion d'un nouveau Veau d'or, puisque toutes les religions sont, selon cette théorie, des chemins qui plaisent aussi à Dieu. Dieu a donné aux Apôtres, et à travers eux à l'Eglise, pour tous les temps, l'ordre solennel d'instruire toutes les nations et les croyants de toutes les religions dans l'unique Foi véritable, en leur apprenant à observer tous ses commandements divins et en les baptisant (cf. Mt. 28, 19-20). Depuis les prédications des Apôtres et du premier pape, l'apôtre saint Pierre, l'Eglise a toujours proclamé qu'il n'y a de salut en aucun autre nom, c'est-à-dire, en aucune foi sous le ciel, par lequel les hommes doivent être sauvés, mais au Nom et dans la Foi en Jésus-Christ (cf. Actes 4, 12).
Avec les mots de saint Augustin l'Eglise a enseigné de tout temps [à propos de la religion chrétienne] : « Voilà cette religion qui nous ouvre la voie universelle de la délivrance de l’âme, voie unique, voie vraiment royale, par où on arrive à un royaume qui n’est pas chancelant comme ceux d’ici-bas, mais qui est appuyé sur le fondement inébranlable de l’éternité » (La Cité de Dieu, 10, 32, 1).
Ces paroles du grand pape Léon XIII témoignent du même enseignement immuable du Magistère de tous les temps, lorsqu'il affirmait : « Mettre sur le pied de l'égalité toutes les formes religieuses (…) à lui seul, ce principe suffit à ruiner toutes les religions, et particulièrement la religion catholique, car, étant la seule véritable, elle ne peut, sans subir la dernière des injures et des injustices, tolérer que les autres religions lui soit égalées » (Encyclique Humanum genus n°16).
A une époque récente, le Magistère a présenté en substance le même enseignement immuable dans le document Dominus Iesus (6 août, 2000), dont nous citons ces affirmations pertinentes :
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Citation :
« Cette distinction n'est pas toujours présente dans la réflexion actuelle, ce qui provoque souvent l'identification entre la foi théologale, qui est l'accueil de la vérité révélée par le Dieu Un et Trine, et la croyance dans les autres religions, qui est une expérience religieuse encore à la recherche de la vérité absolue, et encore privée de l'assentiment à Dieu qui se révèle. C'est là l'un des motifs qui tendent à réduire, voire même à annuler, les différences entre le christianisme et les autres religions » (n° 7).
Citation :
« Les solutions qui envisageraient une action salvifique de Dieu hors de l'unique médiation du Christ seraient contraires à la foi chrétienne et catholique » (n° 14).
Citation :
« On se propose souvent d'éviter en théologie des termes comme “unicité”, “universalité”, “absolu”, parce qu'ils donneraient l'impression d'une insistance excessive sur le sens et la valeur de l'événement salvifique de Jésus-Christ vis-à-vis des autres religions. Or, ce langage exprime en fin de compte la fidélité à la Révélation » (n° 15).
Citation :
« Il serait clairement contraire à la foi catholique de considérer l'Eglise comme un chemin de salut parmi d'autres. Les autres religions seraient complémentaires à l'Eglise, lui seraient même substantiellement équivalentes, bien que convergeant avec elle vers le Royaume eschatologique de Dieu » (n° 21).
Citation :
« Cette vérité de foi (…) exclut radicalement la mentalité indifférentiste “imprégnée d'un relativisme religieux qui porte à considérer que ‘toutes les religions se valent’ (Jean-Paul II, Lettre encyclique Redemptoris missio 36)” » (n° 22).
[size] On aurait épargné le martyre aux Apôtres et aux innombrables martyrs chrétiens de tous les temps, spécialement ceux des trois premiers siècles, s'ils avaient dit : « La religion païenne et son culte est un chemin qui correspond aussi à la volonté de Dieu. » Il n'y aurait pas eu par exemple de France chrétienne, pas de « Fille aînée de l'Eglise », si saint Remi avait dit à Clovis, roi des Francs : « Ne méprisez pas la religion païenne que vous avez adorée jusqu'à présent, et adorez désormais le Christ que vous avez persécuté jusqu'à maintenant. » Le saint évêque a en réalité parlé très différemment, même si c'est d'une manière assez rude : « Adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré. »
La vraie fraternité universelle ne peut se réaliser qu’en Jésus-Christ, et précisément entre personnes baptisées. La pleine gloire de fils de Dieu ne sera atteinte que dans la vision béatifique de Dieu au ciel, comme l'enseigne la Sainte Ecriture : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu et que nous le soyons en effet. Si le monde ne nous connaît pas, c’est parce qu’il ne l’a pas connu. Bien-aimés, nous sommes dès maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsque ce sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jn 3, 1-2).
Aucune autorité sur terre – pas même l'autorité suprême de l'Eglise – n’a le droit de dispenser les gens d'autres religions de la foi explicite en Jésus-Christ en tant que Fils incarné de Dieu et seul sauveur de l'humanité, et ce avec l'assurance que les différentes religions sont voulues en tant que telles par Dieu lui-même. Elles restent indélébiles – car écrites du doigt de Dieu et d’une clarté cristalline – les paroles du Fils de Dieu : « Celui qui croit en Lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu » (Jn, 3, 18). Cette vérité a valu jusqu'à maintenant pour toutes les générations chrétiennes, et elle restera valide jusqu'à la fin des temps, indépendamment du fait que certaines personnes dans l'Eglise en notre temps si capricieux, si lâche, si avide de sensationnel et conformiste, réinterprète cette vérité dans un sens contraire à sa formulation évidente, présentant ainsi cette réinterprétation comme si elle constituait une continuité du développement de la doctrine.
En dehors de la foi chrétienne, aucune autre religion ne peut être un chemin vrai, voulu par Dieu, puisque la volonté explicite de Dieu est celle-ci : que tous croient en son Fils : « La volonté de mon Père qui m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle » (Jn 6, 40). En dehors de la foi chrétienne, aucune autre religion n'est capable de transmettre la vraie vie surnaturelle : « Or la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ » (Jn, 17, 3).
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8 février 2019
+ Athanasius Schneider,
évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Sainte-Marie à Astana
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Mar 12 Fév - 15:08
On se rappelle l'interview musclée du Cal Burke du 7 avril 2018 où le cardinal pointait la confusion entretenue par le pape François. Nous sommes consternés de reconnaître que cela va grandissant. Seigneur, prends pitié ! Seigneur, augmente en nous la foi afin de surmonter tous les doutes qui montent en nous. Prions.
Une nouvelle interview musclée du cardinal Burke : le pape François augmente la confusion 7 avril 2018 17 h 00 min·
Un nouvel entretien accordé par le cardinal Raymond Burke à La Nuova Bussola Quotidiana marque une nouvelle étape dans ce qu’il faut bien appeler la résistance à l’erreur qui se révèle de plus en plus nécessaire alors que la « confusion » suscitée par les dits et non-dits du pape François augmente, de l’avis même du cardinal. Ces propos ont été traduits en anglais par Diana Montagna de LifeSiteNews et c’est de sa traduction intégraleque je tire les citations de l’interview rapportées ci-dessous.
Le cardinal Burke participera ce samedi 7 avril à une conférence intitulée : « Eglise catholique, où vas-tu », à laquelle se joindront également le cardinal Walter Brandmüller, l’autre survivant des signataires des Dubia à propos d’Amoris laetitia, le cardinal Arinze et le cardinal Joseph Zen, qui exprime si douloureusement son étonnement devant les négociations entre le Saint-Siège et la Chine communiste, au détriment de l’Eglise clandestine fidèle à Rome. Parleront également Mgr Athanasius Schneider, l’ancien président du Sénat et proche de Benoît XVI, Marcello Pera, un membre de l’institut Jean-Paul II pour la mariage et la famille, le professeur Renzo Puccetti… le tout sous le signe du cardinal Caffarra, mort l’an dernier quelques mois après avoir publiquement confirmé la réalisation actuelle de la prophétie qui lui avait été confiée par sœur Lucie de Fatima : la « bataille décisive » entre Notre Seigneur et Satan concernera le mariage et la famille.
Pour le cardinal Raymond Burke, le pape François est responsable de l’augmentation de la confusion Lorsque cette journée a été organisée, on ne savait pas encore qu’un nouvel événement allait s’ajouter à la liste des « confusions » du pape François. La presse mondiale a fait un large écho aux propos attribués au pape par son ami athée Eugenio Scalfari sur l’inexistence de l’enfer. C’est peu de dire que le démenti du Vatican était confus et insuffisant.
S’exprimant dans les colonnes de La Nuova Bussola, le cardinal Burke a constaté que la confusion à propos de questions aussi fondamentales que le mariage, la famille, les sacrements, le bien et le mal, la vie éternelle et les fins dernières sont de plus en plus répandue. « Et le pape non seulement refuse de clarifier les choses en proclamant la doctrine constante et la saine discipline de l’Eglise – une responsabilité inhérente à son ministère en tant que successeur de saint Pierre – mais en outre, il augmente la confusion », constate le cardinal.
« Ce qui s’est passé avec la dernière interview donnée à Eugenio Scalfario pendant la Semaine Sainte, publiée le Jeudi Saint, a dépassé les limites du supportable », a déclaré le cardinal en langage très peu diplomatique. « Le Jeudi Saint est l’un des jours les plus saints de l’année, le jour où Notre Seigneur a institué les très Saints Sacrement de l’Eucharistie et du sacerdoce, de telle sorte qu’Il puisse toujours nous offrir le fruit de sa Passion et de sa Mort rédemptrices en vue de notre salut éternel. En outre, la réponse du Saint-Siège aux réactions scandalisées venues du monde entier a été gravement insuffisante. Au lieu de réaffirmer clairement la vérité à propos de l’immortalité de l’âme humaine et de l’enfer, le démenti se contente d’affirmer que certaines des paroles attribuées au pape entre guillemets ne sont pas les siennes. Il n’affirme pas que les idées erronées et même hérétiques exprimées par ces paroles ne sont pas partagées par le pape, et que le pape les répudie comme contraires à la foi catholique. Cette manière de s’amuser avec la foi et la doctrine, au niveau le plus élevé de l’Eglise, scandalise à juste titre les pasteurs et les fidèles », a précisé le cardinal Burke.
Dans sa nouvelle interview à “La Nuova Bussola Quotidiana”, le cardinal Burke parle encore plus clair Interrogé sur le silence du plus grand nombre des évêques et des cardinaux, celui-ci a reconnu que cela ne faisait qu’« aggraver la situation ». Ajoutés à ceux qui « prétendent qu’il ne se passe rien de grave » et ceux qui imaginent « un nouveau paradigme » pour l’Eglise, « une conversion radicale de la praxis pastorale de l’Eglise », ou encore les « promoteurs enthousiastes de la soi-disant révolution dans l’Eglise catholique », ces silencieux laissent s’installer la « confusion et des erreurs susceptibles de mettre les âmes en péril ».
Cela ressemble à une « situation apocalyptique », observe l’intervieweur.
Réponse du cardinal : « Toute cette situation me porte à réfléchir de plus en plus aux messages de Notre-Dame de Fatima qui nous met en garde contre le mal – un mal plus grave encore que les graves maux subis du fait de la diffusion du communisme athée – qu’est l’apostasie au sein de l’Eglise elle-même. Le numéro 675 du Catéchisme de l’Eglise catholique nous enseigne qu’“avant l’avènement du Christ, l’Eglise doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants” et que “la persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le ‘mystère d’iniquité’ sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité.” »
Et de poursuivre : « Dans une telle situation les évêques, les cardinaux ont le devoir de proclamer la vraie doctrine. En même temps, ils doivent inciter fidèles à réparer les offenses faites au Christ et les blessures infligées à son Corps mystique, l’Eglise, lorsque la foi et la discipline ne sont pas convenablement sauvegardées et promues par les pasteurs. Le grand canoniste du XIIIe siècle, Henri de Suse (…), confronté à la difficile question de savoir comment corriger un pontife romain qui agit à l’encontre de sa charge, déclare que le collège des cardinaux constitue un frein de facto vis-à-vis de l’erreur papale. »
Le cardinal Burke laissait ainsi entendre qu’une démarche collective des cardinaux est désormais nécessaire mais aussi légitime pour clarifier les choses.
Le cardinal Burke affirme qu’il est possible mais aussi « nécessaire » de critiquer le pape François Il a rappelé quelques vérités à cette époque où le mot « révolutionnaire » est utilisé de manière positive, notamment par Scalfari à l’égard du pape François : « Mais l’office pétrinien n’a rien, absolument rien à voir avec la révolution. Au contraire, il existe exclusivement pour la préservation et la propagation de la foi catholique immuable, qui conduit les âmes à la conversion du cœur, et toute l’humanité à l’unité fondée sur l’ordre inscrit par Dieu dans sa création et spécialement dans le cœur de l’homme, la seule créature terrestre faite à l’image de Dieu. C’est l’ordre que le Christ a restauré par le mystère pascal que nous célébrons ces jours-ci. La grâce de la rédemption qui émane de son glorieux Cœur transpercé dans l’Eglise, dans le cœur de ses membres, donne la force pour vivre selon cet ordre, c’est-à-dire en communion avec Dieu et avec son prochain. »
Le cardinal Burke s’exprimera ce samedi 7 avril à Rome sur les aspects canoniques du pouvoir du pape. Dans son interview avec Riccardo Cascioli, il revient sur la distinction qu’il a déjà faite lors de précédents entretiens entre la personne du pape et sa charge en tant que successeur de Saint Pierre. Dénonçant la confusion qui existe actuellement entre les deux, qui peut aboutir selon lui à la « papolatrie », le cardinal précise : « L’Eglise existe pour la rédemption des âmes. Tout acte d’un pape qui compromet la mission salvifique du Christ dans l’Eglise, qu’il s’agisse d’un acte hérétique ou d’un acte peccamineux en soi, est tout simplement nul du point de vue de l’office pétrinien. »
Et de souligner qu’avec le respect dû à sa charge et à sa personne, il est des circonstances, lorsque le pape « dévie ou semble dévier de la vraie doctrine et de la saine discipline », où « il est non seulement possible mais également nécessaire de critiquer le pape ». D’abord de manière privée, mais en cas de « refus de corriger une manière d’enseigner d’agir gravement défaillante, cette critique doit être rendue publique, parce qu’elle concerne le bien commun au sein de l’Eglise et dans le monde », précise le cardinal Burke. « D’aucuns ont critiqué ceux qui ont publiquement exprimé des critiques à l’égard du pape, affirmant qu’il s’agit d’une manifestation de rébellion ou de désobéissance, mais le fait de demander – avec tout le respect dû à son office – la correction de la confusion ou de l’erreur n’est pas un acte de désobéissance, mais un acte d’obéissance vis-à-vis du Christ et donc vis-à-vis de son vicaire ici-bas. »
Jeanne Smits
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Jeu 21 Mar - 14:04
Du blog de Jeanne Smits que nous remercions pour sa traduction ! C'est très long mais éclairant ! A lire absolument jusqu'au bout.
Sur la question d'un pape hérétique : Mgr. Athanasius SCHNEIDER éclaire le débat.
Sur la question d’un pape hérétique : Mgr Athanasius Schneider éclaire le débat
[size] Voici un texte important. Mgr Athanasius Schneider, connu pour son engagement franc et courageux au service de l'Eglise, de la foi, de la liturgie, a voulu apporter une réponse aux idées qui circulent concernant une éventuelle déposition d'un pape régnant, et de la perte de la charge pontificale du fait d'hérésie. Ces théories qui ajoutent à la confusion régnante depuis l'accession à la chaire de Pierre du pape François doivent être examinées à la lumière de la tradition et de la pratique multi-millénaire de l'Eglise.
Il s'agit de répondre à de multiples questions : un pape peut-il être hérétique ? Cela s'est-il déjà produit dans l'Eglise ? Comment celle-ci a-t-elle répondu à cette situation ? Que peuvent et doivent faire les catholiques du rang ?
C'est ce que fait ici Mgr Schneider, avec sérénité et sans faux-fuyants. Son analyse constitue en même temps un défi à l'égard des catholiques fidèles, appelés à se mobiliser pour l'Eglise sans pour autant prendre le risque de la déchirer.
Le texte si dessous est traduit de la version anglaise par mes soins et grâce à l'aide précieuse d'amis qui ont recherché les versions françaises des œuvres et textes cités, dans la mesure de leur disponibilité.
Mgr Athanasius Schneider a amendé cette traduction afin qu'elle reflète exactement sa pensée et il s'agit donc de la version autorisée en langue française.
En ces temps si troublés, et face à la tentation sédévacantiste, c'est un texte de grande importance. Partagez-le, faites circuler ce lien : https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/03/pape-heretique-mgr-schneider.html. – J.S.
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Sur la question d’un pape hérétique
Comment traiter le problème d’un pape hérétique de manière concrète ? Voilà une question qui n’a pas encore été réglée selon un consensus général au sein de la tradition catholique tout entière. À ce jour, aucun pape ni concile œcuménique n’ont fait de déclaration doctrinale à ce sujet, et ils n’ont pas davantage émis de norme canonique contraignante au sujet de l’éventuelle gestion d’un pape hérétique pendant la durée de sa charge.
Il n’existe pas d’exemple historique d’un pape ayant perdu la papauté pour cause d’hérésie ou sous l’accusation d’hérésie. Le pape Honorius Ier (625-638) a été excommunié de manière posthume par trois conciles œcuméniques (le troisième concile de Constantinople en 681, le deuxième concile de Nicée en 787, et le quatrième concile de Constantinople en 870) en raison de son soutien à l’hérésie monothéliste, soutien qui avait contribué à la diffusion de cette hérésie. Dans la lettre par laquelle le saint pape Léon II (+ 682-683) confirma les décrets du troisième concile de Constantinople, il frappait d’anathème le pape Honorius (« anathematizamus Honorium »), s’exprimant ainsi à propos de son prédécesseur : « Honorius qui n’a pas purifié cette Eglise apostolique par l’enseignement de la tradition apostolique, mais a tenté de subvertir la foi immaculée en une trahison impie (texte grec : a permis que l’Eglise immaculée soit souillée par une trahison impie) » (Denzinger-Schönmetzer, n. 563).
Le Liber Diurnus Romanorum Pontificum, collection très diverse de formulaires utilisés par la chancellerie papale jusqu’au XIe siècle, contient le texte du serment pontifical obligeant chaque nouveau pape, au moment d’assumer sa charge, de jurer qu’il « reconnaissait le sixième concile œcuménique frappant d’anathème éternel les initiateurs de l’hérésie (le monothélisme) Sergius, Pyrrhus, etc., ainsi qu’Honorius » (PL 105, 40-44).
Dans certains bréviaires jusqu’au XVIe ou au XVIIIe siècle, Honorius était mentionné comme hérétique dans la leçon de matines du 28 juin, fête du saint pape Léon II : « In synodo Constantinopolitano condemnati sunt Sergius, Cyrus, Honorius, Pyrrhus, Paulus et Petrus, nec non et Macarius, cum discipulo suo Stephano, sed et Polychronius et Simon, qui unam voluntatem et operationem in Domnino Jesu Christo dixerunt vel praedicaverunt. » La persistance de la lecture de ce bréviaire au cours de nombreux siècles montre que de nombreuses générations de catholiques n’ont pas considéré scandaleux qu’un pape particulier, dans un cas très rare, ait été jugé capable d’hérésie ou de soutien à l’hérésie. En ces temps-là, les fidèles et la hiérarchie de l’Eglise savaient faire une claire distinction entre l’indestructible unité de la foi catholique dont le magistère du siège de Pierre a reçu l’assurance divine, et l’infidélité et la trahison d’un pape donné, dans l’exercice de son office magistériel.
Dom John Chapman a expliqué dans son livre The Condemnation of Pope Honorius (« La condamnation du pape Honorius », Londres, 1907) que le même troisième conseil œcuménique de Constantinople qui avait frappé d’anathème le pape Honorius avait fait une claire distinction entre l’erreur d’un pape particulier et l’infaillibilité de la foi du Siège apostolique en tant que tel. Dans la lettre par laquelle ils demandaient au pape Agathon (678-681) d’approuver les décisions conciliaires, les pères du troisième concile œcuménique de Constantinople affirment que Rome a une foi indéfectible, promulguée d’autorité à l’ensemble de l’Eglise par les évêques du Siège apostolique, les successeurs de Pierre. On peut poser la question : comment était-il possible que le troisième concile œcuménique de Constantinople puisse affirmer cela en condamnant dans le même souffle un pape pour hérésie ? La réponse est évidente. Le pape Honorius Ier était faillible, il avait tort, il était hérétique, précisément parce qu’il n’a pas, comme il aurait dû le faire, affirmé d’autorité la tradition pétrinienne de l’Eglise romaine. Il n’en avait en rien appelé à cette tradition, se contentant au contraire d’approuver et de faire prendre de l’importance à l’hérésie. Mais une fois désavouées par ses successeurs, les paroles du pape Honorius Ier devenaient inoffensives par rapport à la réalité de l’infaillibilité de la foi du Siège apostolique. Elles se retrouvaient réduites à leur véritable valeur, celle de l’expression de son opinion personnelle.
Le saint pape Agathon ne se laissa pas embrouiller ni troubler par le comportement déplorable de son prédécesseur Honorius Ier, qui avait aidé à la diffusion de l’hérésie. Malgré ce fait, le pape Agathon conserva sa vision surnaturelle de l’inerrance du siège de Pierre par rapport à l’enseignement de la foi, comme il devait l’écrire aux empereurs de Constantinople : « Voilà la véritable règle de la foi, que notre mère spirituelle a toujours conservée et défendue dans le succès comme dans l’adversité. Par la grâce du Dieu tout puissant, cette Eglise ne tombera jamais dans l’erreur et ne s’écartera jamais du droit chemin de la tradition apostolique. Elle n’a jamais succombé et ne s’est jamais trouvée corrompue par les nouveautés des hérétiques. Au contraire, dès les origines de la foi chrétienne, elle a reçu le soutien de ses fondateurs, les princes des apôtres du Christ, et elle demeure sans tache jusqu’à la fin, conformément à la promesse de Notre-Seigneur et Sauveur, et à la parole qu’il adressa dans les saints Evangiles au prince de ses disciples : “Pierre, Pierre, voilà que Satan vous a recherché pour vous cribler comme on crible le froment ; mais j’ai prié pour vous, afin que votre foi ne défaille point : lors donc que vous vous serez converti, ayez soin d’affermir vos frères” (Luc XXII, 32). » (Ep. “Consideranti mihi” ad Imperatores.)
Dom Prosper Guéranger a donné une explication théologique courte et lucide de ce cas concret d’un pape hérétique. Il affirme : « Quels applaudissements dans l’abîme, quand, un jour, [Honorius Ier] le représentant de Celui qui est la lumière parut de complicité avec les puissances des ténèbres pour amener la nuit ! Un nuage avait semblé s’interposer entre le ciel et les monts où Dieu réside en son vicaire ; sans doute, l’apport social de l’intercession n’avait point été ce qu’il devait être.” L’Année Liturgique, Paris 1911, Le temps après la Pentecôte, Tome 3, p. 403.)
Il y a en outre un autre fait de poids : pendant deux mille ans, il n’y a pas eu un seul cas d’un pape déposé pendant la durée de son office à cause du crime d’hérésie. Le pape Honorius Ier a été déclaré anathème seulement après sa mort. Le dernier exemple d’un pape hérétique ou semi-hérétique est celui du pape Jean XXII (1316-1334) qui avait enseigné sa théorie selon laquelle les saints ne jouiraient de la vision béatifique qu’après le Jugement dernier lors du Second avènement du Christ. La manière dont ce cas particulier a été traité à l’époque était celle-ci : il y eut des admonestations publiques (l’université de Paris, le roi de France Philippe VI), une réfutation des théories papales erronées à travers des publications théologiques, et une correction fraternelle de la part du cardinal Jacques Fournier, qui devait lui succéder sous le nom de Benoît XII (1332-1342).
L’Eglise, dans les cas concrets très rares d’un pape coupable d’erreurs théologiques graves ou d’hérésie, parvenait décidément à vivre avec un tel pape. La pratique de l’Eglise jusqu’à présent a été de laisser le jugement définitif à propos d’un pape hérétique régnant aux soins de ses successeurs ou d’un concile œcuménique ultérieur, comme ce fut le cas pour le pape Honorius Ier. La même chose se fût probablement produite pour le pape Jean XXII s’il n’avait pas rétracté son erreur.
Des papes ont plusieurs fois été déposés par le pouvoir séculier ou par des clans criminels. Cela s’est produit particulièrement au cours de ce qu’on appelle l’âge des ténèbres (Xe et XIe siècles) où des empereurs germaniques déposèrent plusieurs papes indignes, non point à cause de leur hérésie mais en raison de leur vie scandaleuse et immorale, et de leurs abus de pouvoir. Cependant, ils ne furent jamais déposés selon une procédure canonique, car cela est impossible en raison de la structure divine de l’Eglise. Le pape reçoit son autorité directement de Dieu et non de l’Eglise ; par conséquent, l’Eglise ne peut le déposer, pour quelque raison que ce soit.
C’est un dogme de foi que le pape ne peut proclamer l’hérésie ex cathedra. Il s’agit là de la garantie divine selon laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront pas sur la cathedra veritatis, c’est-à-dire le Siège apostolique de l’apôtre saint Pierre. Dom John Chapman, expert de l’histoire de la condamnation du pape Honorius Ier, écrit : « L’infaillibilité est en quelque sorte la pointe d’une pyramide. Plus les énoncés du Siège apostolique sont solennels, plus nous pouvons être certains de leur véracité. Lorsqu’ils atteignent le maximum de solennité, c’est-à-dire : lorsqu’ils sont strictement ex cathedra, la possibilité de l’erreur est entièrement éliminée. L’autorité d’un pape, même dans les occasions où il n’est pas effectivement infaillible, doit être suivie et révérée sans réserve. Qu’elle puisse se trouver du mauvais côté est une contingence dont la foi et l’histoire ont montré qu’elle est possible » (The Condemnation of Pope Honorius, Londres 1907, p. 109).
Si un pape répand des erreurs doctrinales ou des hérésies, la structure divine de l’Eglise fournit déjà un antidote : le ministère de suppléance des représentants de l’épiscopat et le sensus fidei invincible des fidèles. Sur cette question, le facteur numérique n’est pas décisif. Il suffit qu’il y ait quelques évêques seulement qui proclament l’intégrité de la foi, corrigeant ainsi les erreurs d’un pape hérétique. Il suffit que des évêques instruisent et protègent leurs troupeaux des erreurs d’un pape hérétique, et leurs prêtres et les parents de familles catholiques feront de même. En outre, parce que l’Eglise est aussi une réalité surnaturelle et un mystère, un organisme surnaturel unique, le corps mystique du Christ, des évêques, des prêtres et des fidèles laïcs – outre les corrections, les appels, les professions de foi et la résistance publique – doivent également et nécessairement accomplir des actes de réparation vis-à-vis de la majesté divine, ainsi que des actes d’expiation pour les actes hérétiques d’un pape. Selon la constitution dogmatique Lumen Gentium (cf. n° 12) du concile Vatican II, le corps entier des fidèles ne peut se tromper en matière de foi, lorsque, des évêques jusqu’au dernier des fidèles laïcs, ils affichent un accord universel en matière de foi et de morale. Même si un pape répand des erreurs théologiques et des hérésies, la foi de l’Eglise dans son ensemble restera intacte en raison de la promesse du Christ à propos de l’assistance spéciale du Saint Esprit, de l’Esprit de vérité, dans son Eglise (cf. Jn 14, 17 ; 1 Jn 2, 27).
Lorsque, par l’insondable permission de Dieu, à un certain moment de l’histoire et dans un cas très rare, un pape répand des erreurs et des hérésies à travers son magistère quotidien ou ordinaire non infaillible, la divine Providence éveille en même temps le témoignage de certains membres du collège épiscopal, et aussi des fidèles, afin de compenser les manquements temporels du magistère papal. Il faut dire qu’une telle situation est très rare, mais non point impossible, comme l’a prouvé l’histoire de l’Eglise. L’Eglise est véritablement un seul corps organique, et lorsqu’il y a un échec et un manque à la tête du corps (le pape), le reste du corps (les fidèles), ou d’éminentes parties du corps (les évêques) suppléent aux manques pontificaux temporaires. L’un des exemples les plus célèbres et les plus tragiques d’une telle situation s’est produit lors de la crise arienne au quatrième siècle, lorsque la pureté de la foi a été maintenue non tant par l’ecclesia docens (le pape et l’épiscopat) mais par l’ecclesia docta (les fidèles), comme l’a déclaré le bienheureux John Henry Newman.
La théorie ou l’opinion (de la perte de l’office papal par déposition ou par déclaration d’une perte ipso facto) identifie implicitement le pape à l’Eglise tout entière, ou manifeste une attitude malsaine de papo-centrisme – en dernière analyse, de papolatrie. Les représentants d’une telle opinion (et notamment certains saints) sont ceux qui faisaient montre d’un ultramontanisme exagéré ou d’un papo-centrisme qui faisait du pape une sorte de demi-dieu, incapable de commettre une quelconque erreur, y compris dans le domaine extérieur à l’objet de l’infaillibilité pontificale. Ainsi, le fait pour un pape de commettre des erreurs doctrinales – ce qui inclut aussi en théorie et logiquement la possibilité de commettre l’erreur doctrinale la plus grave, c’est-à-dire une hérésie, est aux yeux de ceux qui partagent cette opinion (sur la déposition du pape et la perte de son office en raison de l’hérésie) insupportable ou impensable, même si le pape commet ses erreurs dans un domaine étranger à l’objet de l’infaillibilité pontificale.
La théorie ou l’opinion théologique selon laquelle un pape hérétique peut être déposé ou perdre son office n’avait pas cours pendant le premier millénaire. Elle est apparue seulement au cours du haut Moyen Âge, un moment où le papo-centrisme a atteint un sommet, où inconsciemment, le pape était identifié avec l’Eglise en tant que telle. C’était déjà la racine de l’attitude mondaine du prince absolu énonçant la devise : « L’État, c’est moi ! », soit, en termes ecclésiastiques : « L’Eglise, c’est moi ! »
L’opinion selon laquelle un pape hérétique perd ipso facto son office s’est répandue jusqu’à devenir opinion commune depuis le haut Moyen Âge jusqu’au XXe siècle. Cela reste une opinion théologique et ne constitue pas un enseignement de l’Eglise. À ce titre, elle ne peut pas revendiquer la qualité d’enseignement pérenne et constant de l’Eglise en tant que tel, puisqu’aucun concile œcuménique, aucun pape n’a soutenu explicitement une telle opinion. L’Eglise, cependant, a condamné un pape hérétique, mais seulement de manière posthume et non pendant la durée de son office. Même si certains saints docteurs de l’Eglise (par exemple, saint Robert Bellarmin, saint François de Sales) ont partagé cette opinion, cela ne prouve pas qu’elle est certaine, ni qu’il y ait un consensus doctrinal général à son sujet. Même les docteurs de l’Eglise ont pu se tromper : tel est le cas de saint Thomas d’Aquin en ce qui concerne l’Immaculée Conception, la matière du sacrement de l’ordre ou le caractère sacramentel de l’ordination épiscopale.
Il y a eu une période dans l’Eglise où par exemple, il existait une opinion théologique communément partagée, mais objectivement erronée affirmant que la remise des instruments constituait la matière du sacrement de l’ordre. C’était cependant une opinion qui ne pouvait s’appuyer sur l’antiquité et l’universalité, bien qu’une telle opinion fût pendant une période limitée soutenue par un pape (par le décret d’Eugène IV) ou par des livres liturgiques (pendant une période limitée). Cette opinion commune a cependant été corrigée plus tard par Pie XII en 1947.
La théorie – de la déposition du pape hérétique ou de la perte ipso facto de son office pour cause d’hérésie – est seulement une opinion théologique, qui ne remplit pas les catégories théologiques nécessaire de l’antiquité, de l’universalité, et du consensus (semper, ubique, ab omnibus). Il n’y a pas eu de déclarations du magistère universel ordinaire ou du magistère pontifical pouvant soutenir les théories de la déposition d’un pape hérétique ou de sa perte d’office ipso factopour cause d’hérésie. Selon une tradition canonique médiévale, qui a été plus tard intégrée au Corpus Iuris Canonici (la loi canonique en vigueur dans l’Eglise latine jusqu’en 1918), un pape pouvait être jugé en cas d’hérésie : « Papa a nemine est iudicandus, nisi deprehendatur a fide devius », c’est-à-dire : « Le pape ne peut être jugé par quiconque, à moins qu’il ne soit repris pour avoir erré dans la foi » (Decretum Gratiani, Prima Pars, dist. 40, c. 6, 3. pars). Cependant le code de droit canonique de 1917 a éliminé la norme du Corpus Iuris Canonici qui évoquait le cas du pape hérétique. Le code de droit canonique de 1983 ne contient pas davantage une telle norme.
L’Eglise a toujours enseigné que même une personne hérétique, qui est automatiquement excommuniée pour cause d’hérésie formelle, peut néanmoins validement administrer les sacrements et qu’un prêtre hérétique ou formellement excommunié peut même dans un cas extrême poser un acte de juridiction en accordant à un pénitent l’absolution sacramentelle. Les normes de l’élection papale qui ont eu cours jusqu’à Paul VI inclusivement, admettaient que même un cardinal excommunié pouvait participer à l’élection du pape et qu’il pouvait lui-même être élu pape : « Aucun cardinal électeur ne peut d’aucune manière être exclu de la participation active et passive à l’élection du Souverain Pontife pour le motif ou sous le prétexte de n’importe quelle excommunication, suspense, interdit ou autre empêchement ecclésiastique ; ces censures doivent être considérées comme suspendues, mais seulement en ce qui concerne cette élection » (Paul VI, Constitution Apostolique Romano Pontifice eligendo, n. 35). Ce principe théologique doit être appliqué également au cas d’un évêque hérétique ou d’un pape hérétique, qui en dépit de leurs hérésies peuvent validement poser des actes de juridiction ecclésiastique et qui par conséquent ne perdent pas ipso facto leur office pour cause d’hérésie.
La théorie ou l’opinion théologique qui permet la déposition d’un pape hérétique ou la perte de son office ipso facto pour cause d’hérésie est en pratique inapplicable. Si elle était appliquée en pratique, elle créerait une situation semblable à celle du Grand Schisme dont l’Eglise a déjà fait l’expérience désastreuse à la fin du XIVe et au début du XVe siècle. En effet, il y aura toujours une partie du collège des cardinaux et une part considérable de l’épiscopat mondial et aussi des fidèles qui ne seront pas d’accord pour qualifier une erreur (ou des erreurs) du pape d’hérésie (ou d’hérésies) formelle, et par conséquent ils continueront de considérer le pape du moment comme le seul pape légitime.
Un schisme formel, avec deux prétendants ou davantage au trône papal – ce qui sera la conséquence inévitable de la déposition d’un pape, même canoniquement réalisée – fera nécessairement davantage de tort à l’Eglise dans son ensemble qu’une période relativement courte et très rare où un pape répand des erreurs doctrinales ou des hérésies. La situation d’un pape hérétique sera toujours relativement courte en comparaison avec les deux mille ans d’existence de l’Eglise. On doit laisser l’intervention, dans ce cas rare et délicat, à la divine Providence.
La tentative en vue de déposer un pape hérétique à n’importe quel prix est le signe d’un comportement bien trop humain, qui au bout du compte est le reflet d’un refus de porter la croix temporelle d’un pape hérétique. Elle peut également être le reflet de l’émotion bien trop humaine de la colère. Dans tous les cas, elle proposera une solution bien trop humaine, et en tant que telle, elle ressemble quelque peu au comportement dans le domaine politique. L’Eglise et la papauté sont des réalités qui ne sont pas purement humaines, mais également divines. La croix d’un pape hérétique – même si elle est limitée dans la durée – est la plus grande croix imaginable pour l’Eglise tout entière.
Une autre erreur affectant l’intention ou la tentative de déposer un pape hérétique consiste en l’identification indirecte ou subconsciente de l’Eglise avec le pape, ou à faire du pape le point de focalisation de la vie quotidienne de l’Eglise. Cela revient au bout du compte et subconsciemment, à céder à un ultramontanisme, un papo-centrisme, une papolatrie malsains, c’est-à-dire un culte de la personnalité du pape. Il y a bien eu des périodes dans l’histoire de l’Eglise ou pour une durée considérable le siège de Pierre a été vacant. Par exemple, du 29 novembre 1268 au 1er septembre 1271, il n’y eut pas de pape et en ce temps-là il n’y eut pas davantage d’antipape. Par conséquent, les catholiques ne doivent pas faire du pape, et de ses paroles et de ses actions, leur point de focalisation quotidien.
On peut déshériter les enfants d’une famille. Mais on ne peut pas déshériter le père d’une famille, pour coupable ou monstrueux que soit son comportement. Telle est la loi de la hiérarchie que Dieu a établie jusque dans la création. Cette même loi est applicable au pape, qui pendant la durée de son office est le père spirituel de toute la famille du Christ sur terre. Dans le cas d’un père criminel monstrueux, les enfants doivent s’écarter de lui ou éviter le contact avec lui. Cependant, ils ne peuvent dire : « Nous allons élire un nouveau et bon père pour notre famille. » Cela irait contre le bon sens et contre la nature. Le même principe devrait être applicable par conséquent à la question de la déposition d’un pape hérétique. Le pape ne peut être déposé par personne, seul Dieu peut intervenir et Il le fera en son temps, car Dieu ne peut défaillir en sa Providence (« Deus in sua dispositione non fallitur »). Au cours du concile Vatican I, Mgr Zinelli, relateur de la commission conciliaire sur la foi, évoqua en ces termes la possibilité d’un pape hérétique : « Si Dieu permet un si grand mal (à savoir, un pape hérétique) les moyens pour remédier à cette situation ne manqueront pas » (Mansi 52, 1109).
La déposition d’un pape hérétique encouragera au bout du compte l’hérésie du conciliarisme, du sédévacantisme, et une attitude mentale semblable à celle qui caractérise une communauté purement humaine ou politique. Elle favorisera également une mentalité comparable au séparatisme dans le monde protestant, ou à l’autocéphalisme dans la communauté des Eglises orthodoxes.
La théorie ou l’opinion permettant la déposition et la perte d’office se révèle en outre comme ayant à sa racine la plus profonde – encore que ce soit inconsciemment – une sorte de « donatisme » appliqué au ministère papal. La théorie donatiste identifiait quasiment les ministres sacrés (prêtres et évêques) à la sainteté morale du Christ Lui-même, exigeant par conséquent pour que leur office soit valide l’absence d’erreurs morales ou d’inconduite dans leur vie publique. Ladite théorie exclut de manière semblable la possibilité qu’un pape fasse des erreurs doctrinales, c’est-à-dire des hérésies, déclarant du même coup son office invalide ou vacant, comme le faisaient les donatistes en déclarant l’office sacerdotal ou épiscopal invalide ou vacant en raison d’erreurs dans la vie morale.
On peut imaginer qu’à l’avenir l’autorité suprême de l’Eglise (le pape ou un concile œcuménique) puisse stipuler les normes canoniques suivantes – ou des normes qui leur ressemblent – pour le cas d’un pape hérétique ou manifestement hétérodoxe :
• Un pape ne peut être déposé d’aucune manière et pour aucune raison, même pour raison d’hérésie.
• Tout pape nouvellement élu, en prenant son office, est obligé en vertu de son ministère d’enseignant suprême de l’Eglise de prononcer un serment de protection de la totalité du troupeau du Christ des dangers des hérésies et d’éviter dans ses paroles et ses actions toute apparence d’hérésie, conformément à son devoir de raffermir dans la foi tous les pasteurs et les fidèles.
• Un pape qui répand des erreurs théologiques manifestes ou des hérésies ou qui aide à la diffusion d’hérésies par ses actions et omissions doit obligatoirement être corrigé de manière fraternelle et privée par le doyen du collège des cardinaux.
• À la suite de corrections privées infructueuses, le doyen du collège des cardinaux est obligé de rendre sa correction publique.
• En même temps que la correction publique, le doyen du collège des cardinaux doit appeler à la prière pour que le pape retrouve la force de confirmer sans ambiguïté l’Eglise tout entière dans la foi.
• En même temps, le doyen du collège des cardinaux doit publier une formule de profession de foi, rejetant des erreurs théologiques enseignées ou tolérées par le pape (sans nécessairement nommer le pape).
• Si le doyen du collège des cardinaux manque ou échoue à faire cette correction, l’appel à la prière, et la publication d’une profession de foi doivent être faits par n’importe quel cardinal, évêque ou groupe d’évêques et si même les cardinaux et les évêques manquent ou échouent à le faire, n’importe quel membre des laïcs catholiques ou groupe de laïcs catholiques doit le faire.
• Le doyen du collège des cardinaux ou un cardinal, ou un évêque ou un groupe d’évêques, ou un laïc catholique ou un groupe de laïcs catholiques ayant fait la correction, appelé à la prière et publié la profession de foi ne peuvent être sujets à une quelconque sanction ou peine canonique, et ils ne peuvent être accusés de manque de respect envers le pape pour cette raison.
Dans le cas extrêmement rare d’un pape hérétique, la situation spirituelle de l’Eglise peut être décrite grâce aux paroles du saint pape Grégoire le Grand (590-604), qui en son temps qualifia l’Eglise de « vieux navire tout brisé, qui fait eau de toute part ; et dans la grosse tempête qui le secoue chaque jour ses planches pourries ont des craquements de naufrage » (Registrum I, 4, Ep. Ad Ioannem episcopum Constantinopolitanum).
L’épisode de l’Évangile racontant comment Notre Seigneur calme la mer déchaînée et sauve Pierre, qui coulait dans l’eau, nous enseigne que même dans le cas le plus dramatique et humainement désespéré d’un pape hérétique, tous les pasteurs de l’Eglise et les fidèles doivent croire et avoir confiance en Dieu quant à l’intervention de sa Providence, sachant que le Christ calmera la tempête qui fait rage, restaurant chez les successeurs de Pierre, ses vicaires sur terre, la force de confirmer tous les pasteurs et les fidèles dans la foi catholique et apostolique.
Le saint pape Agathon (678-681) qui eut la tâche difficile de limiter les dommages causés par le pape Honorius Ier à l’intégrité de la foi, a laissé les paroles vives d’un ardent appel à chaque successeur de Pierre, qui doit toujours avoir à l’esprit son grave devoir de garder intacte la pureté virginale du dépôt de la foi : « Malheur donc à moi, si je néglige de prêcher la vérité de mon Seigneur, qu’ils ont, eux, prêchée intacte ! Malheur à moi si j’ensevelis dans le silence le trésor que j’ai reçu mission de distribuer à ceux qui le feront fructifier, je veux dire cette vérité que par mes enseignements je dois faire profondément pénétrer dans les âmes des chrétiens… Que dirai-je lors de mon examen futur par le Christ Lui-même, si je rougis – à Dieu ne plaise ! – de prêcher ici la vérité de ces paroles ? Quelle satisfaction pourrais-je invoquer à mon profit, et pour les âmes qui m’ont été confiées, lorsqu’Il demandera des comptes stricts de l’office que j’ai reçu ? » (Ep. “Consideranti mihi” ad Imperatores).
Lorsque le premier pape, saint Pierre, était matériellement enchaîné, l’Eglise tout entière implorait sa libération : « Pierre était donc gardé dans la prison ; mais l’Eglise faisait sans interruption des prières à Dieu pour lui » (Actes, 12, 5). Lorsqu’un pape répand des erreurs, voire des hérésies, il est dans des chaînes spirituelles, ou une prison spirituelle. Donc, l’Eglise tout entière doit prier sans cesse pour sa libération de cette prison spirituelle. L’Eglise entière doit faire preuve d’une persévérance surnaturelle dans cette prière, et une confiance surnaturelle dans le fait que c’est Dieu qui en définitive gouverne son Eglise, et non le pape.
Lorsque le pape Honorius Ier (625-638) adopta une attitude ambiguë vis-à-vis de la diffusion de la nouvelle hérésie du monothélisme, saint Sophrone, patriarche de Jérusalem, envoya un évêque de Palestine à Rome, lui disant ces paroles : « Allez au Siège apostolique, où sont les fondations de la sainte doctrine, et ne cessez de prier tant que le Siège apostolique n’aura pas condamné la nouvelle hérésie. »
Face au cas tragique d’un pape hérétique, tous les membres de l’Eglise, à commencer par les évêques et jusqu’aux simples laïcs, doivent utiliser tous les moyens légitimes, telles les corrections privées et publiques du pape fautif, les prières constantes et ardentes ainsi que les professions publiques de la vérité afin que le Siège apostolique puisse de nouveau clairement professer les vérités divines confiées par Notre Seigneur à Pierre et à tous ses successeurs. « Car le Saint Esprit n’a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu’ils fassent connaître, sous sa révélation, une nouvelle doctrine, mais pour qu’avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres, c’est-à-dire le dépôt de la foi » (Ier Concile du Vatican, Constitution Dogmatique Pastor Aeternus, Ch. 4).
Il faut rappeler à chaque pape et à tous les membres de l’Eglise les mots sages et intemporels du concile œcuménique de Constance (1414-1418) concernant le pape en tant que première personne de l’Eglise liée par la foi, tenue de garder scrupuleusement l’intégrité de la foi :
« Puisque le pontife romain exerce un si grand pouvoir parmi les mortels, il est bon qu’il soit d’autant plus lié par les liens irréfutables de la foi et par les rites qui doivent être observés en ce qui concerne les sacrements de l’Eglise. C’est pourquoi nous décrétons et ordonnons, afin que la plénitude de la foi puisse briller dans un futur pontife romain avec une singulière splendeur dès les premiers instants où il sera devenu pape, que désormais quiconque sera élu pontife romain fasse en public la confession et profession suivante » (39e session du 9 octobre 1417, ratifiée par le pape Martin V).
Lors de cette même session, le Concile de Constance décréta que tout pape nouvellement élu devrait faire un serment de foi, proposant la formule suivante, dont nous citons les passages les plus essentiels :
« Moi N. élu pape je professe et promets de cœur et de bouche au Dieu tout-puissant, dont j’entreprends de gouverner l’Eglise avec son secours, et en présence du bienheureux Pierre Prince des apôtres, que tant qu’il plaira au Seigneur de me conserver cette vie fragile, je croirai et tiendrai fermement la foi catholique selon la tradition des apôtres, des conciles généraux et des saints Pères, (…) dont je conserverai la foi tout entière, jusqu’à donner ma vie et répandre mon sang pour elle. Je jure pareillement de poursuivre exactement le rite transmis des sacrements ecclésiastiques de l’Eglise catholique. »
Combien est-il opportun, un tel serment papal, et combien urgent est-il de mettre un tel serment en pratique, spécialement en notre temps ! Le pape n’est pas un monarque absolu, qui peut faire et dire ce qu’il veut, qui peut changer la doctrine ou la liturgie selon son bon vouloir. Malheureusement, au cours des siècles passés – contrairement à la tradition apostolique des temps anciens – le fait pour les papes de se comporter comme des monarques absolus ou comme des demi-dieux en est venu à être si communément accepté qu’il a fini par façonner la vision théologique et spirituelle du moment des évêques et des fidèles, spécialement parmi les gens pieux. Le fait que le pape doit être le premier dans l’Eglise à éviter les nouveautés, obéissant de manière exemplaire à la tradition de la foi et de la liturgie, a parfois été effacé de la conscience des évêques et des fidèles par l’acceptation aveugle et pieuse d’une sorte d’absolutisme papal.
Le serment papal du Liber Diurnus Romanorum Pontificum considère comme l’obligation principale et la qualité la plus insigne d’un nouveau pape sa fidélité inébranlable à la tradition telle qu’elle lui a été transmise par tous ses prédécesseurs : « Nihil de traditione, quod a probatissimis praedecessoribus meis servatum reperi, diminuere vel mutare, aut aliquam novitatem admittere; sed ferventer, ut vere eorum discipulus et sequipeda, totis viribus meis conatibusque tradita conservare ac venerari. » (« Ne rien changer à la tradition reçue, à ce que j’ai trouvé gardé avant moi par mes prédécesseurs qui plurent à Dieu, ne pas y porter atteinte, ni l’altérer, ni permettre d’innovation ; avec une affection fervente en tant que leur vrai disciple et successeur, sauvegarder avec révérence le bien transmis, de toute ma force et de tous mes efforts. »)
Le même serment papal désignait en termes concrets la fidélité à la lex credendi (la règle de la foi) et à la lex orandi (la règle de la prière). En ce qui concerne la lex credendi (la règle de la foi), le texte du serment affirme :
« Verae fidei rectitudinem, quam Christo autore tradente, per successores tuos atque discipulos, usque ad exiguitatem meam perlatam, in tua sancta Ecclesia reperi, totis conatibus meis, usque ad animam et sanguinem custodire, temporumque difficultates, cum tuo adjutorio, toleranter sufferre. » (« Je promets de garder avec toute ma force, fût-ce au prix de la mort et en répandant mon sang, l’intégrité de la vraie foi, dont l’auteur est le Christ et qui par vos successeurs et disciples a été transmis à mon humble personne, et que j’ai trouvée dans votre Eglise. Je promets également de supporter avec patience les difficultés du temps. »)
En ce qui concerne la lex orandi, le serment papal affirme : « Disciplinam et ritum Ecclesiae, sicut inveni, et a sanctis praecessoribus meis traditum reperi, illibatum custodire. » (« Je promets de garder intactes la discipline et la liturgie de l’Eglise telle que je les ai trouvées et qu’elles m’ont été transmises par mes saints prédécesseurs. »)
Au cours de ces cent dernières années, il y a eu quelques exemples d’une forme d’absolutisme papal concernant les changements apportés à la tradition liturgique de l’Eglise. Si nous considérons la lex orandi, il y a eu des modifications radicales faites par les papes Pie X, Pie XII et Paul VI, et concernant la lex credendi, par le pape François.
Pie X est devenu le premier pape de l’histoire de l’Eglise latine à faire une réforme si radicale de l’ordre du psautier (cursus psalmorum) qu’elle aboutit à la construction d’un nouveau type de divin Office en ce qui concerne la distribution des psaumes. Le cas suivant est celui du pape Pie XII, qui a approuvé pour l’usage liturgique une version latine radicalement modifiée du texte millénaire et mélodieux du psautier de la Vulgate. La nouvelle traduction latine, qu’on appelle le « psautier de Pie XII », était un texte artificiellement fabriqué par des universitaires qui, dans son artificialité, était à peine prononçable. Cette nouvelle traduction latine, critiquée judicieusement au moyen de l’adage « accessit latinitas, recessit pietas », a été ensuite de facto rejetée par toute l’Eglise sous le pontificat de Jean XXIII. Pie XII a également modifié la liturgie de la Semaine sainte, un trésor liturgique millénaire de l’Eglise, en introduisant des rituels partiellement inventés ex novo. Des changements liturgiques sans précédent ont cependant été exécutés par Paul VI au moyen d’une réforme révolutionnaire du rite de la messe et du rite de tous les autres sacrements, une réforme liturgique qu’aucun pape avant lui n’avait osé mettre en œuvre avec une telle radicalité.
Un changement théologique révolutionnaire a été fait par le pape François dans la mesure où il a approuvé la pratique de certaines Eglises locales d’admettre dans des cas particuliers des adultères sexuellement actifs (qui cohabitent dans ce qu’on appelle des « unions irrégulières ») à recevoir la sainte communion. Même si ces normes locales ne représentent pas une norme générale au sein de l’Eglise, elles signifient néanmoins une négation pratique de la vérité divine de l’indissolubilité absolue d’un mariage sacramentel validé consommé. Son autre altération en matière de questions doctrinales est relative au changement de la doctrine biblique, d’une constance bimillénaire, sur le principe de la légitimité de la peine de mort. Le changement doctrinal suivant est représenté par l’approbation par le pape François de la phrase du document inter-religieux d’Abu Dhabi du 4 février 2019, qui affirme que la diversité des sexes ainsi que la diversité des races et la diversité des religions correspondent à la sage volonté de Dieu. Cette formulation en tant que telle exige une correction papale officielle, sans quoi elle contredira évidemment le Premier commandement du Décalogue et l’enseignement sans équivoque et explicite de Notre Seigneur Jésus-Christ, de telle sorte qu’elle contredit la Révélation divine.
Sur cette toile de fond demeure l’épisode impressionnant et qui donne à réfléchir de la vie du pape Pie IX, qui à la demande d’un groupe d’évêques suggérant une modification minime du Canon de la messe (il s’agissait d’introduire le nom de saint Joseph), répliqua : « Je ne peux pas faire cela. Je ne suis que le pape ! »
Chaque pape et tous les fidèles devraient dire assidûment, spécialement en notre temps, la prière ci-dessous de Dom Prosper Guéranger, dans laquelle il loue le saint pape Léon II pour sa défense énergique de l’intégrité de la foi à l’issue de la crise causée par le pape Honorius Ier :
« Prévenez, ô Léon, le retour de situations à ce point douloureuses. Soutenez le pasteur au-dessus de la région des brouillards perfides qui s’élèvent de la terre ; entretenez dans le troupeau cette prière qui sans cesse doit monter à Dieu pour lui de l’Eglise (Act. XII, 5) : et Pierre, fût-il enseveli au fond des plus obscurs cachots, ne cessera point de contempler le pur éclat du Soleil de justice ; et le corps entier de la sainte Eglise sera dans la lumière. Car, dit Jésus, le corps est éclairé par l’œil : si l’œil est simple, le corps entier resplendit (Matth. VI, 22).
« Nous connaissons maintenant la force du roc qui porte l’Eglise ; nous savons que les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle (Matth. XVI, 18). Car jamais l’effort de ces puissances de l’abîme n’alla plus loin que dans la triste crise [du pape Honorius] à laquelle vous avez mis un terme ; or leur succès, si douloureux qu’il fût, n’était point à l’encontre des promesses divines : ce n’est point au silence de Pierre [ du pape Honorius et au son soutien de l´hérésie], mais à son enseignement, qu’est promise l’immanquable assistance de l’Esprit de vérité » (L’Année Liturgique, Paris 1911, Le temps après la Pentecôte, Tome 3, pp. 403-404).
Le cas extrêmement rare d’un pape hérétique ou semi-hérétique doit en définitive être enduré dans la souffrance à la lumière de la foi au caractère divin et en l’indestructibilité de l’Eglise et de l’office pétrinien. Saint Léon le Grand formula cette vérité, en disant que la dignité de saint Pierre n’est pas amoindrie dans ses successeurs quelle que soit leur indignité : « Cuius dignitas etiam in indigno haerede non deficit » (Serm. 3, 4).
On pourrait se trouver dans la situation véritablement extravagante d’un pape qui pratique l’abus sexuel de mineurs ou de subordonnés au Vatican. Que devrait faire l’Eglise dans une telle situation ? L’Eglise devrait-elle tolérer un prédateur sexuel papal de mineurs ou de subordonnés ? Pendant combien de temps l’Eglise devrait-elle tolérer un tel pape ? Devrait-il perdre la papauté ipso facto en raison de l’abus sexuel de mineurs de subordonnés ? Dans une telle situation une nouvelle théorie ou opinion canonique ou théologique pourrait apparaître, visant à permettre la déposition d’un pape et la perte de son office en raison de crimes moraux monstrueux (par exemple, l’abus sexuel de mineurs et de subordonnés). Une telle opinion serait la contrepartie de l’opinion permettant la déposition d’un pape et la perte de son office à cause de l’hérésie. Cependant, une telle nouvelle théorie ou opinion (la déposition d’un pape et la perte de son office en raison de crimes sexuels) ne correspondrait certainement pas à l’esprit et à la pratique pérennes de l’Eglise.
La tolérance d’un pape hérétique comme une croix n’équivaut pas à la passivité ou à l’approbation de ses mauvaises actions. On doit faire tout ce qui est possible pour remédier à la situation d’un pape hérétique. Porter la croix d’un pape hérétique ne signifie en aucune circonstance le consentement à ses hérésies ou la passivité. De même des gens ont à supporter, par exemple, un régime inique ou athée telle une croix (combien de catholiques ont vécu sous un tel régime dans l’Union soviétique, et supporté cette situation comme une croix en esprit d’expiation) ; ou des parents qui doivent supporter comme une croix un enfant adulte devenu incroyant ou immoral ; ou des membres d’une famille obligés de supporter comme une croix, par exemple, un père alcoolique. Les parents ne peuvent pas « déposer » leur enfant dévoyé de son appartenance à leur famille, de même que les enfants ne peuvent pas « déposer » leur père dévoyé de l’appartenance à leur famille ou de son titre de « père ».
La voie plus sûre qui consiste à ne pas déposer un pape hérétique représente une vision plus surnaturelle de l’Eglise. Cette voie, avec ses contre-mesures et contre-réactions pratiques et concrètes, ne signifie d’aucune façon la passivité ou la collaboration avec les erreurs papales, mais un engagement très actif et une vraie compassion à l’égard de l’Eglise, qui, au temps d’un pape hérétique ou semi-hérétique, fait l’expérience de son Golgotha. Plus un pape répand des ambiguïtés doctrinales, des erreurs ou même des hérésies, plus lumineuse sera la foi catholique pure qui brille dans les petits dans l’Eglise : la foi d’enfants innocents, de sœurs religieuses, la foi tout spécialement des religieuses cloîtrées, qui sont les joyaux cachés de l’Eglise, la foi des laïcs héroïques et vertueux de toutes conditions sociales, la foi de prêtres et d’évêques individuels. Cette flamme pure de la foi catholique, souvent nourrie de sacrifices et d’actes d’expiation, brillera plus vive que la lâcheté, l’infidélité, la rigidité spirituelle et l’aveuglement d’un pape hérétique.
L’Eglise est d’un tel caractère divin qu’elle peut exister et vivre pendant une période de temps limité nonobstant un Pape régnant hérétique, précisément en raison de cette vérité : le pape n’est pas synonyme de l’Eglise et il ne lui est pas identique. L’Eglise est d’un tel caractère divin que même un pape hérétique n’est pas capable de détruire l’Eglise, même s’il endommage gravement sa vie, et pourtant son action n’a qu’une durée limitée. La foi de l’Eglise tout entière est plus grande et plus forte que les erreurs d’un pape hérétique et cette foi ne peut pas être vaincue, pas même par un pape hérétique. La constance de l’Eglise tout entière est plus grande et plus durable que le désastre relativement passager d’un pape hérétique. La vraie pierre sur laquelle réside l’indestructibilité de la foi et de la sainteté de l’Eglise est le Christ lui-même, le pape n’étant que son instrument, de même que chaque prêtre ou évêque est seulement un instrument du Christ, le Souverain Prêtre.
La santé doctrinale et morale de l’Eglise ne dépend pas exclusivement du pape, puisque de par la loi divine la santé doctrinale et morale de l’Eglise est garantie dans les situations extraordinaires d’un pape hérétique par la fidélité de l’enseignement des évêques, et au bout du compte aussi par la fidélité de la totalité des fidèles laïcs, comme l’ont suffisamment démontré le bienheureux John Henry Newman et l’histoire. La santé morale et doctrinale de l’Eglise n’est pas à ce point dépendante des erreurs doctrinales relativement passagères d’un pape unique qu’elle impliquerait de ce fait la vacance du siège papal. Tout comme l’Eglise peut supporter un temps son pape, comme cela s’est déjà produit dans l’histoire pour une période pouvant aller jusqu’à plusieurs années, de même l’Eglise est par constitution divine si forte qu’elle peut également supporter un éphémère pape hérétique.
L’acte de déposition d’un pape pour cause d’hérésie ou la déclaration de la vacance du siège papal en raison de la perte de la papauté ipso facto de la part d’un pape hérétique constituerait une nouveauté révolutionnaire dans la vie de l’Eglise, et ce en regard d’une question de haute importance concernant la constitution et la vie de l’Eglise. Il faut suivre, dans une affaire aussi délicate – même si elle est de nature pratique et non strictement doctrinale – la voie plus sûre (via tutior) du sens pérenne de l’Eglise. Nonobstant le fait que trois conciles œcuméniques successifs (le troisième concile de Constantinople en 681, le deuxième concile de Nicée en 787, et le quatrième concile de Constantinople en 870), et le saint pape Léon II en 682, ont excommunié le pape Honorius Ier pour cause d’hérésie, ils n’ont pas déclaré, pas même implicitement, qu’Honoris Ier avait perdu la papauté ipso facto pour cause d’hérésie. En fait, le pontificat d’Honorius Ier a été considéré valide même après son soutien à l’hérésie dans ses lettres au patriarche Serge en 634, puisqu’il a régné encore quatre ans après cela, jusqu’en 638.
Le principe suivant, formulé par le saint pape Étienne Ier (+ 257), bien que dans un contexte différent, doit constituer une ligne directrice quant au traitement du cas très délicat et rare d’un pape hérétique : « Nihil innovetur, nisi quod traditum est », c’est-à-dire : « Que l’on n’innove rien en dehors de ce que porte la tradition. »
21 mars 2019
+ Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte Marie in Astana
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Jeanne Smits pour la traduction [/size]
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Ven 29 Mar - 9:54
Voici le dernier postage de Jeanne Smits. Il me semble important, capital, de relayer cet appel à la prière de réparation. Soyons vraiment en union de prière ce vendredi 29 mars à 18H30 :
Appel aux prières de réparation après l'odieux affichage public de la "une" de Charlie Hebdo"
Appel aux prières de réparation après l'odieux affichage public de la "une" de Charlie Hebdo
Je relaie bien volontiers l'appel à la prière de réparation lancé par des catholiques indignés et profondément attristés par l'affichage sur de nombreux kiosques d'une « une » immonde et blasphématoire de Charlie-Hebdo. Voilà qui non seulement répond à la plus odieuse des injustices, le visage du Christ défiguré par un dessin pornographique, d'une vulgarité et d'une obscénité absolues, mais désigne la responsabilité des kiosques JCDecaux qui l'ont délibérément exposé aux yeux de tous.
De son côté, l'AGRIF a décidé de poursuivre l'hebdomadaire Charlie pour obtenir réparation au nom des chrétiens.
Philippe consacré
Messages : 2086 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 76 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Ven 29 Mar - 13:48
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Sam 30 Mar - 7:00
Merci Philippe. Je crois que nous aurons été nombreux à relayer cette douloureuse info et l'appel à la prière de réparation.
C'est horrible ce que nous vivons actuellement... Mais Notre Seigneur Jésus-Christ a vaincu la mort sur la Croix et cela nous y croyons.
Récitons à chaque fois que nous le pouvons la prière reçue de l'Ange de la Paix à Fatima. Voici d'ailleurs l'info transmise par le site "Cap Fatima" concernant ce fait honteux perpétré contre Notre Seigneur en France, Fille Ainée de l'Eglise. Pleurons et réparons !
https://www.fatima100.fr/
Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.
Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas,
qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas.
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Ven 12 Avr - 7:30
Du blog de Jeanne Smits, le 11 avril 2019 :
Benoit XVI parle des abus sexuels dans l'Eglise (traduction française intégrale par Jeanne Smits).
Merci à Jeanne Smits. Voici, en copié-collé, le début ... Pour lire entièrement, cliquer sur le lien, please.
Benoît XVI parle des abus sexuels dans l'Eglise : traduction française intégrale
Le pape émérite Benoît XVI a publié un long texte sur la crise des abus sexuels dans l'Eglise dans une revue catholique allemande, Klerusblatt, qui s'adresse surtout au clergé bavarois. Mais la portée du texte va bien au-delà, évoquant à la fois les causes du mal et la manière dont l'Eglise a réagi alors que Jozef Ratzinger était encore à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la foi.
La « monstrueuse » libéralisation des mœurs de mai 1968, la perte du sens de Dieu, l'impossibilité de fonder une morale dans un monde d'où Dieu est absent, le manque de considération pour la Présence réelle de Notre Seigneur Jésus-Christ dans l'Eucharistie, la morale de situation, l'existence d'actes bons en soi et mauvais en soi, la présence de « clubs » (ou de cliques) homosexuelles au sein de certains séminaires, tout est évoqué.
En particulier, l'insistance sur l'existence d'un bien et d'un mal objectifs reprend le thème central des « Dubia » adressés au pape François par les cardinaux Burke et Brandmüller, et feu les cardinaux Caffarra et Meisner.
Il faut noter que Benoît XVI utilise exclusivement le terme de « pédophilie », y compris – me semble-t-il – pour désigner des actes et des manières de penser qui ne se bornent pas aux agressions commises sur des enfants pré-pubères. Une lecture attentive du texte suggère qu'il voit cette « pédophilie » au sens plus large, visant aussi des adolescents comme toujours excusée dans une certaine mesure par l'anti-morale moderne, et répandue parmi les jeunes. S'il s'agit de la liberté sexuelle de faire ce que l'on veut avec qui on veut, du même sexe ou non – la seule exigence contemporaine étant le libre consentement, peut-être une certaine « égalité » d'âge et l'absence d'abus de la part de personnes ayant autorité – on comprend mieux. Mais il ne s'agit là que de mon appréciation.
Le texte a paru en allemand et il est repris in extenso dans cette langue sur le site vatican.news.
Je l'ai pour ma part traduit depuis la traduction anglaise de Anian Christoph Wimmer publiée par EWTN et reprise notamment sur LifeSiteNews, mais pour éviter toute erreur, j'ai donc tout vérifié, ligne à ligne, au regard du texte allemand, et apporté quelques modifications. Cependant je ne maîtrise pas complètement cette langue et reporterai avec plaisir les corrections que des lecteurs germanophones voudraient bien me faire parvenir via le formulaire de contact de ce blog.
Pour l'agrément de la lecture en ligne, j'ai ajouté des alinéas.
Comment vous dire le bonheur spirituel, intellectuel, linguistique que l'on ressent à traduire un texte de Benoît XVI ?
Ma traduction n'est pas officielle, et elle est certainement perfectible. Merci, si vous y faites référence, de renvoyer sur ce blog afin que cette précision soit claire pour tous. – J.S.
Du 21 au 24 février, à l'invitation du pape François, les présidents des conférences épiscopales du monde entier se sont réunis au Vatican pour évoquer la crise actuelle de la Foi et de l'Eglise ; une crise qui s’est fait ressentir dans le monde entier à la suite des révélations fracassantes d'abus cléricaux à l’égard de mineurs.
L’étendue et la gravité des incidents signalés ont très profondément troublé prêtres et laïcs, et elles en ont conduit plus d'un à remettre en question la Foi même de l'Eglise. Il était nécessaire de diffuser un message fort, et de chercher à prendre un nouveau départ, de manière à rendre l'Eglise de nouveau crédible en tant que lumière parmi les peuples, et force au service de la lutte contre les puissances de la destruction.
Comme j’ai moi-même eu à servir dans une position de responsabilité en tant que Pasteur de l'Eglise au moment de la manifestation publique de la crise, et pendant qu’elle se préparait, je me devais de me demander – bien qu’en tant qu'émérite, je ne porte plus directement cette responsabilité – ce que je peux apporter par ce regard en arrière en vue de ce nouveau départ.
Ainsi, après l’annonce de la rencontre des présidents des conférences épiscopales, j'ai compilé quelques notes qui pourraient me permettre de contribuer quelques remarques utiles en ces heures graves.
Ayant pris contact avec le secrétaire d’Etat, le cardinal Parolin et le Saint-Père lui-même, il m’a semblé opportun de publier ce texte dans le Klerusblatt [un mensuel destiné au clergé des diocèses, pour la plupart de la région de Bavière].
Mon travail est divisé en trois parties.
Dans la première partie, je vise à présenter brièvement le contexte social plus étendu de la question, sans lequel il est impossible de comprendre le problème. Je cherche à montrer qu'au cours des années 1960 il s'est produit un événement monstrueux, à une échelle sans précédent au cours de l'histoire. On peut dire qu'au cours des vingt années entre 1960 et 1980, les critères normatifs de la sexualité se sont entièrement effondrés ; une nouvelle absence de normes est née qu’entre-temps on s’est employé à redresser.
Dans une deuxième partie, je tente d’indiquer les effets qu'a eus cette situation sur la formation et la vie des prêtres.
Pour conclure, dans la troisième partie, je voudrais développer quelques perspectives en vue d'une réponse droite de la part de l’Eglise.
I.
1. Tout commence avec l’introduction, prescrite par l’État et soutenu par lui, des enfants et des jeunes aux réalités de la sexualité. En Allemagne, celle qui était alors ministre de la Santé, Mme [Käte] Strobel, fit réaliser un film où tout ce qui jusqu'alors était interdit de présentation publique, y compris les rapports sexuels, était désormais montré à des fins d’éducation. Ce qui au départ visait seulement l’information des jeunes devait bien entendu par la suite être accepté comme une possibilité généralisée.
Des résultats similaires furent atteints à travers la publication du Sexkoffer par le gouvernement autrichien [une « valisette » controversée de matériaux d'éducation sexuelle utilisée dans les écoles autrichiennes à la fin des années 1980]. Des films de sexe et pornographiques se répandirent entre-temps, à tel point qu'on les montrait dans des cinémas de gare [Bahnhofskinos]. Je me rappelle encore avoir vu, alors que je me déplaçais un jour à pied dans Ratisbonne, une masse de gens faisant la queue devant un grand cinéma – comportement qu'auparavant nous ne voyions qu'en temps de guerre, alors qu'on pouvait espérer quelque distribution spéciale. Je me rappelle également être arrivé dans cette ville le Vendredi Saint de l’année 1970 et d'avoir vu tous les panneaux publicitaires recouverts de posters montrant deux personnes totalement nues, grandeur nature, étroitement enlacées.
Parmi les libertés que la Révolution de 1968 s'est battue pour conquérir, il y avait aussi cette liberté sexuelle absolue, qui ne tolérait plus aucune norme.
Cet effondrement moral caractéristique de ces années-là était également étroitement lié à une propension à la violence. C'est pour cette raison que les films de sexe n’ont plus été autorisés dans les avions car la violence éclatait alors parmi la petite communauté de passagers. Et puisque les excès dans le domaine de l'habillement portaient également à l’agression, des directeurs d’école ont également tenté de mettre en place des uniformes scolaires pour rendre possible un environnement propice à l’étude.
Faisait partie de la physionomie de la révolution de 1968, le fait que la pédophilie fut alors jugée acceptable et raisonnable.
Pour les jeunes dans l’Eglise au moins, mais pas seulement pour eux, ce fut à bien des égards une époque très difficile, et de plus d'une manière. Je me suis toujours demandé comment des jeunes dans cette situation pouvaient se diriger vers le sacerdoce et l'accepter, avec toutes ses conséquences. L'effondrement important qui a frappé la nouvelle génération de prêtres dans ces années-là, et le nombre très élevé de réductions à l'état laïc, furent la conséquence de tout ce processus.
2. Dans le même temps, et indépendamment de cette évolution, la théologie morale catholique s’est effondrée, laissant l'Eglise sans défense face à ces changements sociétaux. Je vais essayer d’esquisser brièvement la trajectoire de cette évolution.
Jusqu’au concile Vatican II, la théologie morale catholique était dans une large mesure fondée sur la loi naturelle, tandis que l'Ecriture sainte n’était citée que pour fournir un contexte ou une confirmation. Dans les efforts du Concile en vue d’une nouvelle compréhension de la Révélation, l'option de la loi naturelle fut largement abandonnée, et on exigea une théologie morale fondée entièrement sur la Bible.
Je me rappelle encore que la faculté jésuite de Francfort permit à un jeune père extrêmement doué (Bruno Schüller) de développer une morale entièrement fondée sur l'Ecriture sainte. La belle dissertation du P. Schüller constitue un premier pas vers la construction d'une morale fondée sur l’Ecriture. Le P. Schüller fut alors envoyé en Amérique pour faire des études supplémentaires ; il en revint en reconnaissant qu’en partant de la seule Bible, la morale ne pouvait être présentée de manière systématique. Il tenta alors d'établir une théologie morale plus pragmatique, sans pour autant parvenir à apporter une réponse à la crise de la morale.
Finalement, c'est dans une large mesure l’hypothèse selon laquelle la morale devait être exclusivement déterminée en vue des fins de l'action humaine qui devait prévaloir. La vieille expression « la fin justifie les moyens » n’était certes pas affirmée sous cette forme grossière, mais la manière de penser qui y correspond était devenue déterminante. Par voie de conséquence, plus rien ne pouvait désormais constituer un bien absolu, pas plus qu'il ne pouvait y avoir quelque chose de fondamentalement mauvais, mais seulement des jugements de valeur relatifs. Le bien n’existait plus, mais seulement le mieux relatif, dépendant du moment et des circonstances.
La crise du fondement et de la présentation de la morale catholique atteignit des proportions dramatiques à la fin des années 1980 et dans les années 1990. Le 5 janvier 1989, la « Déclaration de Cologne » signée par 15 professeurs catholiques de théologie était publiée. Elle avait pour objet les différents points de crise dans la relation entre le magistère épiscopal et le travail de la théologie. Ce texte, qui dans un premier temps ne dépassa pas le niveau habituel de contestation, se transforma rapidement en tollé contre le magistère de l’Eglise, rassemblant de manière audible et visible tout le potentiel de protestation contre les textes doctrinaux de Jean-Paul II qui étaient alors attendus (cf. D. Mieth, Kölner Erklärung, LThK, VI3, p. 196) [LTHK désigne le Lexikon für Theologie und Kirche, un « Lexique de la théologie et de l’Eglise » de langue allemande, qui comptait parmi ses rédacteurs en chef Karl Rahner et le cardinal Walter Kasper, note du traducteur d’EWTN.]
Le pape Jean-Paul II, qui connaissait très bien la situation de la théologie morale et qui la suivait avec vigilance, commanda des travaux en vue d'une encyclique qui remettrait ces choses à l’endroit. Elle fut publiée sous le titre Veritatis splendor le 6 août 1993, et provoqua de vives contre-réactions de la part de théologiens moraux. Auparavant, le Catéchisme de l'Eglise catholique avait déjà présenté de manière convaincante et systématique la morale proclamée par l’Eglise.
Je n'oublierai jamais comment le théologien moral allemand le plus reconnu à l’époque, Franz Böcke, qui était retourné dans sa Suisse natale pour sa retraite, déclara au vu des choix possibles de l’encyclique Veritatis splendor, que si cette encyclique devait affirmer que certaines actions doivent toujours et en toutes circonstances être qualifiées de mauvaise, il élèverait la voix contre elle avec toute la force dont il disposait.
C’est Dieu qui dans sa bienveillance lui épargna la mise en œuvre de cette résolution ; Böcke mourut le 8 juillet 1991. L'encyclique fut publiée le 6 août 1993, et elle comporta en effet l’affirmation selon laquelle il existe des actions qui ne peuvent jamais devenir bonnes.
Le pape était alors pleinement conscient de l'importance de cette décision, et pour cette partie de son texte, il avait de nouveau consulté des spécialistes de premier plan qui ne participaient pas à la rédaction de l’encyclique. Il savait qu'il ne pouvait et ne devait laisser subsister aucun doute quant au fait que la morale de la pondération des intérêts doit respecter une limite ultime. Il y a des biens qui ne sont jamais sujets à une mise en balance.
Il y a des valeurs qui ne doivent jamais être abandonnées en vue d'une plus grande valeur, et qui surpassent même la préservation de la vie physique. Il y a le martyre. Dieu est davantage, davantage même que la survie physique. Une vie achetée par la négation de Dieu, une vie fondée sur un mensonge ultime, est une non-vie.
Le martyre est une catégorie fondamentale de l'existence chrétienne. Le fait que le martyre n'est plus moralement nécessaire dans la théorie avancée par Böckle et tant d’autres montre que c'est l'essence même du christianisme qui est ici en jeu.
En théologie morale, cependant, une autre question était entre-temps devenue pressante : la thèse selon laquelle le magistère de l'Eglise devait avoir la compétence finale (« infaillibilité ») seulement dans des matières concernant la foi elle-même avait obtenu une adhésion très large ; les questions relatives à la morale ne devaient pas faire partie du champ des décisions infaillibles du magistère de l’Eglise. Il y a probablement quelque chose de vrai dans cette hypothèse qui mérite d’en discuter plus avant. Mais il existe un ensemble minimum de principes moraux qui est indissolublement liée au principe fondateurs de la Foi et qui doit être défendu si la Foi ne doit pas être réduite à une théorie mais au contraire reconnue dans ses droits par rapport à la vie concrète.
Tout cela rend visible à quel point fondamental l'autorité de l'Eglise en matière de morale est remise en question. Ceux qui nient à l’Eglise une compétence d’enseignement ultime dans ce domaine l'obligent à rester silencieuse précisément là où la frontière entre la vérité et les mensonges est en jeu.
.... Pour lire la suite, cliquer sur le lien plus haut.
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Lun 15 Avr - 8:07
Du blog de Jeanne Smits - 14 avril 2019 - Très belle analyse... On y parle de notre bon pape Benoit XVI, du relativisme sexuel des années 1970, de Jean Madiran, etc... C'est long mais très bien analysé !
https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/
Très bon et saint Lundi saint à tous.
Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Mer 17 Avr - 7:31
Du blog de Jeanne Smits - 16 avril 2019 - Très belle analyse, merci Jeanne Smits : Au chevet de Notre Dame comme au chevet d'une mourante.
Au chevet de Notre Dame comme au chevet d’une mourante, les Français sont redevenus ce qu’ils sont, une famille. Le silence unit les cœurs, angoissés. Passera-t-elle la nuit ? L’ont-ils assez aimée ? Ont-ils su lui dire combien elle était belle ? Ont-ils pensé à lui rendre visite, à cette vieille Dame, expression de la foi et de l’amour de tout un peuple – et en cela toujours rayonnante de jeunesse et de splendeur ? Comme au chevet d’une mourante, ils ont laissé couler leurs larmes. Ils ont prié – et c’était la jeunesse qui priait, à genoux, le chapelet à la main, les mots des cantiques anciens et nouveaux sur les lèvres. Elle n’allait pas partir, n’est-ce pas ? Elle n’allait pas laisser Paris sans sa figure de Mère tutélaire ? Et la Sainte Couronne ? Cette coiffe de Roi, ces cruels roseaux tressés qui jadis lacéraient la Face du divin Fils de Marie, aujourd’hui source de grâces parce qu’elle fit couler son Sang adorable… serait-elle dévorée par les flammes ? Et les statues, et toutes ces merveilles rappelant à la France qu’elle est d’une famille baptisée, qu’elle est toujours une famille baptisée ? Comme au chevet d’une mourante, on s’est souvenu des joies de Notre Dame. Soudain, une nation s’est rappelée quelle est sa culture. Sa richesse. Son âme… Quand l’être cher disparaît, on pense au bien qu’il fit, au vide qu’il laisse, à l’au-delà qu’il rejoint. On se serre. On se retrouve. En brûlant, Notre Dame de Paris, cet être de pierres et de bois, de bronze et de verre, a embrasé le cœur des foules, et les foules ne se sont pas déchaînées. Elles ont, peut-être malgré elles mais sûrement grâce à Marie, renoué avec ce qui a civilisé, cimenté, amendé leur nature déchue. La mourante était-elle de toute façon déjà morte, faite de pierres mortes et de bois morts et de matières minérales qui jamais ne connurent la vie ? Non ! Car elle était le cadeau de tout un peuple à sa Mère, à sa Reine, et en son cœur – le tabernacle – battait le Cœur de Celui qui est la Vie. Depuis des siècles. Non ! Tout n’est pas perdu en France, puisque les pompiers et leur aumônier, ce héros, ont bravé tous les dangers pour aller mettre à l’abri non seulement les riches trésors du Trésor de Notre Dame, mais aussi les humbles hosties consacrées, qui sont ici-bas notre bien le plus précieux. Notre Dame est un écrin de beauté, mais plus encore elle est l’écrin de cette Vérité qu’elle enserre et qu’elle montre. Elle est témoin, familière et proche, majestueuse et tout offerte à ce qui nous dépasse. Elle est lieu du Sacrifice et lieu du Salut. Au kilomètre zéro de la France, elle est aussi le début du chemin vers le Ciel. Alors, en ce Lundi Saint, les Français ont retenu leur souffle : des Français redevenus France. De partout dans le monde venaient les messages saluant – en fait – le rayonnement de la Fille aînée de l’Eglise dont la capitale – malgré elle sans doute, mais vraiment – est centrée sur le Christ, à travers sa Mère. Et la mourante n’est pas morte. Elle est abîmée mais debout. Les portes préservées de Notre Dame de Paris se sont ouvertes dans la nuit sur sa nef restée vaillante, son maître autel, intact, les grandes orgues, sauvées ; sa grande croix dorée brillait, paisible, sous les projecteurs, sa Vierge médiévale veillait toujours, royale, tandis que dehors les jeunes de France invoquaient encore la Mère de Dieu. Même le coq, la girouette au sommet de la flèche, a eu le bon goût d'aller s'écraser à l'abri. Il est vrai qu'il contient une épine de la Sainte Couronne, une relique de saint Denis et une autre de sainte Geneviève. Marie si délicate – avec l’aide de la foi des priants et du courage des pompiers – a préservé la merveille gothique construite en son honneur, et, bonne Mère, continue de l’offrir à ses enfants. Ses cloches toutes neuves – à l’échelle des siècles – n’ont pas souffert. Ses voûtes sont à peine ébranlées – 48 heures de soins intensifs, et elles seront tirées d’affaire, espère-t-on. La grisaille ne s’est pas définitivement abattue sur Notre Dame, jadis lumineuse et colorée comme une miniature du Moyen-Age : ses rosaces, ses vitraux les plus anciens ont incroyablement résisté à la chaleur de la fournaise. Miracle ? Je ne sais. Je pense bien que les anges ont pu les garder de leurs ailes, puisque le peuple était à genoux… Marie si pédagogue a clôturé le Grand Débat. Elle a fait taire les hommes et leurs intérêts mesquins. Elle a montré – un rien joueuse – que l’argent public, l’argent des Français, doit servir au bien commun et mieux encore, à la plus grande gloire de Dieu. Et si possible de plein gré, généreusement, sans se tromper de priorité ! La souscription nationale sera l’élan d’une nation, le vote avec le porte-monnaie plutôt que le référendum d’initiative citoyenne. L’adhésion à la France immortelle plutôt que le financement de son déclin… Cela fait trop longtemps que les Français paient pour la mise à mort de leurs tout-petits, la corruption de leur jeunesse, la déchristianisation de leur terre. Ils ont regardé, et avec quelle affection, Notre Dame, la mourante qui ne voulut pas mourir ; qu’ils contemplent maintenant Marie et l’Enfant donné depuis la crèche jusqu’à la croix. Et tout le reste leur sera donné par surcroît.
Françoise consacré
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Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Dim 12 Mai - 16:53
Ceux qui préconisent la culture de mort ont gagné, contre toute attente : le cas de Vincent Lambert, tétraplégique, semble cette fois-ci, et bien malheureusement, définitivement réglé...
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Françoise consacré
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Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Jeu 16 Mai - 10:18
Du blog de Jeanne Smits : Le Cardinal Willem Eijk répond à mes questions sur la crise de l'Eglise : un entretien exceptionnel.
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Françoise consacré
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Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Lun 20 Mai - 14:25
Du blog de Jeanne Smits :
Exclusif : un entretien avec le Cardinal Raymond Burke sur Vincent Lambert et l'"état végétatif".
Exclusif : un entretien avec le cardinal Raymond Burke sur Vincent Lambert et l’« état végétatif »
Le lundi 20 mai au matin, le cardinal Raymond Burke m’a accordé un entretien à propos la situation de Vincent Lambert, dont il avait été annoncé par le Dr Vincent Sanchez du CHU de Reims que sa sonde d'alimentation devait être retirée ce jour-là. Entre-temps, nous avons appris que Vincent a reçu une sédation profonde et que sa sonde d'alimentation a été retirée sans que sa famille n’en soit informée et sans que celle-ci ait seulement pu faire ses adieux. Une vidéo publiée sur internet par Valeurs actuelles montre Vincent, dimanche soir, pleurant tandis que sa mère le console.
Il a beaucoup été question de l’état prétendument « végétatif » de Vincent et de sa supposée volonté de mourir. Au-delà de cette polémique, son « affaire » concerne des questions bien plus profondes encore sur la fin de la vie, questions évacuées, niées par la loi positive française puisque la loi Leonetti, dès 2005 et plus encore en 2016 dans sa version remaniée, contredit l’interdiction fondamentale de tuer l’innocent, qui vaut pour tout homme, de tout temps, de toute culture, parce que c’est la loi naturelle conforme à son bien.
Le cardinal Burke rappelle ces exigences fondamentales que tant d’ecclésiastiques n’évoquent même plus, entrant même – comme l’a fait le groupe Bioéthique de la conférence des évêques de France – dans la logique de la loi comme si elle était acceptable. – J.S.
J.S. : Votre Eminence, vous avez certainement entendu parler du cas de Vincent Lambert en France, un homme de 42 ans, tétraplégique, atteint de graves lésions cérébrales, qui risque de mourir dans les prochains jours, sauf si un recours judiciaire de dernière minute interrompt le processus, parce que les autorités sanitaires et administratives ont décidé d'arrêter de l'hydrater et de le nourrir. Cela parce qu’il a été jugé dans un « état végétatif » et « ne voudrait pas vivre comme ça ». Cette affaire touche à des questions sérieuses concernant le respect dû à la vie humaine innocente. Quel est votre point de vue, ou plus précisément, quel est celui de l'Eglise sur cette situation ?
Cardinal Raymond Burke : Je suis profondément préoccupé par la situation de Vincent Lambert. Je crains qu’il ne soit mis à mort par refus d’alimentation et d'hydratation comme cela s'est tragiquement produit dans le cas de Terri Schindler Schiavo aux Etats-Unis le 31 mars 2005 et d’Eluana Englaro en Italie le 9 février 2009. Je suis profondément inquiet pour Vincent Lambert et pour les nombreuses autres victimes de l'euthanasie, car il est clair que, si le refus d'alimentation et d'hydratation se trouve justifié dans le cas de Vincent Lambert, aucune personne qui se trouve dans un état de faiblesse grave ne jouira plus du respect fondamental de sa vie.
Le retrait de l'alimentation et de l'hydratation, que celles-ci soient naturelles ou artificielles, constitue une euthanasie par omission, c'est-à-dire, selon la définition de l'euthanasie donnée par le pape Jean-Paul II dans son encyclique Evangelium Vitae (25 mars 1995) : « une action ou une omission qui, par elle-même et par intention, cause la mort, dans le but d'éliminer toute souffrance » (n° 65). Dans la même Lettre encyclique, le Pape Jean-Paul II a précisé que l'enseignement sur l’euthanasie que « cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite » (n° 65).
Le premier précepte de la loi naturelle est la protection et la sauvegarde de toute vie humaine, en particulier de la vie humaine lourdement grevée par des besoins particuliers, une maladie grave ou l’avancement de l’âge.
Dans l'affaire Vincent Lambert, les autorités françaises font valoir que son manque de conscience de soi et de conscience du monde qui l'entoure – ce qui est d'ailleurs contesté, étant donné qu’il réagit à sa mère en particulier – indique qu'il est dans un « état végétatif » dans lequel il n'aurait pas voulu se retrouver. Ces circonstances – l'état végétatif et le désir personnel de la personne – justifient-elles jamais l'administration de nourriture et d'eau ?
La Congrégation pour la Doctrine de la foi, en réponse à deux questions concernant l'administration de nourriture et d'eau à une personne dans ce qu'on appelle « un état végétatif » (1er août 2007), a donné une interprétation de la loi naturelle s’appliquant à ces cas qui fait autorité : « Un patient en “état végétatif permanent” est une personne, avec sa dignité humaine fondamentale, à laquelle on doit donc procurer les soins ordinaires et proportionnés, qui comprennent, en règle générale, l’administration d’eau et de nourriture, même par voies artificielles. »
Comme le fait remarquer la réponse : « On évite de la sorte les souffrances et la mort dues à l’inanition et à la déshydratation. » La seule exception est le cas où le corps ne peut plus assimiler l'eau ou la nourriture.
Saint Jean Paul II a illustré l'enseignement sur le devoir moral de fournir « les soins normaux dus au malade dans des cas semblables », ce qui inclut la nutrition et l'hydratation, dans son discours aux médecins catholiques concernant les soins de ceux qui sont dits dans « un état végétatif » (20 mars 2004). Il a déclaré : « En particulier, je voudrais souligner que l'administration d'eau et de nourriture, même à travers des voies artificielles, représente toujours un moyen naturel de maintien de la vie, et non pas un acte médical. Son utilisation devra donc être considérée, en règle générale, comme ordinaire et proportionnée, et, en tant que telle, moralement obligatoire, dans la mesure où elle atteint sa finalité propre, et jusqu'à ce qu'elle le démontre, ce qui, en l'espèce, consiste à procurer une nourriture au patient et à alléger ses souffrances… L’évaluation des probabilités, fondée sur les maigres espérances de reprise lorsque l'état végétatif se prolonge au-delà d'un an, ne peut justifier éthiquement l'abandon ou l'interruption des soins de base au patient, y compris l'alimentation et l'hydratation. » (n° 4).
Pensez-vous qu'il soit juste d'appliquer les mots « état végétatif » à un être humain ?
Les termes « état végétatif » doivent être utilisé avec beaucoup de précaution, car ils peuvent conduire à considérer celui qui se trouve dans cet état comme moins qu'un être humain. Comme l'a fait remarquer saint Jean Paul dans son allocution que je viens de mentionner :
« Face à un patient dans un tel état clinique, certaines personnes en arrivent à mettre en doute la subsistance même de sa “qualité humaine”, presque comme si l'adjectif “végétatif” (dont l'utilisation est désormais consolidée), qui décrit de façon symbolique un état clinique, pouvait ou devait se référer au contraire au malade en tant que tel, dégradant de fait sa valeur et sa dignité personnelle. A cet égard, il faut souligner que ce terme, même limité au domaine clinique, n'est certainement pas des plus heureux lorsqu'il se réfère à des sujets humains.
« En opposition à ces courants de pensée, je ressens le devoir de réaffirmer avec vigueur que la valeur intrinsèque et la dignité personnelle de tout être humain ne changent pas, quelles que soient les conditions concrètes de sa vie. Un homme, même s'il est gravement malade, ou empêché dans l'exercice de ses fonctions les plus hautes, est et sera toujours un homme, et ne deviendra jamais un “végétal” ou un “animal”. (n. 3)
Dans son discours aux médecins catholiques du 20 mars 2004, il rappelle également un principe moral fondamental : « D’ailleurs, on reconnaît le principe moral selon lequel même le simple soupçon d'être en présence d'une personne vivante entraîne, dès lors, l'obligation de son plein respect et de l'abstention de toute action visant à anticiper sa mort. » (n° 4).
En tant que catholiques, avons-nous un rôle particulier à jouer dans cette situation où de nombreuses lois positives vont à l'encontre de la loi naturelle qui exige le respect de toute vie humaine innocente ?
Compte tenu de la gravité de la situation, particulièrement pour Vincent Lambert et, plus généralement, pour toutes les personnes dans une situation semblable, les personnes de bonne volonté et les catholiques, en particulier, ont l'obligation d'exiger que l'État et les établissements de santé respectent la dignité inviolable de la vie humaine innocente, particulièrement celle de nos frères et sœurs qui portent le poids de besoins particulier, souffrent de maladies graves ou se trouvent à un âge avancé, qui sont les premiers à devoir bénéficier de soins de la part de l’Etat et de leur prochain. Dans le cas de Vincent Lambert, notre devoir de faire respecter la loi naturelle consiste à insister pour qu'il reçoive les soins normaux dus à une personne dans son état.
Philippe consacré
Messages : 2086 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 76 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Mar 21 Mai - 23:33
Quand Lundi 20 mai Vincent a appris qu'on allait le flinguer il a pleuré. Mais d'après les partisans de son assassinat c'était un pur réflexe végétal. A se demander qui a un petit pois à la place du cerveau et un cadavre à la place du cœur.
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Jeu 23 Mai - 12:48
Françoise a écrit:
Du blog de Jeanne Smits - 14 avril 2019 - Très belle analyse... On y parle de notre bon pape Benoit XVI, du relativisme sexuel des années 1970, de Jean Madiran, etc... C'est long mais très bien analysé !
https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/
Très bon et saint Lundi saint à tous.
Excellente note de benoitXVI emerite
marie jose thiel notre theologienne alsacienne , membre de la nouvelle académie pontificale pour la vie, auteur de livre de 700 pages sur les abus sexuels dans l'eglise ... a commenté en critiquant fortement cette note ...
pourtant dans ses videos on entend des chiffres qui parlent : avant Humanae vitae ( et pas mai 68 ) les femmes catholiques en france etaient 20% à aller se confesser ...après Humanae vitae pas du tout accepté par les fidèles et pas plus par les pasteurs catholiques( eveques ) branchés sur l'opinion ... elles n'ont plus ete que 2% dans l'année !!! en Amerique du nord ou l'opposition a été encore plus radicale , elles sont passées par exemple au Quebec de 50% de pratiquantes à moins de 1% ... et la pente est loin d'avoir pris un semblant de relève .... forcément la pratique de la contraception etait entrée dans les moeurs depuis 15 ans : on ne pouvait plus se confesser en conscience
C'est là où BenoitXVI a bien raison de dire que la loi naturelle et la morale sexuelle (dont on interdit aux catholiques de dire quoi que ce soit en conformité avec le Magister ( Humanae Vitae ) et les valeurs evangéliques ) et la foi sont directement correllées : n'oublions pas que la seule pilule contraceptive. n'empeche pas l'ovulation et la fecondation dans 16% des cas et 10 à 15 millions de françaises en sont consommatrices , que dire du stérilet, des implants des patch , de la pilule du lendemain, des embryons pma ( Five, DPI DPN ) : un veritable genocide humain massif totalement occulté . Forcément si on maintient que l'embryon n'est qu'un tas de cellules sans ame humaine
Les consequences en matière de message inconscient collectif (ou de champs morphogénétiques induits, en particulier et plus intensement dans les personnes et familles concernées) sont sans aucun doute effectives . Le péché n'a jamais rien donné de bon sinon ça se saurait . D'ailleurs l'incendie des entrailles de Notre Dame à Paris ne sont-elles pas un signe qui montre du doigt cette prophétie de soeur Lucie de fatima : "à la fin des temps les femmes n'auront même plus pitié du fruit de leurs entrailles " ?
La consommation de cette transgression trouve son apogée dans la procreation artificielle , la PMA ( même alliance Vita ne condamne pas la FIVE ... sauf pour les homosexuels ...) et son lot de charniers embryonnaires présent et à venir, de clones humains , d'embryons modifiés, mutés, issus de fecondations artificielles (par Fécondation de gamètes créées et cultivées artificiellement ) le tout en toute legalité et sans AUCUNE opposition ni denonciation de qui que ce soit ... même pas les representants de l'Eglise catholique ou des mouvements defendants famille, vie, embryon , drois humains, des enfants etc Cela aussi c'est le resultat de rejet de la creation par Dieu d'une ame spirituelle ( humaine tout simplement ) au moment de son principe et existence parfaitement individuée ... . Ce qui classe ces transgressions bioethiques contre la loi naturelle non pas seulement au rang de crime contre l'humanité tel que defini à Nuremberg ( et Oviedo) mais aussi celui de Sacrilège dans le Saint des Saints annoncé par l'archange Gabriel au prophète Daniel (notamment sa traduction monosyllabique tout à fait explicite à ce sujet )
Marie Jo Thiel quant à elle nie cela alors qu'elle les connait bien ces corrélations ... et préfère jeter aux horties la note de BenoitXVI ... non sans faire preuve de belle ambiguité avec les chiffres qu'elle expose elle même ...
Dernière édition par azais le Jeu 23 Mai - 17:32, édité 1 fois
Philippe consacré
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Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Jeu 23 Mai - 14:45
Il y a quand même la méthode Billings accepté par le Magistère. Et dans Humane Vitae, Paul VI invitait à trouver des méthodes contraceptives respectant la morale et la nature. L'Eglise n'est pas contre le choix du nombre des naissance dans une famille, en conformité avec la foi et la raison. le drame c'est qu'on a peut être présenté les choses comme si on condamnait les femmes à avoir 15 enfants et plus, et il y a eu un effet d'affolement.
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Jeu 23 Mai - 17:26
Philippe a écrit:
Il y a quand même la méthode Billings accepté par le Magistère. Et dans Humane Vitae, Paul VI invitait à trouver des méthodes contraceptives respectant la morale et la nature. L'Eglise n'est pas contre le choix du nombre des naissance dans une famille, en conformité avec la foi et la raison. le drame c'est qu'on a peut être présenté les choses comme si on condamnait les femmes à avoir 15 enfants et plus, et il y a eu un effet d'affolement.
La methode billings ... et par exemple la naprotechnologie eviterait plus de 300.000 conceptions d'embryons en PMA par Five ou Isci pourles parents potentiels dits infertiles ... oui on peut dire la regulation naturelle tout simplement dont la methode Billings n'est qu'une illustration (bien moquée)
Quant à trouver des methodes respectant la nature et la morale il est temps d'enseigner celles qui justement ne la respectent pas, parce que elle detruisent le corps de la femme d'abord, la communion du foyer conjugal peu ou prou ( 44% de divorcés en France en 2014) , la decision de se marier avant toute relation génitale (chute abyssale des mariages et de la chasteté avant le mariage n'en parlons pas !), induisent la destruction d'un être humain qui est imprégné et vivant avec une ame immortelle donnée par Dieu : je les ai énoncées ci-dessus, puisqu'elles generent un veritable charnier humain mondial sur l'autel des libertés sexuelles et, pour les hommes, de disposer de femmes à satiété sans respecter leur nature, leur feminité et leur vocation à être mediatrices de l'amour humain, plutot qu' à etre reduites à des objets ou droits de jouir
Non Humanae vitae n'invitait pas à avoir des familles de 15 enfants , c'est faux (comme de faux arguments ont été donnés pour justifier l'eutha-nazie de vincent Lambert ou en sontemps la legalisation de l'IVG etc...) mais à éduquer à l'amour, à l'union conjugale, dans le respect et le temoinage de la dignité et de la grandeur de la procréation et de l'amour conjugal. Humanae vitae magnifiait au contraire la regulation naturelle qui épanouit l'homme et la femme et leur communion spirituelle, humaine, physique, non sans la Grâce de Dieu . Car Dieu ne demande pas quelque chose d'impossible mais de lui permettre de regner dans nos vies concrètes et incarnées : le malheur ne vientpas des commandements de Dieu et de l'Esprit Saint (l'Eglise) mais du péché: il ne faudrait pas inverser les choses!
Françoise consacré
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Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Jeu 6 Juin - 7:05
Un grand merci à Jeanne Smits pour ses articles et traductions !
Lu sur son blog le 5 juin 2019 :
* Les Evêques du Latium au secours de l'accueil des migrants.
https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/
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Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Dim 9 Juin - 7:47
Cardinal Georges Pell : l'audience d'appel tourne à son avantage dans l'affaire des abus sexuels qui sont lui imputés.
... C'est un OUF de soulagement ! Très bonne nouvelle à lire en primeur en ce dimanche de Pentecôte.
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Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Lun 10 Juin - 22:11
- 10 juin 2019 -
"Déclaration sur les vérités concernant les erreurs les plus communes dans la vie de "L'Eglise de notre temps" - (Cardinal Burke, Mgr. Schneider...)"
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Françoise consacré
Messages : 9410 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Dim 16 Juin - 7:00
Critique cinglante du document de la Congrégation pour l'éducation catholique sur l'idéologie du genre par le Professeur Gérard van den Aardweg :
... Alerte rouge... Rien ne va plus... mais faisons CONFIANCE à DIEU, à DIEU SEUL : IL a son plan d'amour pour son peuple. D'un mal, IL en fera un bien, soyons en convaincu.
azais
Messages : 113 Date d'inscription : 07/03/2018
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Jeu 20 Juin - 15:32
Françoise a écrit:
Du blog de Jeanne Smits - 19 juin 2019 - à propos du synode amazonien prévu pour cet automne.
... Alerte rouge... Rien ne va plus... mais faisons CONFIANCE à DIEU, à DIEU SEUL : IL a son plan d'amour pour son peuple. D'un mal, IL en fera un bien, soyons en convaincu.
De tous temps dans les "pays" à évangéliser il y a eu à apprendre la "langue" (la culture ) et ..dialoguer . Generalement accueilis , et écoutés , puis combattus en ce que l'Esprit Saint agissait aussi ....et touchait des autochtones
Dans certaines situations il y avait simultanément colonisation moins "évangélique" ( l'exemple nord- américain est tout de m^me exemplaire a ce propos...): des amalgames qui n'ont pas toujours fonctionné .
moi je suis reste au Niger deux ans : l'animisme y prevaut , non sans 98% d'Islam qui lui y a été conquérant ( comme partout )... Et les missionnaires heureusement certains du moins , ont relevé des sagessesdans lesquelles le terreau de l'évangile pouvait s'épanouir. N'oublions pas que le terreau de la pensée impie grecque a été celui du christianisme greco - romain? St Thomas d'aquin s'est appuyé sur Aristote plein pot.
Personnellement je pense qu'il faut resituer ce instrumentum laboris comme un retour d'experiences positives en matièrevde presence aupresde populations non évangélisées : c'est courageux parce que ça commence dans l'écoute mais cala n'épargnera pas du combat spirituel qui ne manquera pas et de voir couler le sang de martyres ( generalement les missionnaires certes mais surtout les nouveaux convertis )
Philippe consacré
Messages : 2086 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 76 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Jeu 20 Juin - 17:28
ou le vieux mythe du "bon sauvage" revisité et la théologie de la libération recyclée. Un texte "gnostique" qui contredit la foi catholique, totalement inacceptable. (19/6/2019)
>>> Synode Amazonie, Instrumentum laboris
La question qui brûle les lèvres est évidemment: que va en faire François, dont les obssessions écologistes et paupéristes imprègnent manifestement tout le document?
Stefano Fontana, dans son éditorial de La Bussola d'aujourd'hui, demande d'emblée aux évêques de le rejeter:
SYNODE D'AMAZONIE : EVÊQUES, REJETEZ CE DOCUMENT
Stefano Fontana www.lanuovabq.it 19 juin 2019 Ma traduction
* * *
L'Instrumentum Laboris pour le Synode sur l'Amazonie, présenté lundi, est un texte gnostique qui contredit la foi catholique. On peut seulement espérer que les Pères synodaux le rejetteront et en élaboreront un nouveau. En plus de contenir des analyses très discutables sur l'Amazonie, dont les populations n'auraient même pas besoin de la libération apportée par le Christ, il y a l'idée que le salut dérive d'une pratique, et l'exaltation d'un primitivisme écologiste de la vie dans le "tout" de la Terre-Mère. Un texte totalement inacceptable.
---
L'Instrumentum Laboris du prochain synode des évêques sur l'Amazonie, présenté à la presse il y a deux jours, a une tournure inacceptable et l'on espère que les Pères synodaux le rejetteront et en rédigeront un nouveau. Ils donneraient ainsi une preuve de charité et de vérité. Le motif de fond de notre proposition drastique n'est pas les nombreuses lourdeurs et incohérences que le texte contient, mais son âme cachée, le fil théologique subtil qui relie les parties ensemble. C'est cela qui n'est pas acceptable.
Le texte est copieusement farci de la novlangue ecclésiale d'aujourd'hui. Des mots tels que synodalité, Église en sortie, choix des pauvres, dialogue, écoute, discernement, conversion écologique, périphéries géographiques et existentielles, et bien d'autres dont nous avons à présent tous assez parce que nous les étendons répéter par devoir institutionnel, comme manifeste idéologique, par [un effet de] mode communicative ou par complaisance servile.
Il contient également une analyse très discutable de la situation de l'Amazonie du point de vue scientifique, et des caractéristiques des cultures des peuples autochtones du point de vue de l'anthropologie culturelle: ces cultures ne représentent absolument pas un monde idyllique, équilibré et convivial comme le document voudrait nous le faire croire. Leur paganisme n'était pas et n'est pas une source de liberté mais de multiples esclavages. Les rapports internes de leurs vies tribales connaissent des formes crues de violence, d'injustice et de ségrégation.
L'Instrumentum laboris contient aussi une diabolisation injuste de l'évangélisation du continent, remarquée à plusieurs reprises dans le texte. Le lecteur, devant les propositions pratiques variées et les suggestions pastorales qui concluent les différents chapitres, comprend qu'ils s'agit de choses qui ne se feront jamais, trop nombreuses, trop génériques et trop inégales par rapport aux forces d'un catholicisme latino-américain en grande difficulté que la lutte pour les droits des peuples autochtones ne suffira pas à revitaliser.
Tous ces éléments nous laissent perplexes et souvent nous déconcertent. Même seuls, ils hypothéqueraient sérieusement l'utilité du document. Mais, comme nous le répétons, le vrai problème n'est pas là. Il s'agit plutôt d'une veine gnostique évidente qui anime l'ensemble du texte.
En substance, on propose de lire le message du Christ à la lumière de la culture ancestrale et panthéiste des peuples autochtones. Le paganisme - c'est-à-dire une religiosité du mythe qui ne connaît pas le Logos - est présenté comme un exemple sain de multireligiosité dans laquelle l'Esprit Saint se manifesterait, quelque chose d'équivalent à la biodiversité dans le domaine environnemental. L'animisme est présenté comme une dimension spirituelle valide et élevée qui saisit le sens du tout et s'y identifie, en utilisant un langage narratif ésotérique auquel devrait se conformer le langage de l'Église. La ritualité indigène est considéré comme «essentielle au salut intégral» en ce qu'il crée «harmonie et équilibre entre les êtres humains et le cosmos». Elle est donc considérée comme une expérience valide du sacré, étrangère à la superstition, à la magie, à la sorcellerie, au chamanisme, et qu'il convient de garder présente à l'esprit comme point de départ pour l'inculturation de la liturgie catholique. La création, gnostiquement, est appelée «Mère Terre», dans le sein de laquelle nous vivons tous en connexion «avec les différentes forces spirituelles», nourrie par elle dans une égalité intégrale entre les êtres vivants dont l'homme n'émerge pour aucune forme d'élection divine [quel charabia!! Qui va lire cela?].
L'Amazonie serait «pleine de vie et de sagesse»; ses cultures inspireraient «de nouveaux chemins, de nouveaux défis et de nouveaux espoirs» ses peuples vivraient de manière admirable «l'harmonie des relations entre l'eau, le territoire et la nature, la vie communautaire et la culture, Dieu et les différentes forces spirituelles»; l'Amazonie est un lieu «de sens pour la foi, ou l'expérience de Dieu dans l'histoire... un lieu épiphanique... une réserve de vie et de sagesse pour la planète, une vie et une sagesse qui parlent de Dieu»; il émane d'elle «un enseignement vital pour une compréhension intégrale de nos relations avec autrui, avec la nature et avec Dieu»; en Amazonie "La vie est un chemin communautaire où tâches et responsabilités sont partagées pour le bien commun».
Une Amazonie semblable, en quoi a-t-elle besoin de l'annonce de la libération du Christ? Tout au plus, elle en a besoin parce que ce paradis est menacé par les industries extractives, elle en a besoin comme action sociale revendicative, il faut le Christ pour libérer l'Amazonie, mais pas pour la libérer aussi de l'Amazonie, plutôt pour restaurer l'Amazonie pure, originelle, primitive, qui a en elle-même tous les critères du «bien vivre» et dont l'Église doit apprendre. Est-ce cette «connaissance» (Gnosis) qui nous sauvera et non la doctrine, la vie et le culte de l'Église du Christ? Il semble que oui, quand l'Instrumentum dit que nous devons «désapprendre, apprendre et réapprendre»: un projet clairement gnostique.
Deux gnosticismes convergent dans le document. Le premier est l'idée que le salut dérive d'une pratique, d'un christianisme révisé à partir d'une situation historique (d'exploitation): c'était la voie de la théologie de la libération. Le second est représenté par le primitivisme écologiste de la vie dans le «tout» de la Terre Mère dont les peuples amazoniens aujourd'hui exploités seraient les dépositaires. Deux gnosticismes en un. Deux gnosticismes peu amazoniens, beaucoup d'exportation occidentale, conçus sur les chaires de la nouvelle théologie catholique européenne.
Le blog est plus sévère encore et ne craint pas de parler d'"insanités" (traduction polie de fregnacce).
ENTRE INSANITÉS ET HÉRÉSIES
campariedemaistre.blogspot.com 19 juin 2019 Ma traduction
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L'instrumentum laboris présenté aujourd'hui, concernant le synode sur l'Amazonie qui se tiendra en octobre, déconcerte, il dépasse toute attente. Alors que l'on s'attendait à un document hyper écologiste, indigéniste, syncrétiste, contenant des ouvertures aux prêtres mariés, viri probati et ainsi de suite, on n'attendait pas une exagération comme celle qui a été produite.
L'écologisme devient une véritable théologie, à tel point qu'est adoptée l'idée que le péché originel consiste en une rupture d'harmonie entre l'homme et la nature, et que c'est seulement par accident qu'il est devenu une rupture de la relation avec Dieu. Pour retrouver cette harmonie, nous devrions donc nous tourner vers les peuples indigènes, qui vivraient en pleine harmonie avec la création, seraient porteurs de sagesse et de coutumes ancestrales à sauvegarder et, en substance, à intégrer dans le catholicisme. L'indigénisme devient presque une mythologie, celle du bon sauvage, qui montre pourtant une réalité inexistante. Il suffit de les observer, ces peuples autochtones, pour comprendre que la réalité est un peu différente. Cependant, le document affirme: «Les rites et les cérémonies indigènes sont essentiels pour le salut intégral parce qu'ils intègrent les différents cycles de la vie humaine et de la nature. Ils créent l'harmonie et l'équilibre entre les êtres humains et le cosmos. Ils protègent la vie des maux qui peuvent être causés à la fois par les êtres humains et par les autres êtres vivants. Ils aident à guérir les maladies qui nuisent à l'environnement, à la vie humaine et aux autres êtres vivants». Et donc ces rites devraient être intégrés dans le catholicisme: «Il est demandé par exemple de tenir compte des mythes, traditions, symboles, savoirs, rites et célébrations originels qui incluent les dimensions transcendantes, communautaires et écologiques». Malheureusement, ceci n'est pas seulement de la pacotille new-age, il s'agit d'un véritable manifeste.
La culture indigène, s'il en existe vraiment une, est en effet non pas placée au même niveau que le catholicisme, mais à un niveau supérieur. C'est à nous, en effet, d'apprendre d'eux, tandis que la Bonne Nouvelle doit être adaptée. Il faudrait des heures pour décrire toutes les âneries et hérésies contenues dans le document. Sachons, pour en citer une, qu'il existe même une théologie indo-amazonienne, qu'il faut approfondir mais pas pour convertir les indigènes, au contraire. D'illeurs, d'après ce document, les indigènes sont déjà parfaits, si bien que, sans avoir besoin de l'Évangile, ils ont développé des qualités spirituelles et morales si élevées que nous, catholiques, nous en rêvons. Le mal de l'Amazonie, c'est l'homme blanc, qui bat les femmes (pas les indigènes), qui tue (pas les indigènes), qui est malhonnête (pas les indigènes).
D'autre part, les Semences de la Parole, dit le paragraphe 120, ont pris racine même si l'Évangile n'est pas encore arrivé: «L'Esprit créateur qui remplit l'univers est l'Esprit qui a nourri pendant des siècles la spiritualité de ces peuples avant même l'annonce de l'Évangile, et qui les pousse à l'accepter à partir de leurs cultures et traditions. Une telle annonce doit tenir compte des "semences de la Parole" qui y sont présentes. Elle reconnaît en outre que chez beaucoup d'entre eux, la semence a déjà poussé et porté ses fruits. Elle suppose une écoute respectueuse qui n'impose pas de formulations de foi exprimées par d'autres références culturelles qui ne répondent pas à leur contexte vital. Mais au contraire, elle écoute "la voix du Christ qui parle à travers tout le peuple de Dieu"». A part que cette vieille histoire de la Croix est désuète, la semence pousse avant l'Evangile. Bien sûr, quand les Espagnols sont arrivés en Amérique du Sud, ils y ont trouvé les Aztèques qui pratiquaient des sacrifices humains (ce qui arrive encore chez les nobles peuples indigènes): ça, c'est une semence du Verbe digne de ce nom.
En conclusion, eh bien oui, on parle de prêtres mariés. Paragraphe 129 : «Affirmant que le célibat est un don pour l'Église, il est demandé que, pour les régions les plus reculées de la région, la possibilité d'ordination sacerdotale de gens âgés, de préférence indigènes, respectés et acceptés par leur communauté soit étudiée, même si elles ont déjà une famille constituée et stable, afin d'assurer les sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne».
Et toujours au 129, eh bien oui, on avance l'hypothèse de ministères officiels pour les femmes: «Identifier le type de ministère officiel qui peut être conféré aux femmes, en tenant compte du rôle central qu'elles jouent aujourd'hui dans l'Église amazonienne».
Que dire? A côté de ces déchets, il y en a bien d'autres, que nous laissons de côté parce qu'ils sont tout simplement inutiles. Sommes-nous vraiment intéressés par un Synode qui condamne les incinérateurs ? Et quelqu'un s'attend-il à ce que nous essayions d'interpréter des expressions telles que «récupérer les mythes et actualiser les rites et les célébrations communautaires qui contribuent de manière significative au processus de conversion écologique»? Nous en sommes à l'aburdité absolue...
Bon et saint Vendredi 21 juin, en la fête de Saint Louis de Gonzague. Bonne fête aux Raoul, Louis, Gonzague, Rodolphe.
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Philippe consacré
Messages : 2086 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 76 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Du blog de Jeanne Smits... Ven 21 Juin - 14:47
L’Instrumentum Laboris du synode sur l’Amazonie : au service du néo-paganisme
Voici une passionnante critique synthétique de l’Instrumentum Laboris en vue du prochain synode pan-amazonien. J’en publie ma traduction avec l’aimable autorisation de son auteur, José Antonio Ureta de l’Institut Plinio Corrêa de Oliveira – de l’association Tradition, Famille, Propriété – dont l’implantation sud-américaine lui a permis de connaître et d’étudier de près la théologie du peuple et la théologie indienne.
Le commentaire de José Antonio Ureta a d’abord paru en anglais sur le blog du vaticaniste Edward Pentin.
C’est un véritable néo-paganisme qui est promu, à travers la glorification de la spiritualité indigène. De mon côté, j’ai commencé à traduire et commenter les éléments les plus significatifs de l’Instrumentum Laboris et poursuivrai ce travail dès que possible. – J.S.
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Le Synode au service néo-paganisme
Le journaliste Edward Pentin du National Catholic Register a eu la gentillesse de me demander mes premières impressions sur l'Instrumentum Laboris pour la prochaine Assemblée Extraordinaire du Synode des Évêques, rendu public lundi. Je suis heureux de le faire en tant qu'éditorial pour le site panamazonsynodwatch.org.
A mon avis, l'Instrumentum Laboris représente l'ouverture en grand des portes du Magistère à la théologie et à l'éco-théologie indiennes, toutes deux des dérivées latino-américaines de la Théologie de la Libération (TL). Les tenants de celle-ci, après la chute de l'URSS et l'échec du « socialisme réel », ont attribué aux peuples indigènes et à la nature, selon une clef de lecture marxiste, le rôle historique de la force révolutionnaire.
Comme la TL, l'Instrumentum Laboris prend comme base de ses élucubrations non pas la Révélation de Dieu contenue dans la Bible et dans la Tradition, mais la réalité de la prétendue « oppression » à laquelle l'Amazonie serait soumise. De simple zone géographique et culturelle, la voici transformée en « interlocutrice privilégié », en « lieu théologique », un « lieu épiphanique », en « source de la révélation divine » (n° 2, 18 et 19).
Du point de vue théologique, l'Instrumentum Laboris recommande non seulement l'enseignement de la théologie indienne « dans toutes les institutions éducatives » en vue d’« une meilleure et plus grande compréhension de la spiritualité indigène », et afin de « prendre en considération les mythes, traditions, symboles, rites et célébrations originels » (n° 98), mais il en reprend tous les principes dans le document. En d'autres termes, les « semences de la Parole » ne sont pas seulement présentes dans les croyances ancestrales des peuples autochtones, mais elles ont déjà « poussé et porté du fruit » (n° 120), de sorte que l'Eglise, au lieu d’accomplir l'évangélisation traditionnelle qui cherche leur conversion, doit se limiter au « dialogue » avec eux puisque « le sujet actif de l'inculturation, ce sont les peuples autochtones eux-mêmes » (n° 122).
Dans ce dialogue inter-culturel, l'Eglise doit aussi s'enrichir des éléments clairement païens et (ou) panthéistes de ces croyances, tels « la foi en Dieu Père-Mère créatrice », « les relations avec les ancêtres », « la communion et l'harmonie avec la terre » (n° 121) et la connexion avec « les différentes forces spirituelles » (n° 13). Même la sorcellerie n’est pas exclue de cet « enrichissement ». Selon le document, « la richesse de la flore et de la faune de la forêt contient de véritables “pharmacopées vivantes” et des principes génétiques inexplorés » (n° 86). Dans ce contexte, « les rituels et cérémonies indigènes sont essentiels pour la santé intégrale car ils intègrent les différents cycles de la vie humaine et de la nature. Ils créent l'harmonie et l'équilibre entre les êtres humains et le cosmos. Ils protègent la vie contre les maux qui peuvent être causés à la fois par les êtres humains et les autres êtres vivants. Ils aident à guérir les maladies qui nuisent à l'environnement, à la vie humaine et aux autres êtres vivants » (n° 87).
Sur le plan ecclésiologique, l'Instrumentum Laboris est un véritable tremblement de terre pour la structure hiérarchique donnée à l'Eglise par mandat divin. Au nom de l'« incarnation » dans la culture amazonienne, le document nous invite à reconsidérer « l'idée que l'exercice de la juridiction (pouvoir du gouvernement) doive être lié dans tous les domaines (sacramentel, judiciaire, administratif) et de manière permanente au sacrement de l'ordre » (n° 127). Il est inconcevable que le document de travail d'un Synode puisse remettre en question une doctrine de foi, telle que la distinction, dans la structure de l'Église, entre clercs et laïcs, affirmée dès le premier Concile de Nicée et fondée sur la différence essentielle entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel des religieux, qui a ses racines dans la succession apostolique, et qui est doté de pouvoirs sacrés.
L'appel à reconsidérer le caractère obligatoire du célibat (n° 129 § 2) et, en outre, la demande d'identifier quel type de « ministère officiel » peut être conféré aux femmes (§ 3), font partie de cette dilution du sacerdoce catholique pour en faire quelque chose de semblable au « sacerdoce » du pasteur protestant. Le cardinal Joseph-Albert Malula du Zaïre et l'évêque Samuel Ruiz du Chiapas ont dû se retourner dans leurs tombes en voyant que les projets qu'ils ont essayé de mettre en œuvre (et qui ont été vite stoppés par le Vatican) sont maintenant proposés dans un Synode qui, selon ses organisateurs, a une certaine valeur universelle.
D'un point de vue écologique, l'Instrumentum Laboris représente l'acceptation par l'Eglise de la divinisation de la nature promue par les conférences des Nations unies sur l'environnement.
En effet, dès 1972, à Stockholm, des documents officiels de l’ONU indiquaient que l'homme avait mal géré les ressources naturelles, principalement en raison d'une « certaine conception philosophique du monde ». Alors que les « théories panthéistes… attribuaient aux êtres vivants une partie de la divinité… les découvertes de la science ont conduit à… une sorte de désacralisation des êtres naturels », pour laquelle la meilleure justification a été trouvée « dans les conceptions judéo-chrétiennes selon lesquelles Dieu aurait créé l'homme à son image et lui aurait donné la terre à soumettre ». A l’inverse, selon l'ONU, les pratiques du culte des ancêtres « constituaient un rempart pour l'environnement, dans la mesure où les arbres, ou cours d'eau, étaient protégés et vénérés comme réincarnation des ancêtres » (Aspects éducatifs, sociaux et culturels des problèmes de l'environnement et questions de l'information, ONU, Assemblée générale, Stockholm, 5-6 juin 1972, A/CONF.48.9, p.8 et 9).
En outre, dans le discours de clôture de l'Eco92 de Rio de Janeiro, le Secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali, a déclaré que « pour les anciens, le Nil était un Dieu à vénérer, ainsi que le Rhin, source infinie des mythes européens, ou la jungle amazonienne, mère des jungles. Partout, la nature était la demeure des dieux. Ils ont donné à la jungle, au désert, à la montagne, une personnalité qui imposait l'adoration et le respect. La Terre avait une âme. La trouver, la ressusciter, telle est l'essence même de [la Conférence inter-gouvernementale de Rio] » (A/CONF.151/26, vol. IV, p. 76). Ce programme néo-païen de l'ONU est désormais proposé par une Assemblée synodale de l'Eglise catholique !
L'Instrumentum Laboris, citant un document bolivien, affirme que « la forêt n'est pas une ressource à exploiter, c'est un être ou plusieurs êtres avec lesquels se relier » (n° 23), et il poursuit en affirmant : « La vie des communautés amazoniennes non encore affectées par l'influence de la civilisation occidentale (sic !) se reflète dans la foi et dans les rites relatifs à l'action des esprits, de la divinité – à qui l’on donne tant de noms différents – avec et dans le territoire, avec la nature et dans la relation avec elle. Cette cosmovision est recueillie dans le “mantra” de François : “Tout est lié” (n° 25). »
Du point de vue économique et social, l'Instrumentum Laboris est une apologie du communisme, déguisé en « communautarisme ». C’est en outre la pire forme de communisme : le collectivisme des petites communautés. En effet, selon le document, le projet du « bien vivre » (sumak kawsay) des aborigènes suppose qu'il y a « une intercommunication à l’intérieur de tout le cosmos, où il n'y a ni excluants ni exclus ». La note explicative à propos du mot indigène renvoie à une déclaration de plusieurs entités indigènes, intitulée « Le cri du sumak kawsay en Amazonie », qui affirme que ce mot « est la Parole la plus ancienne et la plus nouvelle » (avec un P majuscule dans le texte ; c'est-à-dire, une Révélation divine) qui nous propose « un style de vie communautaire avec un seul et même SENS, PENSER et AGIR » (ici également, les majuscules sont dans le texte).
Cette phrase nous rappelle la dénonciation par Plinio Corrêa de Oliveira, en 1976, du tribalisme indigène comme une nouvelle étape encore plus radicale de la Révolution anarchique : « Le structuralisme voit dans la vie tribale une synthèse illusoire entre l’apogée de la liberté individuelle et du collectivisme consensuel, dans lequel ce dernier finit par dévorer la liberté. Dans un tel collectivisme, les différents « moi » et personnes individuelles, avec leur pensée, leur volonté, leur sensibilité et manières d'être, caractéristiques et divergentes, se fondent et se dissolvent, selon eux, dans la personnalité collective de la tribu qui engendre une pensée, une volonté, et manière d’être intensément communes ».
Ce que propose l'Instrumentum Laboris n'est pas autre chose, en définitive, qu’une invitation à l'humanité à faire le dernier pas vers l'abîme final de la Révolution anti-chrétienne : l'anarcho-primitivisme de John Zerzan et du terroriste Unabomber.
... Malgré ces affreuses nouvelles qui nous viennent de ce bas monde de plus en plus infect, restons dans l'Espérance, c'est le but de notre forum, tout en étant conscient que ce qui se passe ici-bas n'est pas joli, joli.
Merci à ceux qui, comme Jeanne Smits, ne sont pas aveuglés, et dénoncent inlassablement les crimes "organisés par une bande d'anti-Christ". Pardonne, Seigneur, ils ne savent pas ce qu'ils font.
Allez, haut les coeurs, courage à tous en ce Lundi que l'on annonce caniculaire !
Belle fête de la Saint-Jean Baptiste, Lui, qui dans le sein même de sa mère a reconnu la Présence divine de Notre Seigneur Jésus-Christ en Marie... Jésus-Christ, Dieu qui dans son incommensurable Amour, a pris la condition de l'homme pour devenir et être Notre Sauveur.